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Le Dreknor dans la presse


PARIS-NORMANDIE 19 mai 2009

Les Vikings entrent en Seine



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Dreknor a quitté Cherbourg pour rejoindre l'estuaire à Honfleur avant de remonter la Seine

RAID.Sonnez le tocsin ! Les fils du Nord écument la côte. Cap sur l'estuaire. Dreknor remonte le fleuve et redonne vie à ces épopées fondatrices de l'histoire normande.

Midi sonne à la basilique de Sainte-Trinité de Cherbourg là où s'élevait une première église ravagée au IXe siècle par les invasions normandes. Sur la plage verte, tout près du port de plaisance, une bonne odeur de lard braisé s'élève des marmites. Les Vikings sont de retour et ont établi leur campement dans le port manchot.
Dreknor, leur fier navire n'est pas échoué sur la grève mais sagement ancré dans le port de plaisance où l'équipage est fin prêt pour voguer sur la route maritime des raids normands, qui ont écumé la côte du Cotentin à l'estuaire avant de s'engager en Seine pour y mettre à sac les riches abbayes. « Nous remontons l'histoire jusqu'à Paris » résume Nathalie Hersent. La présidente de l'association Dreknor jongle entre les réservations pour caler les trois sorties prévues à bord de Dreknor.
En ce jour de lancement de l'opération « La Normandie débarque », qui va les mener jusqu'à Paris à la mi-juin, trois sorties sont au programme à Cherbourg, la ville départ. Ciel dégagé, légère brise, le drakkar s'éloigne du quai… au moteur. « Des concessions obligatoires pour l'homologation et pour remplir toutes les conditions de sécurité » confie Régis Godard à la manœuvre. Dreknor double la Cité de la Mer et le kiosque du sous-marin Redoutable avant de longer sagement le port militaire cherbourgeois quasiment désert. La balade en mer va durer une petite heure. Les 32 rames ne seront donc pas de sortie « à moins d'y mettre les passagers » plaisante Loïc, l'un des membres d'équipage. Pour ce tour dans le port, les matelots sont en nombre réduit et les quelque 120 m² de la voile - réalisée en toile de lin venue d'Urkaine - ne se déploieront pas dans le ciel manchot. « Huit solides paires de bras pour la hisser » annonce le capitaine, en réponse au feu roulant des questions posées par les passagers.
Dreknor double le port militaire quasi-désert et met le cap vers la Manche sans doubler les digues. Le drakkar vire de bord. Il faut rentrer à temps pour la troisième et dernière sortie de la journée. Régis Godard remet le cap sur les pontons du port de plaisance. L'occasion est belle d'admirer Queen Victoria, le dernier né des paquebots de la Cunard en escale à Cherbourg pour ce premier week-end de mai. 294 mètres, 90 000 tonneaux et quelque 2 000 cabines, le contraste est saisissant avec ce gigantesque hôtel flottant depuis le pont de chêne de Dreknor. En Manche puis en rade du Havre et ensuite sur la Seine, l'équipage en croisera d'autres de ces poids lourds des mers.
Christophe Preteux

Cinq ans de travail acharné

Il a fallu plus de cinq ans à une petite équipe de bénévoles pour construire Dreknor. Un rêve né il y a dix ans.
Automne 1999, « Presviata Pokrova » arrive dans le port de Cherbourg sous les yeux attentifs de Marc et Nathalie Hersent. Cette réplique de galère cosaque est en piteux état et le jeune couple (la grand-mère de Nathalie est ukrainienne) leur donne un coup de main et les accompagne à Brest 2000. Coup de foudre immédiat. « Les bateaux sont d'extraordinaires vecteurs de transmission, d'échanges » confie Nathalie Hersent, présidente de l'association Dreknor, les Vikings et la mer. Les Hersent se tournent sans grand succès vers des charpentiers de marine. Ils se rendent en Norvège et au Danemark. Le choix se porte sur une réplique du Golstad, un navire viking du IXe siècle.
Au printemps 2003, un imposant tronc de 19 mètres venu de Bellême dans l'Orne arrive à Cherbourg sur le terre-plein des Mielles. « C'était du bois initialement réservé pour le Marité (NDLR : le voilier terre-neuvier a été restauré tout à côté) » se souvient Nathalie. Cinq années après, Marc Hersent - surnommé Captain Marco -, Régis Godard, Louis Lefevre, leurs matelots et les membres de l'association, qui a tout de la grande famille, se retrouvent très émus pour le baptême de Dreknor. « On s'est vraiment dépêchés pour pouvoir être prêts et participer à l'Armada. Pour nous, c'était énorme » confie Nathalie Hersent. L'automne dernier, Dreknor a retrouvé les quais rouennais loué par l'enseigne suédoise Ikea, qui ouvrait son nouveau magasin. Il reviendra le dernier week-end de mai à Rouen.
C. P.
Dreknor, 40 rue Louis-Philippe
50 100 Cherbourg. www.dreknor.fr



Paris-Normandie du 19 mai 2009

Article paru le : 19 mai 2009