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La Rivière - notes pour servir à l’histoire des villages de Saint-Lo

On appelait « villages de Saint-Lo » la partie rurale de cette ville, qu’elle dépendît de l’une ou de l’autre des paroisses formant son territoire.


Texte de 1896 : voir source en bas de page. [1]


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e petit hameau appelé village de la Rivière se trouve à l’Est de Saint-Lo, dans le vallon très encaissé qu’arrose la Dollée, cours d’eau dont ni la largeur, ni le débit ne justifient la qualification de rivière qu’il porte néanmoins.

Ce lieu dit comporte un très petit nombre de feux, les uns desservis par la voie rocailleuse et malaisée qui descend du vieux chemin de la Madeleine et aboutit au moulin à l’Abbé ; les autres longés par le chemin vicinal tendant de Saint-Lo, par Martinville, à Saint-André-de-l’Epine et aussi par une sente très étroite et rapide aboutissant naguère à Montsauts mais restée praticable seulement jusqu’à la route départementale de Saint-Lo à Isigny.

Lui aussi est à cheval sur la limite de la Bourgeoisie qui comprend uniquement les terrains et maisons sis sur la rive droite de la Mère-Eau, du moulin Bérot, tandis que les autres sont hors bourgage.

Selon toutes les apparences, le village de la Rivière était jadis compris dans l’étendue du fief de la Goubdière, dont le chef était assis sur l’ancien chemin de la Madeleine au lieu qui porte toujours ce nom. Une déclaration du revenu et des rentes l’abbaye de Saint-Lo du 3 juin 1634, mentionne, en effet, à la suite les uns des autres : les coustils de la Goubdyre, le clos de la chesnée de la Goubdyre, le prey nommé le Prey à l’abbé et le Moullin à Forment sur Dollée précisément celui qui maintenant encore est dit Moulin l’Abbé.

La date de la construction de cette usine remonte au moins au XIIe siècle. Il en est parlé dans une charte de confirmation souscrite par Henry, roi d’Angleterre, au profit de l’abbaye de Saint-Lo, inséré au cartulaire manuscrit de ce monastère p. 29.

En 1561 et 1562, un relevé des fiefs de l’Abbaye mentionne, proche de la Rivière, des Costils ayant appartenu à Guillaume Michel et devant à la Manse une rente de 2 sous 6 deniers, 1 rasière d’avoine, 2 pains et 2 chapons ; des Bosqueaux tenus par Jean Gosset par 6 rasières d’avoine.

Thomas Le Grand de Sainte-Croix possédait au même lieu des champs qu’il cédait en 1585 à Julien Savary, boulanger, bourgeois de Saint-Lo. En 1588, le Pré de la Rivière, avec un petit jardin appartenait à maître Jean Lalouël, héritier de François Lalouël, monnayer, ainsi qu’un bois taillis joignant le dit pré avec un jardinet ou closet contigu au bois. On peut citer encore une famille Le Petit, comme détentrice, vers la même époque, d’une grange, d’une cour, et de jardinets y attenant, situés au village objet de cette note.

Dans ces derniers temps, le Hameau de la Rivière a été complètement transformé. Du moulin il ne reste que les bâtiments appropriés à usage d’habitation ; si les costils se voient toujours, les bosqueaux qui les couvraient ont disparu et sont remplacés par une herbe fraîche et abondante. Enfin, un chalet coquet change complètement l’aspect du vallon à faire croire volontiers qu’on est voisin de la Suisse. Ce changement à vue est l’œuvre de M. Le Terrier, un Saint-Lois intelligent et riche qui a été trop tôt enlevé à sa famille et à ses amis.