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Tamerville - le manoir de Laubier - la famille Marie


extrait de la revue Vickland


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homas Marie était Sieur de Laubier et de Mesnilgrand. Le manoir de Laubier, situé en face de l’église de Tamerville, est contemporain du château de Chiffrevast. (photo dans Vickland,N°10,1978,p.3) Une arcade (portes piétonne et charretière) permet d’accéder à la cour. Sur le côté gauche, s’élève une façade principale dont les 8 fenêtres, réparties sur deux niveaux, étaient à l’origine, huit "demi-croisées" (fenêtres étroites et allongées avec meneau horizontal à section carrée).
Des ouvertures identiques se retrouvent assez souvent dans les constructions de l’"école cotentinaise", soit dans les pavillons d’angle, soit aux pignons, soit dans les communs, mais rarement dans les façades principales. Cet emploi systématique de demi-croisées, à l’exclusion de fenêtres de largeur normale, est un cas tout à fait exceptionnel.( On en retrouve un autre exemple dans la façade de Mesnilgrand- Yvetot-Bocage.) Une première fenêtre a été agrandie, au rez-de-chaussée, à gauche, en 1734 ; une seconde au centre, toujours au rez-de chaussée, après la Libération.
A la façade postérieure, des appentis ne permettent pas de voir les dispositions d’origine. A l’étage, alternent 4 baies : deux croisées ordinaires (dont une a conservé ses meneaux) et deux demi-croisées.
Dans la maçonnerie de la côtière des communs donnant sur la rue, a été intégré un beau blason du XVIIe siècle, trouvé à proximité : de .... chargé en chef d’un croissant de .... et en pointe de deux croix de .... . Ce blason n’a pas été encore identifié.
Le manoir de Laubier a appartenu à une famille Marie, du début du XVIe siècle, à son extinction en 1742. Sa généalogie se résume ainsi :
I - Thomas Marie, sieur de Laubier et de Mesnilgrand (mentionné dans l’acte de baptême de sa fille Marguerite le 23 juin 1611 à Valognes.(S’agit-il de Mesnilgrand à Yvetot, qui appartenait aux Varin vers 1640 ? Notons en tout cas, la présence des demi-croisées à Laubier et à Mesnigrand.) cité en 1624,inhumé le 4 juin 1651 dans la chapelle St-Jacques (aujourd’hui chapelle St-Sulpice), marié avec Catherine du Mesnil-Eury, constructeur présumé du manoir. Dont Hervé qui suit et Pierre, baptisé le 2 février1613 à Valognes, qui partage en 1660 la succession paternelle avec son frère.
II - Hervé Marie, sieur de Laubier, puis sieur des Essarts, mort le 20 août 1672, à 52 ans, marié avec Elisabeth Le Poittevin, - Dont :
1) Pierre, qui suit
2) Françoise, baptisée le 6 novembre 1664, mariée le 1er mars 1685 avec Me Anthoine Jardel, de Fontenay-sur-Mer, âgé de 30 ans. Dont : Jean-François Jardel, sieur des Tours.
III - Pierre Marie, baptisé le 20 juillet 1663, mort le 4 janvier 1742, à 79 ans, dernier du nom, sieur des Essarts-Laubier, conseiller du roi, commissaire des revues et logements des gens de guerre à Valognes, bourgeois de Cherbourg, inhumé dans la chapelle St-Jacques avec la permission du sieur de Chiffrevast. De Catherine Le Scellière, il aura au moins 3 fils :
1) Guillaume, sieur de Laubier, mort le 4 juillet 1702, à 16 ans.
2) Henri-Robert, sieur de Laubier, prêtre, inhumé le 5 février 1735 à 49 ans.
3) Jacques-René, sieur des Roches, puis sieur de Laubier,mort le 13 février 1741, 48 ans ; marié le 2 juin 1739 à Valognes avec Jeanne-Thérèse Le Landois.
Le 3 mai 1741, Pierre Marie des Essarts vend en viager, pour 12 000 livres à Pierre Jallot, comte de Beaumont, le tènement de Laubier, sis près de l’église, comprenant une maison, à usage de cuisine, cellier, salon (de présent à usage de boulangerie), escalier, laverie, chambres, cabinets, greniers, le tout couvert d’ardoises ; grange, étable, charterie, écurie,pressoir, 7 pièces de terre dont 6 labourables. L’acquéreur continuera le bail dont bénéficie Siméon Mouchel. (AD. Manche, 5 E 14729, 3 mai1741, folio 460) et (inventaire après décès des papiers de P. Marie des Essarts.(5 E 14843, folio. 6-17).

Dans des conditions inconnues, Laubier passe des Jallot de Beaumont aux d’Anneville.Laubier est acheté par Lebrun, en même temps que Chiffrevast, et suit son sort jusqu’au Comte de Quincey, marié avec Camille Benoist d’Azy. D’Agénor-Joseph de Quincey, Laubier passe, vers 1942 à Georges-Amand Maulot, avoué près de la Cour d’Appel de Paris, puis vers 1946-48 à M.et Mme Pierre Travert. L’exploitation appartient aujourd’hui à leur fils.


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