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Les vicomtes de Falaise



Texte de 1814 : Voir source en fin d’article


Le vicomte de Falaise, homme d’épée et de justice, étoit, après le comte, le plus ancien officier de cette ville. Il y fut établi l’an 912, par le duc Raoul, la même année que celui de Rouen. Ce vicomte se nommoit

Ogyer ou Oger le Danois.

<font color="#00008B">Liste des vicomtes de Falaise</font>

Ogyer étoit non-seulement vicomte de Falaise, mais encore d’Hiêmes et du Hiémois, et y exerçoit la justice, soit par lui, soit par ses lieutenans généraux. Il donna son nom à la porte latérale nommée depuis porte des Cordeliers, située au bout de la rue du Campferme de Falaise, près du quartier général de réserve, sur l’emplacement duquel fut bâti, dans la suite, le couvent des cordeliers, où sont actuellement les hôtels de la Biche, du Grand-Cerf et de la Victoire.

Au vicomte Ogyer, ou Oger le Danois, succéda

Roger de Montgommery père, vers l’année 978, jusque vers 1030.

Roger de Montgommery, son fils, lui succéda, et joignit à la dignité de vicomte d’Hiêmes et de Falaise, celle de comte de Bellême et d’Alençon, au droit de Mabile, son épouse. Il vécut jusqu’en 1094.

Les ducs, successeurs de Rollon, nommèrent également aux comtés, vicomtes et baronnies vacantes.
Nous ne pouvons dire le nom d’une partie des anciens vicomtes de Falaise et du Hiémois, à cause de la perte des papiers.

A Roger de Montgommery II, vicomte d’Hiêmes et de Falaise, succédèrent

Robert de Bellême, comte de Ponthieu, son fils ;

Robert de l’Aigle, baron de Ste Scolasse.

Puis

Guiguenal-Gazon, qui étoit aussi vicomte d’Argentan et de Domfront, sous Henri I, roi d’Angleterre.

Simon de Bailleul fut vicomte de Falaise en 1290.

Jean Joniaus, en 1310

Guillaume Lachère, 1323 - 1338.

Gilles Liber, garde de la vicomté de Falaise, 1347.

Guillaume Michel, 1347 - 1349.

Regnault Bigault, 1380 - 1387.

Pierre Bigault, 1387 - 1388.

Guillaume le Diacre, vicomte, 1389 - 1400.
Vers 1393, il fut garde, en la main du roi, de la juridiction de la mairie de Falaise. Il l’étoit encore en 1400, et ses successeurs le furent de même jusqu’en 1539, que l’office de vicomte et celui de maire furent réunis en une seule charge de vicomte-maire.

Jean Auber, 1402 - 1404.

Nicolas Potier, 1406.

Girard des Quay, 1420 - 1426.

Guy de la Villette, 1427.

Jean Scynth ou Seinth, 1430 - 1435.

Guillaume Plompton ou Plouton, 1437 - 1445.

Guillaume Lachère, 1461 - 1459.

Geoffroy de Genoville, 1468.

Georges le Grec (Paleologo), 1473 - 1481.

Guillaume le Grec (Paleologo), fils Georges, 1502.

Pierre le Portier, lieutenant-général de M. le vicomte de Falaise, 1508. Peut-être ce vicomte étoit-il Guillaume de Bissipat, seigneur de Hanches.

Jean Picart, chevalier vicomte, 1527.

Jacques Desbuats, vicomte-maire, 1539 - 1555.
Il fut le premier vicomte de robe. (Depuis 1539, les deux offices de vicomte et de maire furent réunis en une seule et même charge de vicomte-maire, jusqu’en 1749, que la vicomté fut réunie au bailliage).

Jean Morel, sieur de la Courbonnet, vicomte-maire, 1566 - 1585

Jean de Malfilâtre, sieur de Martinbosc, vicomte-maire, 1593 - 1604.

Jean Mallet, sieur des Douaires, vicomte-maire, 1620 - 1625

Guillaume de Marguerit, sieur de Guibray, vicomte-maire, 1640 - 1654.

Vicomtes de la Maison de Guerville, communiquée par M. de Blocqueville, petit-fils de M. Nicolas de Ste Marie, vicomte-maire.

M. Enguerrand de Guerville, écuyer seigneur de Millesavattes, de la Goulaffrière et autres lieux, vicomte-maire, vers 1655 - 1656.

François de Guerville, fils aîné du précédent, écuyer conseiller, vicomte-maire, 1656 - 1674.

Jean-Baptiste de Guerville, son frère cadet, vicomte-maire vers 1680 - 1703.

Jean-Baptiste Marie de Guerville, fils de ce dernier, écuyer conseiller, vicomte-maire, lieutenant-général de police, juge sénéchal, conservateur des foires de Guibray, vers 1720 jusqu’en 1733.

Nicolas de Ste Marie, écuyer seigneur de Mellay, époux de la sœur du précédent, vicomte-maire, lieutenant-général de police, juge sénéchal, conservateur des foires de Guibray, depuis 1733 jusqu’en avril 1749, que la juridiction de la vicomté fut réunie au bailliage de Falaise.

Les vicomtes, dans le principe, jugeoient tous les procès des différens ordres de leur vicomté. Mais la noblesse voulut être jugée par les baillis, ou sénéchaux, ou prévôts, hommes d’épée qui la conduisoient à la guerre, et auxquels elle donna toute sa confiance pour décider ses différends. De-là vinrent les bailliages, composés de juges de robe qui avoient chacun à leur tête un lieutenant-général du bailli, et jugeoient les cas royaux et nobles.

Alors les vicomtes ne jugèrent plus que le tiers-état et la roture. On appeloit des sentences du vicomte au bailliage.

Source :
Recherches historiques sur Falaise, par Pierre Gilles Langevin (1814), pages 140 et suivantes.