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Amfreville - Notes historiques et archéologiques


NDLR : texte de 1873, Voir source en bas de page.


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mfreville. Unfrevilla, Amfrevilla.

L’église paroissiale d’Amfreville est cruciforme et se termine par un mur absidal à pans coupés, avec contreforts sur les angles. La sacristie est placée au nord du chœur, et la tour au sud entre nef et transept.

Cette église est sous le vocable de saint Martin, et son patronage était laïque ; le seigneur du lieu présentait à la cure. Sa taxe pour les décimes était de 60 livres : elle dépendait de l’archidiaconé du Cotentin et du doyenné d’Orglandes.

D’après le Livre noir, comme d’après le Livre blanc, l’évêque de Coutances avait le patronage de l’église, et le curé était seul décimateur. Mais, en 1665, ce patronage était laïque, et la cure valait 1400 livres. Il y avait dans la paroisse deux chapelles, l’une au château ; l’autre était connue sous le titre de Chapelle de Saint-Jean-de-la-Lande. L’une d’elles, d’après l’état de 1665, était d’un revenu de 150 livres.

Faits Historiques

On a trouvé dans cette paroisse des coins en bronze appartenant à l’époque gauloise.

Richard de Vernon, baron de Néhou, lors de la confection du registre des fiefs de Philippe-Auguste, tenait un fief à Amfreville. En l’année 1226, Guillaume de Reviers, fils de Baudouin, était seigneur d’Amfreville. Cette seigneurie fut possédée par Guillaume Cailletot, qui épousa Marie de Vernon, dont la fille se maria à Guillaume Avenel, sire des Biards, lequel devint ainsi seigneur d’Amfreville. Le sire des Biards possédait cette seigneurie, en 1329 ; et sa famille la conserva jusqu’en 1503, époque où elle se trouva entre les mains de Jean de Tardes : elle passa plus tard dans la famille du Poërier, qui a fourni deux présidents au parlement de Normandie, et ensuite dans celle des Davy, dont un des membres, Jacques Davy, chevalier, seigneur de Gourbesville, Sortosville et autres lieux, avait été bailli de Cotentin, de 1538 à 1559. [1] Jacques du Poërier, président à mortier, assista aux états généraux de la province de Normandie, tenus le 18 décembre 1623, sous la présidence de Monseigneur de Longueville, lieutenant général pour le roi en Normandie. [2]

Charles-François Davy, lieutenant-général des armées du roi, commandeur de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, né au château d’Amfreville, assista aux plus importantes batailles du XVIIe siècle. Ce fut en faveur de cette famille que la terre d’Amfreville fut érigée en marquisat. [3] Le marquis Charles-François Davy épousa, en 1691, Jeanne-Suzanne, fille du maréchal de Bellefonds.

La seigneurie d’Amfreville est passée par héritage dans la famille du Mesnildot. Louis-Bernardin du Mesnildot, était, en 1789, seigneur et patron d’Amfreville, dans le bailliage de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Cette famille portait d’azur au chevron d’argent, bordé de gueules, accompagné de trois croisettes d’or, deux en chef, une en pointe.

Il existe à Amfreville une terre et ferme du nom de la Moinerie ; peut-être était-ce le fief d’une abbaye.

Amfreville avait des foires et des marchés ; car on trouve, en 1766, un acte de confirmation d’anciennes lettres patentes, portant établissement de ces foires et marchés, [4] et, d’après les rôles normands, Jourdain de Cantelou donna un palefroi afin d’avoir annuellement une foire pendant deux jours.

L’ancien château est abandonné pour une habitation moderne, bâtie tout auprès, et qui a peu d’apparence. La poterne de l’ancien château est assez curieuse ; elle parait dater du XVIe siècle. [5]

Montfaut, en 1463, trouva noble, à Amfreville, Philippe du Bosc.

Chamillard, en 1666, y maintint noble et d’ancienne noblesse Robert de Percy.

La paroisse d’Amfreville dépendait de l’intendance de Caen, de l’élection de Carentan et de la sergenterie de Pont-l’Abbé ; Masseville lui comptait 182 feux ; Dumoulin 148, et Expilly 670 habitants : elle en compte 759, en 1871.

Cauquigny

L’ancienne paroisse de Cauquigny, Cauquigneum, est réunie à celle d’Amfreville, pour le temporel.

L’église est un carré oblong avec un mur absidal à pans coupés et contreforts sur les angles. Les murs au sud et à l’occident sont percés d’une porte.

Cette église est sous le vocable de saint Ferréol ; sa taxe pour les décimes était de 29 livres ; elle dépendait de l’archidiaconé du Cotentin et du doyenné d’Orglandes. Le patronage était laïque, et, lors de la rédaction du Livre noir, il était exercé par Jean de Tilly, chevalier : patronus de Tillie miles. Le curé était seul décimateur, il avait un manoir aumôné et trois acres de terre ; sa cure alors lui valait trente livres ; il payait pour la débite 3 sous 6 deniers.

D’après le Livre blanc, le patronage, dans le cours du XIVe siècle, était dans les mains du seigneur Henri de Tilly, et le curé continuait d’être seul décimateur et d’avoir des revenus en nature, même hors de la paroisse.

En 1665, la cure valait 400 livres de revenus.

On trouve qu’en l’année 1611, il y eut : « Création en quart de fief de haubert des revenus que le roy a et possède en la paroisse de Cauquigny, et réunion dudit fief au fief, terre et seigneurerie d’Amfreville, possédé par M. Jacques Poirier, sieur de Anfreville, président à la cour de parlement de Rouen. » [6]

En l’année 1633, on trouve comme seigneur, baron et patron de Cauquigny, Adrien Poërier, qui fut l’un des fondateurs de la maison des Capucins, à Valognes.

Montfaut, en 1403, trouva noble à Cauquigny, Robert Le Carpentier, et il maintint à la taille, pour l’année, Sevestre Le Sauvage, dont la noblesse n’était pas établie.

La paroisse de Cauquigny relevait de l’intendance de Caen, de l’élection de Valognes et de la sergenterie du Val-de-Saire. Dumoulin lui comptait 24 feux. Aujourd’hui sa population fait partie de celle d’Amfreville.

Source :

Notes

[1] Histoire de Néhou, pag. 62 et suivantes. Histoire de l’ancienne élection de Carentan, par M. de Pontaumont, pag. 2. Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tom. I, pag. 307, tome IV, pag. 159.

[2] Recueil de la Société libre de l’Eure, année 1846-7, pag. 242 et 243.

[3] Masseville, Etat géographique de Normandie, tome I, pag. 53, tome II, pag. 663. Dumoulin, Géographie de la France, tome III, pag. 116.

[4] Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tome XVIII, pag. 279, 1ere col. Bibliothèque de l’Ecole des chartes, 3e série, tome I, pag. 416, note 3.

[5] Annuaire de la Manche, année 1862, pag. 48.

[6] Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tome XVIII, pag. 92, 1ere col.