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Saint-Côme-du-Mont - Notes historiques et archéologiques


NDLR : Charles de Gerville y voit la Crociatonum romaine, capitale des Unelles. (Wikipedia) [1]

NDLR : Il y avait dans la commune une « foire considérable [...] où les marchands de chevaux du pays de Caux et de la Picardie [venaient] en grand nombre acheter des poulains du Cotentin. » (Wikimanche)

Saint-Côme-du-Mont - Notes historiques et archéologiques


NDLR : Texte de 1866 ; voir source en bas de page.


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ans le XIIe, l’abbaye de Montebourg servait, sur la dîme de Morsalines, une pension de 10 sols d’Anjou au prieur de Saint-Côme-du-Mont. (L. Delisle, des revenus publics en Normandie, p. 9.) Le 29 août 1250, Odon Rigaud, archevêque de Rouen, visita le prieuré de St-Côme qui dépendait de l’abbaye de Cluny. Richard de l’Angle, qui en était prieur, fut dans la suite nommé évêque d’Avranches. En 1256, l’archevêque de Rouen s’exprime ainsi au sujet du même prieuré : VI. Kal. Junii.- Procurati fuimus apud Karentoniun, ad expensas prioratus sancti Cosme, qui datus est modo cuidam Lumbardo (Les Lombards se livraient alors aux prêts sur gages) summa, VII libre XVIII solidi.

1266. Ce fut de Saint-Côme en la forteresse du Pont-d’Ouve, où il coucha le 15 septembre de cette année que l’archevêque O. Rgaud écrivit à l’évêque de Coutances pour se plaindre du refus que lui avaient fait certains moines de se soumettre à sa visite. Cette forteresse du Pont-d’Ouve était considérable et soutint des sièges pendant les 14 et 15e siècles. Elle avait encore un gouverneur sous le règne de Henri IV.

1419. Le roi d’Angleterre rend au prieuré de Saint-Côme-du-Mont tous ses biens temporels. (Rôles norm. 1.314)

1463. Richard Auxepaules, chambellan de Charles VII, capitaine du Pont-d’Ouve, était seigneur de Sainte-Marie-du-Mont. (Monfaoucq) En la même année, Nicolas de Mary et Thomas Lenfant figuraient parmi les notables tenant fiefs.

1505. Louis Herbert était abbé commandataire de ce prieuré en ladite année. (Toustain, hist. des évêq. de Coutances, f° 512.) On voit encore aujourd’hui (1866) cette inscription sur le portail de l’église romane de Saint-Côme : Le prieur doyen de Saint-Côme est patron de ceste église

1588. Les habitants de Saint-Côme et ceux de Pommenauque réclament une enquête sur plusieurs faits compromettant leurs intérêts. En la même année cette commune, suivant la dite enquête, comptait un grand nombre de notables tenant fiefs. Le baron de Rohau possédait la baronnie de Gyé, Pierre de Camprond le fief de Mary, Thomas Clerel ceux de Rampan, Lignolles et Sey. (Archiv. de la Manche.)

1666. La famille Rouxelin possédait les fiefs du Haubourg et de Briant. (La Ferré.)

En 1686, Hervé d’Anneville acheta de Robert de Gourmont le domaine d’Abeville. L’église de Saint-Côme, qui dépendait du doyenné du Plain, est une des plus jolies du pays ; elle a un double chœur, et au sud un bas-relief représentant une danse macabre. L’abbaye de Cluny en avait le patronage et y entretenait quatre bénédictins et un doyen. Il y avait quatre autres chapelles, celle de Saint-Jean-aux-Rohans, de Saint-Martin, de Saint-Charles et de Saint-François. En visitant cette église on note avec intérêt le portail enrichi de zigzags, les fausses fenêtres demi-circulaires au nord du chœur et l’abside qui est richement éclairée. Les contreforts ont la partie plate et unie de l’architecture de cette date, mais ils ont de plus un cordon cylindrique sur chacun des côtés. Avant 1789 on voyait sur une des vitres de l’église cette inscription : L’an 1585. le 25 de septembre, cette vitre a été placée et donnée par M. Robert Osber, prieur doyen et patron de Saint-Côme et Morsalines. Il y avait une transaction au sujet de la cure de Morsalines ci-dessus mentionnée, entre les abbés de Cluny et ceux de Montebourg. (Toustain de Billy, hist. des évêq. de Coutances, f° 149). Le manoir de Rampan paraît dater du règne de Henri III. Celui du Haubourg ne remonte qu’à Louis XIII. Cette terre du Haubourg appartenait depuis longtemps aux Rouxelins lorsqu’en 1750 le dernier de ce nom étant mort sans enfants, elle passa dans la famille Le Forestier qui en hérita au titre d’une demoiselle d’Argouge qui était sortie d’une Rouxelin. M. Eude de la Motte hérita de la terre de Briant au même droit. A Saint-Côme devait se trouver le Crociatonum romain qui fut réduit en cendres par les barbares vers l’an 383 de J.-C. Ce lieu est indiqué par Ptolémée comme civitas du peuple gaulois des Unelli.

Saint-Côme avait alors un port sur l’Ouve au point où nous avons vu un corps de garde et des portes démolies en 1853. Agrippa, suivant Strabon, avait fait partir de Lyon les quatre grandes voies qui rayonnaient vers les points les plus importants de la Gaule. L’une d’elles se dirigeait vers les côtes de la Manche et, suivant la Table de Peutinger et l’Itinéraire d’Antonin, cette voie parvenue à Rouen, traversait ensuite Brionne, Lisieux, Arœgenus (Vieux ?), Bayeux, Crociatonum (Saint-Côme ?) ), et Valognes. Saint-Côme avait autrefois un siége de vicomté. Sur une feuille de garde du registre des Plaids de ce tribunal pour l’année 1673 on lit ces vers singuliers :

Quand paix sera à toutes gentz,
Que nulz n’aura faulte d’ergent,
Et ung chascun maistre de sa femme
Lors bleidz viendront sans qu’on les semme
.

Cet usage d’inscrire ses pensées intimes sur les registres officiels de son emploi s’est perpétué dans la suite en Normandie. On voit dans les archives de Rouen que Pierre Corneille tenait le registre de la fabrique de la cathédrale et, quoique marguillier, y inscrivait parfois ses réflexions personnelles contre les mesures adoptées par ses collègues.

1654. 20 mai. Léonor de Varroc, conseiller du roi, maître des comptes de Normandie, était seigneur de Saint-Côme-du-Mont ; il vend à Jean Daigremont, sieur de Pepinvast et de Coumandel, divers biens situés à Barfleur qu’il tient de sa mère, Guillemette Ravallet de Tourlaville. Cet acte est passé devant Nicolas Poirier, baron d’Amfreville et du Theil, vicomte d’Alençon en Cotentin. (J’ai ce titre.)

Source :
Histoire de l’ancienne élection de Carentan : d’après les monuments paléographiques pour faire suite à l’Histoire de la ville de Carentan et de ses notables, par Émile de Pontaumont - 1866

Notes

[1] NDLR : Les Unelles étaient l’un des peuples gaulois vivant, lors de son invasion par Jules César entre 58 et 51 av. J.-C., dans la partie armoricaine de la Gaule chevelue occupant le Cotentin, le nord de l’actuel département de la Manche.
La capitale de la cité des Unelles était Cosedia, aujourd’hui la ville de Coutances ; mais selon Ptolémée (IIe siècle apr. J.-C.), la capitale des Unelles serait Crociatonum (Carentan ou St-Côme-du-Mont pour certains) ; Ptolémée mentionne également sur le territoire de cette tribu, l’embouchure de la rivière Olina, que l’on identifie avec l’Orne. Il est vraisemblable que Crociatonum se soit installée sur un espace quasiment vierge après 27. (Wikipedia)