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Saint-Symphorien - Notes historiques et archéologiques


Saint-Symphorien, Sanctus Symphorianus.

L’église, qui n’offre aucun intérêt, se compose du chœur et d’une nef, dont la voûte est en bois. Une fenêtre longue et à ogive est ouverte dans le mur occidental, que couronne un antefixe. Cette église n’est éclairée que par les fenêtres insignifiantes du mur méridional ; on ne remarque dans le mur nord que deux portes qu’on a rendues aveugles, et dont on n’aperçoit plus que la forme du cintre.

La porte d’entrée existe, non pas à l’occident, mais dans le mur septentrional de la nef ; les tores de son arcade retombent sur des colonnettes géminées. La forme des tores et des colonnettes annonce le XIVe siècle.

Une tour lourde, carrée et massive, que termine un toit à double égout, s’élève entre chœur et nef ; son premier étage est voûté en pierre, les arceaux et les colonnettes paraissent remonter à la fin du XIVe ou au commencement du XVe siècle.

La sacristie est adossée au mur absidal.

On remarque dans le chœur quatre pierres tombales dont les inscriptions sont effacées par le passage des fidèles ; l’une d’elles porte la date de 1625.

La croix du cimetière est à pans coupés ; le dé et les marches sont octogones.

L’église est sous le vocable de saint Symphorien ; elle payait une décime de 24 livres, et dépendait de l’archidiaconé du Bauptois et du doyenné de Saint-Sauveur-le-Vicomte ; l’abbaye de Blanchelande en avait le patronage, et tenait cette église des libéralités de Richard de la Haye. Il paraîtrait que cette paroisse n’aurait été qu’une portion détachée de celle de la Haye-du-Puits ; car, dans les actes et dans les chartes des XIe et XIIe siècles, elle est appelée Saint-Symphorien de la Haye du-Puits. Une bulle du pape Urbain III, de l’an 1186, confirme cette église à l’abbaye de Lessay : Et ecclesiam Sancti Symphorien de Haia cum decimis et pertinentiis suis. [1] Elle avait, en effet, d’abord appartenu a ce monastère ; Richard de la Haye, sénéchal de Henri, duc de Normandie et comte d’Anjou, la lui avait donnée avec les dîmes et les aumônes qui en dépendaient, et la dîme du moulin de Caudecote ; cette donation avait été faite dans la salle capitulaire de Lessay, devant Raoul, abbé, et son couvent, l’an 1152. Plus tard, Pierre, abbé de Lessay, et son couvent abandonnèrent leurs droits sur l’église de Saint-Symphorien. [2]

Dans les XIIIe et XIVe siècles, l’abbé de Blanchelande et le curé se partageaient les dîmes ; l’abbé prenait les deux tiers, le curé avait l’autre tiers, le casuel et environ trois vergées de terre, sur lesquelles un manoir presbytéral ; alors la part de l’abbé valait 40 livres et celle du curé 30 livres. Plus tard, l’abbé de Blanchelande devint seul décimateur, et fit une pension congrue au curé qui payait trois sous pour droit de visite, et six sous pour la chape du seigneur évêque : Et pro capa domini episcopi sex solidos.

Il existait, dans les limites de la paroisse, une chapelle sous le vocable de sainte Catherine, annexée à la chapelle de la Haye-du-Puits ; le patronage en appartenait au seigneur de la Haye-du-Puits ; le curé percevait, chaque année sur cette chapelle, six sous, et il n’y pouvait célébrer l’office que le jour de la Sainte-Catherine, à moins qu’il n’en obtint la permission du chapelain ; celui-ci avait vingt boisseaux de froment, vingt sous de rente et deux acres de lande. [3]

Prieuré

La paroisse avait un prieuré nommé le prieuré de Cottebrune. C’était un membre de l’abbaye de Blanchelande. Il payait une décime de 50 livres, et sa chapelle était sous le vocable de sainte Marthe ; il était desservi par des religieux de l’ordre de Prémontré. [4]

Voie Romaine

La voie romaine de Valognes à Coutances passait par Saint-Symphorien : elle était bien alignée, et on remarque qu’elle est encore assez bien encaissée.

On trouva, il y a cinquante ans, au village de la Valoiserie, dans la paroisse de Saint-Symphorien, sur la route de la Haye-du-Puits à Barneville, trois vases pleins de petites monnaies ; je n’ai pu savoir à quelle époque elles remontaient.

Il a existé à Saint-Symphorien, sur le prieuré de Cottebrune, une foire dont on attribuait l’établissement à Charles IV ; le seigneur de la Haye-du-Puits y exerçait la juridiction ; un aveu, qu’il rendit à la fin du XIVe siècle (1399), nous apprend qu’elle se tenait à la Saint-Nicolas, en été ; l’abbé de Blanchelande la mentionne aussi dans son aveu de 1454. [5]

La baronnie de la Haye-du-Puits percevait, à Saint-Symphorien, 9 livres 15 sous de rente, 3 chapons au prix de 12 deniers le chapon, et 43 guelines au prix de 9 deniers la gueline ; une partie de rente due au terme de la Chandeleur " pour les estaillages au marchié de la Haye du Puis, et au commencement du caresme pour l’aide de caresme prenant ".

Notes

[1] Gallia christ., tome XI, Instr. Eccle. Const., col. 248.

[2] Voir supra, page 14

[3] Voir le Livre blanc et le Livre noir de l’évêché.

[4] Histoire des évêques de Coutances, par M. l’abbé Lecanu, page 499, et Annuaire de la Manche, 22e année, page 547.

[5] Annuaire du département de la Manche. 82e année, page 547.