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Etudes philologiques d’onomatologie normande (condensé)


Source :
Noms de famille normands étudiés dans leurs rapports avec la vieille langue et spécialement avec le dialecte normand ancien et moderne, par Henri Moisy


A : page 1
AMIARD, briseur.
AMIOT, petit ami.
ANCELLE, servante.
APPERT, habile, adroit.
ARACHEQUESNE ; V. LEQUESNE.
ARSON, incendie.
ARTAUD, habile, rusé.
AUBIN, Aubain.
AUBRAYE, AUBRÉE, aunaie, lieu planté d’aunes.
AUGERAIS, DAUGE, LAUGEOIS,
AUMONT, individu assisté par l’aumosne ou l’aumonie (hôpital, Hôtel-Dieu).
B : page 6
BACHELET, pour bacheler, bachelier.
BACON, porc salé, lard fumé.
BAILLARGEAU, censitaire qui était tenu au service de certaines redevances en baillage.
BANNELOIS, conducteur de banneau.
BANNIER, habitant d’un ban ou territoire.
BARAT, tromperie, fraude, ruse.
BARBEL, barbeau.
BARDOU, imbécile, sot, niais.
BARETTE, ancienne mesure normande, en usage pour le blé, les pommes, les haricots, etc.
BARILLER, LEBARILLIER, ouvrier qui fait des barils.
BARON, mari.
BARRIER, gardien des barrières, aux portes d’une ville ou d’un château.
BATARDON, petit bâtard.
BAUCHE, esseau, bois pour couvrir les maisons.
BAUDELAIRE, coutelas, sorte d’épée.
BAUDOIRE, joie, allégresse.
BAVETTE, petite fille bavarde.
BAYVEL, baliveau.
BEAUMESNIL, V. MESNIL.
BEAUPERRÉ, V. PERRÉ.
BÉCHET, BÉQUET, petit bec, petite bouche.
BÉGARD, bègue.
BÉGIN, membre d’une association religieuse très-commune en Flandre.
BELCOUR, V. LA COUR.
BELIARD, V. BLIN.
BELIN, V. BLIN.
BELLECOURT, V. LACOUR.
BELLOIS, injustice.
BELLOU, habitant des forêts ou qui en est voisin.
BÉNEOIS, BENOÎT, béni, saint.
BÉNICHON, bénédiction.
BENOÎT, V. BÉNEOIS.
BÉQUET, brochet.
BERGERON, jeune ou petit berger.
BERNAGE, suite, équipages.
BERCHEUX, tireur, chasseur.
BIHOREL, espèce de petit héron.
BINARD, qui porte le cou de travers.
BISSON, DUBISSON, DESBISSONS, LEBISSONNAIS. Bisson, pour buisson, appartient à l’ancienne langue et au patois normand.
BITOUZÉ, V. TOUZÉ.
BLANGAGNEL, V. LAGNEL.
BLANGUERNON, V. GUERNON.
BLIN, BELIN, BELIARD, bélier.
BLOCHE, motte de terre.
BLOQUET, petite bobine à manche, à l’usage des dentellières normandes.
BLOT, bloc.
BOCHE, bosse.
BOCHÉ, qui a une bosse ou enflûre sur le crâne, résultant d’un coup ou d’une chute.
BOCHET, espèce d’hydromel, en usage en Normandie au moyen âge.
BOE, boue.
BOILLE, viscères des animaux.
BOIN, V. BUIN.
BOISSEL, V. BOSSEL.
BOISSIÈRE, lieu planté de buis.
BOITEL, boisseau.
BONNAIRE, gracieux, avenant.
BONNIÈRE, mesure agraire.
BORDE, LABORDE, DELABORDE, DE LA BORDETTE, BORDIER. Les mots borde, bordage, borderie, étaient employés dans les anciennes Coutumes pour désigner une métairie.
BOQUET, bosquet.
BOSCAIN, LEBOSQUAIN. L’on donne en Basse-Norm., le nom de boscains aux habitants du Boscage, région qui comprend une partie des arrondissements de Vire et de Bayeux (Calvados), de Mortain et de Coutances (Manche).
BOSSEL, BOISSEL, BOESSEL, boisseau.
BOUCEL, bouc.
BOUHOURS, lance ou toute autre arme avec laquelle on joûte.
BOUILLON, boue très-liquide, masse d’eau sale et croupie.
BOUIN, V. BUIN.
BOUJON, sorte de flèche, à tête obtuse.
BOURDIER, BOURDIN, BOURDAIN. Bourde, bourdin et bourdelot servent en pat. norm. à désigner une espèce de tourte aux pommes, gâteau dont il se fait une grande consommation dans plusieurs contrées de la Normandie et particulièrement dans l’arrondissement de Caen.
BOURET, caneton.
BOURGET, tabouret rond.
BOURY, âne, mâle de la bourrique.
BOUTRON, pannier, manne.
BOUVET, jeune bœuf, bouvillon.
BOUY, buis.
BRACONNIER, veneur chargé du soin des chiens braques.
BRÉCHET, creux du haut de l’estomac.
BRÉQUAIS, V. LABRÈQUE.
BRICARD, bavard.
BRIÈRE, DELABRIÈRE, DESBRIÈRES. Brière, en pat, norm., s’emploie pour bruyère.
BRIFFAULT, goulu, glouton.
BRINGEON. Ce nom paraît dérivé du mot bringe, qui, en pat. norm., a deux acceptions. Tantôt il signifie petite branche, baguette, houssine ; tantôt il sert à désigner certaine couleur de la robe des vaches, bœufs, etc. La couleur bringe consiste en taches rouges et noires.
BRIQUET, V. LEBRIS.
BRUANT, bruyant.
BRUMENT, LEBRUMENT. Bruman, en pat. norm. signifie nouveau marié. On donnait encore en Norm. le nom de bruments ou brements aux ouvriers occupés à charger ou décharger les bateaux.
BUHOT, LEBUHOTEL. Buhot et buhet signifient en pat. norm., sac ou étui.
BUIN, BOIN, BOUIN, bon. Du bas-lat. buonus, du lat. bonus.
BULTEL, BULTET, bluteau.
BUQUET, petit morceau de bois.
BUREL, BURET. Buret, en pat. norm., sert à désigner un toit à porc ou porcherie.
C : page 51
CACHELEU, CACHELOUP, qui chasse le loup.
CACHEUX, V. LECACHEUX.
CAGNIARD, réchaud.
CAHOUET. V. LEHUAN.
GAHU. V. LEHUAN.
CAIGNON, CAGNON, GAINON, jeune chien.
CAIRON, V. CHÉRON.
CALENGE, demande en justice, défi, contestation.
CALMESNIL, V. MESNIL.
CAMPIN, V. DUCAMP.
CAMPION, V. DUCAMP.
CANDAVEINE, V. DUCAMP.
CANDAVOINE V. DUCAMP.
CANET, banc.
CANIVET, petit couteau.
CANTREL, V. DUCAMP.
CANU, V. CHANU.
CAPEL, TORCAPEL. Capel, en vieux franc., s’est dit pour chapeau.
CAPELLE, chapelle.
CAPLAIN, LECAPLAIN. Capelain, dans la vieille langue, signifiait chapelain ; ce mot dérive de capelle, qui s’est dit pour chapelle. V. le nom précédent.
CAPRON, chaperon.
CARBONNIER, charbonnier.
CARDON, chardon.
CAREL, carreau d’arbalète, flèche dont le fer avait quatre pans.
CARITÉ, V. FRÈRE.
CARON, V. CHÉRON.
CARPENTIER, LECARPENTIER. Notre mot pat. carpentier, charpentier, dérive du lat. carpentarius, carrossier.
CASTELAIN, CATELAIN, châtelain.
CATEL, V. CHATEL.
CATOIS, V. LECAT.
CAUCHE, bas.
CAUCHON, chausson.
CAUCHARD, qui fait, vend ou porte des cauches.
CAUCHIN, débris de pierres de taille façonnées, débris de carrières.
CAUDRON, chaudron.
CAUVIN, V. LECAUX.
CELERIN, espèce de sardine.
CENSIER, détenteur d’un héritage soumis au cens.
CHABOT, sabot.
CHAILLOU, caillou.
CHALEMEL, flûte, chalumeau.
CHAMBERT, nuque.
CHANCEL, treillis, palissade.
CHANDOISEL, V. LOISEL.
CHANIVIÈRE, chènevière.
CHANTEREYNE (DE), du lieu où coassent les grenouilles ; de la grenouillère.
CHANU, CANU, qui a les cheveux blancs de vieillesse.
CHAPUIS, charpentier.
CHARDONNET, chardonneret.
CHARDRON, V. CARDON.
CHARLEMAINE, charlemagne.
CHARTON, charretier.
CHATEL, avoir mobilier, troupeaux, meubles.
CHENEL, petit chien.
CHÉRON, QUÉRON, CAIRON, CARON, charron.
CHÉRUEL, V. QUÉRU.
CHEVREL, LECHEVREL, chevreau, le chevreau.
CHIVOT, petite ciboule, tige de petit oignon.
CHOPPIN, qui porte habituellement une chope.
CHOQUET, petit vase en terre cuite, servant à boire.
CHOUQUET, CHUQUET, CHOUCARD, DUCHOUCTIER. Ces noms se rattachent à un radical commun choque, souche ; en pat. norm. chouque ou chuque.
CHOUAN, V. LEUDAN.
CHOUCARD, V. CHOUQUET.
CLARDOUET, V. DESDOUETS.
CLARDOUIT, V. DESDOUETS.
CLERDOIT, V. DESDOUETS.
CLOMESNIL, V. MESNIL.
COCATRIX, crocodile.
COIPEL, V. COYPELLIER.
COISPEL,V. COYPELLIER.
COISSIN, COUESSIN, COËSSIN, coussin.
COLTÉE, coudée.
COLY, coulisse, herse.
CONARD, COSNARD, mari dont la femme est infidèle.
CONROY, troupe de soldats, ordre, rang.
CONVENANT, COUVENANT, convention, marché.
COQUARDEAU, jeune, sot.
COQUART, mari dont la femme est infidèle.
CORBEL, corbeau.
CORBIÈRE. On donne le nom de corbières à certaines parties du littoral des îles normandes de la Manche et de la baie du Mont-Saint- Michel.
CORBIN, corbeau.
COSNARD, V. CONARD.
COSSON, courtier, maquignon.
COSTIL, COSTIS, CÔTIS, CÔTY, DESCOSTILS. Le vieux mot normand costil signifie penchant d’une colline, petite colline.
COSTREL, petit costre.
COTTIN, COTIN, chaumière.
COUESSIN, V. COISSIN.
COUETIL, coutil.
COULON, pigeon.
COUPEAU, COUPEL, sommet, faîte, cime.
COURRIER. Au moyen âge, le mot courrier servait à indiquer, soit l’officier de police d’un seigneur, soit l’intendant d’un évêque ou d’une communauté ecclésiastique, soit enfin un clerc ou bas officier d’une église.
COURTY, COURTIL, COURTILLET, DESCOURTILS, LECOURTILLER. Le vieux mot courtil, conservé par le pat. norm., signifie petit verger.
COUSTEUR, LECOUSTEUR. Cousteur, se disait pour sacristain, clerc de paroisse.
COUTURE, COUSTURE, LACOUTURE, DELACOUTURE, DESCOUTURES, LECOULTURIER. Couture, dans l’anc. langue comme en pat. norm. moderne, signifie champs cultivés, jardins.
COUVENANT, V. CONVENANT.
COYPELLIER, COIPEL, LECOISPELLIER, COISPEL. En pat. norm. du XVIe siècle, coipel se disait pour copeau.
CRESPIN, crépu, qui a les cheveux frisés.
CRIBELLIER, qui fait ou vend des cribles.
CRIQUET, grillon du foyer, insecte qui se retire dans les murs des foyers ou dans ceux des fours et fait entendre un petit bruit aigu, produit par le frottement de ses élytres l’un contre l’autre.
CROQUET, crochet.
CUCU, coucou.
CUVELIER, ouvrier qui fabrique et vend des cuves.
D : page 93
DAMOISEL, damoiseau.
DANCEL, damoiseau, jeune homme.
DAUGE, V. AUGER.
DEBIEU, du biez.
DE BROGLIE, V. DUBREUIL.
DECAISNE, V. LEQUESNE.
DE FRÉMICOURT, V. FRÉMY.
DEGRIEU, V. GRIEU.
DE GROMESNIL, V. MESNIL
DE LA BARTHE, V. LABARTE.
DELABORDE, DELABORDETTE, V. BORDE.
DELABRÈQUE, V. LABRÈQUE.
DE LA BRÉTÈCHE, V. LABRETESCHE.
DE LA BRIÈRE, V. BRIÈRE.
DELACOUDRE, V. LACOUDRE.
DELACOUR, V. LACOUR.
DELACOUTURE, V. COUTURE.
DELAFAVERIE, V. FAVIER.
DELAHOGUETTE, de la petite colline.
DELAMASURE, V. MASURE.
DELANGLE, de l’ange.
DELANOË, DELANOS, V. LANOS.
DELAPERRIÈRE, V. LAPERRIÈRE.
DELAPLANQUE, V. PLANQUE.
DELAQUERIÈRE, V. LAQUERIÈRE.
DELAROQUE, V. ROQUE.
DELAROSIÈRE, V. LAROSIÈRE.
DELATOUCHE, V. LATOUCHE.
DELAVARENDE, LAVARENDE. Varende, garenne, du bas-lat. warenda.
DELESSART, V. DESESSARDS.
DEMELLIER, V. MESLIER.
DEPLANQUE, V. PLANQUE.
DÉRAIN, DÉRAINE, dernier, dernière.
DERÉNÉMESNIL, V. MESNIL.
DERREY, DESREY, faute, désordre, dommage.
DESBISSONS, V. BISSON.
DESBRIÈRES, V. BRIÈRE.
DESCAMPS, V. DUCAMP.
DESCLOSAGES, des clos.
DESCOSTILS, V. COSTIL.
DESCOURS, V. LACOUR.
DESCOURTILS, V. COURTY.
DESCOUTURES, V. COUTURE.
DESDEVISES, des bornes.
DESDOUIS, V. DESDOUETS.
DESDOUETS, DUDOUET, DUDOUIT, DESDOUIS, BEAUDOUET, BEAUDUIT, CLERDOIT, CLARDOUET, CLARDOUIT, PASSEDOUET, BADOUET, DOISNARD, DOUESNEL, DOUÉTIL. Tous ces noms se rattachent aux mots douet, doit ou duit, qui, dans l’anc. dialecte norm. comme en pat. mod., signifient ruisseau, petit cours d’eau.
DESÉCACHES, des échasses ou des jambes de bois, c’est-à-dire béquillard.
DESÉQUELLES, des échelles.
DESESSARDS, LESSART, DELESSART. Le vieux mot essart, du bas-latin exsartum, signifie champ défriché. Essarter, défricher, est resté dans la langue.
DESFONTENELLES, des petites fontaines.
DESGANIÈRE, contrefaiseur, qui imite quelqu’un par moquerie pour lui donner du ridicule.
DESGARDINS, V, GARDIN.
DESGENETAIS, des genêts.
DESMAIZIÈRES, V. MÉZIÈRE.
DESMAZURES, V. MASURE.
DESMORTREUX, V. MORTREUX.
DESMOTTES, V. MOTTE.
DESMOUSSEAUX, V. MOUCHEL.
DESPÉRIERS, V. PÉRIER.
DESPERROIS, V. PERRÉ.
DESPLANQUES, V. PLANQUE.
DESPLANTES. Plante, en pat. norm., se dit tantôt pour haie vive, tantôt pour jeune arbre provenant de semis.
DESPROVOSTIÈRES, V. PROVÔT.
DESREY, V. DERRET.
DESROQUES, V. ROQUE.
DESROQUETTES, V. ROQUE.
DESVEY, DÉVÉ, LEDESVEY. Desvé, dans la vieille langue, signifiait fou, rêveur.
DÉTOURBE, DÉTOURBET, dérangement, incommodité.
DÉVÉ, V. DESVEY.
DEZAILLÉ, déchiré, déguenillé.
DIGARD, fabricant d’éperons.
DIGUET, petit morceau de bois dur, taillé en pointe, destiné à aiguillonner les ânes.
DINGREMART, DINGREMONT. Nous nous sommes demandé si ces deux noms ne pouvaient pas se rattacher au vieux mot ingremance, nécromancie, magie.
DOCAIGNE, de peau de chien.
DOISNARD, V. DESDOUETS.
DONNET, DONNÉ, LEDONNÉ. Donné, dans l’anc. langue, a eu deux acceptions. Il s’est dit pour bâtard. D’un autre côté, il a servi à désigner un soldat invalide, dont on mettait l’entretien à la charge de certaines abbayes.
DOUBLIER, grande nappe.
DOUESNEL, V. DESDOUETS.
DOUÉTIL, V. DESDOUETS.
DOUTÉ, redouté.
DOUVENOU, d’où venez-vous ?
DRUGEON, rejeton, pousse surabondante sur la tige d’un arbre.
DUBISSON, V. BISSON.
DUBOS, LEBOS, DUBOSC, PORTEBOSQ. Base et bos, en vieux franc., se disaient pour bois.
DUBREUIL, DE BROGLIE, du bois.
DUBUC, DUBUS, du buste.
DUCAMP, DESCAMPS, ROUCAMPS, CAMPION, CAMPIN, CANTREL, CANDAVEINE, CANDAVOINE. Tous ces noms sont dérivés de camp, champ.
DUCAMPART, du champart.
DUCHOUCTIER, V. CHOUQUET.
DUDOUET. V. DESDOUETS.
DUDOUIT. V. DESDOUETS.
DUFAY, de l’écurie, de l’étable.
DUFAYEL, FAYEL. Du lat. fides, foi.
DUFEUGUERAY, V. FEUGUERAY.
DUGARDIN, V. GARDIN.
DUGRIPON, V. GRIPON.
DUHAMEL, V. HAMEL.
DUMESNILDALÉE, V. MESNIL.
DUMESNY, V. MESNIL.
DUMONCEL, du monceau.
DUMOUCHEL, V. MOUCHEL.
DUMOUSTIER, V. MOUTIER.
DUPERRÉ, V. Perré.
DUPERREUX, V. Perré.
DUPRAT, V. PRAT.
DUPUTEL, V. PUTEL.
DUQUESNE, V. LEQUESNE.
DUQUESNEY, V. LEQUESNE.
DUQUESNOIS, V. LEQUESNE.
DURIEU, DURIEZ, du ruisseau.
DURONCERAY, V. LARONCHE.
DUROS, V. ROTS.
DUROSEL, V. ROSEL.
DUSSAULX, DUSSAUX, du saule.
DUTEIL, du tilleul.
DUVERNEY, V. VERNEY.
E : page 124
ECALLART, LÉCALLART, ECHALARD. Echalard, en pat. norm., se dit pour échalas. Ecalard est le même mot, sous une autre forme norm. Quant au nom Lécallard, il s’est dit primitivement pour l’écalart, l’échalas.
ERNOU, mari dont la femme est infidèle.
ESPINOIS, (DE L’), du lieu planté d’épines.
ESSILLARD, dévastateur.
EUVRARD, ouvrier.
EVE. Ce nom peut se rattacher à deux origines et reproduire, soit le nom de la femme d’Adam, la mère du genre humain, soit le vieux mot franc, eve, eau.
EVETTE, abeille.
F : page 127
FABRE, FAVRE, FÈVRE, FAIVRE, FEUVRE, LEFEBYRE, LEFÈVRE, LEFÉBURE. Tous ces noms dérivent du lat. faber, ouvrier, artisan.
FABVIER, V. FAVIER.
FAFIN, plaisant, goguenard.
FAIVRE, V. FABRE.
FAUCHET, FAUQUET, FAUCHON, FAUCILLON. Fauchet, fauquet et faucillon désignent en pat. norm. un même instrument, une sorte de large et lourd couperet, employé habituellement à couper les bois taillis, le bois de fagot, à émonder les haies et les arbres, etc.
FAUQUE, faucon.
FAUQUEUX, faucheur.
FAUVEL, âne.
FAVIER, FABVIER, DELAFAVERIE. Favier et fabvier ont dû, dans le principe, indiquer la profession d’un individu cultivant ou vendant des fèves, et Delafaverie, une résidence proche un champ planté de fèves.
FAYEL, V. DUFAYEL.
FEMME, FILS, FILLE, VEUVE UN TEL, pour femme, fils, fille, veuve de un tel.
FERRAND, gris, qui grisonne.
FERTEY, FERTÉ, fortification.
FEUGÈRE, fougère.
FEUGUERAY, DUFEUGUERAY. Feugueray et feugière, servent à désigner en pat. norm. et aussi dans l’ancienne langue, un lieu plein de fougères.
FEUGUEROLLES, petite fougère.
FEUVRE, V. FABRE.
FÈVRE, V. FABRE.
FIQUET, petite fiche.
FLAGEUL, flûte.
FLOQUET, petite touffe de laine, de soie, etc.
FOACHE, FOUACHE, MORFOUACE, FOUASSIER. Fouache et fouesse se disent en pat. norm. pour fouace, espèce de gâteau, ayant la forme d’un petit pain rond.
FOËNARD, pêcheur à la foëne.
FOISIL, fusil, petit outil d’acier avec lequel on bat le silex pour allumer l’amadou.
FORMAGE, fromage.
FOUACHE, V. FOACHE.
FOUASSIER, V. FOACHE.
FOUBERT, fou, insensé.
FOULQUE, FOUQUE, FOUCAULT. Foule et fouc se disaient en vieux franc, pour troupeau.
FOURQUIÉ. Ce nom reproduit le participe passé du vieux verbe, conservé par le pat. norm., fourquer, fourcher, se diviser comme fait une fourche.
FRARY, V. FRÈRE.
FRÉMY, FRÉMIN, FRÉMINOT, DE FRÉMICOURT. Frémi, en pat. norm., comme dans l’anc. langue, se dit pour fourmi.
FRÈRE, membre d’une frérie.
FRETTÉ, emmaillotté, serré dans la frette.
FREULARD, FREULET. Ces deux noms paraissent dérivés du verbe pat. normand freuler, frôler, toucher légèrement en frottant.
FREULON, frelon.
FRITIER, fruitier.
FURON, furet.
G : page 150
GABRIE, raillerie, hâblerie, moquerie.
GAIGNEUX, V. GANGNEUX.
GAIL, V. LEGUAY.
GAINON, V. CAIGNON.
GALERON, V. GAUTRON.
GAMBU, GAMBIER, GAMBARD, GAMBET. Ces quatre noms sont dérivés de gambe, jambe.
GANGNEUR, LEGAGNEUX, GUESNIER, GAIGNEUX. Le premier de ces noms, Gangneur, est dérivé du verbe de pat. norm. gangner, gagner, et, comme le second, signifie celui qui gagne.
GARDIN, DUGARDIN, DESGARDINS, GARDINIER. Gardin, gardinier s’emploient en pat. norm. pour jardin, jardinier.
GARNIER, grenier.
GAST, dégât.
GASTINE, GATINE, GATINEL, VATINE, désert, terre inculte et délaissée.
GATE, jatte.
GATTIER, qui fait ou vend des jattes.
GATINE, V. GASTINE.
GATINEL, V. GASTINE.
GAUTIER, bûcheron.
GAUTRON, bûcheron.
GAY, V. LEGUAY.
GENCEY, bien tenu, gentil.
GÉNEVOIX, Génois.
GÉNISSON, jeune taureau.
GIFFARD, joufflu.
GIGON, grosse jambe.
GILLAIN, GUILLAIN, fourbe, trompeur (V. le nom suivant).
GILLE, fourberie, mensonge.
GILLOTIN. On donnait le nom de gilotins aux écoliers pauvres qui occupaient une partie de l’ancien collège Sainte-Barbe.
GODIN, brigand, routier.
GODON, goulu, ivrogne.
GORRON, jeune porc.
GOT. Gots est la première dénomination sous laquelle les Normands furent connus.
GOULARD, GOULIN, GOULEY, GOUGOULE, LANGOULANT. Ces cinq noms dérivent de goule, qui se disait pour gueule dans l’ancienne langue.
GOUPIL, LEGOUPIL. Goupil, du bas-lat. vulpeculus, diminutif de vulpis, signifiait en vieux franc, renard.
GOUYER, sorte de serpe.
GRAFFARD, greffier, scribe, secrétaire.
GRAFFIN, GREFFIN. Les noms Graffin et Greffin semblent reproduire les diminutifs des vieux mots grafe, graife, style ou poinçon pour écrire sur la cire.
GRANCHER, LEGRANCHÉ, GRANGER. Grancher et granger se disaient en vieux franc, pour métayer, fermier qui cultive une propriété, à condition d’en partager les produits avec celui auquel elle appartient.
GRANTMESNIL, V. MESNIL.
GRAVELLE, sable.
GRAVEREND, collecteur d’impôts.
GRAVEY, marqué de la petite vérole.
GREFFIN, V. GRAFFIN.
GRIEU, DE GRIEU. Grieu, dans la vieille langue, signifiait Grec.
GRIGNON, qui est d’humeur revêche.
GRIMARD, qui a l’habitude de grimer.
GRINCHARD, qui grinche, mot à peu près équivalent au terme popul. grincheux, c’est-à-dire revêche, maussade, d’humeur intolérable.
GRIPON, griffon.
DUGRIPON, du griffon.
GROISELLIER, groseillier.
GROULARD. Ce nom dérive du verbe de pat. norm. grouler, lequel a deux acceptions en Basse-Normandie : Grouler et crouler signifient roucouler. Grouler, égrouler, dégrouler se disent pour crouler.
GROUSSARD, grondeur.
GROUT, GROUX, chien.
GROUET, petit chien.
GROUSSARD, grondeur.
GRUSSE, chienne, et, par métaphore, femme débauchée.
GUERBETTE, petite gerbe.
GUERNIER, grenier.
GUERNON, moustache.
BLANGUERNON, blanche moustache.
GUESNIER, V. GANGNEUR.
GUESTIER, qui a des manières affectées ou qui joue l’homme important.
GUETTIER, qui fait le guet, sentinelle.
GUICHON, vase à boire en terre cuite, en bois ou en fer blanc.
GUIGNARD, celui qui guigne, au jeu appelé en Normandie, guigne-muche ou guigne-muchette et en franc. cligne-musette, dénomina tion moins exacte. V. plus bas au nom Lamusse.
GUILLAIN, V. GILLAIN.
GUYON, conducteur, guide.
H : page 184
HAIN, HAIM, hameçon.
HALBIQUE. Le hallebic était, au moyen âge, un impôt qui se levait sur le poisson de mer.
HALBOUT, HALLEBOUT, cri pour faire courir sus sur quelqu’un.
HALOT, bûche.
HAMEL, DUHAMEL, HAMELET. Hamel s’est dit pour hameau, et hamelet, diminutif de ce mot, pour petit hameau.
HARDEL, jeune garçon, rustre.
HARDOUIN, provocateur.
HAREL, querelle.
HAROU. Le cri ou clameur de Haro ou de Harou était, dans les anciennes coutumes de Normandie, un appel solennel à la justice et à la protection. On le fait dériver de Ha ! Rou ! comme si on eût invoqué la mémoire de Rollon (appelé alors Rou), le grand justicier, fondateur du duché de Normandie. La clameur de Haro est encore en usage actuellement dans les anciennes îles normandes de Jersey et de Guernesey.
HAUBRÈQUE, V. LABRÈQUE.
HAULARD, marchand, homme qui fréquente la halle.
HAUTON, résidu du vannage.
HAVARD, celui qui était soumis au droit de havage ou celui qui l’exerçait.
HAVET, instrument de cuisine en fer, ayant par un bout la forme d’une fourche à deux dents et par l’autre celle d’un crochet.
HAVRON, folle avoine, avoine sauvage.
HAY, HAYS, HEY, HEC, LEHEC. Hai et hec servent à désigner en pat. norm. la partie inférieure d’une porte coupée en deux, ou encore la petite porte, susceptible de déplacement, à claire-voie, que l’on place, durant le jour, à l’entrée des habitations dans les fermes, pour empêcher les volailles et les animaux de basse-cour d’y pénétrer.
HÉBERT, HERBERT, hôte, celui qui reçoit l’hospitalité.
HENNEQUIN, diable.
HÉQUET, ridelle, côté d’une charrette en râtelier.
HÉRENG, hareng.
HERBERT, V. HÉBERT.
HERCHE, herse.
HERGAULT, espèce de vêtement.
HÉRICHON, hérisson.
HÉRICHEY, LEHÉRICHER, hérissé, le hérissé.
HERPIN, LEHERPEUR. Ces deux noms dérivent du verbe herper, prendre, attraper, saisir fortement.
HETTIER, gai, gaillard.
HEUZEY, housé, botté.
HIAUME, heaume, sorte de casque qui protégeait la tête et le visage.
HYAUMEY, qui porte le heaume.
HOBEY. Ce nom paraît reproduire le participe passé de l’ancien verbe hober, sortir.
HOMQUAIN, V. LEQUIEN.
HOULBRÈQUE, V. LABRÈQUE.
HOULLIER, HOLLIER, débauché, vaurien.
HOURDET, sali, souillé.
HOUYVET, habitant du Bocage, selon M. Louis Dubois (V. son Glossaire) ou Bas-Normand, selon Moisant de Brieux (V. Les Orig. des coût. anc., etc., p. 6). Enfin, M. de La Bédollière, dans Les Français peints par eux-mêmes, II, 169, donne encore plus d’extension à cette dénomination : il l’applique à tous les Normands qui habitent la rive gauche de la Seine.
HUE, œuf.
HUET, oison et par métaphore niais, sot.
HUIGNARD, grondeur.
HUS, LEHU, porte, la porte.
J : page 206
JAME. Ce nom a deux acceptions différentes dans la vieille langue. Dans l’une, il s’est dit pour gemme, pierre précieuse. Dans la seconde acception, qui est particulièrement du domaine du pat. norm., jame signifie résine, poix.
JAMELIER, ouvrier qui fabriquait des jougs.
JENNEQUIN, V. LEQUIEN.
JOUENNE, jeune.
JOUVENCEL, forme ancienne de jouvenceau.
L : page 208
LABARTE, DE LA BARTHE. Barte, dans la vieille langue, s’est dit pour bosquet, buisson.
LABORDE, V. BORDE.
LABRÈQUE, DELABRÈQUE, HAUBRÈQUE, HOULBRÈQUE, LEBRÉQUIER, BRÉQUAIS. Tous ces noms ont pour rad. le mot de pat. norm. brèque, brèche.
LABRÉTESCHE, DE LA BRÉTÈCHE. Le mot brétèche, dans l’anc. langue, servait à désigner une tour en bois, susceptible de déplacement, destinée à protéger les abords d’une place.
LABSOLU, l’absoup.
LACAINE, la chaîne.
LACCOLLEY, l’embrassé, celui qui reçoit une accolade.
LACHEY, lacé, serré avec un lacet.
LACOUDRE, DELACOUDRE. Le subst. masc. coudre, noisetier, est fém. en pat. norm. Les noms de fam. Lacoudre, Delacoudre, ont été formés d’après cette règle, qui était d’ailleurs celle suivie dans l’ancienne langue.
LACOUR, DELACOUR, DESCOURS, BELCOUR, BELLECOURT. Ces noms dérivent du vieux mot norm. court, verger sur lequel se trouve l’habitation d’un cultivateur et qui est le siège principal d’une exploitation rurale.
LACOUTURE, V. COUTURE.
LACRIQUE. On appelle crique en pat. norm., une terre inculte, délaissée à cause, soit des difficultés qu’offrirait son exploitation, soit de la mauvaise qualité du fonds.
LAFFETAY, le bien soigné, le bien paré.
LAGAN. Lagan, dans l’anc. langue, a deux sens. D’abord, il s’est dit pour débris de naufrage, épaves. Lagan, de l’acception première, qui vient d’être indiquée (choses apportées par la mer) passa au sens de grande quantité, d’abondance.
LAGNEL, LAIGNEL, l’agneau.
BLANCAGNIEL, blanc agneau.
PIÉDAGNEL, pied d’agneau.
LAGUETTE, la sentinelle.
LAILLIER, la mouette.
LAIRNEY, l’éreinté.
LALOË, LALOUE, l’alouette.
LAMASURE, V. MASURE.
LAMOTTE, V. MOTTE.
LAMPÉRIÈRE, l’empereur, le chef d’un état.
LAMUSSE, MUSSIER. Ces deux noms se rattachent au mot de pat. musse ou muche, qui signifie cachette, et dont le diminutif, aussi très usité en pat., est mussette ou muchette.
LANCESSEUR, LANCESTRE, l’ancêtre.
LANDON, lambin, qui agit lentement.
LANEL, l’anneau.
LANGELEY, le gelé.
LANGOISSEUR, qui cause de l’angoisse.
LANGOULANT, V. GOULARD.
LANGRAIS, LANGRÈS,le courroucé, l’irrité, le violent.
LANGRANT, l’empressé.
LANIER, LELANIER. Le nom Lanier peut être, soit l’ânier, le conducteur d’un âne, soit lanier, vieux mot qu’on retrouve dans le pat. norm. et qui signifie lent, lâche, paresseux. Cette seconde hypothèse doit seule nous occuper.
LANOE, DELANOË, DELANOS, LANOS. Les acceptions du mot noe en pat. norm. sont nombreuses. Dans la dénomination de pré de noe , il signifie prairie irriguée. Dans celle de noe de moulin, il sert à indiquer la fosse se trouvant au dessous du déversoir, dans laquelle tombent les eaux, non utilisées comme force motrice. Sur le littoral de la Manche , noe indique une certaine quantité d’eau, laissée par la mer à marée basse et formant une espèce de petit lac. Noe se dit encore pour anse ou partie du lit d’une rivière rentrant dans les terres, où le courant ne se fait pas sentir. Enfin noe est employé pour noue, gouttière entre deux toits ou entre un toit et un mur.
LANVOISÉ, LENVOISEY, le gai, le réjoui.
LAPERRIÈRE, DELAPERRIÈRE. Perrière, en pat. norm., se dit pour carrière de pierres.
LAPLANQUE, V. PLANQUE.
LAQUERRIÈRE, V. QUERRIÈRE.
LARONCHE, la ronce.
LAROQUE, V. ROQUE.
LAROSIÈRE, DELAROSIÈRE. Rosière, dans le sens actuel, est un mot nouveau dans la langue ; les deux noms que nous venons d’indiquer ne sauraient donc s’y rattacher. C’est au vieux mot rosière, marécage, lieu couvert de roseaux, qu’il convient de le faire.
LATOUCHE, DELATOUCHE. Touche dans l’anc. langue, signifiait petit bois, bosquet.
LAUGEOIS, V. AUGER.
LAUMAILLER, LAUMAILLÉ. Le premier de ces noms, formé comme ceux de bouvier, fauconnier, muletier, porcher, vacher, semble indiquer un gardien d’aumailles ; le second paraîtrait plutôt qualifier un possesseur d’aumailles.
LAVARENDE, V. DELAVARENDE.
LAVOLEY, l’étranger.
LEBALLEUR, le danseur.
LEBARILLIER, V. BARILLER.
LEBEDEL. Les bedels, étaient en Normandie des sergents d’un ordre inférieur, préposés à la garde des semailles et des moissons.
LEBERT, l’homme généreux, d’un grand cœur.
LEBEZOT, l’oiseau dernier né d’une couvée.
LEBIGRE. Bigres était le nom que l’on donnait en Normandie, au gardes forestiers, chargés spécialement de recueillir et de conserver les essaims d’abeilles.
LEBISSONNAIS, V. BISSON.
LEBOS, V. DUBOS.
LEBOSQUAIN, V. BOSCAIN.
LEBOURG, LEBOURT, le bâtard.
LEBREQUIER, V. LABRÈQUE.
LEBRIS, BRIQUET. Bris ou bric s’est dit dans la vieille langue, pour malavisé, insensé.
LEBRUMENT, V. BRUMENT.
LEBUHOTEL, V. BUHOT.
LECACHEUX, CACHEUX, LECACHEUR, LECACHÉ. Cacheur et, beaucoup plus souvent, cacheux signifient en pat. norm., celui qui cache (chasse ou fait marcher devant lui) un troupeau de bœufs, de vaches et autres animaux domestiques. Un cacheux de bœufs est un conducteur de bœufs, réunis en bande et allant au marché. On dit aussi quelquefois un toucheux de bœufs. Dans la Haute-Normandie, l’on donne aux tisserands le nom de cacheux de navettes.
LÉCALLARD, V. ECALLART.
LECAPLAIN, V. CAPLAIN.
LECARPENTIER, V. CARPENTIER.
LECAT, CATOIS, PELCAT. Cat, chat, du lat. catus, a servi à former ces trois noms. Catois s’est dit probablement pour indiquer un individu ayant les habitudes ou les ruses du chat et Pelcat, pour peau de chat.
LECAUX, le chauve.
CAUVIN, petit chauve.
LECHAPTOIS, le preneur d’un bail à cheptel.
LECHERTIER, LEQUERTIER, le charretier.
LECHEVREL, V. CHEVREL.
LECHOISNE, le joli, le soigné.
LECIEUX, l’aveugle.
LECLERC. Le nom de clerc, du lat. clericus, était donné dans les premiers temps aux chrétiens, par opposition aux païens.
LECOINTE, le paré, le bien tenu.
LECOISPELIER, V. COYPELLIER.
LECONTEUR, l’avocat.
LECORDEUR, l’individu chargé de former ou de mesurer des cordes de bois.
LECORSU, qui a beaucoup de corpulence.
LECOULTURIER, V. COUTURIER.
LECOURTILLIER, V. COURTY.
LECOUSTEUR, V. COUSTEUR.
LECOUSTILLER, l’homme d’armes qui portait une coustille (coutelas).
LEDESVÉ, V. DESVEY.
LEDONNÉ, V. DONNÉ.
LEDOYER, LE CENSITAIRE QUI DEVAIT AU SEIGNEUR UNE TAILLE APPELÉE DOY.
LEDRU, l’ami, l’amant.
LEFÉBURE, V. FABRE.
LEFEBVRE, V. FABRE.
LEFÈVRE, V. FABRE.
LEFIEUX, le fils.
LEGAGNEUX, V. GANGNEUR.
LEGAY, V. LEGUAY.
LEGEMBLE, le jeune.
LEGORGEU, V. LECORSU.
LEGOUPIL, V. GOUPIL.
LEGOURT, l’apathique, l’engourdi, le lent.
LEGOY. Goy, dans l’anc. langue, était le nom d’une espèce de serpe.
LEGRAIN, l’affligé, le triste, le morne.
LEGRANCHÉ, V. GRANCHER.
LEGRIP, le griffon.
LEGUAY, LEGAY, GAY, GAIL. Le mot franc, gai, joyeux, peut indubitablement avoir été l’origine de ces noms, au moins des trois premiers, comme il peut se faire aussi qu’ils se rattachent au mot de pat. norm. gai, geai, mot qui existe pareillement dans l’anc. dialecte. Dans cette hypothèse, nous avons cru devoir en faire mention ici.
LEHEC, V. HAY.
LEHÉRICHER, V. HÉRICHON.
LEHERPEUR, V. HERPIN.
LEHERRE, le hargneux, le mécontent, le colère.
LEHODEY, le fatigué.
LEHON, l’homme.
LEHOUCHU, l’individu couvert d’une houche.
LEHU, V. HUS.
LEHUAN, CHOUAN, CAHU, CAHOUET. Huant, huain, cat-huant, cat-huain, cahu et chouan s’emploient en pat. norm. pour désigner le chat-huant, et cahouette s’y dit pour chouette.
LEHUGEUR, le fabricant de huches.
LELANIER, V. LANIER.
LELASSEUR, l’homme qui fabrique des lacs ou filets ou qui en fait usage.
LELEU, V. LELU.
LELIQUERRE, LIQUAIRE. Liquerre et liquaire, signifient gourmand, parasite, écornifleur.
LELOUTRE, LELOUTREL, la loutre, la petite loutre.
LELU, LELEU, le loup.
LEMAGNAN, V. MAGNAN.
LEMAIGNEN, V. MAGNAN.
LEMAINIER, V. MESNIL.
LEMANSEL, MANSEL. On donnait au moy. âge, le nom de Mansel à l’individu qui cultivait une manse ou qui était préposé à la perception de ses revenus.
LEMAROIS, le pilote.
LEMASQUERIER, V. MASQUERIER.
LEMAZURIER, V. MASURE.
LEMELAND, le merlan.
LEMENEUR. Outre son acception actuelle, le mot meneur avait encore dans l’ancienne langue celle de tuteur.
LÉMERAY, le pur, l’irréprochable.
LEMESLE, le merle.
VAUMESLE, vallée des merles.
LEMESNIER, V. MESNIL.
LEMESNIL, V. MESNIL.
LEMIÈRE, V. LEMYRE.
LEMOIGNE, le moineau, le pinson.
LEMONNIER, V. MONNIER.
LEMONTIER, V. MOUTIER.
LEMOTTEUX, V. Motte.
LEMOULANT, le garçon meunier.
LEMYRE, LEMIÈRE, le médecin, l’apothicaire.
LENVOISEY, V. LANVOISÉ.
LEPAILLER, V. PAILLER.
LEPAISANT, V. FAISANT.
LEPAREUR. Pareur, en pat. norm., sert à désigner un ouvrier qui apprête les chaînes pour le tissage de la toile et du drap.
LEPEC, le pivert.
LE PENNETIER, le panetier.
LEPERRÉ, V. PERRÉ.
LEPERREUX, V. PERRÉ.
LEPESQUEUR, LEPESQUEUX, V. PECQUEULT
LEPESTEUR, le boulanger, le pâtissier.
LEPILEUR, le pressureur, l’ouvrier qui fabrique le cidre.
LEPLANQUOIS, V. PLANQUE.
LEPOETRE, V. POUETTRE.
LEPOULETIER, V. POULTIER.
LEPROUX, le prudent, le sage.
LEPROVOST, V. PROVÔT.
LEQUEN, V. LEQUIEN.
LEQUERTIER, V. LECHERTIER.
LEQUESNE, DUQUESNE, ARACHEQUESNE, DECAISNE, QUESNEL, QUESNÉE, QUESNEY, DUQUESNEY, DUQUESNOIS, QUENESCOURT. Tous ces noms ont un radical commun, le mot norm. quesne ou caisne, chêne.
LEQUIEN, LEQUEN, le chien ; MONQUIEN, mon chien ; VILQUIN, vil chien ; JENNEQUIN, jeune chien ; HOMQUAIN, homme chien.
LEQUILERIER, V. QUILLERIER.
LEREFFAIT, le trompé.
LERENDU, V. RENDU.
LEREY, le roi.
LERMIER, larmier, dit peut-être, par métaphore, pour larmoyeur, pleurnicheur.
LEROUYER, V. ROYER.
LEROYER, V. ROYER.
LESÉNÉCAL, V. SÉNÉCAL.
LESERGENT, V. SERGENT.
LESOUEF, le doux, l’agréable.
LESQUIER, l’écuyer.
LESSART, V. DESESSARDS.
LESTOURNEL, l’étourneau.
LESUEUR, le cordonnier.
LESUFFLEUR, le sifleur.
LETELLIER, V. TELLIER.
LETEURTRE, le tourtre, le tourtereau.
VAUTORTRE, vallée des tourtres.
LÉTOREY, le pourvu, le gratifié.
LÉTOT, le fou.
LÉTOURMY, l’éveillé, l’étourdi.
LETOUZÉ, V. TOUSÉ.
LETRESCHE. Tresche, dans la vieille langue, désignait une sorte de danse, de branle.
LEUDET. Ce nom paraît un diminutif de leude, mot qui, au moyen âge, avait deux acceptions distinctes. Les leudes étaient les anciens comités de la Germanie ; ils suivaient le chef à la guerre. D’un autre côté, on désigna aussi sous le nom de leude, un impôt qu’on levait sur les marchandises ou encore certaines prestations féodales.
LEVASSEUR, VASSEUR, LEVAVASSEUR, VAVASSEUR. Sous le régime féodal, un vasseur était un feudataire tenant directement un fief d’un seigneur ; c’était un vassal.
LEVÉZIEL, le fin, le rusé.
LEVIEZ, le vieux.
L’HOMME, le vassal, le feudataire, l’homme lige.
LIENARD, locataire.
LIGER, léger.
LIGEREAU, très-léger.
LIGNEL, le prompt.
LIQUAIRE, V. LELIQUERRE.
LOINTIER, le marchand d’oing, de graisse.
LOISEL, l’oiseau. — MALOISEL, méchant oiseau (V. MAUBERT). — CHANDOISEL, chant d’oiseau.
LONGPÉRIER, V, PERIER.
LONGUET, éloigné.
LORIEUT, V. ORIOT.
LORMIER, qui vend de lormerie.
LOUDIER, débauché, homme dépravé.
LOYER, le marchand d’oies ou le rôtisseur.
LUBIN, loup, poisson de mer. — LUBINEAU, diminutif de lubin.
M : page 294
MACHUE, massue.
MACHURÉ, qui porte un ecchymose à la face ou qui a le visage barbouillé de noir.
MAGNAN, MAIGNEN, MAIGNIEN, LEMAGNAN, LEMAIGNEN. Les vieux mots magnan et maignen, qui remontent au XIIIe siècle, et peut-être au-delà, signifient en pat. norm. chaudronnier nomade.
MAHÉREAU, officier préposé à la répression des délits forestiers.
MAHEUT, MAHEUX, V. MALHEU.
MAILLARD, débiteur ou collecteur de l’impôt appelé maaille.
MAILLOT, maillet à long manche.
MAINANT, V. MENANT.
MAINBOURG, tuteur, gouverneur.
MAINIER, V. MESNIL.
MAIZIÈRE, V. MEZIÈRE.
MALARD, canard domestique mâle.
MALCAPPE, mauvaise chape.
MALFILATRE, mauvais beau-fils.
MALHEU, MAHEUX, MAHEUT, malheur.
MALINE, maligne.
MALLET, maudit.
MALOISEL, V. LOISEL.
MANCEL, V, LEMANSEL.
MANOURY, mal nourri. — MATAILLÉ, mal taillé, mal bâti.
MANSION, famille, ménage ; demeure.
MAQUEFER, MASQUEFER, mâche fer.
MARAGE, qui habite le bord de la mer ou les marais.
MARESCAL, préposé au soin des chevaux et des écuries.
MARGOT. Margot a plusieurs acceptions. Comme nom propre, c’est un diminutif, aujourd’hui tombé en désuétude, de Marguerite ; de même que Catin, toujours usité, est un diminutif de Catherine. Le mot margot, ainsi que celui catin servent encore, en langage pop. à désigner une femme de mauvaise vie. Le nom de Margot s’applique aussi à la pie, et par métaphore, à une femme bavarde. Enfin, au XIVe siècle, on donna ce nom à l’une des compagnies ou bandes de troupes mercenaires, qui ravagèrent la France. — V. DUCANGE à Margot.
MARGOTTE. marcotte. — MARGOTTIN, petite marcotte.
MARIOLLE. On donnait, au moyen Age, le nom de marioles aux images de la Vierge.
MARTEL, marteau, masse d’armes.
MASQUEFER, V. MAQUEFER.
MASQUELIER, MASQUERIER, LEMASQUERIER, boucher, le boucher.
MASURE, LAMASURE, DELAMASURE, DESMAZURES, MAZURIER, LEMAZURIER, MASURAGE. Tous ces noms ont pour origine le vieux mot norm. masure.
MATAILLÉ, V. MANOURY.
MAUBERT, MAUCHRÉTIEN, MAUCLERC, MAUDUIT, MAUFRAS, MAUGAS, MAUPAS, MAUPOINT, MAUTALENT, MAUTOR, MAUVOISIN. En vieux franc., mau avait deux acceptions distinctes, l’une et l’autre toutefois dans un même ordre d’idées. Dans la première, il était substitué à l’adj. mauvais. Dans la seconde acception, mau prenait quelquefois la place du subst. mal.
MAUGAS, mauvais garçon.
MAUPAS, mauvais pas, mauvais passage.
MAUTALENT, mauvais vouloir.
MAUTOR, mauvais taureau.
MAUDUIT, mal façonné, mal dressé.
MAUFRAS, mal feras.
MAUPOINT, mal piqué, mal marqué.
MAZURIER, V. MASURE.
MÉCHIN, jeune homme, serviteur.
MÉDY, midi.
MELLE, anneau dans lequel s’assujettit l’agrafe.
MENANT, MAINANT, riche, possesseur d’une grande fortune.
MÉNIVAL, V. MESNIL.
MÉRY. Méry est peut-être emprunté au calendrier grégorien et reproduit simplement le nom de saint Merry. Peut-être aussi se rattache-t-il au participe passé du vieux verbe merir, qui signifiait payer, récompenser.
MESIÈRE, MEZIÈRE, MAISIÈRE, DESMAIZIÈRES. Meisière, maisière et mesière avaient, dans l’ancienne langue, le sens de mur de clôture, cloison.
MESLIER, DEMELLIER. En pat. norm. et aussi dans l’anc. langue, meslier se dit pour néflier et mesle pour nèfle.
MESNIER, V. MESNIL.
MESNIL, LEMESNIL, DUMESNY, CLOMESNIL, GRANTMESNIL, BEAUMESNIL, CALMESNIL, MÉNIVAL, MESNILDREY, DERÉNÉMESNIL, DE GROSMESNIL, DUMESNILDALÉE.
MAINIER, MESNIER, LEMAISNIER. Les noms de famille dérivant du mot norm. mesnil, sont très-nombreux ; nous n’en avons assurément indiqué ici qu’une partie.
MÉTIVIER, MESTIVIER, moissonneur.
MIGNOT, mignon, gracieux, délicat.
MOISSARD, niais, nigaud.
MOISSON, moineau.
MONIER, LEMONNIER, MUNIER. Monnier et munier s’emploient en pat. norm. pour meunier.
MONQUIEN, V. LEQUIEN.
MONTIER, V. MOUTIER.
MOREL, qui a le teint ou les cheveux noirs, comme un More.
MORFOUACE, V. FOACHE.
MORIÈRE, moulin.
MORTREUX, DESMORTREUX. Le mortreux était, au moyen âge, un mets fait d’un mélange de pain et de lait.
MOTTE, LAMOTTE, DELAMOTTE, DESMOTTES.
MOTTEUX, LEMOTTEUX, MOTTIER. Outre son sens ordinaire, motte, en pat. norm., possède encore celui de fossé profond et très-large, constamment plein d’eau courante ou stagnante, entourant une habitation avec ses dépendances. Cette habitation, qui est toujours une ancienne résidence seigneuriale, porte le nom de manoir.
MOUCHEL, MOUCHET, MOUCHELET, DUMOUCHEL, DESMOUSSEAUX. Monceau, mouciau, mouchiau, mouchet ont une même signification en pat. norm., celle de monceau ; quant à Mouchelet, c’est un diminutif de mouchet.
MOURIER, meunier.
MOUTIER, DUMOUSTIER.
MONTIER, LEMONTIER. Moutier, moustier, montier, monstier avaient le même sens dans la langue du moy. âge ; ils signifiaient monastère et quelquefois église.
MUNIER, V. MONIER.
MUSSIER, V. LAMUSSE.
N : page 333
NÉEL, nielle, dessin gravé en creux sur fond d’or ou d’argent, et dont les traits sont remplis d’émail noir.
NÉROT, noiraud. — NÉRU, devenu noir.
NIQUET, petite monnaie de cuivre, valant trois mailles.
O : page 336
ORIOT, loriot, — LORIEUT, le loriot.
OZANNE, dimanche avant Pâques ou dimanche des Rameaux.
P : page 338
PAILLER, LEPAILLER.
PAISANT, LEPAISANT. Paisan est la forme norm. du mot paysan ; elle se rattache à pais, autre forme norm. de pays, comme nous allons le voir plus bas.
PARMENTIER, tailleur, qui parait les habits, les garnissait d’ornements.
PASSEDOUET, V. DESDOUETS.
PASTUREL, PATUREL, petit berger, pastoureau.
PAULMIER, PAUMIER, pèlerin.
PAUTONNIER, méchant, lâche, misérable.
PECQUEULT, PESQUEUR, PESQUEUX, pêcheur.
LEPESQUEUR, LEPESQUEUX, le pêcheur.
PEIRIER, V. PERIER.
PELCAT, V. LECAT.
PELVILAIN, PELCERF, peau de vilain, peau de cerf.
PELFRESNE, PELHÊTRE, pieu de frêne, pieu de hêtre.
PERCOT, petite perche.
PÉRIER, PEIRIER, LONGPÉRIER, DESPÉRIERS. Peirier ou périer, avec un seul r, est la forme normande du mot poirier.
PERRÉ, PERREY, PERREUX, BEAUPERRÉ,DUPERRÉ, DESPERROIS, DUPERREUX, LEPERREY, LEPERREUX. Tous ces noms dérivent du vieux mot perre, pierre.
PERRIER, carrier, tailleur de pierres.
PÉSAS, tiges de pois desséchées.
PESQUEUR, V. PECQUEULT.
PESQUEUX, V. PECQUEULT.
PESTEL, pilon.
PETIOT, petit garçon.
PÉTRIS, pétrin.
PÉTRON, V. POITRON.
PEUFFIER, fripier.
PHILOQUE. On donne le nom de filoques en pat. norm., aux fils pendants d’un tissu déchiré ou usé.
PICHÉ, PICHEY, pot à anse, servant à boire.
PICHONNIER, qui fabrique ou vend des pichets.
PIÉDAGNEL, V. LAGNEL.
PIÉDOUE, pied d’oie.
PINCHARD, de couleur gris de fer.
PINCHON, pinson.
PION, buveur.
PIQUOIS, pic ou pioche.
PLANCHON, plançon.
PLANQUE, PLANQUETTE, LAPLANQUE, DEPLANQUE, DALAPLANQUE, DESPLANQUES, LEPLANQUOIS. Planque, du lat. planca, s’emploie en pat. norm. pour planche, non-seulement dans le sens le plus général de ce mot, c’est-à-dire avec la signification de pièce de bois plate et longue, mais en outre dans une acception fort ancienne, celle de passerelle.
PLEGE, répondant, caution.
PLESSIS, PLESSY, PLESSIER, DUPLÉSSIS. Le plessis ou plessier était une portion de forêt, fermée par une clôture de bois vif, dont les branches s’entrelaçaient.
PLICHON, petite pelisse.
POGNIE, poignée.
POGNON, diminutif de pogne, main, poing.
POITRON, PÉTRON, poitrine.
PONCET, PONCHY, pressé, serré.
PORION, narcisse des prés.
PORQUET, goret, jeune cochon.
PORTEBOSQ, V. DUBOS.
POSTEL, POTEL, petit poteau.
POTIN. Potin a deux significations en patois normand : l’une est fonte de fer, dont on fait les pots, les marmites, etc. ; l’autre, commune à d’autres patois, est propos médisants ou indiscrets, commérages.
POUCHIN, poussin.
POUETTRE, LEPOËTRE, poëte, le poëte.
POULTIER, LEPOULETIER.
POUSSIER, poussière, balayures.
POUTREL, jeune cheval.
POYÉ, élevé, grand.
PRAT, DUPRAT, pré, du pré.
PRODHOMME, prud’homme, homme sage et probe.
PROVOT, LEPROVOST, DESPROVOSTIÈRES. Provost, n’est pas, croyons-nous, une forme particulière de prévôt ; ces deux mots ne doivent avoir ni le même sens, ni la même origine. Prévôt, en vieux franc. prevost, était le nom que l’on donnait au magistrat préposé à l’exercice d’une juridiction seigneuriale. Quant au mot provôt, en vieux franc. provost, nous pensons qu’il dérive du lat. propositus, par le changement régulier du p en v. Le provost aurait donc été, selon nous, l’officier placé devant les autres et spécialement chargé de notifier les décisions du seigneur et d’assurer leur exécution.
PUCHOT. Ce nom est formé du mot pat., identique, lequel est un diminutif du vieux subst. norm. pucheur ou pucheux, vase avec anse ou quelquefois pourvu d’un long manche, servant à puiser de l’eau, de la lessive, etc.
PUTEL, DUPUTEL, puits, du puits.
Q : page 382
QUEMIN, chemin.
QUENAULT, QUENEAU, QUENET, QUENIOT, QUENOT, jeune chien ou petit chien.
QUENESCOURT, V. LEQUESNE.
QUERIÈRE, LAQUERRIÈRE, DELAQUERIÈRE. Querrière ou cherrière servent en pat. norm. à indiquer un chemin rural, par lequel une querrette ou une chevrette (charrette) peut passer, c’est-à-dire un chemin charretier.
QUEVREMONT, mont de la chèvre.
QUIGNET, petit coin, angle.
QUIGNETTE, petite cognée.
QUILLERIER, LEQUILERIER. Quillerier s’est dit pour marchand ou fabricant de cuillères ; c’est un dérivé du mot de pat. norm. quiller, cuillère.
R : page 390
RACHINE, racine. — RACHINEL, petite racine.
RAGOT. Ce nom peut se rattacher au mot franc, ragot et signifier court et gros ou encore jeune sanglier. Il ne serait pas impossible non plus qu’il signifiât sot rabâcheur, sens qui appartient à ce mot en pat. norm.
RATOUR. Ce mot de pat. a deux significations. Employé seul, ratour signifie détour, biais, équivoque. La locution norm. tour et ratour exprime le même sens. Au propre, ratour a plutôt le sens de retour.
RAVET. Ravet, en pat. norm. signifie crochet en fer, que l’on cloue, soit aux murailles, soit à l’intérieur d’un meuble, pour y suspendre des clefs, des objets de ménage, des vêtements, etc. C’est probablement une corruption du vieux mot havet, croc en fer.
RÉAUTEY, royauté, pouvoir royal.
REBULET, mélange de farine et de son.
REGNART, renard.
REIQUET, petite gaule servant à faire tomber les fruits d’un arbre.
REVEL. Ce mot, dans l’ancienne langue, semble avoir plusieurs acceptions. Tantôt il s’est dit pour retard ; tantôt pour badinage.
RIBARD, qui aime à plaisanter.
RIBLIER, débauché.
RIDEL, rideau, petite éminence.
RION. Rion, en pat. norm., a deux significations : il se dit tantôt pour rayon, jet isolé de lumière, tantôt pour raie de la charrue ou sillon ; dans ces deux sens, rion est une contraction de rayon.
RIOTTE, dispute, querelle.
ROBINE. Les acceptions dans lesquelles on peut entendre ce nom sont nombreuses et souvent bien dissemblables.
ROCQUIER, V. ROQUE.
RONDEAU, rouleau ou cylindre de bois, traversé par un axe en fer.
ROQUE, LAROQUE, DELAROQUE, DESROCQUES, ROCQUIER, ROQUETTE, DESROQUETTES. Roque et roquier sont les formes norm. de roche et de rocher, et roquette est un diminutif de roche.
ROSEL, DUROSEL. Rosel, ancienne forme du mot roseau, est un diminutif du vieux mot ros, V. au nom suivant).
ROTS, DUROS, ROTTIER. On appelle rot ou ros en Basse-Norm., un outil à lames de jonc ou de fer, très-rapprochées et maintenues à chaque extrémité dans un long châssis.
ROUCAMPS, V. DUCAMP.
ROUELLE, petite roue.
ROUGEULLE, rougeole.
ROUSÉE, rosée.
ROUSSEL, homme qui a les cheveux roux.
ROYER, LEROYER, LEROUYER. Un royer ou un rouyer pouvait être un ouvrier fabricant des roues, un charron.
RUAU, RUAUX, RUAUT, RUEL, petit ruisseau.
RUETTE, petite rue, ruelle.
RUNGETTE, petite fille qui a l’habitude de ronger.
S : page 409
SAGOT, sagouin, malpropre.
SAILLARD, sauteur, danseur.
SALMON, saumon.
SAMIN, de velours, de soie.
SAONNET, répudié, récusé.
SAUSSIER, officier domestique, chargé de la composition des sauces et du soin des épices.
SAUTIER, psautier.
SEGRETAIN, sacristain.
SÉJOURNÉ, frais, dispos, reposé.
SEMINEL, gâteau de fleur de farine.
SENÉ, qui a du bon sens, judicieux, prudent.
SÉNÉCAL, LESÉNÉCAL, sénéchal, le sénéchal.
SÉRAN, peigne fixe servant à la préparation du lin et du chanvre.
SERGENT, LESERGENT. Sergent, du lat. servientem, signifiait serviteur dans l’ancienne langue.
SIFFAIT. Nous nous sommes demandé si ce nom n’avait pas été donné originairement comme sobriquet, à un individu qui aurait contracté l’habitude d’employer à tout propos, la vieille locution affirmative si fait, aujourd’hui bannie de la langue littéraire, mais toujours usitée en pat. norm., lorsque l’on veut détruire une négation, repousser une conjecture.
SOLARD, ivrogne.
SOSSON, V. SOÇON.
SOUEF, Y. LESOUEF.
SOUTIF, caché, secret.
SOYER, qui possède un bien en société avec d’autres, qui a une participation dans une socyesté.
SUBLARD, V. LESUFFLEUR.
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TABOURIER, tambourineur. — TABUR, tambour.
TALBOT, noir de la marmite, noir de fumée.
TAQUET. Taquet a deux sens en Basse-Normandie : il signifie tantôt tasseau, tantôt jalon.
TASQUET, taxé.
TELLIER, LETELLIER, toilier, le toilier.
TESNIÈRE, tanière.
TESSON, blaireau.
TEURTY, V. TORTON.
THOREL, TAUREAU.
THOUET, tuyau.
TIERCINIER, TIERSONIER, Censitaire assujéti au paiement d’un tiers en sus des redevances ordinaires.
TINET, tapage, vacarme.
TIPHAIGNE, TYPHAINE, TYPHAGNE, Epiphanie, jour des Rois.
TIRATEY, tire à toi.
TONNEL, tonneau.
TORCAPEL, V. CAPEL.
TORTON, TEURTON, TEURTY. Tortre et teurdre se disent en pat. norm. pour tordre.
TOSTAIN, qui prépare les tostées ou rôties.
TOUSTAIN, TOUTAIN. Ces noms ont le même sens que le précédent ; ils dérivent de toustée, qui s’est dit aussi pour tostée, dans l’anc. langue.
TOUZÉ, LETOUZÉ, TONDU, le tondu. — BITOUZÉ, tondu deux fois. — TOUZIN, petit, mauvais tondeur. — TOUZARD, tondeur.
TRÉFOUEL, grosse bûche, dite quelquefois bûche de Noël.
TRÉMOIS, blés de mars ou fourrages qui ne sont que trois mois en terre.
TRIBOUL, trouble, tumulte, commotion. — TRIBOUILLARD, séditieux.
TUMEREL, tombereau.
TURLURE. En pat. norm., turlure, diminutif turlurette, sert à indiquer soit un flageolet, soit tout autre instrument de musique, employé par les chanteurs nomades ou par les mendiants.
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VACHIER, vacher.
VAQUIER, VACQUEREL, vacher, petit vacher. — VAQUET, veau. — VAQUETTE, jeune vache ou petite vache. — VACQUERIE, vacherie.
VASSE, vassal.
VASSEUR, V, LEVASSEUR.
VATINE, V. GASTINE.
VAULTIER, VAUTIER, constructeur de voûtes.
VAUMESLE, V. LEMESLE.
VAUTORTRE, V. LETEURTRE.
VAVASSEUR, V. LEVASSEUR.
VÉDY, V. VOIDY.
VENIER, vesseur.
VÈQUE, VESQUE, prêtre ou évêque.
VERDIER, LEVERDIER. Outre ses acceptions actuelles, le mot verdier avait en Norm., au moy. âge, un sens particulier, auquel peuvent se rattacher, aussi bien qu’au mot moderne, les deux noms qui viennent d’être indiqués ; ce qui nous détermine à indiquer le sens de l’anc. mot norm. On appelait autrefois verdiers en Norm., les gardiens des bestiaux qui paissaient dans les forêts ou dans les bois.
VERNE, gouvernail.
VERNEY, DUVERNEY, VERNOIS. Verney ou vernois signifiait aunaie, ou lieu planté d’aunes.
VIART, voile dont on se couvrait le visage.
VIAU, VIOT, veau.
VIDECOQ, grosse bécasse.
VILLETTE, petite vrille.
VILQUIN, V. LEQUIEN.
VIOLARD, joueur de viole ou de tout autre instrument à archet.
VIQUET, guichet.
VITEL, ancienne mesure pour les grains.
VOIDY, VOISDIE, VÉDY, habileté, tromperie.
VRAC. Vrac ou vrec se dit en pat. norm. pour varech, plantes marines recueillies comme engrais, par les cultivateurs du littoral de la Manche.