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Notice sur les armoiries de l’ancienne Abbaye de Notre-Dame-du-Vœu de Cherbourg

Par M. Victor LE SENS



NDLR : texte de 1867, voir source en bas de page.


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’abbaye de Cherbourg portait pour armes : mi parti d’azur à une fleur de lis d’or et de gueules à une tour du même et coupé au pont à quatre arches d’or avec la mer de sinople ; la crosse mise en pal derrière l’écu et le tout surmonté de la couronne de baron.

Voici la signification de chacun des emblèmes héraldiques qui composent ce blason :

La fleur de lis exprime que l’abbaye était royale, et que le chef du monastère partageait avec le monarque la seigneurie de notre ville.

La tour indique que l’abbé de Notre-Dame-du-Vœu exerçait les droits nobiliaires, comme seigneur et patron de Cherbourg et autres lieux, et qu’il avait des droits de juridiction sur toutes les terres qu’il possédait. [1]

Le pont fait allusion à l’île du Hommet, où l’abbaye était assise.

La couronne baronniale surmonte ces armoiries, parce que l’abbé du Vœu était baron de Cherbourg, de Sainte-Geneviève et de Neuville près Carentan.

Enfin, la crosse est placée en pal derrière l’écu, ce qui prouve que l’abbé jouissait de l’insigne privilège de porter la mitre et la crosse.

Comme les barons de la féodalité, il exerçait le droit de justice sur ses terres, et il avait, à cet effet, sous ses ordres un bailli dont les actes étaient revêtus d’un sceau aux armes de l’abbaye. Ce sceau, qui a été décrit par M. de Pontaumont, paraît remonter au XVe siècle. Il porte une fleur de lis, un château fortifié et un pont avec cette légende : S. BAILLIVIE OBLIG ABBIE DE VOT.  [2]

Conformément à l’usage général du moyen-âge, les armoiries de l’abbaye étaient peintes sur la porte principale de la salle abbatiale. M. Geufroy aîné, architecte de la ville de Cherbourg, bien connu par son talent, a su donner une heureuse application à l’écusson que je viens de décrire : il l’a fait replacer sur le manteau de la cheminée de l’appartement de l’abbé, actuellement encastré dans le local affecté à la bibliothèque de la ville, et il l’a en outre reproduit sur les piédestaux de deux statues en albâtre qui proviennent également de l’ancien monastère. Ces statues, représentant la Vierge et saint Augustin, ornent aujourd’hui le Circata de l’église Notre-Dame-du-Vœu de Cherbourg, récemment construite.

Source :
Mémoires de la Société impériale académique de Cherbourg, Vol. 9 (1867), pages 127 et 128

Notes

[1] L’abbé de Notre-Dame-du-Vœu de Cherbourg avait droit de séance à l’Echiquier de Normandie. Il était seigneur ou patron des communes de Cherbourg, Barfleur, Bretteville, Brix, Gatteville, Hardinvast, Helleville, Herqueville, Jobourg, La Haye-d’Ectot, Les Pieux, Le Theil, Le Mesnil-au-Val, Nacqueville, Neuville, Octeville, Saint-Paul-des-Sablons, Sainte-Geneviève, Sainte-Trinité-de-Jersey, Sideville, Siouville et Vasteville.

[2] Société de Sphragistique, tome IV, p. 60, Paris. 1855.