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Gavray - Notes historiques et archéologiques


Gavray, Wavreium, Guabreum, Guavreum, Gavraium, Gavreyum.

Quelques étymologistes font venir le nom de Gavray du vieux mot Gave, qu’en certains lieux on emploie encore pour désigner une vallée qu’arrose une rivière. On sait que la rivière la Sienne passe à Gavray. D’autres le font dériver du mot Guat, passage. Je donne ces indications sans y attacher plus d’importance qu’elles n’en méritent.

L’église est en forme de croix, et une partie appartient à l’époque romane.

Les piliers du transept, supportant les arcades de la tour, sont romans ; les chapiteaux sont godronnés ou couverts de feuillages, et leurs tailloirs carrés ou octogones. Des consoles ou modillons à figures grimaçantes reçoivent les arceaux de la voûte de la tour. Les arcades du transept, de forme ogivale, sont évidemment postérieures.

Le mur occidental est buté par des contreforts peu saillants. Celui à l’orient est à pans coupés.

La nef, vers le nord, est éclairée par des fenêtres du XIIIe siècle ; elles sont à ogive, longues et étroites. Les autres fenêtres n’offrent aucun intérêt.

Le chœur et la nef sont voûtés en bois.

On remarque dans les murs de la nef deux crédences dont l’arcade est trilobée.

La tour s’élève au centre de l’église, entre chœur et nef. Elle est de forme carrée, et se termine sur chaque façade par un fronton triangulaire. Du milieu de ces quatre frontons part un petit toit pointu, couvert en ardoises. La partie de la tour qui comprend les frontons est du XVe siècle.

L’église est sous le vocable de la sainte Trinité. Elle dépendait de l’archidiaconé du Val-de-Vire et du doyenné de Gavray. Henri II, roi d’Angleterre et duc de Normandie, donna en aumône et en prébende à la cathédrale de Bayeux les églises de Gavray, Mesnil-Amand et Ver, avec les chapelles, dîmes, terres, cens d’hommes et autres dépendances qui avaient autrefois constitué une prébende. Cette donation, qui ne porte point de date, fut faite à Falaise, apud Falesiam, où se trouvait le roi, en présence de Henri, évêque de Bayeux, Nicolas, prieur du Plessis, Jean, archidiacre, et de plusieurs autres. Le chanoine prébendé nommait à la cure, et avait le patronage de l’église. Il était seul décimateur. Le curé n’avait qu’une portion congrue et une partie du casuel.

Il existait dans un temps une chapelle dans le château de Gavray.

Antiquités Gauloises

On a découvert à Gavray et dans les environs des haches gauloises. Elles étaient en bronze, creuses à l’intérieur, et munies d’un petit anneau sur un des côtés.

Faits historiques

On ne voit figurer aucun seigneur de Gavray sur les listes des barons normands qui accompagnèrent Guillaume, en 1066, lorsqu’il alla échanger si glorieusement, sur les champs d’Hastings, son manteau ducal contre la couronne des rois, et son titre de Bâtard contre celui de Conquérant. La raison en est que le château de Gavray dépendait du domaine ducal.

Après la mort du Conquérant, Henri, qui, d’après les volontés de son père, ne devait avoir que les trésors qu’il lui avait laissés et une pension de 8,000 livres que ses frères, Guillaume et Robert, devaient lui payer, finit par se faire céder le Cotentin, qui appartenait à Robert. Alors, il fortifia les principaux châteaux de son domaine, et notamment celui de Gavray [1], qui était d’une grande importance, et il en fit une place en état de résister.

Robert engagea son duché de Normandie pour 10,000 marcs d’argent [2], afin d’entreprendre le voyage de Jérusalem, et d’aller à la conquête du tombeau de Jésus-Christ. Ce fut son frère, Guillaume-le-Roux, qui lui prêta cette somme pour cinq ans.

Comme un chef puissant entraînait toujours à sa suite des chevaliers, avides de gloire, et que d’ailleurs ce voyage, au pays d’Orient, parlait vivement au cœur des barons, Robert partit avec grant foison de chevaliers, barons et aultres gens de Normandie. [3]

A son retour, Robert, avec la dot de Sybille, sa femme, dégagea son duché, et Henri, auquel il disputait la couronne d’Angleterre, lui paya, à titre de dédommagement, 3,000 marcs d’argent de pension annuelle, et lui céda toutes les places et tous les fiefs qu’il possédait en Normandie. Gavray rentra ainsi sous la domination du duc Robert.

Sous le règne de Henri II, roi d’Angleterre et duc de Normandie, plusieurs seigneurs devaient le service militaire au château de Gavray. On distingue entre autres Roger de Montaigu, Raoul de Ver et Thieuville du Mesnil-Garnier.

On trouve que plus tard, sous le règne de Philippe-Auguste, roi de France, Raoul de Thieuville, le seigneur de Montaigu, Agnès de Valence et Guillaume de Ver devaient, en temps de guerre, faire leur service militaire à la principale porte du château de Gavray. [4]

L’état des fiefs de l’élection de Coutances, dressé en 1327, nous apprend que les possesseurs des mêmes fiefs continuaient leur service militaire, ce qui nous fait voir quelle était encore alors l’importance du château de Gavray, qui dépendait du domaine du roi. [5]

Philippe-Auguste accorda à Gavray les privilèges de la commune : ainsi, les habitants eurent le droit de porter des armes, d’avoir une bannière, de régler leurs impôts, de garder leur enceinte, et de marcher à la défense de l’Etat sous des chefs nommés par eux. [6]

Pendant que le roi Jean fut duc de Normandie, il nomma commandant (capitaneus) du château de Gavray Robert de Tregoz, qui avait toute sa confiance.

Philippe-le-Bel fit enfermer dans le château de Gavray Blanche, femme de son fils Charles, convaincue d’adultère. [7] Elle avait déjà passé sept ans de captivité dans le château Gaillard. De Gavray, elle fut conduite à l’abbaye de Maubuisson, où elle termina sa carrière.

En l’année 1328, Jeanne de Navarre, mère de Charles-le-Mauvais, devint maîtresse de Gavray, qu’elle obtint à titre d’indemnité. Peu de temps après, le roi de Navarre en fit augmenter les fortifications, et Gavray, entre ses mains, devint une des plus fortes places de la Normandie.

Guillaume-aux-Epaules, Guillelmus ad Humeros, qui commandait la bastide des ponts d’Ouve, fut nommé par le roi de Navarre capitaine de la ville et chastel de Gavray.

Le roi Jean, mécontent du roi de Navarre, qui était pour lui un ennemi redoutable, voulut se saisir de toutes les places fortes que ce prince possédait dans le Cotentin. Gavray refusa d’ouvrir ses portes ; Mortain, Cherbourg et Avranches imitèrent sa résistance. Le roi de France, trop faible pour mettre son projet à exécution, fut obligé de conclure un traité qui assura à Charles-le-Mauvais toutes les possessions qu’on lui avait enlevées ou confisquées. Bientôt la captivité du roi Jean permit au roi de Navarre de nuire impunément à la France.

La victoire de Cocherel, remportée dans les premiers temps du règne de Charles V, rendit les Français maîtres de la Normandie. Du Guesclin assiégea et prit plusieurs places dans le Cotentin ; mais, appelé en Bretagne, il vit s’interrompre le cours de ses succès. La France perdit la bataille d’Auray, et du Guesclin fut fait prisonnier. La paix qui se conclut à Saint-Denis rendit au roi de Navarre toutes les places qu’il avait perdues dans le Cotentin. Gavray, qui sans doute, n’avait été ni pris ni assiégé, ne figure pas au nombre de ces places.

Charles-le-Mauvais ayant formé un complot contre la vie du roi de France, du Guesclin fut envoyé pour s’emparer des forteresses de ce prince. Il en prit plusieurs sans peine. Gavray fit une longue résistance. Son château était un des plus beaux et des plus forts de Normandie. Un Espagnol, nommé Ferrando, qui s’était enfui d’Evreux quand l’armée de Charles V s’y était présentée, s’était retiré à Gavray. [8] Le roi de Navarre le nomma capitaine et gouverneur du château, où étaient ses trésors.

Ferrando résolut de garder le château de Gavray et de s’y défendre jusqu’à la mort. Le siège traînait en longueur, et du Guesclin n’eût pas facilement réussi à s’en rendre maître, quand un accident fit ce que la force n’aurait peut-être pas fait. A cette époque, on n’en était encore qu’aux premiers essais de la poudre à canon. [9] Un jour, le gouverneur Ferrando, visitant imprudemment avec une lumière un appartement situé dans l’une des tours, et où des poudres étaient déposées, laissa tomber sur elles un lumignon. L’explosion qui s’ensuivit fit sauter les murs de la tour, et tua le gouverneur avec les hommes qui l’accompagnaient. Cet accident jeta la consternation dans la garnison, qui, n’ayant d’ailleurs aucun espoir de secours, capitula et se rendit.

Le château de Gavray, où séjournait souvent le roi de Navarre, renfermait les trésors de ce prince. On y trouva des pierreries, deux couronnes en or massif et 60,000 pièces en or, qui furent très-utiles à Charles V pour continuer ses opérations. On remit ce trésor au sire Bureau de la Rivière, qui le desiroit fort, dit le chroniqueur. La forteresse de Gavray fut démantelée, et le roi fit Geoffroy de Couvrant gouverneur du château. [10]

Peu de temps après, les troupes du roi de France, commandées par Thomas de Graffard, rasèrent les fortifications de Gavray, [11] et les grands baillis de Caen et du Cotentin s’y prêtèrent avec empressement.

Le château de Gavray, devenu presque sans défense, fut pris facilement par les Anglais en 1418. Pendant leur occupation, ils rétablirent une partie des fortifications ; mais cette place ne résista pas long-temps contre les troupes du roi de France, que commandait le comte de Richemont, qui, en l’année 1449, s’empara presque sans coup férir du château et de la forteresse de Gavray.

Charles VII, voulant récompenser le comte de Richemont, connétable de France, des services qu’il avait rendus au pays, lui donna, par lettres-patentes datées de Tours, en 1450, les ville, terres, seigneurie et vicomté de Gavray, mais pour en jouir seulement pendant sa vie . [12] Depuis, on ne voit pas que ce château ait été en état de résister. Alors, sans doute, il fut complètement détruit, et aujourd’hui en trouve-t-on à peine quelques traces.

Le château de Gavray était établi sur un mamelon de grès schisteux, élevé au-dessus du niveau de la rivière de 200 mètres environ. L’emplacement, du nord au sud, pouvait avoir près de 200 mètres, et 500 de l’est à l’ouest.

Arrivé au sommet de cette hauteur, le visiteur a devant lui un immense panorama, un pays tourmenté et accidenté ; la forêt de Gavray existait sur un côteau opposé. C’est au pied de ce mamelon que coule la rivière de Sienne, au milieu de belles prairies qu’elle arrose, et que sont assis le bourg et l’église de Gavray.

Une première enceinte en maçonnerie, d’après les vestiges, défendait le château à l’ouest. C’était aussi le côté le plus accessible ; car, vers les autres points, un vallon étroit et profond, impossible à combler, l’entourait et le défendait.

On voit encore des parties de murailles qui ont de sept à huit pieds d’épaisseur. Leur maçonnerie, composée de pierres jetées dans un bain de mortier, révèle bien le genre de construction en usage pour les châteaux-forts du moyen-âge.

On remarque aussi un mur de cheminée dont les pierres sont calcinées, et des restes de tourelles ou caves cimentées qui servaient de citernes, où l’on conservait les eaux pluviales qui y arrivaient par de petites dalles encore visibles.

Le chroniqueur Froissard nous dit bien que le château de Gavray estoit le plus beau chastel de Normandie ; mais il n’en donne pas la description, et je ne l’ai trouvée dans aucun écrivain. Détruit depuis bientôt quatre cents ans, il n’existe plus que par le souvenir des princes et des puissants barons qui s’en sont disputé la possession, ou qui ont combattu soit pour s’y maintenir, soit pour s’en emparer.

Gavray est un des plus anciens bourgs du pays. Il était le chef-lieu d’une vicomté , [13] établie du temps des premiers ducs de Normandie, ainsi que d’une châtellenie [14] et d’une sergenterie [15] qui dépendait de la vicomté de Coutances, et ne comprenait que deux paroisses. Dans un état des fiefs de 1172 et dans un rôle de l’Echiquier, on voit figurer la baillie de Gavray, Balliva de Gavreio.

On trouve comme châtelain de Gavray, au mois de juillet 1218, Hugues de Boutigny, de Botegniaco. Philippe-Auguste lui permit de donner en dot à sa fille la terre de Belval, qui lui avait été assignée pour 28 livres de revenus en terres. Hugues de Boutigny sistait, en l’année 1219, à l’assise de Coutances, avec Mile et Renaud, sénéchaux du roi.

Dans les XVIIe et XVIIIe siècles, on trouve comme vicomtes de Gavray :

Jean Le Bouleur.

Jean des Bordes, écuyer, sieur de Folligny.

François des Fontaines, seigneur du Mesnil-Villeman.

Gabriel Auvray, écuyer, conseiller du roi au bailliage de Coutances.

Jean de Brebœuf, écuyer. Il tenait les plaids du lieu, qui relevait entièrement du roi. Alors, un des moulins à eau appartenait au roi, et un autre au sieur de Saint-André, écuyer.

François Hue, écuyer.

Louis-Charles-Jean Guichard. Il fut aussi lieutenant-général de police à Gavray.

Jacques Guichard, conseiller du roi.

Jean-Jacques-Nicolas Guichard, avocat au parlement de Normandie, et ensuite conseiller du roi.

Ce fut à Gavray, le 18 décembre 1473, que Robert Jossel, lieutenant-général de messire Jean de Daillon, chevalier, seigneur du Lude, conseiller, chambellan du roi et bailli du Cotentin, tint l’assise des patronages des églises vacantes en la vicomté de Coutances.

Dès le XIIe siècle, Gavray avait plusieurs foires : Richard Cœur-de-Lion y en possédait trois. En 1198, elles ne furent d’aucun profit, à cause de la guerre qui désolait le pays. Jean, alors comte de Mortain, et qui, plus tard, devint duc de Normandie et roi d’Angleterre, avait dévasté les moulins de Gavray. [16]

Raoul Chaalon, en l’année 1395, prenait douze deniers de rente sur les revenus de la foire Saint-Luc à Gavray. Cette foire existe encore, et se tient sur une lande, à peu de distance de l’ancien château.

La dure administration du cardinal de Richelieu, dans les dernières années du règne de Louis XIII, pesa surtout sur la Normandie. La gabelle, odieuse aux contrées de cette province où elle existait, et appréhendée dans celles qui n’avaient pas eu à en souffrir, fut établie dans des lieux qui jusqu’alors en avaient été exempts. Les populations s’émurent, s’armèrent et s’organisèrent en armée de souffrance. C’étaient les redoutables Va-nu-pieds, qui, en 1639, menacèrent d’abord, et se livrèrent ensuite à d’odieux attentats. Un de leurs chefs fut chargé d’inquiéter Gavray. «  Lafontaine Rigauldière, dit un écrit du temps, eut le costé de Gavray. Pendant le commencement du mois d’octobre il y eut peu de violences...
Le 18 du dict mois ceulx d’Avranches, de Cérences et de Coustances allèrent à Gavray où il y a foires, armez de mousquetz et piques, et firent, le matin, deux tours par la foire, et aultant l’aprez disnée disant qu’il ne falloit payer aucuns droicts, que la foire estoit franche de tout. Les fermiers et leurs commis furent contrainctz de se retirer ; se firent traicter par les habitants de Gavray, leur disant qu’ils venoient pour les délivrer des monopoliers..
 » [17]

Le roi, par lettres-patentes du 18 septembre 1697, céda à Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, le domaine de Gavray, ce qui comprenait les étaux et halles aux bouchers et au pain, le château, l’auditoire et la juridiction avec la geôle et la prison, la lande Saint Luc avec le droit de coutume à la foire Saint Luc, la lande des Bains et celle des Noes.

Gavray est aujourd’hui le chef-lieu d’un canton et le siège d’une justice-de-paix. Il a une brigade de gendarmerie à cheval, un marché le samedi de chaque semaine et plusieurs foires.

Château Oger

On rencontre à gauche de la route de Gavray à Villedieu un emplacement, nommé le Château Oger ou Logis. On y remarque des remblais faits de main d’homme et un retranchement. En pratiquant des fouilles, on met à découvert des pierres calcinées, ce qui donne à penser qu’il y a eu dans cet endroit un camp qu’auront incendié ceux qui l’occupaient, alors qu’ils l’ont abandonné.

Source :

Notes

[1] Orderic Vital, traduction de M. Guizot, livre VIII, page 307. Froissard, dans ses Chroniques ; Dumoulin, Histoire de Normandie, et Mss. de M. l’abbé Lefranc. Histoire militaire des Bocains.

[2] La livre d’argent valait deux marcs. Depuis Charlemagne jusqu’à Louis VI, c’est à dire depuis 768 jusqu’en 1113, le marc valait 15 sols. Les 10,000 marcs représentaient en valeur de nos jours une somme d’environ 1,000,000. Goube, Histoire de Normandie, tome I, p. 267.

[3] Duchesne et la chronique de Normandie.

[4] Radulfus de Tevilla, Guillelmus de Ver, Agnes de Valence et Guillelmus de Monte acuto debent servicium trium militum et dimidit ad custodiam Gaure. Liber feodorum regis Philippi Augusti.— Duchesne, p. 1047.

[5] Hec sunt castella et forteritie que Philippus rex tenet.. Wavreium...Cartulaire normand de Philippe-Auguste, Louis VIII, Saint Louis et Philippe-le-Hardi, publié par M. Léopold Delisle.

[6] Hist. milit. des Bocains ; mais. Rich. Seguin cite ce fait sans preuves à l’appui.

[7] Villaret, Histoire de France, tome VII.

[8] Froissard, livre 2.

[9] L’emploi de la poudre n’est pas antérieur à l’année 1338.

[10] Chroniques de Froissard, et Villaret, Histoire de France.

[11] Mss. de l’abbé Lefranc, et Histoire militaire des Bocains, par Richard Séguin.

[12] Histoire des grands officiers de la Couronne, tome IX, page 379.

[13] Les vicomtés étaient des juges royaux dont la juridiction, inférieure à celle des baillis, se bornait à certaines affaires. Ils avaient quelque analogie avec nos juges-de-paix.

[14] On donnait autrefois ce nom à la ville ou à la bourgade dans laquelle un duc ou un comte avait établi un châtelain chargé de rendre la justice à ses vassaux.

[15] La création des sergenteries était aussi ancienne que celle des autres fiefs de la province. Les sergenteries furent la récompense militaire, proedia militaria, des premiers guerriers qui conquirent la Normandie. Les fonctions des sergents étaient de maintenir par la force des armes et de conserver les droits de la justice dans toute sa splendeur. Les sergents nobles avaient dans un temps séance honorable aux assises de l’Echiquier, qu’eux seuls pouvaient sémoncer ou convoquer.

[16] Voir l’Annuaire de la Manche, 1850, p. 548.

[17] Diaire ou journal du chancelier Séguier, en Normandie, 1639-1640, p. 428-430.