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Lorbehaye - Notes historiques et archéologiques


La commune fusionne en l’An III avec Montaigu-Les-Bois


Lorbehaye, Orbahaya.

L’église tombe en ruine : elle offre un carré oblong, et n’a pas de chapelle. La couverture est partie en essente et partie en chaume.

La nef est du XIe ou XIIe siècle. Le mur septentrional a été retouché ; mais on y remarque encore des assises de pierres disposées en arête de poisson, ainsi que deux fenêtres, longues, étroites et cintrées : elles n’ont qu’une largeur de 18 à 20 centimètres.

Les autres fenêtres qui éclairent l’église sont de forme carrée, et datent de la première moitié du XVIIIe siècle (1744).

Le mur absidal est à pans coupés.

Au-dessus de la porte occidentale, le mur est percé d’une fenêtre étroite et cintrée. Le mur a subi des reprises, mais la fenêtre primitive a été conservée.

La tour est placée au sud de l’église et à l’extérieur. Sa forme est carrée, et elle se termine par un petit toit à double égout. On lit sur un des murs : Fait faire par Sébastien Le Hodey, 1694.

Le plafond, au-dessus de l’autel, offre l’image des douze apôtres. La vierge est au milieu, et au-dessus on reconnaît la figure de Jésus-Christ.

Dans le mur absidal, derrière l’autel, on remarque, dans un encadrement qui date de 1756, saint Georges à cheval, terrassant le démon sous la forme d’un dragon.

La cloche porte l’inscription suivante :

L’AN 1754, J’AI ÉTÉ BÉNITE PAR M.
MICHEL JULIEN MAUPOINT, Ptre ET CURÉ DE CETTE
PAROISSE ET NOMMÉE CELESTE PAR M.
CHARLES FELIX DE POILVILLIN
CHEVALIER SEIGNEUR ET PATRON
DE SOURDEVAL, STE CECILE, LES CRESNAYE, LA BOTTIÈRE,
DE CREUX, DES VAUX ET AUTRES TERRES ET SEIGNEURIES,
LIEUTENANT GÉNÉRAL DES ARMÉES NAVALES
DE SA MAJESTÉ,
COMt LA COMPAGNIE DES GARDES DU PAVILLON,
CHEV. DE L’ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE ST LOUIS
ET PAR NOBLE DAME JEANNE CELESTE DE SOBIOU,
DAME DE LA LANDE D’AIROU,
ÉPOUSE DE NOBLE HOMME MESSIRE
MALO AUGUSTE LOCQUET DE GRANVILLE,
ECUIER SEIGr ET P. DE LA LANDE D’AIROU,
BOURGENOLLES ET AUTRES LIEUX,
CAPITAINE DE CAVALERIE.
 [1]

Sur deux pierres tumulaires, j’ai lu :

CY GIST LE CORPS DE
M. GVILL. LE HODEY PRESTRE DÉCÉDÉ
LE XXVIII DECEMBRE 1722.
*****
CY GIST LE CORPS DE FRANÇOIS
LE HODEY PRESTRE DÉCÉDÉ
LE XXI D’AVRIL 1730
PATER AVE.

L’église était sous le vocable de saint Georges, et payait 30 livres de décime. Elle dépendait de l’archidiaconé du Val-de-Vire et du doyenné de Gavray. Le patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure. Le curé était seul décimateur, Rector percipit omnia.

Aujourd’hui, la paroisse de Lorbehaye est réunie à celle de Montaigu-les-Bois, pour le temporel et le spirituel.

D’après le registre des fiefs de Philippe-Auguste, Guillaume de Montaigu tenait du roi ce qu’il possédait à Lorbehaye : Guillelmus de Monte acuto tenet inde (de rege) hoc quod habet apud Orbam haiam.

Lorbehaye dépendait de la baronnie de la Colombe, dont le château s’appelait le Château de la Roche-Tesson, du nom de la famille Tesson, illustre long-temps ayant la conquête de l’Angleterre. Aussi lit-on dans un aveu du XIVe siècle que : «  Pierre de Montaigu tient le fié de Lorbehaye par le quart d’un fié de haubert franchement o cour et usage de M. la Roche-Tesson par hommage et vaut 40 livres. » Ce fief noble appartenait, en 1689, à Sébastien de Montaigu.

Source :

Notes

[1] Cette inscription m’a été communiquée obligeamment par M. Lefevre, alors curé de Montaigu-les-Bois.