Duc de Normandie

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A ce sujet, Lucien MUSSET fait remarquer in Nordica et Normannica recueil détudes sur la Scandinavie ancienne et médiévale, les expéditions des vikings et la fondation de la Normandie.

« « La tradition normande proprement dite prend naissance au XIème siècle, avec le désastreux Dudon de St Quentin, qui écrit un siècle environ après lévènement. Il affirme avec force que Rollon est danois, mais fait preuve dailleurs dune ignorance presque totale du Danemark ; il ne connaît pas le nom du père de Rollon, mais donne Gurim comme celui de son frère (ce qui correspondrait bien au scandinave Gorm, nom royal bien connu. Tout ce qui a été ensuite écrit dans le duché dérive plus ou moins directement de Dudon, diversement interprété. Orderic Vital place ainsi dans la bouche de Robert Courteheuse une allusion à nos ancêtres qui sont venus du Danemark avec Rollon. Mais il y a quand même dans quelques recoins de lhistoriographie anglo-italo-normande place pour quelques opinions divergentes : Guillaume de Malmesbury, au XIIème, dit que Rollon était dune noble famille norvégienne, exilée par ordre royal, Aimé du Mont-Cassin (dont lautorité en cette matière nest pas bien grande) quil venait de Nora, c'est-à-dire de Norvège.

Il n'y a pas de tradition historiographique danoise qui s'exprime avant le XIIIème siècle. Alors, sous l'influence de Dudon, ou indépendamment de lui, elle tient Rollon pour danois : par exemple, les Annales Ryenses parlent de Rollo dux Danorum. Mais cette tradition est de toute façon peu informée et dun laconisme extrême.

Reste le gros morceau, la tradition historiographique norvégienne, remarquablement étudiée il y a 70 ans par Ebbe Hertzberg in Traditionen om Gange-Rolf Elle revêt plusieurs aspects, d'ailleurs finalement convergents : unanimement, elle voit en Rollon un Norvégien, même si elle diverge sur son ascendance.

Il y a d'abord la tradition norvégienne s'exprimant en latin, la plus ancienne conservée. Son document de base est l'Historia Norwegiae, écrite vers 1200. A propos des Orcades, cette histoire les déclare colonisées à la fin du IXème siècle par des Vikings norvégiens de la descendance du grand prince Rognvald (quidam pirata prosapia robustissimi principis Rognwaldi) puis elle ajoute qu'un membre de leur groupe (

Sans être bien précis, ce texte affirme donc :

1/ que Rollon était norvégien,

2/ qu'il appartenait à la descendance de Rognvald (qu'on sait d'ailleurs avoir été jarl du pays de Møre, en Norvège Occidentale),

3/ qu'avant de s'intéresser à la Normandie, le groupe auquel il appartenait avait fréquenté les Orcades, milieu exclusivement norvégien.

Le reste de la tradition norvégienne (ou plus exactement islando-norvégienne) s'exprime en langue norroise ; une gerbe de sagas et de textes généalogiques, tous rédigés au cours du XIIIème siècle. Elle trouve sa forme la plus achevée dans la

Heimskringhla, l'histoire des rois de Norvège écrite par le génial historien islandais Snorri Sturluson : selon lui Hrolf, fils de Rognvald, jarl

Rollon serait le fils dHILD, fille de Hrôlf NEFJA et de RÖGNVALD dit le Riche, jarl de Møre, fils dEYSTEINN GLUMRA dit le Bruyant, et ami intime du roi HARALD aux beaux cheveux, roi de Norvège vers 872-930.

Il est souvent surnommé GÖNGU-HROLFR c'est-à-dire Hrolfr le marcheur, avec lexplication quil était trop grand pour monter à cheval. Ce Hrolfr-là nest peut être quun personnage de légende tiré dune saga du XIV ou XVème siècle qui situe tous ses exploits en ……… Russie et la confondu avec Rollon comme plus tard Robert le Magnifique de Normandie sera confondu avec le mythique Robert le Diable.

Après avoir fait des incursions en Angleterre et en Frise, Rollon s'installa dans la région de Rouen et se fit céder un territoire, la future Normandie, par le roi Charles III le Simple, selon le traité de St Clair sur Epte (911). En échange, il se fit baptiser en la cathédrale de Rouen et fut nommé premier duc de Normandie sous le nom de ROBERT 1^er.

Il vécut more danico avec POPPA quil captura lorsquil prit Bayeux et qui serait la fille de BERENGER, comte de Bayeux, daprès Orderic Vital

daprès Paul LEPORTIER in les ducs de Normandie de la dynastie viking 911-1135. Il pense que Dudon l'a en réalité confondu avec la fille de Lothaire II, nommée Gisèle mariée à un chef viking conquérant de la Frise nommé Gufrior. L'erreur s'explique peut être parce que Gufrior a été baptisé par Francon, évêque de Liège, alors que le successeur de Witton comme archevêque de Rouen est un autre Francon.

Daprès Guillaume de Jumièges, Rollon aurait épousé POPPA avec qui il vivait more danico, puis laurait répudiée pour épouser Gisèle, fille de Charles III le Simple (union sans postérité) et, au décès de celle-ci, laurait rappelée pour lépouser chrétiennement. Mais ces dires nont jamais été prouvés.

Rollon serait décédé vers 930. Il fut inhumé dans la cathédrale de Rouen puis transféré à labbaye de Fécamp (daprès le Père Anselme mais selon Paul Leportier, toutes les dates concernant Rollon et Poppa sont incertaines).

Guillaume de Jumièges "Histoire des Normands"

Père Anselme " Histoire de la Maison Royale de France et des grands officiers de la Couronne" tome II

Lucien Musset "Nordica et Normamnica" - recueil d'études sur la scandinavie ancienne et médiéval, les expéditions des vikings et la fondation de la Normandie

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Dans son Histoire de l'église de Reims, Flodoard indique qu'« après la bataille que le comte Robert livra aux Normands à Chartres, certains pagi maritimes ainsi que la ville de Rouen, qu'ils avaient presque détruite, et d'autres en dépendant, leur furent concédés et ils acceptèrent de recevoir la foi du Christ. »

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"L'Histoire des Normands de Dudon de Saint-Quentin est la seule oeuvre décrivant le traité de Saint-Clair. De rares sources plus anciennes n'y font qu'allusion, comme les Annales de Flodoard et un diplôme royal de 918. Dudon explique que Rollon « plaça ses mains entre celles du roi, ce que jamais son père, son grand-père ou son arrière-grand-père n'avaient fait à personne. Le roi donna donc sa fille nommée Gisèle à ce duc et la terre qui était convenue, en bien-fonds et en alleu, de l'Epte à la mer, et toute la Bretagne pour qu'il puisse en vivre. » Et les Francs « jurèrent au patrice Rollon, par un serment de la foi catholique, sur les membres de leur corps et sur l'honneur du royaume, qu'il tiendrait et posséderait la terre ainsi délimitée, qu'il la transmettrait à ses héritiers et qu'il l'aurait et la cultiverait pour toujours, lui-même et ses descendants, de génération en génération ».

Seule la frontière orientale du territoire concédé est clairement définie ; pour les frontières méridionale et occidentale, rien n'est moins sûr. Mais on peut logiquement estimer que Rollon reçoit les pagi de Talou, Caux et Roumois ainsi qu'une partie du Vexin et de l'Evrecin, tout ce qui aujourd'hui constitue la Haute-Normandie (voir carte p. 26-27). Selon les termes du diplôme de 918, la concession a été faite « pour la protection du royaume ». Cela confirme les dires de Dudon, pour qui Rollon offre son « service » afin d'aider le roi « à combattre tous ceux qui s'opposent à lui ou contestent son pouvoir. » C'est un réel engagement politique de sa part, visant à assurer la paix. Les rebelles en question, outre certains vassaux francs, sont évidemment les Vikings. La seule obligation de Rollon en tant que vassal est donc de défendre ses frontières et d'empêcher des flottes ennemies de remonter la Seine.

On peut se demander si la cession de ce comté de Rouen correspond à l'octroi d'un « fief » au chef viking - Dudon évite soigneusement le terme - ou s'il s'agit de l'abandon pur et simple du territoire, puisque Rollon le tiendra « comme un bien-fonds et un alleu », c'est-à-dire en toute propriété, et qu'il le conservera définitivement. Dans le diplôme de 918, le roi emploie le mot annuere, qui signifie « concéder » : c'est bien l'expression d'une donation véritable. Le territoire concédé ne peut donc pas être considéré comme un fief, même si Dudon décrit également la dation des mains par laquelle Rollon se constitue le vassal du roi sans toutefois prêter l'habituel serment de fidélité, du fait qu'il était païen. Quant à la « Bretagne », une terre à piller réclamée par Rollon en plus du territoire dévasté qu'on lui concède, les notes de Flodoard pour l'année 918 suggèrent qu'il ne s'agit en réalité que du Cotentin et de l'Avranchin, régions devenues bretonnes en 867 et dont le chef viking obtient sans doute le droit d'exiger une contribution en vivres. Rollon a peut-être déjà en tête une future annexion qui, de fait, sera réalisée en 933 par son fils, Guillaume Longue Epée.

La conversion des Vikings est également une clause essentielle du traité, rendant admissible la concession d'une terre chrétienne. L'archevêque de Reims, favorable à l'accord, partage l'avis de celui de Rouen pour qui la conversion est le seul moyen d'obtenir l'intégration de ce peuple « pris dans les filets des erreurs du diable ». Et de fait, Rollon reçoit le baptême au début de l'an 912 et prend le nom de son parrain, Robert, marquis de Neustrie. Après quoi, il veille à ce que ses compagnons et ses guerriers se convertissent tout comme lui à la foi chrétienne, « pour qu'ils aient à cultiver cette foi et à rester en paix », peut-on lire dans les Annales de Flodoard, en 923. Néanmoins, il est fort probable que des pratiques païennes se maintiennent après la conversion officielle et que quelques-unes survivront assez longtemps.

Dernière clause, controversée mais intéressante : le mariage de Rollon avec la fille du roi, Gisèle. Lorsque Dudon relate les négociations du traité, il insiste sur l'importance de ce mariage avec « la plus accomplie des jeunes filles », gage d'« une alliance stable et solide » : c'est dire que si elle est féconde, leur union garantira la pérennité de la concession à leurs descendants. Une des six filles de Charles le Simple et de la reine Frédérune, qu'il a épousée vers 907, se prénomme effectivement Gisèle : toutefois, à la date du traité, la princesse n'a tout au plus que trois ou quatre ans ! Mais il convient de retenir le caractère politique de cette alliance matrimoniale, car Gisèle meurt jeune et n'a pas d'enfants, indique aussi Dudon."

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c'est "l'inventeur" de la tapisserie

Geoffroy de Montenay, seigneur de la Rivière, à la fin du 13 éme siècle promit aux religieux du prieuré de Saint-Fromond l'assiette sur son fief de vingt sols tournois de rente en récompense des obligations de la chapelle qu'il devait construire dans son manoir. Le château resta propriété de cette famille jusqu'en 1462, date à laquelle il fut acheté par Christophe de Cerisay.

En 1698, le château entra dans la famille d'Argouges pour plusieurs générations.

La princesse de Montmorency-Luxembourg, baronne du Hommet la Rivière fut la dernière occupante de noble lignée en 1818.

Différents propriétaires se succédèrent alors.

Actuellement le propriétaire du château est le camping-club de France qui ouvre ses portes à des naturistes.