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Linverville - Notes historiques et archéologiques


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Linverville est une ancienne commune de la Manche. Elle fusionne avec Montcarville et Gouville-sur-Mer en l’an III de la République.


Linverville, Linvervilla.

Les piliers et les arcades qui soutiennent la tour, placée entre chœur et nef, appartiennent au style roman. Les arceaux de la voûte tombent sur des consoles ou modillons, figurant des têtes humaines. C’est la seule partie de l’église qui offre quelque intérêt.

L’étage supérieur de la tour est d’une époque postérieure, et se termine par un toit en bâtière.

La voûte de la nef est en bois, et porte la date de 1830. Celle du chœur est en plâtre.

Les six fenêtres qui éclairent la nef et les quatre qui ouvrent sur le chœur sont rondes, et peuvent dater des premières années du XVIIIe siècle.

La tour renferme deux cloches. La petite fut donnée, il y a quelques années, par MM. Le Carpentier, et bénite par M. Regnault, alors curé de la paroisse.

J’ai lu sur la grosse cloche l’inscription suivante :

J’AI ÉTÉ NOMMÉE MARIE-THÉRÈSE PAR M. MARIE-ANTHOINE-MICHEL DE VESLY,
CHEVALIER DE L’ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE SAINT-LOUIS,
ET PAR MARIE-ANNE-JOSÉPHINE-MÉLANIE DE BORDES DE FOLIGNY,
SON ÉPOUSE, ET BÉNITE PAR M. LE CROSNIER, CURÉ DE CE LIEU,
ET FONDUE AUX FRAIS DES HABITANTS DE LINVERVILLE.

On voit dans le cimetière une pierre tombale sur laquelle sont inscrits ces mots : Michel Laurence, Curé de ce lieu. On y remarque aussi une croix très-ancienne.

La paroisse de Linverville a été réunie, pour les affaires temporelles, à celle de Gouville ; mais elle a conservé son église, et un prêtre qui y est attaché la dessert et administre l’ancienne paroisse.

L’église est sous le vocable de saint Ouen. Elle dépendait de l’archidiaconé et du doyenné de la chrétienté, et elle payait 60 livres de décime.

Dans le cours du XIIIe siècle, le patronage de l’église de Linverville appartenait aux héritiers du chevalier Jourdan Louvel. Alors le curé avait toute la dîme, et les revenus valaient LXXIII lb. Dans le siècle suivant, c’était Robert de Ver, écuyer, qui était patron de Linverville. Ce patronage valait 25 livres. Le curé, à cette époque, payait pour la chape de l’évêque trois sols, et vingt deniers pour le saint chrême. Il jouissait d’environ 18 vergées de terre, et il devait quatre quartiers de froment au chapitre de Coutances, un quartier et un demi-boisseau au Roi, et trois poules à Guidon Lami. Item Guidoni Lami tres gallinas.

Pierre druidique

On rencontre à Linverville, à l’est d’un réage, [1] nommé l’Autel Giaud, une pierre de granit d’une hauteur de deux mètres et d’une largeur de 80 centimètres. Cette pierre, qui, évidemment, a été apportée dans cet endroit, devait être placée debout ; mais aujourd’hui elle est renversée.

Antiquités romaines

Dans un autre village, nommé les Hougues, qui figure sur la carte de Cassini et se trouve près des dunes, on a trouvé des tuiles à rebord de deux centimètres de hauteur, du charbon, et une très-grande quantité d’écailles d’huîtres. Peut-être, sous la domination romaine, a-t-il existé dans cet endroit un poste militaire. Suivant une tradition locale, il y a eu aux Hougues un havre. On cite encore un emplacement, nommé la Rade de Linverville, et un autre, appelé le Rocher de la Rade. Aujourd’hui, les sables ont envahi ces lieux.

Faits historiques

Roger d’Aubigny et Rualos, son fils, donnèrent à l’abbaye de Lessay des terres situées à Linverville. Anno MLXXXIII (1083) Rogerius de Albineio et Rualos filius ejus dederunt LX acras terre que fuit de foresta in Linvervilla.

On trouve qu’en l’année 1327 «  Robert Roussel escr. Laisney tient au parage de Ricars de Folligny une vavassorie en la parr. de Linverville dont Jehan de la Holle à cause de sa femme, rent au d. Robert 30 sols et a le dit Jehan gage plège en la dite vavassorie soubz le d. Robert. »

«  Jehan de la Holle tient par raison de sa femme en la paroisse de Linverville une franche vavassorie qui vaut bon an mal an 15 liv. et la tient de Robert de Souillie escr. par parage. »

Le seigneur et patron de Linverville, en 1579, était Adrien Louvel. On trouve qu’à cette époque il « rend aveu au Roy de la franche vavassorie et seigneurie de Linverville, tenue noblement du domaine de Saint-Sauveur-Lendelin, la quelle seigneurie se consiste en domaine fieffé et non fieffé au quel est attaché le droit de patronage de la dite paroisse de Linverville et a la dite seigneurie son extension au dit lieu et à Boisroger et à Blainville. »

Le fief et la seigneurie de Linverville furent, en 1627, saisis sur Charles Louvel, faute d’aveu.

Guy Louvel était, en 1660, seigneur et baron de Linverville.

On trouve qu’en 1688 Jean-Antoine de Bordes de Folligny possédait le fief noble de Linverville, et qu’il prenait le titre de seigneur et baron de Linverville. En l’année 1752, c’était Guillaume-Louis-Alexandre de Bordes de Folligny, capitaine de vaisseau et chevalier de Saint-Louis. Il avait pour femme Marie-Anne-Françoise de Thieuville, qui mourut eu 1784.

Il y avait encore à Linverville trois autres fiefs nobles. Le fief de Cenilly et celui de Crux appartenaient au marquis de Costentin, et s’étendaient sur Blainville et Boisroger.

Le troisième fief était celui de la Champaigne.

Linverville a souvent subi des invasions ennemies. Ainsi, en 1385, une descente de troupes anglaises eut lieu à Linverville. Cette troupe parcourut le pays, et se livra à des actes de pillage.

Montgommery, en l’année 1574, opéra aussi une descente à Linverville, et ravagea le pays. On cite encore la fosse aux Navarets ou à Navaret, du nom des Navarrois qui devaient se trouver dans les troupes de Montgommery.

Il existe à Linverville une industrie naissante qui mérite d’être encouragée, et qui consiste dans la fabrication des chapeaux de paille. M. Legras, après s’être marié aux environs de Florence, est venu s’établir à Linverville, où il cherche à tirer de la paille du pays tous les avantages qu’offrent celles d’Italie. Si cette industrie, qui occupe de 40 à 50 ouvriers, pouvait se développer sur une plus grande échelle, elle deviendrait une cause de bien-être matériel pour plusieurs communes du littoral.

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Notes

[1] NDLR : Nom, dans la Manche, d’une partie, d’un quartier d’une commune. Terre à vendre. (dico-definitions.com)