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Brève notice sur L’église de Saint Pierre Eglise


Cette église est placée sous le patronage de saint Pierre, apôtre.

En examinant les sculptures extérieures du portail du clocher, on peut penser que cette partie de l’église aurait été bâtie entre les 12ème et 13ème siècles.

De cette "vieille église" il ne reste plus que le bas du clocher, la côtière nord et le pignon est. D’ailleurs ce dernier nous indique quelle était la largeur de l’église primitive. On peut penser qu’une ou plusieurs chapelles y étaient accolées. Faute de documents, il n’est plus possible d’en savoir plus.

Saint Pierre-Eglise ayant pris une extension importante et l’église se révélant trop petite en 1651, Mrs Doyard et de Survire étant curés et M. Charles Castel, baron de Saint Pierre, trésorier de l’église, il fut décidé d’élargir l’église : ce qui lui donne son aspect actuel.

L’époque n’étant plus au style classique, l’architecte voulut lui donner une forme originale, celle d’une barque renversée.

La voûte, supportée au sud par une énorme muraille et au nord par de robustes piliers, s’élève à 10,50m. Faite de moellons, son épaisseur est de 0,30m : elle n’a jamais nécessité de réparations.

L’ancienne église reçut une voûte plus basse pour la mettre à hauteur des arcades. Ses fenêtres à lancettes furent agrandies pour les mettre en harmonie avec celles du côté sud. Ces travaux se terminèrent en 1658.

Le clocher primitif "clocher à bâtière" paraissant trop bas pour le nouvel ensemble, il fut surélevé pour lui donner son aspect actuel. La dernière marche posée sur la plate-forme porte la date de 1661.

L’église fut meublée à neuf : rétable à trois autels, tableaux,etc...

L’ensemble (construction et aménagement) coûta à titre personnel 30.000 livres au baron de Saint Pierre.

De ce mobilier il ne reste rien : tout tut saccagé en 1794 et mis à l’encan (vendu aux enchères) : c’était la Révolution. L’église fût louée aux enchères pour une année à Christophe André au prix de 20 sous 1 denier.

Le calme revenu, il fut mis un autel provisoire : tout était à refaire.

En 1817, Philippe Aubin de Valcanville mit en place la magnifique "perque" du crucifix. On peut remarquer sa légèreté malgré sa longueur. Elle porte tous les instruments de la passion et le symbole du péché originel.

Le rétable à trois autels de 1824 est l’œuvre de M. Lemoigne de Sainte Mère-Eglise. Les tableaux, dorures et peintures coûtèrent la somme de 3.450 francs. Le tableau représente saint Pierre rencontrant Jésus ressuscité.

Les stalles du chœur sont de 1848. Elles ont été depuis déplacées vers les côtés pour permettre la mise en place de l’autel face au peuple et donner plus de dégagement.

En 1920 - 1921 des travaux de peinture furent entrepris par M. Jeanne, premier prix de Rome, sur la partie haute du rétable ainsi que sur la voûte au-dessus de l’autel de la Sainte Vierge. Remarquez le Christ et les grands prophètes Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel sur le bas-relief du maître-autel ainsi que les quatre évangélistes (Matthieu, Marc, Luc et Jean) au-dessus de ce même autel.

Les peintures de la voûte suivirent de peu puisqu’en 1924 M. Pestel les réalisa et reçut pour son travail très soigné la somme de 20.000 francs. Les commandements de Dieu sont inscrits dans les médaillons du haut tandis que les commandements de l’Eglise sont placés au-dessus des arcades.

Sur l’autel de la Sainte Vierge qui, semble-t-il, aurait été épargné à la Révolution, est placée une statue appelée "la Madone de Saint Pierre". Elle est en cœur de chêne. C’est la Vierge à l’enfant, assise et tenant dans sa main droite l’église de cette paroisse. Elle est l’œuvre du sculpteur Ch. Jacob et fut bénite le 19 octobre 1941.

Les vitraux, placés en 1885, méritent une attention particulière puisqu’ils relatent - à l’exception de deux - la vie de saint Pierre, apôtre, patron de l’église :
en commençant par celui situé près de l’autel du Sacré-Cœur (à droite en faisant face au maître-autel) ils rappellent :

  1. L’appel des apôtres Pierre et Jean : "Venez à ma suite, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes", leur dit Jésus.
  2. Sur le lac de Tibériade Jésus va à la rencontre des apôtres et leur dit : "Hommes de peu de foi, pourquoi avez-vous peur ?"
  3. Le soir du Jeudi Saint, le lavement des pieds : "c’est un exemple que je vous ai donné. Faites, vous aussi, ce que j’ai fait pour vous."
  4. Vitrail dédié à l’Immaculée Conception de la Vierge Marie.
  5. Le reniement de Pierre. Jésus lui avait dit : "Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois". Pierre pleura amèrement.
  6. Pierre et Jean guérissent un paralytique. Pierre lui dit : "je n’ai ni or ni argent, mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche !" Et le paralysé fut guéri.
  7. Caché en grande partie par la tribune, il ne porte qu’un écusson marqué "à moy Bassigny" armes de la maison de Choiseul.
  8. Pierre est libéré de sa prison par un Ange.
  9. La tradition raconte que Pierre en arrivant à Rome a rebroussé chemin et le Christ lui est apparu lui disant : "Faut-il que j’aille me faire crucifier à ta place ?" Alors Pierre va à Rome.
  10. Le jugement de Pierre devant le tribunal Romain.
  11. Pierre porte sa croix vers le chemin de son supplice.
  12. Pierre est crucifié la tête en bas, ne se jugeant pas digne d’être crucifié comme Jésus.

Ces vitraux furent offerts par les paroissiens et quelques familles.

L’orgue placé dans la tribune fut l’œuvre de M. l’abbé Loivet, curé-doyen. Il fut inauguré en 1930. Par la suite, la tribune dut être agrandie. Un premier orgue fabriqué en 1751 par un Saint-Pierrais, Christophe Renouf, avait été mis en pièces pendant la Révolution.

La statue de saint Pierre assis, placée dans le porche d’entrée est de 1936. Celle toujours du même saint, mais debout, érigée dans l’ancien cimetière est de 1947. Elle est due au sculpteur Ch. Jacob et fut élevée par la piété reconnaissante des paroissiens : Saint Pierre-Eglise ayant été épargné pendant le conflit 1939 - 1945.

En 1957 les joints des piliers intérieurs supportant la voûte et les joints extérieurs de l’édifice ayant été refaits, cela a redonné un meilleur aspect général à notre église.

Dans le clocher sont montées quatre cloches : elles furent l’œuvre de M. Lecourtois, curé-doyen, en 1825.

La première pesant 1.672 livres est nommée Bonne Charlotte.

La seconde pesant 1.208 livres est nommée Charlotte Elisabeth.

La troisième pesant 875 livres est nommée Virginie Charlotte.

La quatrième pesant 702 livres est nommée Marie Suzanne.

Ceux d’entre vous qui le désirent peuvent terminer leur visite par un temps de prière devant l’autel du Saint Sacrement (dans la vieille église).

Ces renseignements ont été puisés dans le livre de M. Louis Drouet "Le canton de Saint Pierre-Eglise" et dans les archives de la paroisse.