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Montcuit - Notes historiques et archéologiques


Montcuit, Mons Coctus.

L’église, dépourvue d’intérêt monumental, présente un parallélogramme rectangle et se compose du chœur et de la nef. C’est une espèce de longue chapelle. Le chœur, d’une construction récente, ne date que de deux ans. Son mur oriental est à pans coupés, et l’on a appliqué les contreforts sur les angles.

La nef est aussi d’une construction toute moderne.

Les fenêtres qui éclairent cette église sont rondes et sans aucuns ornements.

Une tour carrée, et se terminant par un toit cunéiforme, est placée à l’occident de la nef.

Il existe dans le cimetière un très bel if, [1] fort ancien, et plus élevé que la tour. Il a une circonférence de sept mètres cinquante centimètres. Cet if séculaire couvre de son ombrage les restes de ceux qui reposent dans le cimetière. Il semble même vouloir protéger aussi l’humble maison de Dieu près de laquelle il est planté, et abriter une croix en pierre très ancienne qui, d’un côté, présente une image informe du Christ, et de l’autre une petite niche vide, destinée sans doute à recevoir une statue de la Vierge.

J’ai relevé sur deux pierres tumulaires les inscriptions suivantes :

CI GIT LEONORD ROBERT COMTE D’ANJOU
CHEVALIER DE St LOUIS OFFICIER SUPÉRIEUR
DES GARDES DU CORPS OFFICIER DE LA LÉGION D’HONNEUR
MORT LE 11 FEVRIER 1831 AGÉ DE 79 ANS
IL FUT RELIGIEUX SUJET FIDÈLE BON PARENT BON AMI.
PASSANTS PRIEZ POUR LUI.

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ICI REPOSE LE CORPS DE MESSIRE LOUIS FERRAND DE MONCUIT
ÉCUYER ANCIEN OFFICIER DE CAVALERIE
CHEVALIER DE L’ORDRE ROYAL DE LA LÉGION D’HONNEUR
DÉCÉDÉ A SON CHATEAU LE 5 AVRIL 1846.
ORA PRO EO.

L’église est sous le vocable de Saint-Martin. Elle dépendait de l’archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Périers, et payait une décime de 13 livres. Le patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure.

Dans le cours du XIIIe siècle, Geoffroy de Montcuit exerçait le droit de patronage : Patronus Gaufridus de Monte Cocto. Le curé était seul décimateur, et sa cure lui valait 25 livres. Dans le siècle suivant, il percevait toutes les grosses et menues dîmes : Rector percipit omnes grossas et minutas décimas. Il payait la moitié de la visite de l’archidiacre : Soluit medietatem visitationis archidiaconi. Il payait aussi 18 deniers pour le saint chrême, et 3 sous pour la chape de l’évêque.

Le fief noble de Montcuit, dans le cours du XVIIe siècle, appartenait au seigneur baron du Mesnil-Bus, avocat général au parlement de Rouen. Louis Le Comte, écuyer, sieur de la Durandière à Montcuit, en était le sénéchal, et Jacques Campain, du Mesnil-Bus, le greffier.

On trouve, en l’année 1260, un Robert de Montcuit, et vers la même époque Geoffroi de Montcuit.

Olivier Adam, écuyer, était seigneur de Montcuit en 1505 ; Charles Escoullant, en 1592, et Nicolas Escoullant en 1595. La famille Escoullant, en 1666, justifia d’une noblesse par quatre degrés.

François Ferrand, écuyer, seigneur et patron de Montcuit, rend aveu au roi, dans le mois de juillet 1680, " de trois moulins scis à Saint-Sauveur-Lendelin ; le premier nommé le grand moulin, avec le vivier et la chaussée d’icelui ; le second, nommé le neuf moulin avec la commune dépendante d’icelui ; le troisième appelé le petit moulin avec l’écluse, chaussée, rivage et commune d’icelui, lesdits moulins scitués au dit St. Sauveur "

On cite, dans le XVIIIe siècle, messire Charles-Alexandre Hellouin de Montcuit, chevalier, seigneur et patron de Montcuit ;

Messire Charles-François Hellouin, chevalier, seigneur et patron de Montcuit et Cartot. Il épousa noble dame Bonne-Marguerite-Françoise-Bernardine du Porier. Sa fille, Marie-Bonne-Bernardine Hellouin, devenue dame et patronne de Montcuit, épousa messire François-Claude Ferrand, chevalier de la Conté.

Source :

Notes

[1] C’est un usage qui remonte à une haute antiquité que celui de planter des ifs dans les cimetières. Les ordonnances de Sully enjoignaient la plantation de ces arbres autour des églises ; mais il est certain que, bien avant, on en plantait dans les cimetières, et on cite de ces arbres qui remontent au XIe ou XIIe siècle. Les uns ont vu l’origine de l’usage des ifs dans la propriété qu’on attribue à son feuillage d’absorber les émanations pestilentielles ; suivant d’autres, la croissance lente et la longue durée des ifs sont un symbole qui rappelle l’éternité à ceux qui entrent dans un cimetière.