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Gonneville - Ancien château


NDLR : Texte de 1824 : Voir source en fin d’article


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deux lieues au levant de Cherbourg, on trouve, près de l’église de Gonneville, les ruines d’un château-fort, dont l’enceinte, flanquée de tours, était entourée de fossés larges et profonds.

J’allai l’examiner il y a environ un an. Rien ne me porta à croire que ce château eût jamais été capable d’une longue défense : il est à mi-côte, et commandé de très-près ; cependant on y trouve encore tous les accessoires d’une ancienne forteresse baroniale : une avant-cour fermée de portes flanquées et crénelées, une enceinte extérieure, jadis garnie de tours dont deux subsistent encore ; des fossés pleins d’eau et des ponts-levis empêchaient l’accès de la cour intérieure.

Au levant de ce château, on trouve le donjon qui en fait la partie la plus remarquable.

Cette forteresse ne paraît pas avoir été achevée avant le XVIe siècle. Elle fut dans son plus bel état de défense durant les guerres des protestants et de la Ligue.

Dans une petite salle près de la cuisine, on voit encore, autour du plafond, des moulures aux armes des familles Jallot et Mesnileurry avec leurs alliances. Les premiers furent propriétaires du château dans les XVIe et XVIIe siècles. Au XVIIIe, il passa par mariage aux Mesnileurry, dont le dernier mourut sans enfants quelques années avant la révolution. La seigneurie de Gonneville échut en héritage à M. Berruyer, qui en fut dépouillé pour cause d’émigration.

La famille bretonne de Mautauban possédait le château de Gonneville dans le XVe siècle. Elle resta attachée à la France en 1418. Le roi d’Angleterre confisqua la châtellerie, et la donna à Thomas Burg, le 1er avril de la septième année de son règne. Je possède une copie de cette donation. [1]

Dans le cartulaire de l’abbaye de Montebourg, j’ai trouvé que, dans le XIIe siècle, la seigneurie de Gonneville appartenait aux Reviers-Vernon. Guillaume de Reviers, descendant des fondateurs de ce monastère, lui donna les dîmes de Gonneville. [2]

Cette seigneurie, qui portait le titre de marquisat, avait des dépendances très-étendues dans les paroisses voisines ; ses vassaux devaient guet et garde au château ; il était encore habité au commencement de la révolution. Aujourd’hui même, il n’est pas tellement en ruines qu’on ne pût en faire une habitation, quoiqu’il soit dans le plus triste état d’abandon et de dénuement.

Du haut du donjon, la vue est étendue et variée, surtout vers Brix, Montaigu et Saussemesnil, au travers d’un pays coupé, parsemé de bois et de terres cultivées.

Source :

Notes

[1] V. mon repert. in-fol., p. 309. Les armes de Montauban sont de gueules à six losanges d’or vidées au lambel d’azur ; celles de Jallot d’azur au chevron d’argent, chargé de trois merlettes d’azur et accompagné de trois treffles d’or. Les Mesnileurry portaient d’argent fretté de sable .
NDLR : voir également Gonneville : Notes historiques et archéologiques

[2] Voir aussi le livre noir de l’évêché de Coutances, page 66.