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Cametours - Notes historiques et archéologiques


Cametours, Campus motosus.

L’église ne présente aucun intérêt. Elle se compose du chœur, d’une nef et de deux chapelles.

Le chœur est éclairé par des fenêtres sans caractère ; une seule est du XVe siècle.

On remarque dans le mur septentrional de la nef une petite fenêtre étroite et cintrée. Les autres fenêtres de cette partie de l’église sont insignifiantes ; cependant, il en est une, percée dans le mur méridional, dont l’ogive est ornée d’une moulure en forme de cordon, et qui peut dater du XIVe siècle. On voit dans le même mur une porte dont l’archivolte repose sur des chapiteaux à volutes que soutiennent des colonnes.

Le mur absidal est droit et se termine en forme de fronton triangulaire. La sacristie, adossée contre ce mur, s’accède par deux portes, l’une à droite, l’autre à gauche de l’autel.

La tour, de construction récente, est à l’extrémité de la nef : sa forme est carrée ; elle est couronnée par un toit à quatre pans couvert en ardoises.

Le font baptismal est garni de seize petites arcatures dans lesquelles l’ogive n’est pas bien caractérisée ; il repose sur un soubassement en maçonnerie informe qui cache peut-être un pédicule ou des colonnettes. La cuve est circulaire, et ses bords sont ornés d’une moulure en forme de torsade. Sans préciser l’âge de ce petit monument, je le crois fort ancien.

J’ai lu, dans le cimetière, sur une pierre tumulaire, l’inscription suivante :

CY GIST LE CORPS DE
M. PIERRE MENARD PRESTRE
DE CE LIEV DÉCÉDÉ LE 24 DECEMBRE 1729.
PATER POVR LVY.

Dans le cours du XVIIe siècle, un curé de Cametours mourut chapelain de l’une des chapelles de la cathédrale, celle de la Conception. On lisait dans cette chapelle l’épitaphe suivante :

CY GIST
VÉNÉRABLE ET DISCRETE PERSONNE
M. PIERRE LE CAMPION,
Ptre EN SON VIVANT CURÉ DE CAMETOURS
ET CHAPELAIN DE CETTE CHAPELLE
LEQUEL DÉCÉDA LE 21 9bre 1645.
PRIEZ DIEU POUR SON AME.

L’église est dédiée à la Sainte Vierge. Elle appartenait à l’archidiaconé de la chrétienté et au doyenné de Cenilly, et payait une décime de 40 livres. L’évêque de Coutances en avait le patronage. Hugues de Morville le possédait en 1221 par suite d’une donation de Guillaume de Soule : c’est ce que nous apprend une charte de la même année par laquelle ce prélat donna à l’Hôtel-Dieu de Coutances deux gerbes des dîmes de Cametours, la moitié des terres d’aumône, et la moitié des maisons bâties dessus. [1] A l’époque de la rédaction du Livre noir, le curé avait la tierce gerbe, le casuel et la moitié des aumônes ; l’Hôtel-Dieu avait toutes les autres choses : Domus Dei Const. percipit omnia alia. Dans le XIVe siècle, les dîmes se partageaient encore de même entre le curé et l’Hôtel-Dieu ; mais le curé avait en plus un manoir presbytéral et environ une demi-acre de terre aumônée. Il payait pour la chape de l’évêque 8 sols, pour le saint chrême 12 deniers, et 8 deniers à l’archidiacre. Il n’y avait alors aucune chapelle dans la paroisse : Item in parrochia nulla est capella.

Dans le cours du XIVe siècle, Guillaume de Solle tenait du roi, par hommage, Carantilly et Cametours ; ce qui l’obligeait à fournir 54 hommes pour garder pendant une nuit la foire de Montmartin. En 1374, Jean III de Grimouville devint possesseur du fief noble de Cametours. Il épousa Jeanne de Folligny-Meurdrac, d’une ancienne et illustre maison.

On lit dans le registre des fiefs de l’élection de Coutances, dressé en 1327 :

«  Ricard Carbonnel tient en la paroisse de Campmetours une portion de franc fieu par raison de sa femme qui le tient en parage de Jehan Pirou pour raison de sa femme comme son aisnée et ycelui Jehan et sa femme le tiennent aussi en parage de Guillaume de Solle, seigneur de Carantilly et vaut 12 l. bon an mal an. »
«  Philippe de St Denys tient en la paroisse de Campmetours un franc fié en parage de Jehan de Pirou pour cause de sa femme et le dit Jehan le tient en parage de Guillaume de Solle qui le tient du roy et vaut de revenus 12 l. »

On trouve en l’année 1689 comme seigneur de Cametours Antoine Simon de Boisdavy, et en 1762 messire Léonor de Mons qui était aussi seigneur et patron de Carantilly et autres lieux.

Source :

Notes

[1] Gallia christ., t. XI. Inst. const. Eccl. col. 255 et 256