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Quinéville - Notes historiques et archéologiques


NDLR : texte de 1870, Voir source en bas de page.


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uinéville, Kinelvilla, Kinevilla, Quinevilla.

L’église paroissiale de Quinéville appartient en grande partie à l’architecture romane du XIIe siècle ; on remarque dans ses murs des assises de maçonnerie en arêtes de poisson.

Cette église est sous le vocable de Notre-Dame. Son patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure ; elle était taxée pour les décimes à 50 livres, et elle dépendait de l’archidiaconé du Cotentin et du doyenné de Valognes. Le curé était seul décimateur dans la paroisse ; cependant l’abbé de Saint-Wandrille avait sur deux vavassories deux gerbes de la dîme. La cure, dit le Livre noir, valait 55 livres.

Il y a eu dans cette paroisse une chapelle sous le vocable de saint Laurent.

En 1665, M. du Rocher avait le droit de patronage, et la cure valait alors 600 livres.

Les barons de Courcy-Fontenay ont dû faire construire une léproserie à Quinéville. Des restes de construction découverts dans les environs et autour du monument, connu sous le nom cheminée de Quinéville, auraient fait partie de cette léproserie. [1]

Robert de Courcy tenait dans le Cotentin Quinéville qui dépendait de la baronnie de Courcy : Robertus de Corci tenet in Constancia Kinevillam que est de baronna de Corci unde ipse respondet per Petrum de Tillie in cujus ballia capite baronie est. [2]

Ce Robert de Courcy jouissait à Geffosses d’une terre relevant de la baronnie d’Osmanville. C’est probablement lui qui donna à l’abbaye de Lessay son fief de Feugères. Au commencement de son règne, Richard Cœur de Lion lui rendit des biens situés en Angleterre, que Guillaume le-Roux tenait précédemment au profit de la couronne. Il avait, d’après le registre des fiefs de Philippe-Auguste, plusieurs fiefs à Quinéville, à Vendeuvre, à Brai-en-Cinglais, à Escoville, à Cormelles-près-Caen, etc.

Le monument ou la cheminée de Quinéville consiste en une colonne creuse, construite en pierres calcaires. On lui donne 5 mètres de hauteur, 1 mètre 20 centimètres de diamètre à l’extérieur, 86 centimètres de diamètre à l’intérieur, et 2 mètres 45 centimètres de largeur à sa base.

Ce monument, suivant les uns, est une œuvre des Romains ; suivant d’autres, il est du moyen âge ; ceux-ci le regardent comme un phare, ceux-là comme une lanterne des morts sur un tombeau. Pour M. de Caumont et M. Parker, savant archéologue anglais, cette colonne est une cheminée de la fin du XIIe siècle. Ce qui semble confirmer cette opinion, c’est la découverte, autour de ce monument des fondations d’un bâtiment de 18 mètres de long. [3]

Il existe à Quinéville un menhir placé à 400 mètres environ au nord-ouest de l’église.

Ce fut des hauteurs de Quinéville que Jacques II, qui venait de l’Ile-Marie, chez le maréchal de Bellefond, assista à la fameuse bataille navale de la Hougue.

Roissy, en 1598, mentionne à Quinéville les Dancel anoblis en 1571. Il existe à Ozeville une ferme nommée la ferme des fieffes Dancel.

Chamillard, en 1666, maintient noble, à Quinéville, Guillaume Dancel.

La paroisse de Quinéville relevait de l’intendance de Caen, de l’élection et de la sergenterie de Valognes. Masseville lui comptait 62 feux imposables, Dumoulin 76 et Expilly 386 habitants. Sa population, en 1869, est de 317 habitants.

Source :

Notes

[1] M. de Gerville, Etudes sur le département de la Manche, pag. 179.

[2] Registrum domini regis Philippi de feodis.

[3] Bulletin monumental, tome XXVII, pag. 130 ; Normandie illustrée, Manche, pag. 2 et 63 ; Annuaire de la Manche, 1835, pag. 187 ; 1836, pag. 146.