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La Haye-du-Puits - Notes historiques et archéologiques


La Haye-du-Puits, Haya podii, Haia a puteo, Puteana sepes, Haya ou Haia putei.

L’église, lorsque je la visitai, se composait de la nef, du chœur et de deux chapelles, l’une au nord, l’autre au sud, et formant transept, au-dessus duquel s’élevait une tour. Les arcades un peu surélevées du transept reposaient sur des piliers dont les chapiteaux étaient couverts de figures grimaçantes et de têtes d’animaux, parmi lesquelles on distinguait une hure de sanglier. Cette partie de l’église datait du XIe ou XIIe siècle. Les autres parties n’offraient aucun intérêt.

Cette église a depuis été remplacée par une autre de caractère cruciforme et dans le style du XIIIe siècle. Les fenêtres sont à ogive, étroites et d’une hauteur peut-être un peu exagérée pour la grandeur de l’église. Cette nouvelle église n’était pas encore achevée lors de ma dernière visite. [1]

On voyait, dans le chœur de l’ancienne église, du côté de l’évangile, un tombeau intéressant du XVIe siècle. Il était en marbre noir, d’une longueur de 2 mètres 25 centimètres, d’une largeur de 35 centimètres et d’un mètre de hauteur. On remarquait, sur le devant, cinq petites arcades et autant de personnages. Il était garni de colonnettes de chaque côté et couronné d’un dais, ornementé comme au XVIe siècle. J’ai relevé dessus l’inscription suivante :

CY GIST NOBLE ET PUISSANT
SEIGNEUR ARTHUR DE MAGNEVILLE
BARON DE LA HAYE-DU-PUITS
LEQUEL TREPASSA LE 30e JOUR
DE MAT L’AN MIL CINQ CENT CINQUANTE TROIS.
DIEU LUI FASSE PARDON A SON AME. AMEN.

On distinguait sur ce tombeau les armes de la famille de Magneville, qui portait de gueules à l’aigle éployée d’argent, becquée et membrée de gueules.

Ce monument, élevé à la mémoire d’Arthur de Magneville, a été transporté provisoirement dans une salle de la mairie ; mais il sera, me dit M. le curé, rétabli dans la nouvelle église.

A droite de ce tombeau, sur le mur septentrional, on lisait cette autre inscription que je dois à l’obligeance de M. Croulebois, curé-doyen de la Haye-du-Puits, qui la fera aussi replacer dans la nouvelle église :

CY DEVANT GIST NOBLE SEIGNEUR
LOUIS SIRE DE MAGNEVILLE VIVANT
CHEVALLIER SEIGNEUR DE MAGNEVILLE
CARANTILLY ET VARREVILLE ET BARON DE
CE LIEU QUI DECEDA LE PENULTIEME
JOUR D’AVRIL 1568 ET
DONA A L’EGLISE DE CEANS
XXV L. DE RENTE POUR Y ESTRE
CELEBRE CHACUN VENDREDY UNE
MESSE A NOTE A SON INTENTION
EN MEMOIRE DE QUOI LE PRESt
ESCRIT A ESTE MISGT PAR Mr
LAURENT DE LA HAYE DE MAGNEVILLE
ESCUYER-PROCUREUR FISCAL EN CE LIEU
SON ENFANT NATUREL DIEU LUY
ACE PAIX. AMEN

Sur l’un des murs de la nef de l’ancienne église, on remarquait encore cette autre inscription :

D. O. M.
HUJUS ECCLESIAE PRO...
SUB D. D.HERC. CAR F ;
DE THIEUVILLE ET MA. AN.
LEFEVRE CONJUG. HUJUS
LOCI BARO. SUMMAE FURIS-
DIC. DYNASRAE REEDIF.re
FECIT, PRIMUS QZ LAPIS EJU-
SDEM POSITUS EST, M. APR.
A. D. MDCCLXII. M. ISIDO.
ANT. LEMELLETIER RECTORE .........ROB. THO.
AL. QUENAULT-OEGIDIO
ANGOT SACRI OERARII
CUSTODE.

L’église est sous le vocable de saint Jean l’évangéliste. Elle payait une décime de 30 livres, et dépendait de l’archidiaconé du Bauptois et du doyenné de la Haye-du-Puits. L’abbaye de Lessay en avait le patronage : Richard de la Haye, sénéchal de Henri, duc de Normandie et comte d’Anjou, lui donna, en 1152, cette église, avec les dîmes, la dîme du marché de la Haye, celle du Parc, 10 sous pour le luminaire à prendre sur le marché de la Haye, une charruée de terre à Angoville, 30 acres de terre près de la Haye, la dîme du moulin du Vey et celle des cinq moulins sur l’eau du Bo, nommés le moulin Hardy, le moulin Duchemin, le moulin Baril, le moulin Polemoche, et le moulin Surtrin ou Surtran.

En l’année 1186, le pape Urbain III confirma à l’abbaye de Lessay l’église de la Haye-du-Puits et tout ce que lui avait donné Richard de la Haye : Ecclesiam de Haia a puteo cum decimis et suis pertinentiis, et décimam telonei, [2] decimam de Parco, decimam molendinorum super aquam de Bo.... et decimam molendini de Vado. [3]

Dans le cours des XIIIe et XIVe siècles, la dîme se partageait entre l’abbé de Lessay et le curé. L’abbé prenait le tiers des gerbes, et le curé les deux autres tiers avec les menues dîmes, l’autelage, trois boisseaux de froment et deux poules. Le jour de la Purification de la sainte Vierge, le curé devait fournir à l’abbaye de Lessay 50 chandelles de la longueur du poing : Hector débet abonde de exaquio quinquaginta candelas ex longitudine unius pugni ad festum Purificationis virginis Marie. [4] Les revenus de la cure, quand le Livre noir fut écrit, étaient de 45 livres. Le curé payait, pour la débite, 11 sous et 6 deniers, pour la chape de l’évéque 4 sous, pour droit de visite 4 sous, et pour le saint chrême 20 deniers.

Il existait sur la paroisse de la Haye-du-Puits une chapelle sous le vocable de sainte Marguerite, dont le patronage, d’après le Livre noir, appartenait au connétable de Normandie. [5] Le chapelain avait droit de prendre 7 livres sur la recette de la Haye-du-Puits et autant sur les moulins Duchemin et de Bellemocq. C’était Jourdain, jadis connétable de Normandie, qui avait fait cette donation, alors qu’il était couché malade dans son lit : Ex dono Jord. quondam constab. Normanie facto in lecto egritudinis. Lors de la rédaction du Livre blanc, le patronage de cette chapelle appartenait à Guillaume de Mortemer : Cuius capelle dominus Guillermus de Mortuo mari est patronus.

Le mot Haye, Haya ou Haia, qui nous vient des Normands, se trouve fréquemment dans les noms topographiques du pays : ainsi, la Haye-du-Puits, Haia-Podii ; la Haye-Comtesse, Haia-Comitessa ; la Haye-d’Ectot, Haia-de-Esquetot ; Lorbe-Haye, Orba-Haia ; la Haye-Pesnel, Haia-Paganelli. Les écrivains ne s’accordent pas sur la signification de ce mot, et je n’essaierai pas de les concilier.
Suivant les uns, Haia signifie bois, forêt. Dans plusieurs chartes en faveur de l’abbaye du Valace, [6] la forêt de Lillebonne est appelée la Haye de Lintot : totam Haiam de lintot....., ipsam Haiam de Lintot. La forêt d’Arques est aussi nommée la Haye d’Arques : Haia Archiarum. Henri II, duc de Normandie, et Richard Cœur-de-Lion, dans des chartes pour Richard et Guillaume du Hommet, désignent ainsi la forêt de la Luthumière : Haiam de Lutemare, Haiam de Lutemere.
Le mot haia ne signifie pas toujours bois ou forêt ; car, on lit dans le Domesday-Book [7] : Ibi est una Haia in qua magna silva ; silva in qua sunt quatuor Haiae.
D’après l’opinion de deux savants évêques d’Avranches, Robert Cenalis et Daniel Huet, Haia signifie enceinte de pieux et d’arbres. Un auteur nous apprend que, dans le IXe siècle, le roi des Bretons n’avait, pour défendre sa demeure, que des haies, des fossés et des eaux ; [8] Charles 1er, dit le chauve, défendit d’établir des haies, c’est-à-dire des enceintes palissadées. Cette manière de se retrancher paraît avoir été particulièrement adoptée par les Normands, qui étaient dans l’usage de s’établir dans des enceintes fermées de haies et de palissades. Il est certain que les châteaux-forts du moyen-âge ont remplacé les simples mottes palissadées. On sait aussi que des enceintes très-communes chez les Normands et faites pour les plaisirs de la chasse étaient plantées de pieux et d’arbres.

Le nom de la Haye-du-Puits signifie, selon les uns, Bois de la Montagne, et se compose des deux mots haya, bois, haie, et puy, qui, dans la langue celtique, signifie montagne. Suivant d’autres, le mot puits vient de podium, appui, balustrade, c’est-à-dire que les premiers peuples qui habitèrent le pays, se défendirent à l’aide d’espèces de remparts faits avec des haies épaisses, composées de bois et de branches d’arbres étroitement enlacées.

Voie Romaine

La voie romaine, venant de Cherbourg et conduisant à Coutances, passait sur le territoire de la Haye-du-Puits. On la trouve encore large, bien alignée et bien encaissée à la sortie du bourg, sur la paroisse de Saint-Symphorien.

On voit au musée des Thermes ou de Cluny, à Paris, une hachette celtique en silex, trouvée dans le bois de Haut-Regard, dans la baronnie de la Haye-du-Puits. [9]

Faits Historiques

La Haye-du-Puits, dans le XIe siècle, dépendait du comté de Mortain. Ainsi, on voit Robert, comte de Mortain, donner, en 1082, à l’une des prébendes de son église de Mortain, la dîme des marchés de la Haye-du-Puits, du moulin placé devant la porte, de la laine des bergeries du château : Robertus, comes Moretonensis, dédit...... et decimam theleoni haie Putei, et decimam molendini quod ibi est ante portam et decimam lane de bergariis ejusdem castri. [10]

Lorsque Rollon se fut rendu maître de la Neustrie, qui prit le nom de Normandie, il partagea les terres conquises à ses principaux officiers, qui devinrent les nobles du pays, et il créa plusieurs grands fiefs sous les titres de comtés, vicomtés et baronnies. La Haye-du-Puits devint un de ces grands fiefs, un de ces grands domaines, et sa baronnie fut une des plus anciennes et des plus riches du Cotentin. On sait que les puissants seigneurs prenaient le titre de baron, pour se distinguer des autres seigneurs d’un fief inférieur. Le mot et la dignité de baron sont fort anciens, et se trouvent dans Grégoire de Tours, vers l’an 580. Cette qualité passait pour si noble et si relevée qu’on quittait le titre de prince pour celui de baron. Les grands vassaux de la couronne étaient appelés pairs comme égaux entre eux, princes comme seigneurs des lieux de leur dépendance, et barons comme les premiers et les plus puissants du royaume. [11] Les baronnies, dit un auteur, [12] ont esté anciennement érigées d’hommes forts et vaillans aux armes qui possedoyent quatre fiefs de haubert ", et il cite la baronnie de la Haye-du-Puits.

La famille de la Haye, descendue des premiers ducs de Normandie, s’allia à tout ce qu’il y avait de grand et d’illustre dans la province. Elle contribua à la fondation et à la dotation de plusieurs abbayes et maisons religieuses. Un de ses membres, Turstin-Haldup, était baron de la Haye-du-Puits, lorsqu’il fonda l’abbaye de Lessay, à la dotation et à la construction de laquelle son fils, Odon Capel, eut une si grande part. Les domaines de la baronnie de la Haye-du-Puits devaient être fort étendus, à en juger par toutes les donations que les fondateurs firent à cette maison religieuse et à plusieurs autres.

On trouve, sur toutes les listes de la conquête de l’Angleterre, le sire ou le seigneur de la Haye. [13]
Ce devait être Raoul de la Haye, sénéchal du comte de Mortain, neveu d’Odon, si connu en Angleterre et en Normandie sous le nom de Eudo Dapifer, et père de Robert, le contemporain de Henri Ier ; c’est du moins ce que semble nous indiquer une charte, dans laquelle on lit : Robertus de Haya, filius Radulfi, senescalli scilicet Roberti comitis Moritonii, nepos Eudonis dapiferi Willelmi régis. [14]

Sous le règne de Henri 1er, Robert reçut, entre autres concessions, la baronnie de Halnac, dans le comté de Sussex, et il fonda le prieuré de Boxgrave, qui dépendit de l’abbaye de Lessay.

On le trouve signant une charte de Henri Ier, en faveur de l’abbaye de Saint-Etienne de Caen. Il y prend le titre de sénéchal : signum Roberti de Haia Dapiferi. Il figure aussi au nombre des barons de la cour de l’échiquier, [15] qui, en pleine assise, in plena assisia, de l’an 1118, sous la présidence de Henri Ier, rendirent un arrêt solennel qui maintint, contre les prétentions d’un certain clerc nommé Herbert, l’abbaye de Saint-Etienne en possession de l’église de Secqueville.

Robert eut de Muriel, sa femme, deux fils, Richard et Raoul. [16] Leur fille Cécile épousa Roger de Saint-Jean.

Richard de la Haye, dans le cours du XII siècle, devint baron de la Haye-du-Puits. Il épousa sa parente, Mathilde de Vernon, de l’illustre famille de Reviers, dame de Varenguebec, qui lui apporta en mariage des fiefs nombreux et fort étendus, et le titre de connétable de Normandie. [17] Cette famille de Reviers, une des plus puissantes d’Angleterre, se vantait de son alliance avec la famille régnante, étant issue, comme Guillaume le Conquérant, de Richard Ier, duc de Normandie. [18]

Henri Ier, roi d’Angleterre et duc de Normandie, ne laissa, en mourant, qu’une fille, mariée en secondes noces, à Geoffroy Plantagenêt, comte d’Anjou. Etienne, comte de Boulogne, neveu du roi, et petit-fils du Conquérant par Adèle sa mère, homme entreprenant, contesta les droits de Mathilde, s’empara du trône d’Angleterre et se fit déclarer duc de Normandie. Mathilde, que Henri Ier avait fait reconnaître pour son héritière, par les barons et les grands seigneurs de ses états, fit valoir ses droits et invoqua les volontés de son père : tandis qu’elle se montrait en Angleterre, Geoffroy d’Anjou, son mari, se jeta sur la Normandie. Quand, à la tête de son armée, il arriva dans le Cotentin, tous les barons se soumirent et lui firent hommage. Richard de la Haye et Raoul, son frère, continuèrent à tenir pour le roi Etienne, et fortifièrent leurs châteaux, afin de résister. Richard, qui s’était retiré dans Cherbourg, s’y voyant attaqué, partit pour l’Angleterre demander des secours au roi Etienne : fait prisonnier dans le trajet par des pirates, il fut conduit dans des pays lointains. [19] Ayant trouvé l’occasion de s’évader, il la saisit et parvint, à grand peine, à revenir dans le pays, mais quelle ne fut pas sa surprise, quand, à son retour, il trouva son château de la Haye-du-Puits occupé par une garnison angevine, et tous ses vassaux qui, désespérant de le revoir, avaient juré fidélité à Geoffroy Plantagenêt !

Instruit qu’après son départ le bruit de sa mort s’était répandu, et que, cependant, la jeune et belle Mathilde de Vernon avait refusé de s’unir aux plus puissants seigneurs du pays, voulant rester fidèle à la mémoire d’un époux malheureux, il se présenta à elle, et leur entrevue fut des plus touchantes. [20] Par l’intermédiaire de cette femme vertueuse, il rentra en grâce auprès de Henri II, qui en fit son confident et lui donna le titre de sénéchal de Normandie.

Richard et Mathilde n’eurent de leur union que des filles. Si, alors, comme le dit un chroniqueur, [21] le royaume de France est si noble qu’il ne peut aller à femelle, il n’en était pas ainsi des grands fiefs qui tombaient de lance en quenouille.

C’est ce qui arriva pour la baronnie de la Haye-du-Puits. Gillette, l’aînée des filles de Richard et de Mathilde, eut en partage cette baronnie, et la porta en dot a Richard, baron du Hommet. [22] Richard du Hommet mourut en 1180 ; [23] sa femme devait être morte avant lui ; car on le trouve donnant, en 1179, à l’abbaye de Blanchelande, pour le salut de l’âme de Gillette, sa femme, les dîmes de toutes les acquisitions que lui et ses héritiers pourraient faire.

Julienne, fille de Richard du Hommet, épousa Robert de Mortemer, dont les ancêtres étaient allés à la conquête, et dont les descendants devinrent très-puissants en Angleterre. Robert mourut l’an 1277. Sa famille posséda la baronnie de la Haye-du-Puits, pendant environ un siècle. Jean de Mortemer, à qui son oncle maternel l’avait transmise, la vendit à un membre de la famille Campion, une des plus anciennes de la province ; car son nom figure honorablement dans l’histoire de la conquête et des croisades. On voit qu’en récompense de ses loyaux services et de ses actions d’éclat, elle obtint de grandes concessions territoriales.

Charles II, dit le Mauvais, roi de Navarre, confisqua, en 1353, la baronnie de la Haye-du-Puits sur Robert Campion, et la rendit à son fils Mathieu Campion, qui lui en fit aveu, à cause du comté de Mortain, et lui paya 15 livres pour relief. Mathieu Campion figure au nombre des barons normands qui, en 1338, proposèrent au roi de France, Philippe de Valois, de lui fournir une armée pour opérer une nouvelle descente en Angleterre, à condition que son fils Jean, duc de Normandie, serait chef de l’expédition et prendrait le titre de roi d’Angleterre. [24] Il sista à l’échiquier de Normandie, en 1341, et mourut sans postérité, léguant la baronnie de la Haye-du-Puits à sa sœur Jehanne Campion, qui épousa en premières noces Henri de Colombières, chevalier, et ensuite Roger de Bricqueville. [25]

Au nombre des 119 gentilshommes qui, en 1423, sous la conduite du sire d’Estouteville, défendirent le Mont-Saint-Michel contre les Anglais, on voit figurer le sieur André de la Haye-du-Puits. [26]

Les Anglais, pendant une partie du XVe siècle, depuis 1418 jusqu’à 1450, furent maîtres de la Normandie, et confisquèrent la baronnie de la Haye-du-Puits sur Henri de Colombières et Jehanne Campion, qui étaient restés fidèles au roi de France. [27].

" Environ l’an 1428, la baronnie de la Haye du Puits appartenoit à Msrg le duc de Bedefort, régent du royaume, qui la tenoit à l’heure de sa mort arrivée en 1435. Quand il fut allé de vie à trespassement le 14e jour de septembre de laditte année 1435, la baronnie et aultres deppendances eschurent à haut et puissant prince monsieur le duc de Glocestre, comte de Pembroke, son frère et héritier, qui pour un tel héritage se submit paier à hautte et puissante princesse Madame la ducesse de Bedeford la somme de 80 livres tournois de rente, à cause de son douaire tiersain sur icelle baronnie. Icelui seigneur donna à Londres, le 13e jour d’octobre ensuivant, procuration à nobles hommes messires Berard de Montferrand et Nicolle Bourdet, chevaliers, de mettre et instituer officiers en ses terres et seigneuries de par deçà la mer, et d’y faire telle chose qu’ils croiroient bonne à l’advantage des dites seigneuries ; et lors estoit capitaine du chastel et forteresse de la Haye du Puis Thomas Hatefeld, escuier, qui pour ses gages annuels recevoit 200 livres ". [28]

Lorsque Jeanne d’Arc, en faisant lever le siège d’Orléans, eut donné un courageux élan à la nation française, Charles VII, secondé par des chefs braves et intelligents, retrouva son énergie, et s’arracha aux plaisirs et aux voluptés de l’amour pour reconquérir son royaume, le duc de Bretagne, à la tête de 8,000 Bretons, reprit la Haye-du-Puits sur les Anglais, en 1449. [29]

François de Colombières, baron de la Haye-du-Puits, vendit, en 1491, cette baronnie à Christophe de Cerisay, seigneur de Velli, Montereul, Fauguernon, conseiller et chambellan du roi, et qu’on trouve grand bailli de Cotentin de l’an 1495 à 1497. [30]

Christophe de Cerisay eut une fille, Marie de Cerisay, dame de Fauguernon et de la Haye-du-Puits, qui épousa Gaston de Brézé, maréchal héréditaire de Normandie, vicomte et seigneur de Fauguernon, seigneur de Planes, d’Auvrecher et de Plainbosc, et qui, par son mariage, devint baron de la Haye-du-Puits.

Gaston de Brézé vendit, en 1511, la baronnie de la Haye-du-Puits à Guillaume ou Jean de Magneville, chevalier, seigneur de la Varangierre, [31] qui la transmit à son fils Arthur de Magneville, lequel épousa Judith aux Epaules, de l’illustre maison de Sainte-Marie-du-Mont, fille de Nicolas aux Epaules et de Françoise de Mouchy . [32]

Arthur fit reconstruire une partie du château, et mourut baron de la Haye-du-Puits, en 1553. Il fut inhumé dans l’église paroissiale, au haut du chœur. [33] Ses armes et celles de Judith, sa femme, se voyaient sur un écusson placé sur la porte principale du château. Au-dessus, on lisait cette inscription en lettres gothiques : Arthure sire de Magneville et Judith aux Epaules. Servez Dieu, honorez le Roy.

Après Arthur, on trouve comme seigneur, baron de la Haye-du-Puits, Louis de Magneville, seigneur de Carantilly et de Varreville, qui mourut en 1568 ; ensuite, Gédéon de Magneville, lequel épousa Judith Le Loup, dame de Liéville, et mourut sans enfants, en 1645.

Gédéon, dans ses devoirs envers son roi, ne paraît pas avoir suivi les principes d’Arthur ; car, à la suite des sages mesures que les états de Normandie, assemblés en 1591, sous la présidence du duc de Montpensier, prirent pour fortifier le parti du roi et combattre la ligue, le parlement de Normandie, que Henri III avait, dès le 20 juin 1589, transporté à Caen, fit saisir plusieurs baronnies, et entre autres celle de la Haye-du-Puits. [34] Cette baronnie fut, plus tard, rendue à Jacques de Magneville ; car on trouve qu’il la vendit, en 1648, à Pierre Louis Davy de Sortosville, qui ne la conserva pas long-temps : toutefois, ce fut pendant qu’il la détenait que, par lettres patentes du roi de l’an 1658, elle fut érigée en marquisat. [35]

Judith Le Loup, veuve de Gédéon de Magneville, fit saisir ce marquisat, qui, en 1665, fut adjugé à Charles Martel, sieur de Boisroger, son second mari ; mais Louis Dufay, sieur de Vierville, chevalier, conseiller du roi, président à mortier au parlement de Rouen, le clama au nom de sa femme, Anne de Magneville, et devint ainsi seigneur de la Haye-du-Puits.

Leur fille unique, Françoise Dufay, ayant épousé, en 1689, Bruno-Emmanuel Langlois de Motteville, président à la chambre des comptes de Rouen, lui apporta en mariage le marquisat de la Haye-du-Puits. [36]

François de Motteville, leur fils, président au Parlement de Rouen, posséda ce marquisat pendant quelques années. Hervé, marquis de Thieuville, qui avait épousé Marie-Anne de Gourmont, marquise de Montaigu, l’acheta de lui, le 7 avril 1759, et le garda pendant environ quinze ans. On trouve, en effet, que, le 7 mai 1773, très-haut, très puissant seigneur Hervé-Charles-François de Thieuville, chevalier, seigneur de Bricquebost, marquis de Montaigu-la-Birisette, seigneur de la Haye-du-Puits et autres lieux, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien commandant de dragons, lieutenant par commission de nos seigneurs les maréchaux de France, vend la baronnie de la Haye-du-Puits par 587,200 livres à très-haut et très-puissant seigneur Marie-Louis Caillebot, marquis de la Salle, lieutenant-général des armées du roi, gouverneur et lieutenant-général pour sa majesté de la province de la Marche, sénéchal et bailli d’épée du Puy et pays de Veslay, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis. On voit, par cet acte de vente, que les paroisses dans lesquelles le baron de la Haye-du-Puits exerçait alors des droits de patronage étaient la Haye-du-Puits, Saint-Symphorien, Bretteville-sur-Ay, Montgardon, Mobec, Lithaire, Neufmesnil et Varenguebec.

Le marquis de la Salle obtint du roi, en l’année 1776, des lettres patentes portant union des marquisats de la Salle et de la Haye-du-Puits, sous le nom de marquisat de Caillebot-la-Salle. [37]

Le baron de la Haye-du-Puits occupait la sixième place parmi les seigneurs du Cotentin, tenus à faire comparence en l’échiquier de Normandie. [38] Le domaine de la Haye-du-Puits avait successivement perdu son importance, par suite des donations que ses possesseurs avaient faites dans les XIe, XIIe et XIIIe siècles. Des partages entre sœurs et des aliénations partielles en avaient encore diminué la valeur. Aussi, dans les premières années du XVIIIe siècle, son revenu n’était-il plus estimé que 15,000 livres, et encore dans cette somme comprenait-on plusieurs rentes seigneuriales.

Dans le XVe siècle, le revenu de la baronnie de la Haye-du-Puits, consistant en rentes, en deniers, gabléages, [39] estaillages, œufs, grains, sel, chapons, gélines et autres volatiles ; en poivre, et commin, guétage, etc., etc.,s’élevait à 828 livres 16 sols 7 deniers.

" Au nombre des rentes dues par la baronnie on comptoit :

  • Au chapitre de la cathédrale de Lisieux, dix livres tournois, qui avoient esté omosnés par feu Jourdan du Hommet, lors seigneur dudit lieu de la Haye du Puis et connétable de Normandie.
  • Aux religieux de Lessay, pour certain droit de diesme et rente en pure osmosne, 12 l. tournois, 12 boisseaux de froment, 12 rez d’avoyne, sur les rentes et revenus de la dite baronnie, selon certain accort fait entre les dits religieux, d’une part, et nobles personnes monsieur Rogier de Briqueville, chevalier, et dame Johenne Campion, sa femme, lors seigneur et dame dudit lieu.
  • Aux religieux de Saint-Nicolas de Blanchelande, 40 sols de rente sur la coustume du marchié de la Haye du Puis. Cent sols t. de rente sur l’aide de St Jehan Baptiste. 15 livres de rente sur la coustume des foires et marchié de la Haye du Puis, du don et omosne de feu msrg Guillaume de Mortemer, chevalier. Et 50 sols de rente à cause du moulin de Caudecote. " [40]

La baronnie de la Haye-du-Puits dépendait de l’élection de Carentan, relevait anciennement du comté de Mortain, et avait le titre de chatellenie.

Sa juridiction, en 1399, s’étendait sur 25 paroisses : Angoville-sur-Ay, Baudreville, Besneville, Bolleville, Bretteville-sur-Ay, Saint-Côme, Creville, Doville, Gatteville, Saint-Germain-sur-Ay, Gréville, Saint-Jores, Saint-Maurice, Mobec, Montfarville, Montgardon, Neufmesnil, Saint-Nicolas-de-Pierrepont, Sainte-Opportune, Prétot, Réville, Sauxmesnil, Saint-Symphorien, Varenguebec et Vely. [41]

Il y avait à la Haye-du-Puits une haute justice. On trouve comme haut-justicier, en 1656, messire Charles-François de Thieuville, chevalier, seigneur et marquis ; comme bailli, en 1677, Charles Boissier, sieur de la Hedozière, sénéchal aussi des seigneuries de l’abbaye de Blanchelande ; en 1769, messire Jacques de Fortescu, et, dans les derniers temps, Robert-Alexandre Quenault, sieur de la Groudière.

La sergenterie de la Haye-du-Puits, nommée dans un temps la sergenterie de la comté de Mortain, dépendait du bailliage de Cotentin et de la vicomté de Carentan. Elle renfermait onze paroisses.

La Haye-du-Puits, dans le XIVe siècle, avait deux foires par an, et chaque semaine deux marchés. Ainsi on voit qu’en 1399, le seigneur de la Haye-du-Puits déclarait avoir dans sa seigneurie et baronnie une foire le surlendemain de la Saint-Jean-Baptiste, appelée la Jehannette, et une autre à la Saint-Hilaire, ainsi qu’un marché le mercredi et le samedi. [42] Depuis plusieurs années, celui du samedi n’existe plus.

La Haye-du-Puits avait aussi dans le XVe siècle, une halle pour la vente des draps ; car, dans le journal de la recette de la baronnie pour l’année 1454, il y est fait mention de la halle aux draps, de la cohue aux draps, et de la coutume des foires et marchés, qui était affermée pour trois ans. [43]

La Haye-du-Puits a toujours été citée comme un des gros bourgs du pays et comme un lieu important. Il y avait prison, tabellions, et les rentes en grains se stipulaient mesure de la Haye-du-Puits.

On a conservé à La Haye-du-Puits et dans tout le canton le souvenir d’un fameux procès, qui fut instruit dans le cours du XVIIe siècle, à la haute justice de la Haye-du-Puits et au bailliage de Carentan, contre des sorciers qui tenaient leurs réunions dans le bois d’Estanclin, près de l’abbaye de Blanchelande. Voici ce que j’ai recueilli sur ce fait : Le parlement de Normandie, qui, dans la première moitié du XVIIe siècle, s’était signalé par ses rigueurs contre les sorciers, qui naguères encore n’avait pas déployé moins de sévérité dans l’affaire des religieuses possédées de Louviers, fut saisi, en 1670, de l’appel de trente-quatre sorciers découverts à la Haye-du-Puits et aux environs, et qui venaient d’être condamnés à mort au bailliage de Carentan. Quatre d’entre eux allaient être livrés au supplice, lorsque des lettres du roi vinrent commuer leur peine, et ordonner, quant aux autres, de surseoir jusqu’à la réception de nouveaux ordres. Louis XIV enjoignit en même temps au parlement de lui exposer sa théorie sur le crime de sortilège, et de lui donner des explications sur la jurisprudence qu’il suivait en cette matière : la cour, pour déférer aux ordres du roi, nomma une commission chargée de s’occuper de cet objet. Dans le rapport que lui firent ses commissaires, dans les remontrances qu’il adressa au roi, le parlement laissa voir une vive sympathie pour les rigueurs alors en usage dans la Normandie, à l’égard des sorciers, rigueurs dont il ne s’était pas départi depuis bientôt deux cents ans qu’il jugeait souverainement la province.

Le roi s’était d’abord fait envoyer les procédures : après un long examen, malgré l’avis de la commission et les remontrances du parlement, un arrêt du Conseil, le roi y séant, déclara éteintes et supprimées toutes les procédures instruites en Normandie contre les sorciers, et ordonna d’ouvrir les prisons à tous ceux qui étaient détenus pour fait de sortilège seulement). [44] Ainsi, grâce à l’esprit éclairé du monarque, les sorciers de la Haye-du-Puits eurent la vie sauve, ainsi cessèrent des rigueurs qui n’avaient plus cours qu’en Normandie.

Chateau

Le château de la Haye-du-Puits, quoiqu’il ne paraisse pas avoir soutenu de sièges, était cependant un lieu de défense. On remarquait, à l’extérieur des tours, des travaux avancés et des murs très-épais et crénelés. On voit encore sur un tertre assez élevé les restes d’une ancienne tour ou d’un ancien donjon. Les Anglais, pendant qu’ils occupèrent la Normandie, paraissent avoir attaché à sa conservation une grande importance ; car, le 25 mars 1435, Hue Spencier, écuyer, bailli de Cotentin et commissaire du Roi, ayant visité le chastel et forteresse audit lieu de la Haie du Puis, trouva qu’ils n’étaient plus en état d’offrir aucune résistance contre les ennemis et adversaires du Roy notre seigr de ses subgés. Alors, il ordonna à Raoul Le Mouton, [45] receveur de la terre et baronnie de la Haye-du-Puits, que tantost et sans aucun delay, il fit faire et emparer la forteresse de ladicte basse court tant de machonnerie, carpenterie, couverture de pierre que autres choses appartenantes à ladicte reparacion et emparement. Les réparations coûtèrent 250 livres.

La garnison du château fut aussi augmentée. Le receveur paya, d’après les ordres du bailli, environ 200 livres, pour vingt archiers, mis par ledit bailli, de creue en garnison au chastel et forteresse dudit lieu, pour la défense de la dite forteresse, pour la doubte des ennemis et adversaires du Roy, qui se efforchoient d’entrer en pais de Normandie,......... dont quatre d’iceulx archiers furent, par le conseil de Thomas Hatelfeld, capitaine dudit chastel, convertis en deux lances àpié.........

La forteresse fut pareillement approvisionnée, cest assavoir : six pipes de sidre, au prix de 24 livres 15 sols les six ; 64 boisseaux de fourment, au prix de 12 livres 46 sols les 64 ; deux pipes de sail prins à Crienches, pour sept livres 40 sols ; et chinq costes de lart, au prix de 27 sols 6 deniers la pièce. [46]

Les bâtiments qu’aujourd’hui on nomme encore le château sont modernes. Cependant, on remarque quelques parties qui peuvent dater du XVIe ou XVIIe siècle, des portes cintrées avec pilastres cannelées, des fenêtres divisées par un meneau transversal, plusieurs tourelles, dont quelques-unes sont à pans coupés et à toit pointu.

Source :

Notes

[1] En aout 1856.

[2] Le teloneum, tonlieu, était en général un impôt prélevé sur les objets vendus dans les marchés ou les foires. Il y avait le teloneum residens, qui était l’impôt que payaient les marchands de la ville où se tenait le marché ; et le tenoleum alienum, qui était le tonlieu acquitté par les marchands venus du dehors. Voir Ducange, V° Tenoleum.

[3] Gall. christ., tom. XI, Inst. Eccles. Const., col. 248 et 249.

[4] Gall. christ., tom. XI, Inst. Eccles. Const., col. 248 et 249.

[5] Les barons de la Haye-du-Puits prétendirent souvent avoir le titre de connétables de Normandie ; mais ceux de Varenguebec firent toujours juger que ce titre était attaché à la terre et à la baronnie de Varenguebec. Voir Annuaire de la Manche, 1858, pages 48 et suiv.

[6] Nommée aussi abbaye du Vœu : Nonnunquam alim dicta abbatia de Volo. Elle fut fondée à une lieue de Lillebonne, diocèse de Rouen, par Valeran II, comte de Melun : Valeranus II, Mellentinus comes, qui posuit prima hujus monasrerii fundamenla. L’impératrice Mathilde, mère de Henri II, roi d’Angleterre et duc de Normandie, se montra si généreuse envers ce monastère, qu’on lui attribue aussi le titre de fondatrice, (voir Neustria pria page 848 ; Gall. christ., tom. XI, col. 313.)

[7] Livre cadastral de l’Angleterre, dressé par ordre de Guillaume le Conquérant, et destiné à faire connaître la valeur des tenures et des services attachés aux terres de ce royaume.

[8] Est locus, hinc silvis, hinc flumine cinetus amœno, saepibus et sulcis, atque palude situs. Ermoldi Nigelli carmina, apud Bouquet, tom. VI, pag 40.

[9] Lors d’une visite au musée de Cluny, j’ai remarqué cette hachette, inscrite sous le numéro 2469.

[10] Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tome XVI, pages 5 et 7.

[11] De Laroque, page 240. - Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tome XIV, page 64.

[12] M. de Bras, page 68.

[13] ...Li sire de la Haye Nus n’esparne ne ne manaie.
(Nul n’épargne ni ne prend à merci).
Robert Wace, Roman de Rou. vers 13701 et 13702.— Masseville, Histoire de Normandie, tome I, page 201.

[14] Gall. christ., tom. XI, Inst. Eccles. Const., col. 233.

[15] L’échiquier était un tribunal établi par Rollon et composé des évêques, des barons et de plusieurs seigneurs. Ce mot, suivant quelques-uns, vient du mot allemand skecken, qui signifie envoyé, parce que cette assemblée aurait succédé aux envoyés, missi dominici, du Bas-Empire. " L’on tient, dit M. de Bras, que Rou institua la Justice de l’Eschiquier en Normandie, et qu’il fut desnommé Eschiquier, parce que les causes y estoient bien débattues et disputées, ainsi qu’il se faict entre ceux qui se iouent en un tablier qu’on appelle Eschiquier, à ce ieu d’Eschets, les quels aduertissent et se donnent garde de tout ce qui se faict par leur partie aduerse, pour n’estre surprins et rendus mats, c’est à dire comme mattez et vaincuz. "
L’échiquier, avant 1302, se tenait partout, en Normandie, où la Cour se trouvait. Ce ne fut que par ordonnance de Philippe le Bel de l’an 1302 que l’échiquier devint sédentaire à Rouen, et y fut tenu à Pâques et à la Saint-Michel. En 1499, Louis XII ordonna que l’échiquier sérait permanent. En 1515, François Ier changea le nom de l’échiquier en celui de parlement.— Terrien, page 641.—Basnage, tome I page 2, et Houard, Dictionnaire du droit normand, V. Eschiquier.

[16] Neustria pia, pag. 618 et 619

[17] Neustria pia, pag. 619.—Gall. Christ., tom. XI, col. 917.— Masseville, Histoire de Normandie, tome I, page 301.

[18] Depping, Histoire de la Normandie, tome I, pages 184 et 185.

[19] Cumque Richardus mare conscendisset a pyratis captus et in exteras nationes ductus, multa gravia pertulit. Neustria pia, pag. 842.—Gall. christ., tom. XI, col. 944.—Dumoulin, Histoire de Normandie, livre X. — Mss. de MM. Toustain de Billy et Lefranc.

[20] Histoire de Plantagenêt, par Jean, moine de Marmoutier, Paris, 1620.

[21] Froissart, chapitre 4.

[22] Histoire de Normandie, par Depping, tome I. pages 68, 366 et 369.

[23] Voir Annuaire de la Manche, 1858, page 50.

[24] Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tome X, page 507 ; Histoire militaire des Bocains, par Richard Séguin, page 256.

[25] Basnage, sur l’art. 127 de la Coutume, tome I, page 213.

[26] Dumoulin, Histoire de Normandie, in fine, page 51.

[27] Histoire militaire des Bocains, par Richard Séguin

[28] Annuaire du département de la Manche, 18e année, page 453.

[29] Histoire militaire des Bocains par Richard Séguin, page 323

[30] Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tome XIX, page 116.

[31] Ce Guillaume ou Jean de Magneville épousa Guillemette de Grimouville, dame de Gouville, fille de Jean de Grimouville, chevalier, baron des fiefs de Carantilly, Gouville, Grimouville et autres, et de Gillette de Foligny. Histoire généalogique de la maison de Grimouville, in-8, pages 27 et 39.

[32] Terrien, pages 266 et 267.

[33] Voir supra. page 62.

[34] Ce fut à la Haye-du-Puits qu’en 1628, Grossetier-Berault, religionnaire, ancien page du roi, émissaire de la Rochelle, venu en Basse-Normandie pour réunir les débris épars de la faction de Montchrestien, fut arrêté par M. de Matignon, avec quinze de ses complices, et envoyé à Poitiers, où, par arrêt du Conseil, il eut la télé tranchée. Mercure français, tome XIV, page 211 et suivantes.

[35] Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tome XVIII, page 192.

[36] Masseville, Etat géographique de Normandie, tome I, page 187.

[37] (2) Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tome XVIII, page 285.

[38] Masseville, Histoire de Normandie, tome III. page 46.— De Laroque, Histoire de la maison d’Harcourt, tome III, page 159.

[39] Les rentes dites gabléages étaient dues pour emplacements de maisons. Voir Annuaire du département de la Manche, 18e année, pages 453 et suivantes.

[40] Annuaire du département de la Manche, 18e année, pages 453 et suivantes.

[41] Ces renseignements ont été puisés dans les archives du duché de Coigny.

[42] Annuaire du département de la Manche, 22e année, page 538.

[43] Annuaire du département de la Manche, 28e année, page 538.

[44] Histoire du Parlement de Normandie, par M. Floquet, tome V, page 726.

[45] On trouve, en 1744, messire Philippe Le Mouton, écuyer, sieur de Messieres. — Arthur et Jean Le Mouton, écuyers, sieurs de la Brosse, fils d’Eustache Le Mouton, qui était lui-même fils de François, petit fils d’André et arrière-petit-fils de Jean Le Mouton, furent reconnus nobles, en 1634, par d’Aligre, et comme tels exemptés de la taille.— Chamillard déclara cette famille comme étant d’ancienne noblesse. Elle habitait la Haye-du-Puits, sergenterie du lieu, élection de Carentan.

[46] Annuaire du département de la Manche, 18e année, page 459 et suivantes