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Historique de la seigneurie et du château d’Amfreville


L’histoire de la seigneurie d’Amfreville est mal connue. Toutes les archives furent détruites lors des guerres de religion, le château fut mis à sac en 1596, sur ordre du seigneur de Sainte Mère Eglise.
Cependant on peut dire :
Dès 1189 Richard de Reviers seigneur d’Amfreville et son épouse font des donations de terre à l’abbaye de Blanchelande.
En 1213 Richard donna le fief de Gottot, sis sur les paroisses d’Estienneville, Picauville et Amfreville, à l’abbaye Saint-Nicolas de Blanchelande.
L’abbaye contre cette donation devait :

  • Célébrer divers services religieux tant dans l’église de l’abbaye que dans celle bâtit par Richard de Reviers, sur le fief de Gottot dans la partie d’Amfreville.
  • De payer à la recette d’Amfreville une redevance annuelle de 13 sols 9 deniers en une partie et deux sols d’aide de Vernon en une autre.
  • D’employer l’excédent du revenu à soulager les pauvres.

Sur le fief il y avait un manoir destiné au logement de plusieurs religieux, chargés de l’acquit des prières fondées. On l’appelle encore aujourd’hui La Moinerie, le Prieuré de la Lande ou le prieuré Saint Jean, par sa situation sur la lande d’Amfreville.
Par sa pieuse renommée le prieuré devint rapidement un lieu de visite. Guillaume de Reviers, fils de Baudoin, confirma la fondation de Richard, et l’année suivante ajouta plusieurs pièces de terres limitrophes à la lande. En 1257, on voit Guillaume de Vernon confirmer les donations précédentes de Richard et Guillaume de Reviers.
En 1316, Guillaume de Vernon, fils ou petit-fils, baron de Nehou et Amfreville, avait trois filles qui se partagèrent l’héritage. Le lot comprenant : l’Angle de Nehou et le fief d’Amfreville revenait à Marie.
Marie épousait Guillaume Avenel baron des Biards, qui devenait le nouveau seigneur d’Amfreville. En 1329, on trouve Guillaume Avenel, baron des Biards et d’Amfreville. Guillaume décédait en 1380, sa baronnie fut partagée entre ses deux filles Guillemette, qui épousait Raoul de la Champagne. Sa sœur épousait le Sieur de Soterel de Mortain, qui devenait le nouveau baron.
Son fils Guillaume de Soterel rendait l’aveu le 3 mai 1383, il épousait la fille de Emery de Husson.
En 1415, le fief de Gottot passa dans la mouvance du fief d’Estienneville. Guillaume de Soterel, baron des Biards et d’Amfreville, cédait tous les droits et terre qu’il possédait sur Estienneville à Richard de Pierrepont, celui-ci possédant déjà divers biens sur Estienneville.
Après l’invasion anglaise et la prise de Mortain en 1419, la baronnie était remise à l’Anglais Thomas Bowet.
Les Biards passa ensuite aux mains de David Howel. François de Soterel, fils Guillaume, servit Louis XI comme chambellan. Il rendait l’aveu au comte de Mortain le 11 septembre 1452. Ruiné par la guerre, le château des Biards fut abandonné, les forteresses n’étant plus de mode. L’armée permanente de Charles VII suffisait à maintenir l’ordre et la paix.
La baronnie des Biards avec Amfreville furent administrées de ce jour par un sénéchal. Les barons résidaient lors de leur rare apparition, au manoir des Chéris près de Ducey. Le 3 mars 1455, l’aveu était fait par Guyon des Biards, pour la seigneurie d’Amfreville. En 1490, Françoise fille de Guyon des Biards épousait Jean de Tardes, échanson du roi, qui devenait le nouveau baron. En 1503, Jean de Tardes, était comme baron de l’Angle de Néhou et d’Amfreville.
Francoise, leur fille, se maria en 1533 avec Nicolas de Mouy, sieur de Chinon, qui devenait le nouveau baron des Biards, de Néhou et d’Amfreville.
Dans la baronnie des Biards vers 1544, par vente judiciaire, le fief de Gouberville, un quart de fief de haubert, passe de la famille Mouy à Jacques Davy (descendant de Jean Ier dn.) bailli du Cotentin. Jacques Davy devint Grand Bailli du Cotentin le 7 février 1546. Antoine de Mouy succéda à son père et rend l’aveu de la baronnie des Biards le 20 février 1555.
Charles, son fils, vend la baronnie des Biards en 1578 au sieur le Prévost, mais gardait le fief d’Amfreville. Étant dans une situation critique, le baron devait faire l’évaluation de ses biens et le document de l’aveu suivant le prouve. Au 31 décembre 1577 (rt 12 sur le registre terrier de la seigneurie de Vezins, Pierre Davy seigneur et patron de Vezins, reçoit de Charles de Mouy marquis et baron des Biards par lettre expédiée par son commandement la saisie de la seigneurie de Vezins « pour l’hommage de foi et hommage qu’il lui doit pour raison de la seigneurie de Vezins, tenue dudit seigneur des Biards à cause de la baronnie et cela dans un délai de six semaines ».
L’aveu du dénombrement, et selon l’usage du comté, fut reçu par le baron.
En 1596, pendant les guerres de religion, le château d’Amfreville avait été mis à sac sur ordre du seigneur de Sainte Mère Eglise. Charles de Mouy, seigneur d’Amfreville, déposa une plainte au parlement de Rouen « de ceux qui pendant les troubles, à l’avènement de Henry IV, ont commis ces dégâts, ont emporté tous les titres, chartes, enseignements et écritures qui ont été pris et brûlés ».
Dans sa plainte au Parlement de Rouen, de Mouy estima le préjudice à plus de 20 000 écus de meubles et dérobé tous les titres et papiers de maison. De Mouy ruiné, se voyait obliger de vendre la seigneurie en 1604 au profit de Jacques Poirier, vicomte de Valognes et Président du Parlement de Rouen. Louis XIII érigea la seigneurie en baronnie en 1618, pour services rendus au pays. Son fils Adrien rendit l’aveu au roi pour ses biens d’Amfreville, Cauquigny, Colomby, Grainville et Ouilly-Tesson.
A la mort d’Adrien Poirier, sa veuve, Marie Lambert, se vit en procès avec sa fille Marie, comtesse de Croisy, épouse Odet d’Harcourt. Le jugement du procès obligea la vente des biens.
Le 16 décembre 1652, par contrat passé à Caen, Pierre Davy, baron de la Haye-du-Puits chevalier et seigneur de Sorstoville, Cerisy, Cosqueville, Fermanville, Gourbesville, Hiesville, Manneville, Notre-Dame-d’Allone, Saint-Pierre-d’Arthéglise, se trouvait adjudicataire et le nouveau baron d’Amfreville.
En 1652, Pierre Davy envisageait la construction d’un grand port au Cap Lévi, devant le nombre de petits ports existants. Il se chargeait des dépenses, moyennant « qu’il lui fut permis de lever dans le dit port du havre, sur lesdits vaisseaux et sur les marchandises qui seraient vendues ou débarquées, tel et semblable droit que celui qui est accompagné de lever dans les autres havres du royaume » Il reçut l’assentiment de l’administration royale, mais en 1670, les travaux n’étaient pas encore réalisés. De Compiègne en 1653, Louis XIV, érigea en marquisat la baronnie d’Amfreville, au profit de Pierre Davy, pour services rendus.
En 1658, avec le curé Jacques Leclère, il contribua à la construction de l’église de Fermanville, que l’on voit avec son curieux clocher, perchée sur une colline voisine. Le décès de Pierre est imprécis, mais le partage de sa succession se fait en 1678, entre deux de ses enfants, Charles-François et Charles-Antoine (voir en généalogie). Charles-François Davy devint le deuxième marquis d’Amfreville. Charles-Antoine, seigneur de Fermanville et de Gourbesville, devenait le troisième marquis d’Amfreville à la mort de son frère Charles-François en 1692, baron de la Haye du Puits, seigneur de Néville, Fermanville et Cosqueville.
Claude-Bernardin, quatrième marquis d’Amfreville, Magneville, Cosqueville.… Lieutenant aux gardes françaises. Le mariage de Claude et Gabrielle Doynel fut sans postérité. L’héritage d’Amfreville passa dans la famille du Mesnildot, par le mariage de sa tante Marie-Anne, Thérèse Davy avec Jean-Antoine du Mesnildot, chevalier, seigneur et patron de Ridéauville.
A la mort du dernier de la branche en 1849, François-Gabriel du Mesnildot, le château d’Amfreville fut vendu à la famille de Sesmaisons. Sans les documents des archives, il est impossible de dater avec précision les différents remaniements de construction au cours des siècles.


contribution de André Davy ("Les Davy dans l’histoire", décrit la généalogie des Davy de la Manche avec les biographies des Davy de da la Pailleterie dit les trois Alexandre Dumas, celle de Jacques Davy Cardinal du Perron, celle de Charles-François Davy, Marquis d’Amfreville & amiral de Louis XIV avec Tourville.)