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Notre-Dame-de-Cenilly - Notes historiques et archéologiques


Notre-Dame-de-Cenilly, Beata Maria de Cenilleio.

L’église offre un certain intérêt ; sauf les reprises et des travaux de reconstruction, elle est en grande partie du XIe siècle ou du commencement du XIIe siècle.

La tour, de forme quadrilatère, est placée au sud, en dehors de l’église. On remarque encore dans ses murs l’opus spicatum. Chaque façade est percée d’ouvertures longues, étroites, cintrées, et garnies de colonnettes romanes. Les modillons qui règnent autour des murs sont simples. Elle a environ 130 pieds de hauteur, et se termine par une pyramide ou flèche octogone d’une construction récente. A chaque angle de sa base, il existe, en forme d’appendice, un petit clocheton. Une petite fenêtre-lucarne est ouverte sur les façades. Un paratonnerre qui la défend contre les effets de la foudre a détrôné le coq traditionnel.

Le chœur est couvert en essente et voûté en pierres. Sa voûte, à deux travées, d’une ogive écrasée, est postérieure aux murs sur lesquels elle s’appuie. Les arceaux qui la soutiennent sont croisés et ornés, à leur point d’intersection, de rosaces ou de fleurons. Les tores qui les forment sont bien profilés et les cannelures bien évidées. Les colonnes offrent des chapiteaux garnis de volutes ou de fleurs un peu épanouies ; et les abaques ou tailloirs sont les uns carrés et les autres ronds. Des boiseries qui tapissent les murs cachent en partie les colonnes. Toute cette portion intérieure de l’église est du XIIIe siècle.

Les murs du chœur sont antérieurs à cette époque, et des modillons qui, pour la plupart, sont en forme de biseau, les couronnent. Ils sont percés vers le nord de quatre fenêtres romanes ainsi disposées : une de petite dimension, une de plus grande dimension, et ainsi alternativement. Au midi, on remarque trois fenêtres, dont deux, une grande et une petite, sont garnies de colonnettes et de chapiteaux romans. La troisième n’offre aucun intérêt. Les fenêtres romanes sont très évasées à l’intérieur.

Le mur septentrional de la nef est aussi du XIe ou XIIe siècle. Ses contreforts sont peu saillants, et, de ce côté, la nef n’est pas éclairée. Les fenêtres, ouvertes dans le mur méridional, sont à ogive simple ou même sans caractère. Quelques-uns des modillons sont à figures grimaçantes.

Les deux chapelles sont éclairées par des fenêtres dont l’arcade est subtribolée. Les murs sont garnis de simples modillons.

Le font baptismal se compose d’une cuve de forme octogone, se terminant en pointe à sa base.

L’autel est orné de colonnes torses, garnies de raisins et de feuilles de vigne. Au-dessus d’un rétable, couvert de mauvaises dorures, on voit le Père Eternel porté sur un nuage. Dans sa main gauche, il tient le globe, et, de sa main droite, il bénit le monde. L’artiste lui fait ouvrir toute la main, lorsqu’il ne devait lui faire lever que le pouce, l’index et le doigt du milieu.

On remarque dans le cimetière, le long du mur septentrional, plusieurs tombeaux appartenant à la famille Lemengnonnet. On y lit les inscriptions suivantes :

NOBILIS PETRI LEMENGNONNET
GRANDIVILLICAE ORIUNDI
MEMORIAE AC HONORI DILECTISSIMA
CONJUX AMANTISSIMIQUE FILII
HOC PIETETIS AMORISQUE MONUMENTUM
CERTATIM MOERENTES MENSIS 7 bris
X° DIE ANNO DOMINI 1817.
*****
CI-GIT MADAME MARIE-ROSE-ANGELIQUE
COQUART Vve DE MONSIEUR PIERRE
LEMENGNONNET DE MARCAMBIE, ECUYER
MORTE LE 1er Xbre 1836, AGEE de 73 ANS.
PRIEZ DIEU POUR ELLE.
*****
CI-GIT
MONSIEUR PIERRE-FRANÇOIS LEMENGNONNET ÉCUYER
CHEVALIER DE LA LEGION-D’HONNEUR,
SA VIE FUT EMPLOYÉE A RENDRE SERVICE,
LES REGRETS DE TOUT LE PAYS SONT SON ÉLOGE,
NÉ A GRANVILLE LE 16 JANVIER 1783
MORT A MARCAMBIE LE 4 8bre 1846.
PRIEZ DIEU POUR LUI.

Dans un écusson placé sur ce tombeau, on remarque les armes de la famille Lemengnonnet.

L’église est sous le vocable de Notre-Dame. Elle dépendait de l’archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Cenilly, et payait une décime de 50 livres. Le patronage en appartenait à l’abbaye d’Aunay : [1] Abbas de Alneto, dit le Livre blanc, est patronus ecclesie beate Marie de Cenilleio. Cette église lui fut donnée le jour de sa fondation par Jourdain de Say et Luce, sa femme, vers l’année 1131.

L’abbaye d’Aunay avait la dîme des blés, et percipit omnes decimas bladorum in dicta parrochia. Le curé prenait toutes les autres dîmes, et il avait un manoir presbytéral avec une demi-acre de terre : Item rector dicte ecclesie percipit omnes alias décimas. Manerium, et elemosina continent dimidiam acram terre.

L’abbé d’Aunay avait une chapelle dans son manoir : Item abbas de Alneto habet vnam capellam in manerio suo. Elle était sous le vocable de saint Julien. En l’année 1721, les religieux d’Aunay la firent abattre et en employèrent les pierres à construire une grange qui fait partie d’une ferme nommée l’Abbaye.

La dame de Marcambie avait aussi dans son manoir un oratoire où le curé de Cenilly avait toutes les offrandes qui annuellement pouvaient valoir 20 sols : Domina de Marcambeia vnum oratorium in manerio suo ubi rector de Cenilleio percipit omnia offertoria que possunt valere viginti solidos annuatim. Cette chapelle existait encore en 1721, et on y célébrait la messe.

Le seigneur de Breuilly avait pareillement un oratoire, mais les offrandes n’en étaient d’aucun produit dans le XIVe siècle : Item dominus de Brulleyo habet vnum oratorium in manerio suo a simili forma nisi quod offertoria nil ualent quo ad presens.

Le curé payait pour la chape de l’évêque 10 sols, et 12 deniers pour le saint chrême ; il payait encore annuellement 110 sols à l’abbé et au couvent d’Aunay.

Le 12 décembre 1451, Jehan Donuillet de la paroisse N. D. de Cenillie donna et aumosna « au trésor dud. lieu vng bouissel de froment mesure dud. lieu de rente par chacun an au terme st Michiel en septembre ..pour Dieu et en pure osmone et pour estre participant en tous les bienfaiz messes prières et oraisons qui seront faez et ditz en lad. église et auxi pour maintenir vng sierge qui est en ung bachin destain en lad. église deuant laulel et ymage a la benoiste Vierge Marie. »

Guillemette, veuve de Roger Durant, de la paroisse d’Aigneaulx, donna le 14 juin 1453 « en pur don et osmone au trésor de leglise N. D. de Cenillie ij soubz tournois de rente par chacun an au terme sainct Michiel pour aider à maintenir e temps aduenir ung sierge et ung bachin que a fait maitre puis naguère deuant limage Notre-Dame de Cenillie Jehan Donuillet. »

Le 25 juin 1463, Richard Lanel, de Cenillie, donna « en osmone au trésor de N. D. de Cenillie trois soubz tournois de rente chacun an au terme sainct Michiel pour estre mis et emploies à mainctenir et soustenir deux sierges qui de présent sont en ij bachins deuant lautel N. D. de Cenillie au ceur de leglise. »

Simon Donuille, écuyer, avait donné le 13 septembre 1391 « deux livres de sire de rente au trésor pour faire dire une messe à note de requian le jour de la décollation de saint jehan-batiste. » [2]

Faits historiques

Jourdain de Say et Luce, sa femme, furent les fondateurs des deux églises de Notre-Dame et de Saint-Martin-de-Cenilly. Voici les termes de leur première charte de donation : « Que tous les fils de l’église, notre mère, sachent que moi Jourdain de Say et Luce, ma femme, patrons et barons du territoire de Cenilly, nous avons donné en pure et perpétuelle aumône à Hamon, prêtre, recteur, ministre de l’église du même lieu de Cenilly, une demi-acre de terre, placée près de l’église avec le manoir presbytéral construit dessus. Nous avons fait cette donation à Hamon et à ses successeurs libre et quitte de toutes réclamations de juridiction et afin qu’elle reste à toujours ferme et stable, nous l’avons revêtue de notre sceau, dans le mois de juillet de l’an de Notre-Seigneur J.-C. 1098. » [3]

L’année suivante, au mois de mars, les mêmes bienfaiteurs donnèrent encore au curé Hamon, et à ses successeurs en la cure de Notre-Dame-de-Cenilly, toutes les dîmes des lins, des chanvres, des pommes, des sarrasins et les autres verdages, menues dîmes et novales de la paroisse, ne se réservant, à titre d’hommage, que cent dix sols de rente annuelle. [4]

L’année même de la fondation de l’église de Cenilly, au mois de juillet, Jourdain de Say et Luce, sa femme, n’ayant en vue, disent-ils dans une charte de donation, que la gloire de Dieu et le salut de leurs âmes, donnèrent au curé de la plus grande église, celle de Notre-Dame-de-Cenilly, les dîmes de leurs domaines de Marcambye et du Mesnil-Lambert. [5]

Jourdain de Say voulant rendre complet le service de Dieu dans cette même église aux fêtes de Notre Seigneur J.-C ; savoir : Noël, la Circoncision, l’Ascension, la Transfiguration, l’Invention, l’Exaltation de la sainte Croix, et in die corone ejusdem domini nostri, et le jour de la couronne de Notre-Seigneur, donna au curé toutes les dîmes de ses fiefs dans la paroisse, ou cent livres le jour de la fête de tous les Saints. Cette charte fut concédée le jour où, avec la permission de Dieu, Jourdain fonda l’église de Cenilly sous le règne de Henri. [6]

Plusieurs chartes nous apprennent que Jourdain de Say et Luce, sa femme, firent, comme patrons et barons du territoire de Cenilly, plusieurs autres donations à l’église de Notre-Dame.

Vivien, abbé d’Aunay, et son couvent, s’obligèrent, en l’année 1160, à payer à perpétuité, au prêtre qui desservirait l’église de Notre-Dame de Cenilly, cent livres le jour de la Purification, et cent autres livres le jour de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie, patronne de l’église. Les 200 livres devaient, chaque année, être déposées sur l’autel du chœur. Le curé et ses successeurs devaient, en retour de cette rente, célébrer des messes, faire des services et chanter des psaumes pour le salut des âmes de Jourdain de Say et de Luce, sa femme, fondateurs de l’abbaye d’Aunay . [7]

Raoul de Lengronne se montra aussi le bienfaiteur de l’église de Notre-Dame-de-Cenilly ; ainsi il lui donna une rente de sept boisseaux de froment à la fête saint Michel, deux pains et deux poules à Noël, vingt œufs à Pâques. Sciant omnes presentes et futuri quod ego Radulphus de Lengueronne assignaui in perpetuum ad fabricam ecclesie béate Marie de Cenilleyo septem bucellos frumenti ad festum sancti Michaelis et duos panes et duas gallinas ad natale et viginti oua ad pasca annui redditus.... Cette charte qui contient encore d’autres donations fut concédée l’an de grâce 1238 : Quod ut firmum et stabile permaneat présens scriptum sigilii mei munimine roboraui. Actum anno gracie m° cc° tricesimo octauo.

Dans le cours du XIVe siècle, un débat s’éleva entre l’abbaye d’Aunay et les paroissiens de Notre-Dame-de-Cenilly. Ceux-ci soutenaient que les religieux ne s’acquittaient pas de leurs obligations. Guillaume Paynel, chevalier, sire de Hambye, fut choisi comme juge du différent, et il fit une enquête afin de vérifier les plaintes des paroissiens. Cet acte offrant des détails curieux, j’en citerai plusieurs passages.

« Attous ceulx qui ces présentes liectres verront ou orront, Guillaume Paynel cheualier sire de Hambye salut comme descort et debat fust esperer amouuer par entre religieulx et honnestes personnes labbe et couuent de notre dame dauney dune partie et les parroissiens de la parroisse notre dame de cenillie dautre sur plusieurs choses que lesdis parroisiens disoient affermoient et maintenoient enuers les dis religieulx que il leur deuoient tenus trouver paier et faire affin heritage alleur eglise et que tous temps de vie il nestoit memore de home du contraire il leur auoient fait paie et trouve jusques à présent que iceulx religieulx leur en contredissoient une partie.....lesdis paroissiens dient que lesdiz religieulx doyuent trouuer alleurs propres coux et despens toutes les choses nécessaires pour ladicte eglisse de cenillie tant de bois que de fer entre les maisieres et dedans aussi bien et lesdis Religieulx dient quil ne le doient faire fors au dessus des maisieres.
Item les dis parroissiens dyent que lesdis religieulx lour doiuent trouuer pain à chanter tout au long de lannee tant pour le communiment de Pasques que autrement et le doyuent liuer en ladicte église de cenillie et lesdis religieulx dient que lesdis parroissiens le yront quérir à auney sil le veullent auoir.
Item lesdis parroissiens dyent que lesdis religieulx leur doient chacun an de rente vn quartier de fourment à la mesure de cenillie pour aidier à trouver les lumenaires alleur dicte église et lesdis religieulx dyent que ils nen doyuent point. Item lesdis parroissiens dyent que chacun peult prendre de la disme sus soy chacun an vne garbe de fourment ou de son milleur labour en cas quil ny aioit malade et lamaictre alleur proufit au tresour de leglise et quant il y a mallade il la doit auoir et lesdis religieulx dient quant il n’y a mallade que il ne la doyuent point auoir ne retenir. Item lesdis parroissiens demandent vn cent destrin chacun an à noel et lesdis religieulx dyent quil nen doyvent que demie cent. Sur quoy nous ledit sire de Hambuye auons fait venir par deuant nous jouxte sey que dessus est touchie pluseurs personnes creables et dignes de foi de pluscurs parroisses tant de montpinchon de cerisie de roncey du guillon de soulle comme de hambuye Esqueulx nous auons fait jurer par leurs sermens et sur sainctes euangilles de dieu de nous rapporter sans aucune faueur crainte et amour la vérité de ce quil en croyoient ou savient et premièrement à Guillaume Jehan guillot eudet Thomas noel et guilleaume Leconte tous de monpinchon Lesqueulx nous rapporterent tous accordablement que toutes les choses que lesdiz parroissiens de cenillie demandoient esdiz religieulx que jceulx religieulx leur doyuent bien et loyaument et quil en ont eu la saisine ou temps passe parce que lesdis religieulx et leurs predeceurs les ont tous jours faizles et paiez en lestat que lesdis parroissiens les demandent jusques a nagaires de temps que lesdiz religieulx les ont conlredictes et refuss. à faire
 »

Suivent les témoignages des paroissiens de Cerisy, Roncey, du Guislain, de Soulle et de Hambye, qui déposèrent semblablement comme ceulx de Montpinchon.

L’enquête se termine ainsi : « Sauoir faissons attous nous sire de hambuye auons fait venir pardcuant nous à hambuye tous les hommes dessus nommez le xxviije jour de septembre derain passe et nous sommes infourmes par jceulx de toutes les choses dessus dictes et chacune dicelles en lestat et manière que cydessus est dit Lesquelles choses nous créons estre vraies en la manière que lesdis hommes le nous ont rapporte comme cydessus est dit En tesmoing de ce nous avons mis à ces présentes liettres notre propre scel lan de grâce mil trois cens quattre vins et treze le xxiiije jour de décembre vegille de la Nativité nostre Seignour. » [8]

Après cette enquête, reçue par le sire de Hambye, il intervint, le 28 juillet 1395, une transaction entre discrète personne Pierre de la Hougue, clerc, trésorier de Notre-Dame de Cenilly, et religieuse personne frère Martin Bosdèle, prêtre et procureur de l’abbé et des religieux du monastère d’Aunay. Cet acte dont le texte est en latin, et qui fut arrêté devant notaire, nous apprend que les religieux reconnurent alors qu’à raison des dîmes qu’ils prenaient sur la paroisse, ils étaient obligés de refaire l’église de N.D. de Cenilly, d’y faire les réparations utiles et nécessaires, de fournir le fer et le bois, de payer un quartier de froment à la Saint-Michel par chacun an pour aider à fournir le luminaire. Tous les ans chaque paroissien cultivant la terre devait prendre sur la dîme des religieux une gerbe du meilleur blé pour la léproserie de Cenilly, sinon pour le trésor de l’église. Les religieux devaient encore fournir le pain ou les hosties nécessaires pour célébrer la messe, pour les pâques des paroissiens de l’un et de l’autre sexe, et pour tout le temps qu’il en serait besoin. Ils étaient tenus aussi de donner, chaque année, un cent de paille qui devait être mis et étendu dans l’église à la fête de Noël.

Un autre acte du chartrier contient, entre autres choses, ce qui suit : « Cest le papier et déclaration des rentes du trésor de leglise notre dame de Cenilly qua faict escripre Michel Lesuilly trésorier dicelle église pour lan mil quatre cent soixante et six escript de la main Robin Donuillet clerc auquel notre seigneur Jesuchrist veuille pardonner ses péchez et deffaultes en laquelle déclaration est faict mention de partie des réparations et réfections que faict labbe et Conuent daulney et ainssl quelle rente chacun parroissien ou parroissienne chef dhostel doiuent à son cure par chacun an et aussy quelle rente le cure doibt à ses parroissiens de la donation du patron et fondeur deglise............Chacun parroissien ou parroissienne chef de lostel doibt poyer vne garbe de froment ou du melleur bley sur son chatel laquelle est vendue par les tresouriers pour ainder à maintenir vne lampe de vlle en lad. église.
De lordonnance du patron du fondeur (fondateur) deglise chacun parroissien ou parroissienne chef de lostel doibt à son curey par chacun an la valleur de sept deniers ts à trois termes.....
Item jceulx parroissjens sont tenus trouuoir cousteur à lad. église à jour de dymenche et festes solennelles clert ou loy ou tel qui leur plaist pour administrer feu sel et eau parer les autelx replier le linge sonnoire les cloques tenir leglise naite et chaichier (chasser) les chiens et fermer les livres et maistre en fremure.
Item sil y a espoussailles en lad. église led. cousteur doibt porter vipillon à la porte et doibt avoir quattre deniers tournois et le trésor six d. tourn.
Item si ledit espousant est résident en la paroisse led. cousteur doibt porter le libure lestolle et le sourpelies pour signer le lict et doibt auoir son diner. De lordonnance du patron le curey de ladicle parroisse doibt trouuoir vin à chanter au lonc de lannee et vin à communier les parroissiens et les parroissiennes à la communion de Pasques.
Item led. curey doit payer par chacun an deulx diners suffisans es clers au cousteur et aux trésoriers cest assauoir à Noël et à Pasques.
Item led. curey doibt payer vng quartier de forment par chacun an de rente au terme sainct Michel en septembre pour ainder attrouver le luminaire....
 »

L’église de Notre-Dame-de-Cenilly a souvent éprouvé des accidents : ainsi, d’après une enquête faite le dimanche VIIIe jour de décembre l’an mil iiijcc lxxvj (1476) en vertu d’un mandement de monsr le lieutenant general de monsr le bailly de Costentin, il fut établi par les dépositions de témoins trouves en leglise et cymetiere de N. D. de Cenilly que la tour de ladite église avoit été abatue par fortune de temps, et que celle qui avoit été édifice depuis est à leur advis et consciences plus basse que l’ancienne de 17 à 18 pieds.

Dans le mois d’octobre 1530, la tour de cette église fut frappée par la foudre et incendiée. Les religieux d’Aunay ne s’empressant pas de la réparer, il y eut procès entre eux et les paroissiens de Cenilly. Ce procès dans lequel intervinrent plusieurs arrêts du parlement dura pendant près d’un siècle.

Cette tour fut encore incendiée par la foudre en 1619 et 1624. Lors du dernier incendie, une enquête fut faite pour en découvrir les causes. Ecoutons la déposition naïve de Thomas Douville, curé de Saint-Martin-de-Cenilly. [9]
« Le quinzieme jour du présent mois quelque peu après minnuict il commencea à tonner et esclairer et faire de grands vents tourmentes et pluyes estant le déposant couche en son lict au presbitaire dudict lieu de sainct Martin ayant ja veille long temps il entendit vn coup entre les autres viron deulx ou trois heures deuant le jour lequel feist vn grand esclat et sembla au déposant que la terre trembla et tost après vn autre coup lequel moins viollent en bruict donna comme une fusée. Lui sembla que ce fust pardessus sondict presbitaire qui lui donna subiect de se lever prendre ses habitz et sortir hors en la cour et gardin dou il voyoit clairement allentour de luy sans pouuoir remarquer de quel costé venoit la clarté qui loccasionna sortir jusques au cymetiere de sainct Martin et de la en vn jardin apartenant à Jean Regnault dou il remarqua le feu à la couverture de la tour de ladicte eglize de nostre dame de cenilly laquelle couverture estoit de gleu ou paille ou le feu posa long-temps et le déposant rentra en son presbitaire.
Ayant faict allumer du feu commencea à dire son service pendant lequel temps lesclair et tonnerre continuoient et viron demy heure après sortit en lintention de venir voir en la dicte eglize et aider à y donner secours et destaindre le feu. Il remarqua vn estourbillon lequel emporta du feu et des charbons de ladite tour et du conble du cœur djcelle eglize jusques vers son presbitere et eglize de sainct martin pourquoy il sen retourna promptement et sen alla droict en son eglize accompaigné de melchior lesuilly son serviteur sonnèrent les cloches allumèrent le cierge benist et en sonnant remarqua le déposant quelques charbons allumez tomber près luy qui luy donna quelque frayeur et plus grand subiect de recourir aux prières comme en extresme nécessité eult recourt au sainct sacraire et sayda des prières portées dans son manuel après lesquelles prières retournant vers ladite tour aperceut vn cheuron de la couuerture de la nef djcelle eglize joignant ladite tour auquel le feu estoit prins qui fut extainct par pierre Leconte couureur lequel y suruingt auquel le déposant bailla de leau pour aider à faire ladite extinction et viron le point du jour ayant veu lembrasement au presbitaire de lad. parroisse de nostre dame ainsy que en lad. eglize y alla ou il trouua grand nombre de peuple aulcuns desquez tachoient de coupper le feu sur jcelle eglize et après y auoir faict leur pouvoir destaignerent aussi auecques de leau les cheurons bancs et autres boys estants allumez dans la dicte eglize.
Jean Leconte, escuyer, conseiller du roy au siège presidial de Coustances, et Jacques Blondel, advocat du roy en jcelui s’étaient rendus au bourg de Cenilly, afin d’informer sur les causes de l’incendie : il fut établi que le feu auroit pris à lad. couverture de paille estant sur lad. tour que lesd. sieurs abbé prieur et religieulx (d’Aunay) y avoient fait mettre. A cause de quoy lad. tour église et presbytaire avoient esté brûlés, les cires, cierges et cloches fondues, et les bancs, linges, robes et larche dans laquelle estoient la plus grande partie des lettres et escriptures concernantes les bien et revenu du trésor et fabrique de lad. église embrasées consommées et reduictes en cendres ce que voyant lesd. parroissiens et quils ne pouvoient espérer de justice aud. parlement de Rouen à raison des parentés et alliances que led. sieur abbé ( Louis de Bretel), conseiller en jcellui y a ils se seraient pourvus par lettre devocation.....
 » Ce nouveau procès se poursuivit pendant près de cent ans.

Voici les noms de plusieurs curés de Notre-Dame-de-Cenilly avec l’indication de quelques faits qui se rattachent à leur passage dans la cure.

A la fin du XIe siècle et au commencement du XIIe, Hamon. Ce fut lui qui reçut les donations de Jourdain de Say et de Luce, sa femme, les fondateurs de l’église.

Dans le cours du XIIIe siècle, Nicolas de Marcambie et Martin de Lengronne.

En 1559, Levavasseur. En 1570, Richard Patrice, qui était prieur claustral de l’abbaye d’Aunay, se dit curé primitif de Notre-Dame-de-Cenilly, ce que les paroissiens lui contestèrent.

Godin est cité comme ayant succédé à Levavasseur.

En 1575, Louis Leboucher. En 1588, Jean Simonne. Il appela les religieux d’Aunay et l’évêque de Séez, leur abbé, devant l’official de Coutances pour obtenir la jouissance des menues vertes dîmes et novales de la paroisse. Les religieux, qui ne paraissaient pas avoir confiance dans l’official, élevèrent un conflit et prétendirent qu’il appartenait au juge royal de connaître de l’affaire ; mais un arrêt du 25 mai 1603 renvoya les parties devant l’official de Coutances qui, par une sentence rendue en l’année 1609, donna gain de cause au curé de Cenilly.

En 1633, maître Guillaume Burnel. En 1672, Lebourguignon. Entrant en procès avec les religieux d’Aunay qui lui contestaient une partie de sa dîme, il porta la cause devant l’official de Coutances : sur le conflit de juridiction élevé par les religieux, un arrêt du conseil privé du 1er mars 1686 renvoya les parties devant le bailli de Coutances. Pendant qu’il plaidait devant le conseil privé, le curé se fit autoriser à recueillir les dîmes. Ce succès irrita très-fort les religieux ; il y eut voies de fait : au moment de la récolte, le père Picard, leur procureur, et deux autres religieux qui l’accompagnaient ayant rencontré Lamy, valet du sieur curé, qui conduisait un cheval, chargé de blés provenant de la dîme, ils le maltraitèrent, lui cassèrent une épaule et lui enlevèrent de force et violence sa charge de blé. Ils n’épargnèrent ni les coups, ni les serments les plus énormes, magnifique effet de la perfection évangélique et de l’humilité dont ils ont fait vœu. Une information eut lieu et les trois religieux furent poursuivis : ils furent condamnés à trente livres de médicaments et obligés de donner une somme d’argent pour assoupir une action si noire et qui meritoit toute la rigueur des loix.

En 1717, Nicolas de Sallen, écuyer, fut pourvu de la cure. Les religieux d’Aunay prétendirent avoir le titre de curé primitif de la paroisse de Notre-Dame-de-Cenilly, voulant en cette qualité se faire attribuer les menues et vertes dîmes et les novales. Le curé soutint qu’ils n’étaient que patrons gros décimateurs, que la cure était un bénéfice séculier bien avant que l’église eût été aumônée à l’abbaye à laquelle d’ailleurs elle n’avait jamais été unie, et que les religieux d’Aunay, d’après les statuts de leur ordre, ne pouvaient même pas la desservir. « Les marques certaines, disait le curé, de la qualité de curé primitif consistent en ce que ceux qui prétendent l’avoir officient les quatre principales festes de l’année et le jour du patron et fassent l’office le jour de Pasques et autres ils ne peuvent justifier qu’ils ayent eu aucunes marques d’honneur et les religieux sont d’ordinaire assez délicats et frians pour ces sortes de morceaux. »

Dans ce procès, porté devant le parlement, le curé et les bons religieux se traitèrent avec peu de charité et ne s’épargnèrent pas les injures. Les religieux reprochaient au curé Simonne d’être un faussaire et un fabricateur de faux titres. Dans un factum le curé les accuse de malignité, d’être féconds en chicanes, d’avoir fait au curé Simone, âgé de plus de 80 ans, un tour qui n’a point de pareil ; de lui avoir extorqué un acte, abusant de sa faiblesse et de son peu d’esprit. Ainsi, ce n’est pas seulement de nos jours que les plaideurs croient défendre leurs intérêts en s’adressant réciproquement des injures.

Le curé de Cenilly reprochait à l’abbaye d’Aunay de n’être pas charitable pour les malheureux. « Il a escrit, dit le factum, au prieur d’Aunay pour le prier de donner quelque charité aux paroisses de Cenilly dont il tire des revenus annuels tant des dixmes que de plusieurs fermes et terres qu’ils y possèdent, près de six mil livres de rente. Le prieur de l’abbaye d’Aunay fit une réponse au sieur de Sallen la plus dure et la plus honteuse qui puisse estre. »

Quinette, qui était encore curé de Notre-Dame-de-Cenilly en l’année 1752 « adressait les mêmes reproches aux religieux d’Aunay. Il se plaignait en 1740 de ce qu’ils donnaient à peine sept francs par an pour l’aumosne des pauvres très-nombreux dans la paroisse où cependant ils avoient un gros revenu. »

Un dernier procès qui exista entre l’abbaye d’Aunay et la paroisse de Notre-Dame-de-Cenilly fut relatif à la dîme de la trémaine à laquelle les religieux prétendaient avoir droit. Une première sentence la leur refusa. Ils s’adressèrent au parlement de Rouen qui rejeta leurs prétentions, parce qu’il fut établi que, depuis plus de 40 ans, on cultivait la trémaine dans la paroisse, sans que les religieux d’Aunay en eussent exigé et perçu la dîme . [10]

Quand on voit ces nombreux et éternels procès que de riches abbayes suscitaient à de pauvres curés dont elles cherchaient à réduire les revenus, et qui, pour défendre les droits et les prérogatives de leurs cures, étaient obligés de suivre leurs adversaires, toujours puissants, devant toutes les juridictions du pays, on s’explique facilement pourquoi, dans les derniers temps de leur existence, le clergé, surtout celui des campagnes, avait si peu de sympathie pour les moines et leurs abbés.

Un Fraslin de Huchon possédait à Notre-Dame-de-Cenilly, dans le cours du XIVe siècle, un fief noble qui l’obligeait à payer, au terme de la foire de Montmartin, à Jean de Montfort dix sous pour un épervier qu’il lui devait chaque année.

Le fief du Mesnil-Normand, dans la paroisse de Notre-Dame-de-Cenilly, appartenait, d’après un aveu du 25 février 1460, à Jehan du Mesnil-Normand, et dépendait de la seigneurie et baronnie de Marigny. Cet aveu nous fait connaitre que le fief du Mesnil-Normand obligeait celui qui le possédait « à donner six hommes pour la garde de la foire de Montmartin, quand elle tient, pour une nuict seulement en la compagnie des autres hommes et sujets. »

Hue de la Haye, seigneur de Villebaudon, avait aussi un fief qui l’obligeait à faire le septième d’un service de chevalier quant yl echiet.

Dans le cours du XVIIe siècle, on comptait à Notre-Dame-de-Cenilly onze fiefs nobles.

Le fief de la baronnie de Cenilly, qui dépendait du marquisat de Marigny et appartenait au prince de Guémené. Un Guillaume de Breuilly, héritier de Jourdain de Say, avait, dans le XIVe siècle, possédé ce fief. On trouve aussi, en 1454, Raoul de Brulley, escuyer, seigneur dudit lieu. Cassini a indiqué Breuilly sur sa carte.

Le fief de Marcambie. Guillaume Paynel, en 1255, donna à l’abbaye de Hambye, du consentement de Gilles de la Motte, fils de Godefroy de Marcambye, chevalier, deux quartiers de froment, à prendre, chaque année, sur le moulin de Marcambye. L’année suivante, il aumôna encore l’abbaye de quatre quartiers et demi de froment à la mesure de Villedieu, à prendre sur le même moulin. [11]

Michel d’Estouteville, chevalier, rendait aveu au roi, en 1456, pour la terre, seigneurie et chatellenie de Marcambye.

On lit dans un acte du XVe siècle que « le provost de Marcambie doit la coustume au trésor pour chacun mesnagier vng denier par chacun an de rente au terme sainct Michel en septembre et est du don de la damme de Marcambuie jadis trespassee pour auoir deulx chierges sur la perque du trésor qui sont allumes deuant le cruxefix depuis mynuit jusques au jour la nuict de Noël et se le provost ne poye les trésoriers poroist aller prendre des namps et justicier au menuer de Marcambie... »

Dans un acte passé devant Pierre Baisire, tabellion, le xviijee jour de feburier mil iiijce lxj, on lit que « Jehan Lengueronne escuyer demourant en Marcambie a donnez dix bouisseaulx de forment pour estre mins en sépulture eu ceur de leglise de Cenilly lui sa femme et enffants dou il (le trésor) a trois bouisseaulx de forment deux pains chacun dun denier deux poulles sur Guillaume de labeye. Item deux bouisseaulx sur Ric. Noël et dix soubz ts sur Ollivier Harel de Cerisie (Iceulx dix soulz deux pains deux poulles avallues a trois boisseaux dud. froment) et led. escuyer demeure encore charge de deux bouisseaulx. »

Le fief de Marcambie appartenait, en l’année 1585, à noble dame Marie de la Haye, dame de la Haye-Comtesse. Il était possédé, en 1625 par Louis Philippe, écuyer, sieur de Rousseray, et plus tard par René Philippe, écuyer, sieur de Marcambye, qui portait d’azur à trois fers de flèche d...2 en chef et 1 en pointe.

Le domaine de Marcambie appartient aujourd’hui à la famille Le Mengnonnet. Le nom de Marcambie figure sur la carte de Cassini et dans des actes de 1375 et 1379.

Fiefs de Bouillon et de Lengronne. On trouve cité dans un acte du 22 septembre 1445 Jehan Lengueronne ; et on voit qu’une rente de cinq sous était due au XVe siècle par Guyon Passemer qui tient le mennoir et dougmaine de Lengueronne. Cette rente avait été donnée par Jehan Grosparmy à l’église Notre-Dame-de-Cenilly. Raoul de Grosparmy est aussi cité comme seigneur de Bouillon.

Ces deux fiefs appartenaient, dans le cours du XVIIe siècle, au sieur de Saint-Ouen, écuyer. Le domaine et le château de Bouillon ont appartenu plus tard à Gabriel Levallois. Il les transmit à sa fille qui épousa Nicolas-François de Tournebut. Leur fils, Auguste de Tournebut, les posséda après eux. Les deux noms de Bouillon et de Lengronne sont indiqués sur la carte de Cassini. Celui de Bouillon figure dans des actes de 1392, 1406 et U30.

Le fief du Mesnil-Normand appartenait à la même époque à Pierre Lepainteur, écuyer, et celui du Mesnil Lambert à Louis Letrésor. L’un et l’autre figurent sur la carte de Cassini.

On lit dans un acte qui doit être du XVe siècle que « le seignour du Mesnil Lambert doit vng quartier de fourment de anstianne rente qui fut jadis donne sur le mennoir et demagnes par les seignours dud. lieu au temps quil viuoient pour estre participants es messes prierres houraissons qui sont fez en lad. église... »

Les autres fiefs nobles étaient les fiefs Ouille, Mortaing, de Varcanville, et de la Retoure. Adrien Lechevalier, sieur de la Retoure, possédait ce dernier fief en l’année 1624.

On trouve comme seigneurs de Notre-Dame-de-Cenilly, dans le cours du XVIIIe siècle, Alexandre de Breuilly. Léonor-Auguste Gervaise [12] du Mesnil-Aumont, qui prenait aussi le titre de patron honoraire de la paroisse. Et Le Painteur de Normesnil, seigneur encore de Chamfremont et de Breuilly. Il se fit représenter à l’assemblée générale des trois ordres du grand bailliage du Cotentin, en 1789, par messire Auguste-Louis Guerin, chevalier, seigneur d’Agon. [13]

M. Denis, avocat à Saint-Lo, et M. Le Cardonnel, ancien vicaire de Notre-Dame-de-Cenilly, et aujourd’hui vicaire à Saint-Jores, m’ont obligeamment communiqué l’un et l’autre des chartes, des manuscrits et des renseignements historiques qu’ils avaient à leur disposition. Je les prie d’en recevoir mes sincères remerciments. C’est à M. l’abbé Le Cardonnel que la commune de Notre-Dame-de-Cenilly doit d’avoir conservé des chartes et des manuscrits intéressants pour son histoire, et qui allaient être livrés au feu ou vendus à l’épicier, quand ce digne prêtre les sauva d’une destruction complète. Aussi a-t-il droit à la reconnaissance de tous les amis des études historiques.

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Notes

[1] L’abbaye de Sainte-Marie ou de N.-D. d’Aunay faisait partie du diocèse de Bayeux. Elle fut fondée vers l’an 1131 par Jourdain de Say Jordanus de Sayo, et Luce, sa femme. Cette abbaye appartenait à l’ordre de Citeaux.

[2] Extraits de plusieurs actes du chartier de l’église de N.-D. de Cenilly.

[3] Noverint universi six matris ecclesia : filii quod ego Jordantis de Sayo et Lucia uior mea patroiii baronet lerrilorll de Cenilleio dediuius in puram et perpetuam elemosinain Hamoni presbitero rectori rninistro ccclesiae ejusdem loci de Cenilleio juxla ccclcsiam semiacram terra ; cum manerio presbiterali ibidem construclo. liane autan donalioncm (camus piclatc ll.imnni et ojus successoribus ministris libcram et quidam ab omni reclamatione jurisdictionis et annui reditus nec nobis nec aliis fonda nec terras de nobis lenentibus quoquo modo réservantes. Quod ut firmum et stabile semper maneat anc cartam sigillo nostro obsignavimus anno domini nostri Jesu Christi 1098 in julio.(NDLR : cette note en latin comporte des mots mal orthographiés)

[4] Carta anni 1099 in martio qua continetur cosdem Jordanum de Sayo et uxorem in perpetuam elemosinam dicto Hamoni rectori et suis successoribus ministris majoris eclesiaee Cenilleio dédisse omnes proventus décimales linorum canaborum, pomorum, sarazinorum cum céleris viridariis et aliis roinoribus et noualibus dicte parrocie integraliter, relenla bonoraria pensione quotannis centum et decem sulidorum.(NDLR : cette note en latin comporte des mots mal orthographiés)

[5] Ego Jordanus de Sayo et Lucin uior mca fundatores ecclesiarum de Cenilleio gloriam dei et salutem aniniarnm noslrarum inquirentes, reclori ministro majoris ccclesie ejus loci curam scrviliorum dei missarum et salmodie hic confiditnus et ideo eidem rectori in pcrpcluum décimas dominiorum nostrorum in Mercambeia et Mesnillo Lamberti pro salarie concedimus et donamus. Idcirco hanc rli.iri.im sigillis nostris roboravimus, anno l’iindationis prefate ecclesie primo inen.se julii.(NDLR : cette note en latin comporte des mots mal orthographiés)

[6] Ego Jordanus de Sayo patronus fundalor ecclesiarum de Cenilleio ad complendum Dei servicium in earuin major i ecclesia in festis domini nostri Jcsu Christi ejus scilicel nutalis circumeisionis ascensionis transGgurationis inventionis et exaltationis s" crucis et in die corone ejusdem domini nostri redorera ecclesie salisfaccrc delcgavi, ob idque eidem ministro omnes décimas Teodorum meorum in tola parochia aul cenlum libras in feslo omnium sanctorum quotannis babendas largilus mm. Ideoque hanc chartam sigillo meo connolavi anno quo I)eo annuenlc fundavl prefalam ecclesiam sub regno Henrici régis mei idibus mensis augusti.(NDLR : cette note en latin comporte des mots mal orthographiés)
N. B. Si l’on rapproche la date de cette charte de la date des chartes données aux mois de juillet 1098 et mars 1099, on éprouve quelques doutes sur l’authenticité des unes et des autres ; car les dates de 1098 et 1099 ne peuvent facilement s’accorder avec la date de la charte qui énonce positivement qu’elle fut donnée l’année même de la fondation de l’église N. D. de Cenilly, aux ides du mois d’août, sous le règne de Henri. En effet, Henri Ier ne put être roi d’Angleterre avant le 2 août 1100, jour où son frère Guillaume fut tué involontairement à la chasse par un seigneur de sa cour : et, en admettant que la date de cette charte soit vraie, parce que dès le 13 août l’avènement de Henri Ier aurait été connu avec certitude en Normandie, que deviennent les deux autres dates de 1098 et 1099 qui sont données comme celles de la fondation des deux églises de Cenilly ?

[7] Notum sit omnibus sancte matris ecclesie filiis quod nos frater Virianus bnmilis abbas monaslerii sancte Marie de Alneto et conventus loci in domino prefecimus Roberlum presbiterum ministrum ecclesie sancte Marie de Ceniileio et ejus successores ministros ad eclebrandum olliciutn misse et servira Dei et psalmodiam in ca ecclesia pro sainte animarum Jordani de Sayo et Lucie uxoris ejus fundatorum nostrorum ut ibidem erga eos lenemur quocirca in perpetuum pro salario prefatorum ministrorum de bonis nostri monasterii cenlum libras in die purificalionis et alias centum libras in feslo assumptionis b’ M. virginis patroue ejus ecclesie supra allare ebori annuatim porrigemus juramento super boc a nobis presUlo cum sigillo nostro hic anneio. Anno domini nostri m. c. Ix. nonis aprilis.(NDLR : cette note en latin comporte des mots mal orthographiés)

[8] Cet acte est tiré du chartrier de l’église de Notre-Dame de Cenilly.

[9] Les églises de Saint-Martin et de Notre-Dame-de-Cenilly sont très-rapprochées l’une de l’autre.

[10] Houard, Dictionnaire du droit normand, v° Dime.

[11] Ego Guillelmus Paganellus, miles, dominus de Hainbeja dedi et concesti quatuor quarteria et dimidium frumenti annui reddilus percipienda et babenda in moleudino de Marcambeja ad mensumm de Villa dci. (Cartulaire de l’abbaye de Hambye.)(NDLR : cette note en latin comporte des mots mal orthographiés)

[12] Jean Gervaise, sieur de Briqueville, demeurant à Troisgots, en 1598, descendait d’un bâtard de Thomas de Breuilly, lequel avait été anobli avec son père en 1427 (Voy. Recherche de la Noblesse, par Roissy).

[13] Voir ci-dessus, page 75, v° Agon. Les armes de la famille Guerin d’Agon, dont j’ai omis l’indication à l’article Agon, sont d’azur à trois molettes d’éperon d’or, 2 et 1 ; au chef d’or chargé d’un lion naissant de gueules.