Colomby - Notes historiques et archéologiques

NDLR : texte de 1874, voir source en bas de page.

olomby, Columbaria, Columbeium

L’église paroissiale de Colomby présente un carré oblong et offre un beau modèle de l’architecture en ogive du XIIIe siècle. Le chœur et la nef sont voûtés en pierre, avec arceaux retombant sur des colonnes à chapiteaux fleuronnés.

Ses fenêtres en forme de lancettes sont trés-élevées et garnies de colonnettes.

Le mur absidal est droit et percé d’une grande fenêtre ogivale bouchée par une sacristie.

La tour est garnie d’une galerie et de clochetons aux angles ; elle est surmontée d’une flèche très-élégante, qui repose sur une voûte d’une manière très-hardie.

Dans le mur occidental s’ouvre une porte ogivale. Les tores de son archivolte font leur retombée sur des colonnettes à petits chapiteaux fleuronnés ; elle est précédée d’un porche en ogive du XIIIe siècle et voûtée en pierre ; trois fenêtres ogivales sont aussi percées dans le mur occidental. L’une d’elles, celle du milieu, est plus élevée. Chaque fenêtre est garnie de colonnettes.

Cette église figure dans un grand ouvrage de l’antiquaire anglais Cottman (voir image 50 dans Illustrations de "Architectural Antiquities of Normandy") ; aujourd’hui elle est classée au nombre des monuments historiques.

L’église de Colomby est sous le vocable de saint Georges ; elle avait deux portions et deux curés. L’abbaye de Montebourg avait le patronage d’une portion et prenait deux gerbes ; le curé avait la troisième et le casuel. Le seigneur de la paroisse avait le patronage de l’autre portion. Le curé en était le seul décimateur. La part de l’abbé valait 40 livres, celle de la petite portion 25 livres, et celle de la grande portion 80 livres.

Dans le XIVe siècle, l’évêque de Coutances était le patron de la grande portion ; le curé prenait une part de la dîme sur le fief du roi et sur celui du seigneur de la Rivière ; il avait en sus un manoir, seize acres de terre aumônées. L’abbé de Montebourg avait une part sur les autres fiefs ; [1] il y avait deux chapelles sans revenu. En 1665, la grande portion valait 1200 livres et la petite 400 livres.

En 1463, Montfaut trouve nobles, à Colomby, Messire Jean d’Oissey, Pierre et Thomas Anquetil, et Geffroy Hennot.

Roissy, en 1598, y mentionne Guillaume et Marie de Hennot, et admet les Durand.

En 1666, Chamillard y trouve les de Hennot, Guillaume du Vivier, et Hervé Symon, dont la noblesse datait de 1479.

Lors de l’Assemblée des trois ordres du bailliage de Cotentin, en 1789, la demoiselle de Beaudrap, propriétaire par indivis des fiefs et seigneuries d’Oissey en Colomby, Malassie en Vrétot, le Fourlen en Saint-Maurice, fut représentée par Messire Pierre de Beaudrap, chevalier, seigneur et patron de Sotteville.

Messire Jean-Antoine-François Olivier de Léonard de Rampan, écuyer, chevalier, était à la même époque seigneur de Colomby en partie, et chevalier de Saint-Louis.

On trouve à Colomby un village, nommé le village ès Goubert.

La paroisse de Colomby relevait de l’intendance de Caen, de l’élection de Valognes et de la sergenterie de Pont-l’Abbé ; Masseville lui comptait 122 feux imposables, Dumoulin 152, et Expilly 310 habitants. Sa population, en 1871, est de 811 habitants.

Source :

• Histoire et antiquités - Notes historiques et archéologiques, par M. Renault
  Annuaire du Département de la Manche, Volumes 46 à 48 - Années 1874 à 1876, pages 9 et suivantes