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Avranchin : Titrés et anoblis du premier Empire et de la Restauration (avec quelques notes "héraldiques", historiques et généalogiques)


NDLR : texte de 1907, Voir source en bas de page. [1]


Barons et chevaliers du premier Empire


Bécherel


François Bécherel, né à St-Hilaire-du-Harcouët, le 18 mars 1732, maître ès-arts de l’Université de Paris, où il demeurait, fut, sur la présentation du marquis du Quesnoy, nommé curé de Saint-Loup, pour remplacer celui qui était mort en 1768.

En 1789 il fut élu député aux Etats-Généraux par le clergé du diocèse d’Avranches.

Sans avoir un talent extraordinaire, M. Bécherel était, sous le rapport de la science, un peu au-dessus du commun. Il avait étudié en Sorbonne et accepté toutes les idées gallicanes qu’on y professait alors.

Au commencement de l’année 1791, les membres du clergé, qui faisaient partie de l’Assemblée nationale, furent invités à prêter serment à la Constitution civile du clergé. M. Bécherel le prêta.

Le mardi 22 février 1791, M. Bécherel, curé de Saint-Loup, député à l’Assemblée nationale, fut élu évêque de la Manche, à Coutances.

Il ne voulut jamais consentir à remettre ses lettres d’ordination, et, pour ce refus, fut écroué, en 1794, à la prison du Mont Saint-Michel. Mis en liberté par l’intervention d’un de ses parents, il se cacha et ne reparut guère qu’en 1797.

Le 15 août de cette année, il y eut à Paris une assemblée de 31 évêques constitutionnels, et M. Bécherel fut du nombre, A son retour dans la Manche, il reprit ses fonctions. Après le Concordat, le premier Consul lui ayant demandé sa démission, il la donna aussitôt. Il fut un des douze évêques constitutionnels que le Pape dut nommer à l’un des nouveaux sièges. S’étant rétracté, à la demande du Souverain Pontife, il fut nommé évêque de Valence.

François Bécherel, évêque de Valence, chevalier de la Légion d’Honneur, fut fait baron de l’Empire, avec transmission à l’un de ses neveux, par lettres patentes du 18 juin 1809,

Il mourut le 26 juin 1815.

• Armes : De gueules à une croix d’argent ; au franc-quartier à sénestre entouré d’une filière d’or : de gueules à la croix alézée d’or.
Ornements extérieurs de ce franc-quartier pour les barons évêques : Toque de velours noir retroussée de contre-vair, avec porte-aigrette en argent, surmonté de trois plumes, et accompagnée de deux lambrequins d’argent ; le tout posé sur la croix pastorale et surmonté d’un chapeau épiscopal de sinople avec cordons du même, entrelacés et terminés chacun par six houppes, 1, 2, 3.


de Carbonnel de Canisy


Sur le procès-verbal de l’Assemblée générale des trois ordres du bailliage de Coutances, le 16 mars 1789, pour l’élection des députés aux Etats-Généraux, figure au bailliage secondaire d’Avranches comme noble possédant fief :

Léonor-Claude de Carbonnel, comte de Canisy.

Il était seigneur de La Lucerne près de La Haye-Pesnel. Il est marqué absent, représenté par Jean-Louis de Carbonnel, chevalier, baron de Marcey.

C’est ce Léonor-Claude de Carbonnel de Canisy, époux d’Henriette de Vassy, des seigneurs de la baronnie de Brécey, qui fut le père du baron de l’Empire : lettres patentes du 9 septembre 1810 pour Louis-Emmanuel de Carbonnel de Canisy, marié à sa nièce du même nom, écuyer de l’Empereur, premier écuyer du roi de Rome, officier de la Légion-d’Honneur,

La famille de Carbonnel est de race chevaleresque, mais Napoléon Ier ne reconnaissait que sa noblesse impériale et affublait de ses titres tous ceux qui se ralliaient à lui.

La seigneurie de Canisy, avait été érigée en marquisat par lettres patentes de décembre 1619, mais elle passa, par alliances successives, des Carbonnel aux Faudoas, et de ceux-ci aux Kergorlay.

Sur le procès-verbal dont nous venons de parler, on trouve au bailliage secondaire de Saint-Lo : le comte de Faudoas, marquis de Canisy ; mais le même titre était resté honorifique pour les Carbonnel.

La seigneurie de La Lucerne qui avait été apportée en dot à un de La Paluelle, de Saint-James, passa aussi, par mariage, de la famille de La Paluelle à un Carbonnel de Canisy.

Aujourd’hui, le château moderne de La Lucerne est habité par la comtesse de Canisy, veuve de Henri, petit-fils de l’Ecuyer de l’Empereur, capitaine de cavalerie mutilé de la guerre de 1870-71, chevalier de la Légion d’Honneur, dont Mlle Henriette de Carbonnel de Canisy.

• Armes : D’azur à trois besants d’hermine, 2, 1 ; au franc-quartier à sénestre : de gueules au portique ouvert à deux colonnes surmontées d’un fronton d’argent, accompagné des lettres initiales D. A. (Domus Altissima) du même.
Le signe ou ornement extérieur de ce franc-quartier était une toque de velours noir, retroussée de contre-vair, avec porte-aigrette d’argent, surmonté de trois plumes, et accompagnée de deux lambrequins d’argent.
Armes héraldiques véritables : Coupé de gueules et d’azur à trois besants d’hermines, 2, 1.


Frain


Joseph Frain naquit le 10 juillet 1758, à Avranches, où il exerça les fonctions de médecin et dont il fut maire. Sous la Terreur, devenu l’agent national du District, il se signala par son jacobinisme et par ses fameuses lettres de recommandation. Nous nous contenterons de citer la dernière que nous ayons vue de lui, laquelle le fera suffisamment connaître : Avranches, 15 ventôse l’an 2e de la République Une et Indivisible (5 Mars 1794).


Liberté, Egalité, Unité et Indivisibilité de la République
L’agent national près le district d’Avranches aux citoyens
composant la commission militaire établie à Granville

Je vous adresse le nommé Gérard ; je n’ai aucunes pièces contre lui, mais interroges le, il vous avouera qu’il a servi dans l’armée des rebelles ; c’est le hazard qui m’a fait découvrir qu’il existait encore ; voici son histoire :

Ce Gérard faisait partie de l’armée des Brigands il était logé pendant leur séjour à Avranches chez le citoyen Majorel. L’un et l’autre vinrent à l’administration le jour même de l’arrivée de l’armée de Sepher, dont le citoyen Laplanche dirigeait les mouvements ; Gérard déclara qu’il avait toujours désiré quitter cette armée, qu’il n’avait pu en trouver les moyens, qu’ils s’étaient présentés à Avranches, et qu’il s’était empressé de les saisir ; cette déclaration fut même, autant que je peux me le rappeler, consignée sur une feuille volante, nos registres n’étaient pas encore arrivés de Granville, elle fut remise au citoyen Laplanche, plusieurs brigands furent arrêtés, mis en prison et par ordre du représentant et du grand prevost fusillés le lendemain. J’avais lieu de penser que ce Gérard avait fait le pas avec les autres ; j’apprends, il y a deux jours, qu’il existe encore ; je m’empresse de vous l’envoyer.....
Salut et Fraternité, FRAIN
.

Faisant preuve de sentiments plus justes et plus humains que l’Agent national, la Commission militaire de Granville elle-même, instituée pourtant par Le Carpentier, acquitta ce Hyacinthe Gérard, âgé de 42 ans, de Guer (district de Ploërmel), ancien ouvrier peintre qui, pris par les Vendéens à Varades, lors de leur passage de la Loire, avait été par eux amené à Avranches où ils l’avaient, en partant, oublié. Suivant l’expression de Frain, il n’avait pas sauté le pas lors des exécutions sommaires des blessés et traînards (que l’armée républicaine avait accomplies à Avranches) laissés derrière elle dans sa retraite.

L’Empereur ne fit pas moins de Joseph Frain un chevalier de l’Empire, sous la dénomination de la Touche, par lettres patentes du 12 novembre 1809, et un baron, par nouvelles lettres du 31 décembre 1809. Il avait été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur et préfet des Ardennes.

N’ayant pas constitué de majorat, son titre était tout personnel, non transmissible à sa descendance.

• Armes : D’azur à la branche de chêne d’argent, glandée de même, chargée d’une fasce crénelée aussi du même, maçonnée de sable ; à la bordure de gueules chargée d’une croix d’argent à cinq doubles branches sans ruban ni couronne (signe des chevaliers légionnaires).
Les ornements extérieurs des armoiries impériales, pour un chevalier, étaient une toque de velours noir, retroussée de sinople et surmontée d’une aigrette d’argent, Ecartelé : au 1er d’azur au vaisseau d’argent, accompagné à dextre en chef d’une étoile d’or ; au 2e, un franc-quartier à sénestre, de gueules à la muraille crénelée d’argent, surmontée d’une branche de chêne du même (barons préfets) ; au 3e, d’or à cinq diamants d’azur, 2, 1, 2 ; au 4e, d’azur à deux chevrons d’or surmontés de deux croissants d’argent.

Le franc-quartier d’un baron militaire ou autre devait être surmonté, comme signe ou ornement extérieur, d’une toque de velours noir, retroussée de contre-vair, avec porte-aigrette d’argent, surmonté de trois plumes, et accompagnée de deux lambrequins d’argent.


Graindorge


Le général baron Graindorge (Jean-François), est né à Saint-Pois, le 1er juillet 1770.

Voici du reste son acte de baptême, trouvé dans les registres paroissiaux de Saint-Pois, au Greffe du Tribunal de Mortain, ceux de la commune ayant été brûlés pendant la Révolution :

« Le 3 juillet 1770, a été baptisé par nous, vicaire soussigné, Jean-François de Graindorge, né du 1er juillet, fils de François-Alexandre de Graindorge, écuyer, et de demoiselle Marie-Magdelaine Bourdon, ses père et mère, demeurants en cette paroisse, et a été nommé par Robert-Philippe Bourdon, propriétaire, demeurant en la paroisse de Husson (canton du Teilleul) et aïeul dudit enfant, accompagné d’Elizabeth-Charlotte Le Monnier, tante dudit enfant et demeurant dans la paroisse du Mesnil-Gilbert (canton de Saint-Pois). Le parrain et la marraine ont signé avec nous. » (Suivent les signatures).

Le général, dont le père avait le titre d’écuyer, appartenait donc sans doute à la famille Graindorge, anoblie en 1577, dans la personne de Richard, de la paroisse de Sainte-Opportune, élection de Falaise, au bailliage de Caen.

Ce Richard Graindorge, fameux marchand de bœufs du pays d’Auge, fut anobli en vertu de l’édit de 1576, avec pour armoiries : d’azur à trois trèfles d’or. Dans le Nobiliaire de Normandie, de Chevillard, ces armes sont devenues : d’azur, au chevron d’argent, accompagné en chef de deux lionceaux affrontés d’or, et en pointe d’une gerbe de trois épis d’orge du même. Pareillement, dans l’annuaire de la noblesse de 1881, où les Graindorge d’Orgeville, barons de Mesnil-Durand, ont leur généalogie, M. Borel d’Hauterive, directeur de cet Annuaire, les fait bien descendre directement de Richard Graindorge, l’anobli de 1577.

En 1789, on trouve au bailliage d’Alençon, pour le bailliage secondaire d’Argentan : Jean de Graindorge, baron du Mesnil-Durand, et, au bailliage de Caen, Graindorge de Chicheboville.

Jean-François Graindorge entra au service en 1791, comme lieutenant, lors de la formation du 1er bataillon des volontaires de l’Orne. Il fut fait général de brigade en 1805, et baron de l’Empire, par lettres patentes du 29 septembre 1809. Il mourut le 1er octobre 1810, à Carquejo (Portugal), des blessures qu’il avait reçues en combattant, le 27 septembre, à la bataille de Busaco. Son nom est, d’ailleurs, inscrit sur les tables de bronze du palais de Versailles, parmi ceux des officiers généraux tués à l’ennemi. Il figure aussi sur l’Arc de Triomphe de l’Etoile, côté Ouest.

• Armes : D’azur, au chevron d’argent, accompagné en chef de deux lions affrontés d’or, armés et lampassés de gueules, et, en pointe, de trois épis d’orge d’or, noués de gueules ; au franc-quartier à sénestre : de gueules à l’épée haute en pal d’argent (franc-quartier des barons militaires).
Ce sont les armes véritables de la famille, avec en plus ce franc-quartier des barons militaires, orné extérieurement d’une toque de velours noir, retroussée de contre-vair, avec porte-aigrette d’argent, surmonté de trois plumes, et accompagnée de deux lambrequins d’argent.


Hamel


Luc-Barthélemy-Marie Hamel, baron de l’Empire, par lettres patentes du 16 mai 1813 ; député au Corps législatif (1803-1815 et 1817-1818), membre du Collège électoral de la Manche, maître des requêtes ; né à Granville, le 20 juillet 1771, fils de Luc Hamel, capitaine de navire et bourgeois de Granville.

• Armes : Ecartelé : aux 1er et 4e d’azur au chevron d’or, accompagné de deux étoiles en chef et, en pointe, d’un croissant, le tout d’or ; au 2e, un franc-quartier à sénestre : de gueules à la branche de chêne en bande, d’argent (signe des barons membres des Collèges électoraux) ; au 3e, d’or au chevron d’azur accompagné de trois têtes de bélier, coupées de sinople, accornées d’argent.
Le franc-quartier d’un baron militaire ou autre devait avoir pour signe ou ornement extérieur une toque de velours noir, retroussée de contre-vair, avec porte-aigrette d’argent, surmonté de trois plumes, et accompagnée de deux lambrequins d’argent.


Legendre (d’Harvesse)


François-Marie-Guillaume Legendre naquit le 1er novembre 1766, à Cormeray (dans le canton de Pontorson).

Voici ce que dit de lui, dans sa monographie de Reffuveille, l’abbé Masselin, qui fut curé de cette paroisse :

Le sieur Charles Moulin (curé intrus) était resté seul à Reffuveille jusqu’au mois d’avril 1792. A cette époque on lui donna un vicaire, et ce vicaire fut François-Marie-Guillaume Legendre, dont il est nécessaire de parler un peu. Né à Cormeray, François-Guillaume Legendre avait fait une partie de ses études, puis avait embrassé la carrière militaire. Libéré du service et de retour dans sa famille au commencement de l’année 1792, il songea à se faire prêtre, et la facilité avec laquelle M. Bécherel admettait aux ordres tous ceux qui se présentaient, l’engagea à mettre son projet à exécution. Il se présenta à M. l’Evêque de la Manche, et reçut de lui la tonsure et les ordres mineurs le 2 mars 1792, le sous-diaconat le lendemain, le diaconat le 24 mars et la prêtrise le 7 avril. Les lois de l’Eglise ne permettent pas des ordinations si rapides ; il faut, en pareil cas, que le Pape accorde dispense d’interstices. Pour conserver la forme, M. Bécherel accorda lui-même ces dispenses, comme cela est noté dans le registre de ses Ordinations. Dès qu’il fut prêtre, M. Legendre fut élu vicaire de Reffuveille et y arriva vers la mi-avril 1792. Son premier acte est du 23 avril. Il avait alors 28 ans. C’était aussi l’âge de son curé, dont il se montra le digne émule. Tous deux s’entendirent à merveille et remplacèrent le chant des cantiques ordinaires de l’Eglise par celui de la Marseillaise. Tous deux étaient ardents patriotes ; il y avait cependant cette différence que le sieur Legendre ne se montra jamais persécuteur ; il empêcha même son curé de continuer à user des moyens violents dont il s’était servi jusque-là pour faire assister les fidèles à ses offices. Par suite, quoique sa conduite n’eût rien de sacerdotal et ne lui conciliât l’estime de personne, il jouit cependant d’une certaine popularité. Mais son séjour à Reffuveille ne fut que d’une année. Au commencement de 1793, lorsque le décadi eut remplacé le dimanche, M. Legendre, ennuyé du rôle qu’il jouait depuis un an, se souvint de son ancien métier et résolut de le reprendre. Il se rendit à l’église, un jour que les patriotes y célébraient le décadi, monta dans la chaire et adressa aux assistants ces paroles qui ont été conservées textuellement :

« Citoyens de Reffuveille, vous pouvez regarder ce que je vous ai dit jusqu’à ce jour comme de la poudre de niais. Je veux maintenant un autre rôle ; je vais consacrer ce qui me reste de force et de courage à la défense de la patrie en danger. Venez, braves jeunes gens qui m’écoutez, venez vous ranger avec moi sous les drapeaux de notre bonne République, et, en signe de notre dévouement, crions ensemble : Vive ! Vive la République ! »

Cette harangue eut un bon effet et rendit un grand service à la paroisse de Reffuveille, car elle détermina dix ou douze jeunes gens, des plus turbulents et des plus exaltés, à partir avec lui.

Voilà une page de la vie du général Legendre qui, probablement, n’est guère connue.

Assez triste prêtre, l’ex-abbé Legendre fut très bon soldat, passa par tous les grades et devint le général Legendre. Il fut créé baron de l’Empire, par lettres patentes du 27 novembre 1808.

M. Hippolyte Sauvage lui a consacré une notice dans le Tome VII de la Revue de l’Avranchin, p. 585.

Il mourut à Saint-Germain-en-Laye, le 24 avril 1828. Nous avons inséré son acte de décès dans le Tome VIII de la Revue de l’Avranchin, p. 441. On l’appelle M. F.-M.-G. Legendre, baron d’Harvesse, commandeur de l’Ordre royal de la Légion d’Honneur, chevalier de l’Ordre royal militaire de Saint-Louis, maréchal de camp retraité, âgé de 61 ans 5 mois, veuf en premières noces de Thérèse-Jeanne Fouque, et époux en deuxièmes de dame Jeanne Pariés.

On ne lui connaît pas de postérité.

• Armes : D’azur à la tour d’argent sénestrée d’un lion grimpant d’or, armé d’une épée haute du même ; au franc-quartier à sénestre : de gueules à l’épée haute en pal d’argent. (franc-quartier des barons militaires).
Ce franc-quartier devait avoir, pour signe ou ornement extérieur, une toque de velours noir, retroussée de contre-vair, avec porte-aigrette d’argent, surmonté de trois plumes, et accompagnée de deux lambrequins d’argent.


Lepaige Dorsenne


Sur son acte de décès, à Avranches, 21, rue de la Constitution, le 22 décembre 1855, Edme-Charles-Louis Lepaige, baron Dorsenne, est dit : colonel en retraite, maréchal de camp honoraire, chevalier de Saint-Louis, commandeur de la Légion d’Honneur, âgé de 83 ans 1/2, étant né à Ducey, le 25 juin 1772, fils d’Edme-Claude Le Paige Dorsenne et de Suzanne-Louise Foisil, de la famille de notre confrère M. Henri Foisil, maire d’Isigny-le-Buat et conseiller général de la Manche.

Il fut fait baron de l’Empire, par lettres patentes du 3 juin 1811.

Il avait laissé un bras sur un des champs de bataille du premier Empire.

Il fonda un prix de Vertu. « Je veux, disait-il, dans sa donation du 20 mai 1851, que chaque année, le jour anniversaire de ma mort, il soit, à perpétuité, fait don de trois cents francs à un jeune homme non marié, né à Avranches ou y demeurant au moins depuis cinq années et appartenant à la classe ouvrière, âgé de 17 à 24 ans, et qui, dans les années précédentes, aura été remarqué par son assiduité au travail et par sa bonne conduite. »

Ce prix est donc décerné, à la fin de chaque année, par le Conseil municipal d’Avranches.

En commémoration du généreux donateur, le glorieux mutilé, la rue perpendiculaire à la rue de la Constitution, en face de ce N° 21, a été débaptisée de son nom de Duhamel pour prendre celui de Dorsenne.

• Armes : Coupé : au 1er, parti d’azur à trois lions d’argent et de gueules à l’épée haute en pal d’argent (franc-quartier, à sénestre, des barons militaires) ; au 2e, d’argent à la tour crénelée de cinq pièces, donjonnée d’une tourelle crénelée de trois pièces, le tout de sable, ouvert, ajouré, maçonné et soutenu du même.
Signe ou ornement extérieur au-dessus du second parti, de gueules à l’épée haute en pal d’argent, constituant le franc-quartier à sénestre des barons militaires :
Une toque de velours noir, retroussée de contre-vair, avec porte-aigrette d’argent, surmonté de trois plumes, et accompagnée de deux lambrequins d’argent.


Millet


Dans la Bibliographie trimestrielle de la Revue de l’Avranchin, Tome VII, p. 570, nous avons ainsi résumé un article de M. Alexandre Adam, sur le général baron Millet, paru dans les Mémoires (1894-1895) de la Société nationale académique de Cherbourg.

Fils d’un notaire aisé de Sourdeval-la-Barre, Théodore-Jean-François Millet naquit le 15 septembre 1775, dans cette petite ville du Mortainais. Engagé volontaire, à peine âgé de 17 ans, il obtenait l’épaulette de lieutenant cette même année 1793. Il était colonel depuis le 17 décembre 1809 et chevalier de la Légion d’Honneur, lorsqu’il fut créé baron par décret impérial du 2 mars 1811. Ses états de service portent les mentions de six blessures. Il mourut à Sourdeval, le 15 février 1819. Charlotte Toepffer, sa compagne, née à Waldenbourg (Silésie Prussienne), le 16 mars 1791, décéda à Avranches dans le sein de l’Eglise catholique, le 2 août 1857. L’une des plus belles voies de la ville de Sourdeval porte le nom du général. Un vitrail artistique, posé au côté sud de la nef de l’église, rappelle aussi son souvenir. Une inscription indique que sa tombe était près de là, vis-à-vis cette fenêtre, dans l’ancien cimetière par lequel passe maintenant la route.

Ajoutons qu’il fut fait officier de la Légion d’Honneur, le 6 août 1811 ; général de brigade, le 28 juin 1813 ; chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 4 octobre 1814 (états de service communiqués par M. Léonce Josset, son petit-fils, à Mortain).

Parmi les enfants du général baron Millet, nous citerons :

Fritz Millet, né à Sourdeval-la-Barre en 1816, peintre, élève de l’école des Beaux-Arts, dont notre Musée, incendié le 17 décembre. 1899, possédait Bethsabée (1845).

Charlotte Millet, épouse d’Eugène Méquet, retraité vice-amiral, mort à Mortain en 1887.

Emma Millet, épouse de Louis Josset, père de Henry Josset, notre confrère, avocat à Mortain, et de Léonce Josset qui épousa, en 1882, Mlle Jeanne de Bailliencourt, fille de M. de Bailliencourt, dit Courcol, qui fut maire de Mortain et notre vice-président d’honneur pour cet arrondissement, décédé le 30 mars 1900, dans sa 80e année.

• Armes : D’azur à la bande cousue de gueules chargée d’une croix d’argent à cinq doubles branches sans couronne (signe des chevaliers légionnaires ; chevalier 1810) et accompagnée en chef de trois grenades allumées d’argent, 2, 1, et en pointe d’un lion passant d’or.
Même armes que ci-dessus : au franc-quartier à sénestre : de gueules à l’épée haute en pal d’argent (baron, 1813).
Ce franc-quartier devait avoir, pour ornement extérieur, une toque de velours noir, retroussée de contre-vair, avec porte-aigrette d’argent, surmonté de trois plumes et accompagnée de deux lambrequins d’argent (signe extérieur des barons militaires).


Perrée dit Perrée-Duhamel


Pierre-Nicolas-Jean Perrée-Duhamel naquit à Granville, le 8 avril 1747, fut fait chevalier de l’Empire, par lettres patentes du 20 juillet 1808 ; négociant-armateur, député du bailliage de Coutances aux Etats-Généraux, au Conseil des Anciens et au Tribunal, conseiller maître en la Cour des Comptes, commandeur de la Légion d’Honneur, mort à Paris le 16 novembre 1816.

• Armes : D’argent à l’ancre bouclée d’azur ; à la fasce brochante de gueules chargée d’une croix d’argent à cinq doubles branches sans couronne. (signe des Légionnaires).
Ces armoiries devaient avoir pour ornement extérieur une toque de velours noir, retroussée de sinople et surmontée d’une aigrette d’argent (signe des Chevaliers).


Regnauld


Jacques-Mathieu Regnauld naquit à Granville, le 8 mai 1762. Il était fils de M. Jacques-Jean Regnauld, avocat, et de demoiselle Jeanne-Angélique de la Rue. (Extrait des registres paroissiaux granvillais).

Il commandait en 1804 une des divisions de la flottille de Boulogne, comme capitaine de frégate. Il fut fait chevalier de la Légion d’Honneur à la suite de l’affaire de la nuit du 3 octobre 1804.

Nommé, en 1809, capitaine-de-frégate-major de l’équipage des marins de la grande armée, il se distingua à Wagram en traversant le Danube à la tête de l’avant-garde, sous le feu de l’ennemi, avec le bateau-canonnier Le Rivoli.

Fait chevalier de l’Empire par lettres patentes du 30 juillet 1810.

Nommé capitaine-de-vaisseau-colonel des marins de l’armée, il fait, à la tête de cette troupe, les campagnes d’Espagne et de Portugal, puis prend part à la campagne de France dans la Garde Impériale. Ces renseignements nous ont été fournis par M. R. du Coudrey, artiste peintre et secrétaire de la Société Le Pays de Granville, petit-fils de Louis-Jean Fougeray du Coudrey, marié à une sœur du capitaine-de-vaisseau-colonel Regnauld.

• Armes : D’azur à la fasce de gueules chargée d’une croix d’argent à cinq doubles branches sans couronne (signe des Légionnaires), accompagnée en chef d’une épée, posée en fasce, d’or, et, en pointe, d’une frégate soutenue d’une mer d’argent et surmontée en chef de deux étoiles du même.
Ces armoiries devaient avoir pour ornement extérieur une toque de velours noir, retroussée de sinople et surmontée d’une aigrette d’argent (signe des Chevaliers).


Tesnière de Brémenil


Jean-Victor Tesnière de Brémenil (1763-1811), écuyer, conseiller du roi, lieutenant-général civil et criminel du bailliage, maire de la ville d’Avranches et président du Tiers-Etat, fut député par le Tiers-Etat du bailliage d’Avranches pour l’élection à Coutances, le 16 mars 1789, des députés des trois ordres aux Etats-Généraux.

Elu député de la Manche en 1807, conseiller général et président du Collège électoral, il fut créé baron de l’Empire, sur institution de majorat, par lettres patentes du 18 juin 1809.

Son nom a été donné par la ville d’Avranches à l’une de ses rues.

La terre de Brémenil est située à Plomb.

• Armes : Ecartelé : aux 1er et 4e d’argent à trois quintefeuilles de gueules, boutonnées d’or, 2, 1 ; au 2e (formant le franc-quartier à sénestre des barons propriétaires) : de gueules à l’épi en pal d’argent ; au 3e, d’argent à trois tourteaux de sable, 2, 1 ; sur le tout, d’azur à une croix ancrée d’or.

Ce franc-quartier devait avoir pour ornement extérieur une toque de velours noir, retroussée de contre-vair, avec porte-aigrette d’argent, surmonté de trois plumes, et accompagnée de deux lambrequins d’argent (signe extérieur des barons militaires et autres).

D’autres titrés du premier Empire, n’appartenant pas à l’Avranchin, y ont eu des descendants. Nous citerons :


d’Eyssautier


Bélisaire-Hippolyte-Louis-Joseph d’Eyssautier, né à Arras, le 31 mai 1794, marié à Avranches, à Justine de Gaallon, fille de Charles-Emile-Joseph de Gaallon et d’Anne-Françoise Belle-Etoile du Motet.

Ils habitèrent, au N° 1 de la rue Belle-Etoile, la maison où se trouve actuellement la Direction des Postes et Télégraphes.

Il y mourut en 1862 et sa veuve en 1873.

Il était fils de Pierre-Louis-Barthélemy d’Eyssautier, chevalier de l’Empire, par lettres patentes du 29 septembre 1809, colonel d’artillerie, officier de la Légion-d’Honneur, chevalier de Saint-Louis, né à Saint-Venant (Pas-de-Calais), mort à Antibes, et de Marie-Eugénie Fransure.

Bélisaire d’Eyssautier et Justine de Gaallon eurent une fille unique : Aline d’Eyssautier, mariée, le 4 septembre 1861, à Paul de Tailfumyr de Saint-Maixent.

Pour expliquer ce nom de Tailfumyr, d’apparence étrangère, on parlait d’origine hongroise. L’Armorial Général de Rietstap dit cette famille originaire de Lorraine, anoblie en 1897 : de gueules, à trois têtes de lion d’or, rangées entre deux fasces d’argent. En comparant les deux noms, on voit qu’il a suffi d’une bien légère modification dans le graphique du nom indiqué par l’Armorial pour faire le nom prétendu hongrois.

Dans le catalogue des Gentilshommes du Maine, du Perche et du Thimerais, qui ont pris part ou envoyé leur procuration aux assemblées de la noblesse pour l’élection des députés aux Etats-Généraux de 1789, on trouve p. 24, de T... (nom estropié pour commencer), chevalier, seigneur de Saint-Maixent.

L’Annuaire de la Noblesse de 1862 dit, p. 391, au Nobiliaire de Provence, que la famille Eissautier est originaire de Barcelonnette et issue de Pierre Eissautier, qui servait sous Henri IV. Elle possédait les seigneuries du Cartier, de Blégiers et de Chanole.

• Armes : D’azur à trois fasces ondées d’argent ; au chef d’or, à trois roses de gueules, rangées en fasce.
• Armes du chevalier de l’Empire : Parti : Au 1er, d’azur à trois fasces ondées d’argent, au comble d’or chargé de trois quinte-feuilles de gueules, tigées et feuillées de sinople ; au 2e, d’argent à la fasce de gueules, chargée de trois besants d’or ; le tout soutenu d’une champagne de gueules chargée d’une croix d’argent à cinq doubles branches sans couronne (signe des Légionnaires).
Le signe ou ornement extérieur de ces armoiries était une toque de velours noir, retroussée de sinople et surmontée d’une aigrette d’argent.


Poncet


Le baron Arthur Poncet, qui mourut à Paris, le 9 septembre 1847 (Annuaire de la Noblesse de 1848, p. 350), est le fondateur, à Saint-Martin-des-Champs, du château de Baffé, que couronnent du reste ses armoiries ; mais la mort ne lui permit pas de voir le complet achèvement de ce qu’il avait fondé près d’Avranches.

Né à Chalon-sur-Saône, en 1817, il obtint confirmation du titre de baron, légué par son grand-oncle, général de brigade et préfet de l’Empire, mort en 1825. C’est donc probablement lui que l’on trouve dans le Dictionnaire des anoblis de Bachelin-Deflorenne, avec le titre de baron en 1842. Il épousa Mlle Agathe Ladureau, née à Paris en 1825, petite-fille de M. François-Victor Bunel (1769-1815), qui fut receveur général du département de la Manche, et qui n’eut pour héritiers qu’un fils et cette petite-fille.

M. François-Victor Bunel acquit de Mme Hubert, née Delaplace, le château de Lillemanière, à Saint-Quentin, et fit bâtir, sur le boulevard de l’Est, l’hôtel, entre cour et jardin, qui porte le N° 47, et les deux maisons, Nos 45 et 49, qui ont leur façade sur ce boulevard et bordent cette cour d’honneur. Il fit aussi bâtir le gentil pavillon de briques, entouré d’un parterre, qui porte le N° 6 de la rue Duhamel, aujourd’hui rue Dorsenne, où il mourut au commencement de l’année 1845. Ce pavillon lui servait sans doute de pied à terre, quand il venait de Lillemanière à Avranches.

Devenue veuve, la baronne A. Poncet épousa, en secondes noces, M. Médéric du Bouëxic de la Driennays et mourut, à la fin de 1903, à Baffé, où réside son mari survivant, âgé aujourd’hui de 85 ans. Baffé est devenu la propriété de leur fille, épouse du colonel du Cor.

Le beau parc de Baffé, gracieusement ouvert au public par l’extrême amabilité de ses châtelains, fait une agréable promenade pour les Avranchais.

• Armes : L’écu du baron Arthur Poncet, au château de Baffé, est sculpté sur le fronton d’une haute et large mansarde centrale méridionale. Il est Parti : au 1er d’azur à la fasce d’or accompagnée en chef d’une flèche d’argent, la pointe tournée à dextre et, en pointe, d’une ancre du même ; au 2e, d’argent, à la bande accompagnée de deux molettes d’éperons, le tout de gueules, au chef du même chargé de deux épées d’or lamées d’argent passées en sautoir. L’écu surmonté d’un tortil de baron et accosté de deux griffons pour supports.

Il s’agit donc, dans l’espèce, d’un écu simple, mais divisé en deux partitions, et, nullement, comme on l’a dit à tort, d’un écu double, c’est-à-dire composé de deux écus distincts, mais accolés, indiquant des armes d’alliance.

Le baron Arthur Poncet était fils d’une de la Rue de Beaumarchais, ayant pour armoiries : d’azur, au chevron d’or, accompagné de trois têtes d’aigle d’argent, (Tome XI, p. 172. du Nobiliaire universel de France, par Saint-Allais).

Le premier Party de son écu, à Baffé, reproduit, à peu de choses près, les armes données sous la Restauration audit général et préfet de l’Empire, Antoine-François Poncet du Maupas : d’azur, à la fasce d’or, accompagnée en chef d’une épée haute en pal d’argent, et, en pointe, d’une ancre du même. On peut donc aussi bien supposer que le second Party représente les armes de la baronnie. Cela s’est vu quelquefois. Dans notre Armorial de l’Avranchin, de 1696, nous avons cité les Doynel, qui avaient leurs armes propres, et celles de leur marquisat de Montécot, entièrement différentes. En tout cas, les molettes d’éperons et les épées convenaient bien au général titulaire de cette baronnie.


Travot


La baronne Travot, née Le Lubois de Marsilly, veuve du général de division Travot, né à Poligny (Jura), le 7 janvier 1767, créé baron de l’Empire, par lettres patentes du 3 février 1813, acquit de M. Angot, ancien député, la propriété de Chantore, à Bacilly, en 1841, c’est-à-dire l’année même où le Conseil municipal d’Avranches donna le nom d’Angot à une place, en mémoire des services qu’il avait rendus au pays, tant comme homme public que comme homme privé. Il avait lui-même acquis cette propriété de la veuve Ernault de Chantore, en 1813.

Chantore fut revendu, en 1868, par le baron Travot, qui en avait hérité à M. Genreau, ancien Avocat général à la Cour d’appel de Paris, notre confrère, mort le 23 février 1906, à Paris.

• Armes : Ecartelé : au 1er, d’argent à une charrette renversée en fasce de sable, soutenue de sinople ; au 2e (formant le franc-quartier à sénestre des barons militaires de l’Empire), de gueules à l’épée haute en pal d’argent ; au 3e, d’or à une branche de laurier de sinople ; au 4e, d’azur à une tour d’or, ouverte et ajourée de sable.
Le franc-quartier des barons militaires était complété, à l’extérieur, par une toque de velours noir, retroussée de contre-vair, avec porte-aigrette d’argent, surmonté de trois plumes, et accompagnée de deux lambrequins d’argent.
Une baronne veuve de militaire portait : un écusson en abîme d’argent à l’épée en pal renversée d’azur.

Le signe extérieur des armoiries des baronnes de l’Empire était deux palmes d’argent, nouées, en sautoir, d’un ruban de pourpre, entourant l’écu.

Par quelques-uns des exemples qui précèdent, on peut juger de la complication, ridicule et de mauvais goût, des blasons impériaux.

Les vrais héraldistes, — avec M. Auguste Tailhades, — ceux qui savent encore le Blason, se refusent à reconnaître l’Art impérial, parce qu’il viole à dessein toutes les lois du Moyen-Age : l’Ecu d’Armes y est surchargé de partitions, comme pour allier entre eux des Pennons antiques, alors qu’une extrême et superbe simplicité s’imposait, au contraire, à une noblesse brillante et neuve. Des quartiers et des pièces, ornés de meubles modernes, marquent, dans l’intérieur même de l’Ecu — quelle hérésie ! — les grades et les dignités.

Anoblis et titrés de la Restauration


Bouillon (de la Lorerie)


Jean-Baptiste-François Bouillon, sieur de la Lorerie, docteur en médecine, maire de Mortain (1792-1830), fut anobli par lettres patentes du 30 juillet 1819.

Nous avons cité Bouillon de La Lorerie, docteur-médecin, au nombre des députés à particule, de l’ordre du Tiers-Etat, choisis par les différentes communautés et assemblés à Mortain, le 5 mars 1789. — Tome XV des Mémoires, page 316.

Né à Barenton le 19 août 1743, mort à Mortain le 20 juillet 1830, il épousa Mlle de Billeheust du Champ du Boult, dont un fils unique marié à Sidonie d’Estanger.

Sa postérité est tombée en quenouille.

• Armes : D’azur, à deux fasces d’hermines.


Delahuppe ou de la Huppe de Larturière


1 Jean-Jacques-Marie de la Huppe de Larturière, chef de bataillon, maire de Brécey (1818), chevalier de Saint-Louis, fut créé chevalier héréditaire par lettres patentes du 31 août 1819. Né à Brécey, le 25 septembre 1773, mort au manoir de la Douetée, à Vernix, à la limite de Brécey et du Petit-Celland, le 10 octobre 1863, il épousa Adèle du Quesnoy, fille du marquis, dont le fils qui suivra.

Sous le titre, Le Dernier Chouan, M. Oscar Bavard lui a consacré un article dans Le Soleil du mardi 16 octobre 1906. Il réunit des matériaux afin de nous en donner un plus complet pour la Revue de l’Avranchin. Son nom de guerre était Bellavidès.

2 Edmond-Jules de la Huppe de Larturière épousa Marie-Stéphanie de Pennart, dont :

3 Ernest-Emmanuel de la Huppe de Larturière, né en 1842, marié le 24 juin 1875, à Laure de France, dont le fils qui suivra.

Ils résident ensemble au château du Houx, à Mortain. Sur notre Liste des biens des émigrés situés dans l’Avranchin, en 1792, nous voyons que la terre du Houx avait été confisquée sur Louis-Philippe d’Orléans, comte de Mortain.

4 Jean-Joseph de la Huppe de Larturière, notre confrère, né à Miniac (Ille-et-Vilaine), le 18 septembre 1877, résidant alternativement au château du Houx ou à celui de Brécey.

• Armes : De gueules, au paon d’or passant.


Epron des Jardins


Jacques Epron-Desjardins ou des Jardins (1766-1830), né à Granville, capitaine de vaisseau, chevalier de Saint-Louis, officier de la Légion d’Honneur, fut anobli par lettres patentes du 16 décembre 1815. Il est mort à Saint-Servan. Il était le frère aîné de Louis-Jacques Epron de la Horie, qui suit, et fut anobli en même temps que lui.

• Armes : D’azur, au mât alézé d’argent, à la voile du même, chargée de la lettre M de sable et accosté de deux étoiles d’or.


Epron de la Horie


Louis-Jacques Epron, puis Epron de la Horie (1768-1841), né à Granville, capitaine de vaisseau, officier de la Légion d’Honneur, chevalier de Saint-Louis, fut anobli, en même temps que son frère qui précède, par lettres patentes du 16 décembre 1815, et autorisé à ajouter à son nom « La Horie » par ordonnance du 25 juin 1817. Il mourut à Saint-Nicolas-près-Granville, laissant pour fils :

Louis-Jacques Epron de la Horie (1811-1864), né à Granville, marié en 1843 à Mlle Couraye-DuParc, sœur de notre confrère, M. Jules Couraye-DuParc ; mort à la Horie.

De cette union, une fille unique : Mlle Marie-Julie-Mathilde Epron de la Horie, née à Granville en 1850, mariée aussi à Granville en 1870, à notre confrère, M. de Lomas, ancien magistrat. Ils demeurent au château de la Horie, en Saint-Nicolas-près-Granville.

• Armes : Les mêmes que ci-dessus.


de Guiton


La famille de Guiton est d’ancienne extraction chevaleresque, mais c’est par lettres patentes du 28 octobre 1826 que sa terre des Guitons, à Saint-James, fut élevée au titre de vicomte.

1 Gilles-Anne-René de Guiton de la Villeberge (à Montanel), page du Roi de la grande écurie, lieutenant de la Compagnie de Soubise, né à Montanel, le 20 août 1749, fut créé vicomte héréditaire sur institution de Majorat. Il avait épousé, le 17 mai 1779, Anne-Andrée du Quesnoy, fille du comte du Quesnoy, aide-major aux gardes françaises, et d’Anne de Verdun.

2 Crescent de Guiton, vicomte de Guiton de la Villeberge, né le 10 avril 1781, mort à Montanel le 8 avril 1873, épousa, le 23 juillet 1828, Pauline-Etiennette de Carbonnel de Canisy, morte au château de Bonnefontaine, à Antrain, le 17 février 1895, dont le fils unique qui suivra.

M. le vicomte de Guiton de la Villeberge avait le goût de l’archéologie et de l’histoire locale. Dans les Tomes I et IV de nos Mémoires, nous voyons des articles de lui sur le château de Charruel, à Sacey, et sur celui de Montaigu, à Montanel.

3 François de Guiton, vicomte de Guiton de la Villeberge, né au château de Montanel, le 11 juin 1832, maire d’Antrain, marié en 1857 à Françoise Hay des Nétumières.

• Armes : D’azur, à trois carsèques ou angons d’argent, 2, 1.

L’angon était l’ancien fer de lance à deux crochets des guerriers francs, qui devait plus tard devenir la fleur de lis. Le savant évêque Huet dit, en parlant des vitraux de la chapelle Saint-Jean, de la cathédrale d’Avranches :


Là, je vois des Guitons
Les trois gentils angons.

Hugon


Gaud-Amable Hugon, né à Granville, le 31 janvier 1783, fils d’un négociant armateur, s’engagea à l’âge de 12 ans, sur un bâtiment de l’Etat, y servit en qualité de mousse et de novice, et fut pris par les Anglais qui le gardèrent pendant quatorze mois. Aspirant en 1798, enseigne en 1805, de nouveau prisonnier à la suite d’un combat de quatre heures, soutenu contre des forces supérieures, lieutenant de vaisseau en 1810, capitaine de frégate en 1819, il ne prit qu’une part secondaire aux événements maritimes de la République et de l’Empire ; mais, sous la seconde Restauration, il contribua à la réorganisation de la marine. En 1825, il fut nommé capitaine de vaisseau et appelé, l’année suivante, au commandement de l’île de Gorée. En 1827, il se signala à la bataille de Navarin où, commandant l’Armide, il coula fond la frégate turque Lisagnan, et, par ses manœuvres brillantes, excita l’admiration et les applaudissements des Anglais. Aussi, lors de l’expédition d’Alger, fut-il chargé de la direction générale des 500 transports qui accompagnaient les navires de guerre. Il mérita les éloges de Duperré pour les services qu’il rendit lors du débarquement. Nommé contre-amiral en 1831, il reçut le commandement de l’escadre de Toulon, destinée à former la station du Levant, et rendit d’importants services au commerce européen, en purgeant l’archipel des pirates qui infestaient ces parages, En 1840, il commanda l’escadre envoyée dans les eaux de Constantinople pour contrebalancer l’influence de l’Angleterre et de la Russie, et, à la suite de cette expédition, il reçut le brevet de vice-amiral. Employé depuis à des travaux de réorganisation intérieure, il devint successivement membre du Conseil d’amirauté et vice-président de la Commission supérieure, instituée pour examiner les questions relatives à la construction, l’organisation et l’armement des bateaux à vapeur. Admis dans le cadre de réserve et grand-croix de la Légion d’Honneur en 1851, puis sénateur en 1852, il est mort à Paris le 1er décembre 1862.

Il avait été créé baron, à titre personnel, par lettres patentes du 4 juin 1830.

• Armes : D’argent, au chevron d’azur, accompagné en chef d’un pavillon de gueules, le bâton sommé d’un croissant du même, à dextre et à sénestre d’une proue de sable, ornée d’une tête d’Armide du même, et, en pointe, d’une ancre aussi de sable.


Hugon (Le Tourneur)


Par son testament, l’amiral Hugon légua son nom et son titre au petit-fils de sa sœur : Désiré Le Tourneur, officier de marine. Ce titre était personnel ; mais l’Empereur voulut que la volonté du glorieux marin fût accomplie, et deux décrets impériaux le sanctionnèrent. Désiré mourut capitaine de frégate en 1874, âgé de 47 ans, laissant un fils, Charles, troisième baron Hugon, ancien officier de marine à Granville, père de trois garçons.


Laigre de Grainville


La famille Laigre de Grainville, originaire de la Mayenne, a été anoblie et autorisée à instituer un Majorat, au titre de baron, par lettres patentes du 16 novembre 1828, ce qui n’empêche pas Laigre de Grainville (on ne donne pas ses prénoms) de figurer comme seigneur des Loges-Marchis, sur le catalogue des Gentilshommes de Normandie qui ont pris part ou avaient le droit de prendre part aux assemblées de la Noblesse pour l’élection des députés aux Etats-Généraux de 1789, publié d’après les procès-verbaux officiels, p, 40. Cela donne raison, une fois de plus, à notre théorie que pour être convoqué et admis à ces assemblées, point n’était besoin d’être réellement noble ; il suffisait simplement d’être possesseur de fief.

Paul-Evremond Laigre de Grainville (fils de l’anobli de Vaucé, Mayenne), substitut puis procureur du roi, démissionnaire en 1830, né à La Chaize, aux Loges-Marchis, près Saint-Hilaire-du-Harcouët, le 18 juin 1790, mort à Caen, le 18 juin 1864, épousa Célestine Guesdon de Beauchesne, dont il eut les deux fils qui suivent :

1 Hippolyte, dit le baron Laigre de Grainville, qui avait épousé Mlle de Banville, au château du Rosel, à Frênes, près Tinchebray, arrondissement de Domfront (Orne), où il mourut en 1856.

2 Henry-Evremond Laigre de Grainville, officier de cavalerie, lieutenant-colonel des mobiles de la Manche (en 1870-71), chevalier de la Légion d’Honneur, né en 1830, mort à Arcachon le 6 janvier 1892, marié deux fois.

La première à Marie Perrin, dont postérité.

La seconde, à Avranches, le 18 mai 1881, à Marie-Louise Payen de Chavoy, sans postérité.

Ce dernier acquit, en 1874, le château de Parigny (ancienne résidence seigneuriale des de Saint-Germain et de Lorgeril), habité aujourd’hui par sa veuve.

• Armes : D’argent, au lion de gueules, la tête contournée, à la cotice d’azur brochante et chargée de quatre croisettes d’or.


Le Brun de Blon


Blon est une terre de la commune de Vaudry, près Vire. Blon est aussi le nom d’une petite terre de Neuville, prise pour l’emplacement de la gare de Vire.

Jean-Baptiste-Michel-Casimir Le Brun de Blon, gendarme, puis garde-du-corps du roi, officier au régiment royal Navarre-Cavalerie (1789), lieutenant-colonel, chevalier de Saint-Louis, fut anobli par lettres patentes du 18 mars 1815. Il était né à Vire, le 17 mars 1754, mais il eut un fils, Marie-Emilien, qui épousa Mlle Clouard de la Fauconnière, du Bois-Tirel, au Mesnil-Bœufs. Ce sont eux qui ont réédifié cette demeure, mais elle a été vendue par leur fils en 1880, à la famille Gaudin de Villaine. Cette acquisition a beaucoup contribué, sans doute, à faire croire qu’au Bois-Tirel était l’ancien château seigneurial du Mesnil-Bœufs, aujourd’hui détruit. Au XVIIIe siècle et jusqu’à la Révolution, les seigneurs du Mesnil-Bœufs furent les Tesson du Pontesson et les Gaudin du Plessis, et les seigneurs du Bois-Tirel étaient les de la Faucherie. Voir ce que nous avons déjà dit, avec plus de détails, à ce sujet, dans le Tome XIII des Mémoires, pages 362-365.

• Armes : Coupé de gueules et d’or, au lion de l’un en l’autre.


Le Coupé


Louis-Jean-Baptiste Le Coupé (1772-1840), né à Granville, capitaine de vaisseau en 1816, fut créé baron par ordonnance du 17 septembre 1822, puis fait contre-amiral en 1829, commandeur de la Légion d’Honneur, chevalier de Saint-Louis. Mort à Paris,

Marié à une veuve, il n’a pas laissé de postérité.

M. Le Coupé, receveur des Douanes en retraite, à Regnéville, âgé aujourd’hui de 82 ans, neveu de l’amiral, doit être le dernier du nom.

• Armes : Inconnues.


Le Hurey


Isaac-Julien Le Hurey, né à Saint-James le 10 mai 1757, sous-préfet d’Avranches de 1812 à 1816, chevalier de la Légion d’Honneur, fut anobli par lettres patentes du 11 novembre 1815.

• Armes : D’argent, à la fasce de gueules chargée de six annelets d’or enlacés deux à deux, et accompagnée en chef d’une hure de sanglier de sable, défendue d’argent, et en pointe d’une levrette courant aussi de sable.


Le Mengnonnet [2]


Pierre-François Le Mengnonnet (1775-1846), né à Granville où il fut négociant armateur, fut anobli par lettres patentes du 11 novembre 1815 et mourut à Notre-Dame-de-Cenilly.

Il avait épousé une demoiselle Le Barois d’Orgeval, dont le fils unique qui suit :

Arthur Le Mengnonnet (1817-1880), avocat, maire de Granville, où il était né et où il mourut sans alliance.

• Armes : De gueules, au vaisseau d’or, soutenu d’une mer d’argent ; au chef d’azur, chargé de trois étoiles d’argent.


Le Pelley du Manoir, I


Pierre-Etienne-René-Marie Le Pelley du Manoir, comte Lepelley du Manoir, dit le comte Dumanoir-Lepelley, né à Granville le 2 août 1770, contre-amiral en 1779, commandeur de la Légion d’Honneur, commandeur de Saint-Louis, fut créé comte héréditaire par lettres patentes du 2 décembre 1814 ; mort à Paris en 1829, sans alliance.

• Armes : Coupé : au I d’argent, au vaisseau équipé d’azur ; au II parti : a) d’azur, à la croix d’argent cantonnée aux 1er et 4me cantons d’une aigle éployée d’or ; aux 2e et 3e d’une étoile d’argent ; b) d’or, au dextrochère armé de sable, mouvant du flanc sénestre et tenant une épée du même.

Ces armes sont très compliquées. La première partie du coupé rappelle sa carrière maritime. La seconde, à dextre, les armes des de la Pigannière, nom de sa bisaïeule et aïeule du vice-amiral Pléville-Le Pelley, fille d’un vicomte d’Avranches, et, à sénestre, approximativement celles de Granville.


Le Pelley du Manoir, II


Charles-Jean-Marie-Armand Le Pelley du Manoir, vicomte Le Pelley du Manoir, dit le vicomte Dumanoir-Lepelley, frère du précédent, né à Granville le 23 décembre 1776, capitaine de frégate en 1816, chevalier de Saint-Louis, chevalier de la Légion d’Honneur, fut créé vicomte héréditaire par lettres patentes du 5 février 1816 ; mort à Port-Royal (Martinique) en 1824.

• Armes : D’azur, à la croix d’argent cantonnée aux 1er et 4e d’une aigle éployée d’or ; aux 2e et 3e d’une étoile d’argent.

Ces deux frères Le Pelley du Manoir, titrés comte et vicomte, étaient les neveux, à la mode de Bretagne, du vice-amiral, Ministre de la Marine, que l’on a appelé Pléville-Le Pelley.

Dans le Tome XII de la Revue de l’Avranchin, p. 208, nous avons donné un extrait des registres de l’état-civil de Granville pour bien établir qu’il était né en cette ville, le 16 juin 1726 ; que son nom patronymique était Le Pelley et que son père portait le titre de sieur de Pléville. Le vice-amiral Ministre de la Marine Pléville-Le Pelley (1726-1805) eût donc dû être appelé plutôt Le Pelley de Pléville ou Le Pelley-Pléville. Il fut Ministre de la Marine en 1797-1798 et sénateur en 1799.

Il dit, dans ses Mémoires, que sa famille reçut de Charles VII les armes suivantes : D’argent chargé d’un pal de sable, brochant sur le tout, accosté de deux demi-vols de gueules au chef de gueules. (Recherche de Chamillart, p. 689).

Les armes données aux Le Pelley du Manoir prouvent qu’on ne les considérait pas comme nobles. Autrement, on se serait servi des armes ci-dessus blasonnées, plutôt que d’aller chercher celles d’une bisaïeule. En admettant qu’ils aient été anciennement nobles, il est probable qu’ils avaient dérogé par le commerce et préféré, aux privilèges, ou plutôt aux charges de la noblesse, de s’enrichir par le commerce maritime.

Les Le Pelley du Manoir, de Pléville et de Fonteny, ont un long article dans l’Annuaire de la Noblesse de 1900, p. 204 à 211.


Lepron de la Fossardière


Guillaume-Jacques Lepron de la Fossardière, né à Granville le 29 mai 1761, procureur royal en l’amirauté de Granville, fut anobli par lettres patentes du 14 août 1818.

• Armes : Coupé : au I d’or, à l’ancre de sable ; au II d’azur, à la balance d’argent, adextrée d’une tige de lis de même.


Le Rond (de Gévrie)


Pierre-Jacques Le Rond, né à Granville le 12 juin 1760, négociant armateur et président du Tribunal de commerce de Granville, fut anobli par lettres patentes du 11 novembre 1815.

La veuve de son petit-fils, Pierre-Auguste-Marie Le Rond (1824-1857), fut autorisée, par décret du 1er décembre 1868, pour elle et ses enfants, à ajouter à son nom celui de « Gévrie. »

Cette famille est éteinte dans les mâles.

• Armes : Coupé : au I de gueules, au dextrochère d’or, mouvant du flanc dextre du chef de l’écu et tenant une balance du même : au II d’azur, à une ancre d’argent, entortillée d’un câble de sable.


Le Tellier-Blanchard


Armand-Louis-Marie Le Tellier, né à Mortain (paroisse du Rocher) le 7 décembre 1782 (fils de Jean-Jacques Le Tellier, directeur des domaines du Duc d’Orléans, et de Françoise-Jeanne Cousin), gendarme de la garde du Roi, lieutenant de gendarmerie, chevalier de la Légion d’Honneur, fut créé chevalier héréditaire par lettres patentes du 47 août 1816. Ayant épousé une demoiselle Le Blanchard du Rozel, il fut autorisé, par ordonnance du 4 septembre 1846, à ajouter à son nom « Blanchard » et à s’appeler ainsi Le Tellier-Blanchard, et non, comme l’ont fait ses descendants, Le Tellier de Blanchard, arrivant même à supprimer complètement le nom patronymique de Le Tellier.

Sur son acte de décès, le 18 octobre 1860, à La Vespière, dans l’arrondissement de Lisieux, on le dit : Officier supérieur en retraite, officier de la Légion d’Honneur, médaillé de Sainte-Hélène, veuf de Mme Rozel de Blanchard.

Cette famille Le Blanchard du Rozel ou Rozel de Blanchard, que nous ignorons, n’a rien de commun avec celle des Blanchard, barons de Crennes, à Saint-Pierre-Tarentaine, dans l’arrondissement de Vire. Ces derniers Blanchard n’avaient, ni l’article Le, ni la particule de, devant leur nom. La dernière baronne de Crennes fut notre aïeule maternelle : Mélithe Blanchard de Crennes (1787-1864), dame Armand de Cussy de Vouilly.

Charles-Louis-François Le Tellier-Blanchard, fils du précédent, né à Mortain le 16 février 1814, fut colonel de gendarmerie en 1864 et général de brigade en 1868, commandeur de la Légion d’Honneur.

• Armes : Le règlement d’armoiries pour le premier Le Tellier-Blanchard a été : d’azur, à trois croissants d’argent. 2, 1.
Ce sont exactement les armes des Blanchard de Crennes et Blanchard de la Buharaye, en Bretagne, aussi d’origine normande.
Pour les Le Tellier-Blanchard, cela prouverait donc une fois de plus, comme nous en avons déjà donné maints exemples, que la similitude des armes ne signifie absolument rien comme preuve de communauté d’origine.


Méquet


Hugues-Olivier Méquet, né à Granville le 11 septembre 1762, capitaine de vaisseau en 1814, officier de la Légion d’Honneur, chevalier de Saint-Louis, fut créé baron héréditaire par lettres patentes du 16 décembre 1815. Il épousa Mlle de Traon (en français du Val), de Kerquidan, dont les deux fils qui suivent :

1 Adolphe, baron Méquet, inspecteur général des Ponts et Chaussées, officier de la Légion d’Honneur, né en 1805, marié à Avranches, le 10 juin 1864, à Mlle Le Bourlier ; sans postérité.

2 Eugène Méquet, baron Méquet, né à Cherbourg le 23 septembre 1812, fut confirmé dans le titre de baron héréditaire par décret impérial du 6 mai 1865. Il termina sa carrière maritime comme vice-amiral, commandant en chef, préfet maritime, à Brest, grand-officier de la Légion d’Honneur, et prit sa retraite à Mortain où il mourut, le 3 janvier 1887, veuf de Charlotte Millet, fille du général Millet, baron de l’Empire, et de Mlle Toëpffer, dont deux filles.

• Armes : D’azur à une mer d’argent, chargée à dextre de deux îles de simple, d’où s’éloigne un vaisseau de 74 canons au naturel, sous toutes ses voiles, et voguant à sénestre ; au chef d’or chargé d’une épée de sable, posée en pal.


Regnouf


Marc-Valentin-François Regnouf (1778-1843), né à Avranches, maire de Vains (1813), sous-préfet, député de la Manche (1813-20-27), chevalier de la Légion d’Honneur, fut anobli par lettres patentes du 22 juin 1816. Il épousa, en 1803, Mlle Payen de Chavoy. Ils acquirent à Avranches, en 1842, la maison située au N° 11 de la rue Sauguière, aujourd’hui rue Louis-Millet.

Magny dit, dans le deuxième volume de son Nobiliaire de Normandie, p. 492, que Jean de la Bellière, seigneur de Vains, avait fait donation de cette seigneurie, le 17 juin 1781, au père de Marc-Valentin Regnouf, lequel ajouta à son nom celui de Vains, en vertu de cette donation,

Tout ne semble pas parfaitement exact dans ces assertions.

En 1789, le seigneur de la paroisse de Vains-sous-Avranches était Marc-Antoine de la Bellière, chevalier de Saint-Louis (Catalogue des Gentilshommes de Normandie ayant pris part aux Assemblées de la Noblesse pour l’élection des députés aux Etats-Généraux, par MM. Louis de la Roque et Edouard de Barthélémy, p. 41).

Sur la Liste des biens des émigrés dans l’Avranchin en 1792, que nous avons publiée dans le Tome XV des Mémoires, on trouve Regnouf, à Vains, mais pour du mobilier seulement (p. 206-207).

A quelle époque les Regnouf ajoutèrent-ils à leur nom celui de de Vains ? Dans la Maison de Lancesseur et ses Manuscrits, par du Temps, on trouve plusieurs copies d’actes qui vont nous éclairer sur ce point. Aux tables, M. du Temps écrit toujours Regnouf de Vains, mais il n’en est pas ainsi dans les textes, pour commencer :

• P. 128-129
Acte de naissance, le 13 juin 1829, d’Ernestine de Lancesseur.
On cite comme témoin :
Marc-Valentin-François Regnouf, âgé de 50 ans, chevalier de la Légion d’Honneur, sous-préfet de la ville d’ Avranches, oncle paternel de l’enfant.
Il signe simplement Regnouf.

• P. 129-130
Acte concernant Esther de Lancesseur, née le 23 novembre 1832. On dit que les cérémonies du baptême ont été suppléées par M. l’abbé Regnouf.
Signatures : Amédée Regnouf, prêtre (fils aîné de l’anobli) ; E. (Edouard) Regnouf (second fils dudit anobli) ; Regnouf.

• P. 135
Le 4 octobre 1836, ont été suppléées les cérémonies du baptême, pour Henri de Lancesseur, né à Vains, le 18 juillet 1836.
A signé : Regnouf, née de Payen (femme de l’anobli).

• P. 130-131
Le 15 novembre 1853, le curé de Vains donne, en son église, la bénédiction nuptiale à M. Joseph-Charles-Aubin de la Messuzière, et Demoiselle Esther-Henriette-Marie de Lancesseur, en présence de M. Alban Regnouf (1806-1858), lieutenant de vaisseau (démissionnaire).
Ont signé : Regnouf ; Regnouf de Vains.
Ainsi, en 1853, le curé de Vains appelle encore le propriétaire du Manoir, simplement Regnouf, mais on remarque deux signatures : Regnouf et Regnouf de Vains,

• P. 136-137
Le 11 décembre 1866, bénédiction nuptiale donnée, en l’église de Chanteloup, à Henri de Lancesseur et Célinie Boudier de la Valleinerie.
A signé : E. Regnouf de Vains (Eudoxe Regnouf de Vains, fils aîné d’Alban).

• P. 139
Le 23 avril 1868, ont été suppléées les cérémonies du baptême pour Camille de Lancesseur, né et ondoyé à Vains, le 26 janvier 1868.
Ont signé : E. Regnouf de Vains, née de Saint-Jean ; M. Regnouf de Vains ; L. Regnouf de Vains ; Cl. Regnouf de Vains ; A. Regnouf de Vains.
Ces signatures sont celles de Mme Alban Regnouf de Vains, veuve, née Elisabeth Le Prévost de Saint-Jean, et de ses enfants : Max, Ladislas, Clarence et Alban Regnouf de Vains.

On voit donc que l’anobli et sa compagne ne prenaient que le nom de Regnouf, et que leur fils Alban et les enfants de celui-ci y ajoutèrent le nom de de Vains.

En 1888, le Manoir de Vains-sous-Avranches et la ferme y attenant, furent cédés par l’un de ceux-ci (Alban), à M. Prosper Marie, propriétaire à Agneaux, près Saint-Lo ; le complément de ce qu’il y possède, deux ans plus tard.

Alexandre Regnouf (1832-1891), fils d’Edouard Regnouf et d’Alexandrine Godard d’Isigny, et petit-fils de l’anobli, ne prit jamais d’autre nom, quoiqu’en dise Magny.

Cependant il possédait la terre, aussi du nom de Vains, à Picauville, dans l’arrondissement de Valognes, canton de Sainte-Mère-Eglise. Cette terre a été vendue après sa mort, par ses héritiers, à M. d’Aigneaux.

• Armes : D’azur, au chevron d’or, accompagné en chef de trois étoiles d’argent, rangées en fasce, et, en pointe, d’un croissant du même.


Yset


Louis-François Yset, né à Granville le 15 juillet 1776, sous-contrôleur de la Marine, fut anobli par lettres patentes du 29 juin 1819.

• Armes : De gueules à la bande d’argent, accompagnée de six roses du même posées en orle.