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04. Les Ducs héréditaires de Normandie - Richard II

Quatrième duc de Normandie. (996 - 1026.)


NDLR : Richard II de Normandie, dit Richard « l’Irascible » ou Richard le « Bon », est duc de Normandie de 996 à †1026. [1]
Il est le fils du duc Richard Sans-Peur et de Gunnor, (ou Gonnor) issue d’un lignage scandinave, épousée More danico. [2]


NDLR : texte de 1860, voir source en bas de page.


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Statue de Richard le Bon

Lorsque Richard II monta sur le trône, la France avait changé de maître. La maison des Carlovingiens venait de s’éteindre pour faire place à celle des Capétiens. L’Europe entière était dévorée de scandales et de crimes, et ceux qui restaient encore fidèles à la religion de Jésus-Christ, reconnaissant, à ces tristes symptômes, l’époque marquée pour l’apparition de l’Antechrist, n’attendaient plus que la fin du monde.

Le cardinal Baronius n’a point assez de larmes à répandre sur ce siècle de fer, de plomb et de ténèbres. L’abomination de la désolation avait pénétré jusque dans le sanctuaire. On vit des chefs de monastère, oubliant les devoirs de leur profession, se jeter dans le tourbillon des plaisirs mondains, déposer l’habit religieux, se parer de riches vêtements et passer à la chasse au faucon le temps destiné à la prière.

Toutes les calamités pesèrent à la fois sur ce malheureux siècle. La plus déplorable, parce qu’elle enfante ordinairement toutes les autres, ce fut l’épaisse ignorance du peuple, des seigneurs et même des ecclésiastiques. De l’ignorance découlèrent naturellement la superstition, la cruauté et la violence. « Sire, écrivait alors Adalbéron, un saint évêque, au roi Robert de France, fils de Hugues Capet, voyez comme les lois languissent : plus de paix, d’ordre, ni de mœurs ; si vous ne rassemblez les grands pour qu’ils corrigent les abus, il n’y a plus d’espérance. » A ces paroles, le roi Robert répondait : « Quand l’Éternel aura permis à la Loire de se frayer un passage vers les champs calabrais, aux fleuves de l’Asie d’arroser les plaines espagnoles, à la rose de fleurir sur les sommets de l’Etna, au lis de croître dans les marais, alors, évêque Adalbéron, vous pourrez voir vos vœux s’accomplir. ».

Qu’il est doux, au milieu de cette barbarie et de cette corruption, de voir apparaître ces deux nobles figures amies de Robert et de Richard II, que leurs contemporains ont surnommés, l’un le Pieux, l’autre le Bon !

Le caractère de Richard réunit en lui deux qualités bien opposées : l’humilité du chrétien et la fierté du prince. Le chrétien, en habit de pénitent, se prosternait au pied des autels. Le prince, la hache à la main, défiait ses ennemis et défendait son noble héritage contre les ambitieux de tout genre.

Dès la seconde année de son règne Richard vit éclater la révolte des paysans. Ce fait mérite d’être cité dans l’histoire du royaume. C’est la première fois qu’il se présente. Les habitants des villages, excités sans doute par les vexations de leurs seigneurs, chez qui la débauche avait détruit, comme il arrive toujours, jusqu’aux premiers sentiments de l’humanité, prirent la grande résolution de secouer leurs chaînes de servage et formèrent des rassemblements sur divers points.

Ils affichaient la prétention de s’affranchir du pouvoir des seigneurs, d’user des avantages que présentent les bois et les eaux, de n’obéir qu’à des lois qu’ils auraient sanctionnées eux-mêmes. Une grande assemblée centrale devait, selon leur projet, servir de corps législatif et recevoir les députés des communes.

L’entreprise était grande, mais trop neuve pour réussir. Les esprits ne s’étaient point encore faits aux idées d’indépendance. L’humble serf, penché sur la glèbe, avait pris de bonne heure l’habitude d’obéir, et la révolte échoua. Richard, furieux, signala sa vengeance par des supplices destinés à épouvanter les masses. On arracha les dents aux uns, on coupa les poignets aux autres, on empala, on brûla vif tout ce qu’on put découvrir de conspirateurs. L’association fut poursuivie dans ses plus intimes retranchements. Il fallut céder, rentrer dans le devoir et partout se soumettre.

A peine échappé à ce premier péril, Richard en vit surgir un autre. Guillaume, son frère naturel, comte d’Exmes et de Brionne, lui refusa l’hommage-lige que, d’après les lois de ce temps, tout vassal devait à son seigneur. Les mécontents qui avaient pris part à la dernière révolte se joignirent à lui. La querelle se vida dans une bataille. Le coupable fut fait prisonnier et enfermé dans la tour de Rouen, bâtie par Richard 1er et appelée dans la suite la Vieille-Tour. Elle s’élevait sur la place qui porte encore aujourd’hui ce nom, et la Seine en baignait le pied.

Après cinq ans de captivité, Guillaume s’échappa par une fenêtre au moyen d’une longue corde que lui avait fait passer un chevalier de ses amis. Une fois libre, il marcha tout le jour et toute la nuit, et le lendemain, demi-mort de faim et de fatigue, il vint tomber près d’un chêne dans la forêt de Verneuil. Ce jour-là, le duc Richard était à la chasse. La meute hurlante passa sur le corps de ce pauvre homme couché sur l’herbe. 0 surprise ! Le duc Richard, s’étant approché, reconnut son propre frère. Cette fois il tendit ses bras à Guillaume, et les deux fils de Richard sans Peur rentrèrent ensemble dans le palais de leur père.

Richard jouissait à peine depuis quelques années des douceurs de la paix, qu’il eut à reprendre les armes pour voler au secours de son ami Robert de France. Voici à quelle occasion.

Henri, duc de Bourgogne, oncle de Robert, étant mort sans enfants, le roi de France héritait naturellement des domaines du défunt ; il voulut se faire reconnaître ; mais les vassaux étaient parvenus à un tel état d’indépendance, le pouvoir de celui qu’on appelait le roi de France était descendu si bas, que Robert ne fut reconnu par personne. Le roi de France s’adressa alors au fils de son ancien tuteur. Richard entra en Bourgogne avec une armée de trente mille hommes et alla mettre le siége devant Auxerre ; mais cette expédition ne réussit point, et les retards de Robert furent cause qu’il lui fallut quatorze années de guerre pour assurer à sa famille la possession de cette illustre province.

L’expédition de Bourgogne n’était pas terminée, que Richard en avait une autre sur les bras. Ethelred, ce roi d’Angleterre qui avait épousé la soeur de Richard, était un prince d’un caractère pusillanime et irrésolu. Il se dégoûta bientôt des charmes d’Emma et l’abandonna pour de viles courtisanes. La princesse délaissée se plaignit à son frère. Richard fit de vives représentations, à la suite desquelles Ethelred, se croyant offensé, envoya une flotte ravager la Normandie. Mais Nigel, qui commandait le Cotentin, où les Anglais débarquèrent, lança contre eux une population exaspérée, et, les femmes secondant leurs maris dans la défense de leur territoire, la flotte, battue, écrasée, retourna au plus vite en Angleterre.

Le récit de cette défaite exaspéra Ethelred, et dans sa fureur, s’en prenant aux Danois qui s’étaient établis çà et là en assez grand nombre sur ses terres, il en ordonna un massacre général, qui fut exécuté la veille de la Saint-Brice. Aussitôt, des rives de la Baltique accourut une nuée d’autres Danois, qui vengèrent leurs frères et le duc Richard, en dépouillant Ethelred d’une partie de ses terres.

Pendant que ces choses se passaient en Angleterre, Richard entrait pour la quatrième fois en campagne. C’était encore contre un de ses beaux-frères. J’ai dit que le comte de Chartres, Eudes, avait épousé Mathilde, sœur de notre duc Richard II. La princesse avait reçu en dot la moitié du domaine de Dreux. Après quelques années de mariage, elle mourut sans enfants. Richard réclama la dot de sa sœur, et, sur le refus du comte de Chartres, la guerre fut déclarée entre les deux beaux-frères.

Richard commença à construire sur la rivière d’Aure un fort qu’il nomma Tillières. Eudes se présenta devant la place avec des troupes nombreuses. Nigel, dont il a déjà été parlé, et qui commandait pour le prince, sortit aussitôt à sa rencontre et le contraignit à fuir ; mais, tout en reculant, le comte de Chartres ne renonçait pas à ses prétentions. Richard résolut d’employer, pour l’y contraindre, un moyen déjà mis en œuvre par ses prédécesseurs. Pour la troisième fois, la Normandie appela à l’aide ses frères du Nord ; et comme ceux-ci s’étaient établis en Angleterre, ils purent répondre promptement, à cet appel. Ils n’eurent d’ailleurs qu’à se montrer pour produire l’effet que Richard attendait de leur présence. Le roi Robert se hâta de faire conclure la paix, et le duc de Chartres fut trop heureux d’abandonner ses prétentions.

Peu après ce nouveau triomphe (1017), Richard, ayant perdu sa première épouse, Judith, sœur de Geoffroy de Bretagne, épousa Papie, fille d’un seigneur neustrien, dont les deux frères se firent moines à Fontenelle.

Cette même année, un cavalier normand, nommé Drogon, qui revenait de terre sainte avec quarante de ses compatriotes, car en ce temps-là les pèlerinages étaient fréquents, s’arrêta en Sicile, et le duc de Salerne, à qui ces aventuriers ne déplaisaient pas, les fit inviter à venir se reposer chez lui quelques jours. La proposition fut acceptée comme elle était faite, vite et bien. On se réunit, on se mit à boire, à raconter des histoires étranges, des actions fabuleuses, et quelques-uns de ces formidables coups d’épée qui n’étonnaient personne, lorsqu’au milieu du festin, Drogon crut entendre dans la pièce voisine le bruit de l’or et de l’argent. C’était en effet le tribut que la Sicile payait chaque année aux Sarrasins ; on comptait l’argent et on le pesait dans la salle voisine.

« Mon hôte, s’écria Drogon, que fait-on là ? et qu’est-ce que la musique que j’entends ? »

« C’est une musique d’argent et d’or, lui dit le duc de Salerne, une musique qui nous coûte cher et dont nous n’aurons que le son ; car déjà vingt vaisseaux arrivent sur nos côtes pour emporter cet argent et cet or. »

« Par Dieu ! dit le Normand, voilà une trop belle harmonie pour de pareils mécréants ; il ne sera pas dit qu’ils en auront toute la joie. Achevons cependant notre fête, et demain mes compagnons et moi nous irons recevoir ces avides Sarrasins. »

« En effet, les Sarrasins accouraient au nombre de vingt mille. Ils arrivaient sans défiance, comme des gens qui n’ont qu’à peser de l’or et à l’emporter dans leurs vaisseaux. Ils furent reçus à coups d’épée, à coups de lance, et pendant qu’ils se demandaient quels étaient ces ennemis inattendus, le Normand en fit une horrible boucherie. En même temps la ville de Palerme tout entière battait des mains au courage de ces étrangers. Les gens de la Sicile ne laissèrent qu’à regret partir leurs libérateurs. Cet or et cet argent destinés aux Sarrasins, ils prièrent les Normands de les emporter comme un témoignage de leur reconnaissance, et ceux-ci ne se firent pas trop prier. Leur retour fut un véritable triomphe, et le butin qu’ils apportaient souleva toutes les imaginations. »

Telle fut l’origine de la puissance que les Normands devaient plus tard exercer en Sicile. (J. Janin, la Normandie.)

Cependant le roi d’Angleterre Ethelred, devenu odieux par sa cruauté, venait d’être chassé du trône et remplacé par le Danois Swin. Le monarque fugitif vint, avec sa femme et ses enfants, demander asile à Richard, à qui, quelque temps auparavant, il avait déclaré la guerre, et, disons-le à la louange du duc de Normandie, il y trouva toutes les consolations que peut offrir une hospitalité généreuse.

Swin mourut après un an de règne. Les Danois proclamèrent Canut à sa place, mais les seigneurs anglais refusèrent de le reconnaître et rappelèrent Ethelred.

Canut se trouva donc aux prises avec Ethelred, ou plutôt avec Edmond, fils de celui-ci ; car Ethelred lui-même se montra aussi indolent et inhabile que par le passé. Edmond soutint d’abord le fardeau de la guerre ; mais il eut à combattre tout à la fois la lâcheté de son père, les forces de Canut, les trahisons de l’infâme Edric, et mourut enfin assassiné. Canut, devenu seul maître, essaya de désintéresser Richard en épousant sa sœur Emma, la veuve d’Ethelred ; mais la cause de ses enfants demeurait à venger et ne devait pas attendre longtemps.

Nous nous sommes un peu étendu sur ces détails, pour mettre le lecteur en état d’apprécier l’origine des raisons ou du moins des prétextes qui poussèrent les Normands en Angleterre et leur ouvrirent les portes de ce redoutable royaume. Revenons maintenant à notre histoire.

Pendant tous ces troubles et toutes ces guerres, le duc Richard se faisait vieux, sans toutefois perdre rien de sa bravoure. C’est pourquoi, ayant appris que le comte-évêque de Châlons et d’Auxerre avait surpris dans une embuscade et retenait prisonnier son gendre Renaud, seigneur d’une province de Bourgogne, et ne pouvant le poursuivre lui-même, à cause de son grand âge, il envoya, à la tête d’une armée, son second fils Robert, celui qu’on appela plus tard le Diable. Robert entra en Bourgogne et mit à feu et à sang le comté de Châlons. Hugues s’aperçut trop tard qu’il avait eu tort de lutter contre la Normandie, et, pour sauver sa vie et ses biens, il se soumit à l’humiliation la plus forte qui pût être imposée à un chevalier : il se présenta à son jeune adversaire une selle sur le dos et une bride à la bouche, dans l’attitude d’un cheval prêt à être monté, afin, dit la chronique, que son vainqueur le chevauchât, s’il lui plaisait.

Richard II régnait depuis trente ans environ, lorsque, affaibli par l’âge et la maladie, il appela auprès de lui les principaux chefs de l’État et leur annonça qu’il sentait sa fin prochaine. A cette nouvelle, dit un chroniqueur contemporain, une douleur profonde s’empara de l’assemblée. Les moines et les clercs poussaient de lugubres lamentations. Les guerriers inondaient leur visage de larmes ; les pauvres en grand nombre se désolaient par la ville en songeant à la perte qu’ils, faisaient d’un père si chéri et d’un chef si invincible.

Le moribond se hâta de faire reconnaître par les, prélats et les chefs qui l’entouraient son fils aîné Richard comme duc de Normandie ; puis il expira. Il fut inhumé, conformément à ses intentions, auprès de son père (1026).

Richard, surnommé le Bon par ses historiens, fut un des principaux bienfaiteurs de l’abbaye de Saint-Wandrille. Ce monastère, le plus célèbre de toute la Normandie, avec celui de Jumièges, avait été fondé vers l’an 648 par Wandrille, parent de Clotaire Ier. Ce noble seigneur, séduit par la sauvage et mystérieuse beauté d’une vallée solitaire qui s’étend non loin de Caudebec, au pied de collines couvertes de bois, résolut d’y passer le reste de ses jours dans la prière et la méditation des vérités éternelles. En peu de temps, plus de trois cents religieux se trouvèrent réunis dans cette abbaye, qui d’abord avait été appelée l’abbaye de Fontenelle, du nom d’une petite rivière qui arrose le vallon ; mais elle ne tarda point à quitter ce nom pour prendre celui de son pieux fondateur. Les religieux de Saint-Wandrille acquirent bientôt une telle réputation de savoir, que les rois envoyèrent leurs fils s’instruire dans les murs de leur couvent. La Normandie doit à ces moines ses premières chroniques ; ils ont recueilli et nous ont transmis les capitulaires de Charlemagne et de Louis le Débonnaire ; enfin, pendant les siècles de barbarie, ils ont empêché le flambeau de la science de s’éteindre entièrement.

L’antique abbaye eut beaucoup à souffrir des invasions des Normands. Une fois, il est vrai, elle échappa à leur fureur, moyennant une forte rançon ; mais ils ne tardèrent pas à revenir ; et le trésor des religieux étant vide, il ne leur resta d’autre ressource que de s’enfuir, et, pendant près de cent ans, les ruines du beau monastère ne furent point relevées. Ce ne fut qu’après l’établissement régulier des hommes du Nord dans la Neustrie que les os de saint Wandrille furent rapportés dans la vallée par saint Gérard, abbé de Gand, et que l’abbaye fut reconstruite. Elle ne recouvra toutefois son ancienne splendeur que sous le règne du prince dont nous écrivons l’histoire.

Jumièges n’eut pas moins à s’applaudir des libéralités de Richard. Il se rendait à cette abbaye deux ou trois fois chaque année. Un jour, à l’offrande, le puissant duc, qui donnait d’ordinaire un marc d’or ou d’argent, mit aux oblations un petit morceau d’écorce d’arbre : ce morceau d’écorce représentait le bois et le manoir de Viennonois.

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Richard II chez les religieux de Fécamp

Mais ce fut surtout le monastère de Fécamp qui fut l’objet de ses affections. Il y ajouta plusieurs bâtiments, fit venir de Dijon de nouveaux religieux et les exempta de la juridiction épiscopale, après avoir obtenu cette grâce des prélats réunis de toute la province. Le roi Robert avait été invité à assister à cette cérémonie. Ce fut probablement en cette circonstance que Richard lui fit accepter un vase d’argent sur lequel était ciselée une figure de cerf.

Chaque année, le jour de Pâques, le duc venait visiter sa chère fille, ainsi qu’il appelait l’abbaye. Après la messe, il déposait sur l’autel une corbeille ornée de riches présents. Il se rendait ensuite avec ses fils au réfectoire, pour y servir les religieux.

Souvent il prenait plaisir à assister aux offices, et s’y rendait sans être connu. On raconte qu’un jour, s’étant levé trop matin et ayant trouvé la porte fermée, il réveilla le sacristain en secouant la porte. Mais celui-ci, indigné de ce tapage, se lève, saisit aux cheveux le perturbateur de son repos, lui donne plusieurs coups et le renvoie sans prononcer un mot. Richard, qui était caché sous un habit plébéien, endura cet affront sans se faire connaître, et le lendemain octroya au coupable le revenu du bourg d’Argences, pour avoir, disait-il, malgré sa colère, chassé son ennemi sans rompre le silence.

Cet abaissement volontaire d’un personnage aussi puissant que l’était Richard n’a rien qui doive nous étonner. Il est en tout conforme à l’esprit de l’époque. Pendant que le duc de Normandie assistait dévotement aux offices de ces moines, Robert, roi de France, vêtu d’une chappe, chantait lui-même au lutrin de Saint-Denis.

Richard laissa de sa première femme Judith trois fils et trois filles : Richard III, Robert, Guillaume, qui fut moine ; Adèle, mariée à Renaud ; Éléonore, qui épousa Baudouin de Flandre. La dernière n’est pas nommée. Papie, sa seconde épouse, lui donna deux fils : Guillaume, qui construisit le château d’Arques, et Mauger, archevêque de Rouen.

Portfolio

signature de Richard II

Notes

[1] Il est le premier des chefs de la Normandie à s’intituler duc. Il continue aussi à utiliser les titres de ses prédécesseurs, à savoir comte ou marquis.

[2] Le mariage « More danico », ou la « danesche manere » en normand, désigne le mode de polygynie pratiqué par les Vikings implantés en Normandie après le traité de Saint-Clair-sur-Epte (911). Leur conversion au christianisme, inégale selon les régions, ne les empêche pas de continuer à avoir plusieurs femmes comme auparavant en Scandinavie.