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Grand Liban (mandat français au Liban)

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L’État du Grand Liban était un État autonome qui faisait partie de la Syrie (alors administrée par la France sous un régime de Mandat de la Société des Nations) entre 1920 et 1926 et qui prit le nom de République Libanaise en 1926.

Les frontières géographiques du « Grand Liban » correspondent à celles du Liban actuel.

L’autonomie du Grand Liban réclamée par la délégation du Mont Liban au début du XXe siècle, est signée avec la protection de la France, le 20 mai 1919 dans le but de protéger la communauté chrétienne maronite, dominante sur le territoire libanais à cette époque grâce notamment à la protection française.

L’État du Grand Liban est proclamé le 1er septembre 1920 par le général Henri Joseph Eugène Gouraud, représentant l’autorité française mandataire sur la Syrie, du haut des marches de la Résidence des Pins à Beyrouth.

La formation du Grand Liban consiste à tracer, dans le territoire de l’Empire ottoman déchu, une frontière séparant un état syrien d’un autre libanais annexant à l’ancienne moutassarifiya (circonscription autogérée dans l’Empire ottoman) du Mont-Liban, Beyrouth, les régions de Tripoli, du Akkar, du Hermel et de la Bekaa, ainsi que de Rachaya, Hasbaya, et le Sud-Liban. Ce tracé avait été souhaité par le patriarcat maronite soucieux de la « viabilité » du futur État libanais, qui ne pouvait être assurée sans les ressources agricoles des territoires ainsi rattachés. L’État baassiste syrien a souvent considéré ces annexions comme des amputations de la Syrie historique.

Dans les années 1920, le Liban n’accède cependant pas encore à l’indépendance, le mandat français étant confirmé par la Société des Nations en juillet 1922.

La première constitution du Liban est proclamée le 23 mai 1926, créant un système parlementaire (initialement bicaméral, mais devenu monocaméral après la suppression du Sénat en 1927) ainsi que des postes de Président de la République et de chef du gouvernement. Le pays prend alors le nom de République libanaise.

En 1941, l’invasion de la Syrie et du Liban par les Alliés entraîne l’élimination des autorités françaises vichystes. Sous la pression des Britanniques, les représentants de la France libre donnent leur accord de principe pour l’indépendance de la Syrie et du Liban, mais tentent de maintenir le contrôle français.

En août 1943, le chrétien maronite Béchara el-Khoury s’entend avec d’autres notables comme le musulman sunnite Riyad es-Solh pour partager le pouvoir entre les communautés, la présidence de la République étant réservée aux maronites, la présidence du conseil aux sunnites, et la présidence de la Chambre aux chiites. Béchara el-Khoury, élu président de la République le 21 septembre 1943, s’affirme aussitôt comme un adversaire résolu du mandat français.

Jean Helleu, nommé par la France libre représentant au Levant, s’oppose à la modification de la constitution : la Chambre de Beyrouth passe outre et abolit le mandat français en novembre. Le 11 novembre, Helleu fait arrêter Béchara el-Khoury et le chef du gouvernement Riyad es-Solh, Émile Eddé redevenant chef de l’État. Un gouvernement « national » libanais se constitue aussitôt dans la montagne, soutenu par le président syrien Shukri al-Kuwatli et par les Britanniques. Des manifestations violentes éclatent dans tout le pays. Georges Catroux est envoyé d’urgence à Beyrouth pour rétablir le statu quo. Le 22 novembre, les Français libèrent les dirigeants politiques prisonniers et acceptent le principe de l’indépendance : depuis, cette date est considérée au Liban comme la date anniversaire de l’indépendance du pays. Dans les mois suivants, la France transfère toutes les compétences étatiques aux gouvernements syriens et libanais. L’indépendance politique du Liban est officielle le 1er janvier 1944. La France conserve cependant jusqu’à la fin de la guerre le contrôle des troupes spéciales du Levant, et conditionne toujours l’indépendance à la conclusion d’un traité. Les dernières troupes françaises ne partent qu’en 1946.