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Sauxemesnil Ruffosses

Emmanuel MONCUIT

Les origines de SAUXEMESNIL par Emmanuel Moncuit, le président de l’association "Les godiâos" (le premier président de l’association à l’époque ou j’avais fait un petit site internet pour l’association)


Sauxemesnil Ruffosses

L ’origine du mot " Sauxemesnil" est sans nul doute latine. On trouve écrit, sur les vieux parchemins, pour désigner la commune Saulx-Mesnil, Salix Mesnillum, ou Salsum Mesnillum ou bien encore Sauxemesnillum. Ces difïérentes écritures gallo-romaines signifieraient vraisemblablement "la maison près du saule" (salix voulant dire en latin saule et mesnil l’habitation isolée).

Au temps de l’ère gallo-romaine, Sauxemesnil était déjà bien connue puisque la voie romaine qui reliait Alauna (aujourd’hui Alleaume) à Coriallum (Cherbourg) passait par le Bois de Barnavast, tout proche de Sauxemesnil. Il a été trouvé sur la commune au siècle dernier, une meule romaine et sur plusieurs endroits, et notamment au hameau Guerrier et à Monvason, des tuiles, des monnaies et des traces d’habitations romaines. Si l’on en croit l’abbé Lerosier, ancien curé et historien de la paroisse, Sauxemesnil était également déjà connue pour ses potiers, qui d’après lui remonteraient aux Gaulois.

Il y eut également dans la paroisse une chapelle St Jean qui aujourd’hui a complètement disparu.

L’origine de Ruffosses

Une autre chapelle, plus connue, puisqu’un hameau de la commune en porte le nom, a été érigée au 17e s. par des marins à la suite d’un voeu, sous le titre de Notre Dame de la Délivrande. Plusieurs pèlerinages de matelots s’y faisaient chaque année. La chapelle a été interdite et fermée en 1853. Elle fut remplacée par une plus vaste église, érigée en succursale de l’église de Sauxemesnil sous le nom de Notre Dame des Anges.

Elle fut bâtie sur le domaine de Rochemont en 1850 comme l’indique l’inscription, placée sur son chevet.

Quand Sauxemesnil n’était qu’une paroisse ...

Le culte dans la commune, comme dans beaucoup d’autres, occupe une place très importante et représente, qu’on le veuille ou non, notre culture.

L’église de Sauxemesnil a été .bâtie au 1l e ou l2.e siècle. Peu d’éléments romans , attestent de sa date de construction puisque celle-ci a été profondément retouchée. N’oublions pas qu’elle fut mutilée pendant la seconde guerre mondiale par les Allemands, croyant que le curé de l’époque, l’abbé Marguerie, y cachait des soldats américains. La tour du clocher et les modillons qui surplombent le mur nord de la nef rappellent que l’église a été primitivement romane. L’église paroissiale de Sauxemesnil qui dépendait autrefois de l’abbaye de Montebourg est sous le vocable de St Grégoire et non sous celui de St Laurent.

La paroisse avait un prieuré dit de l’If ou de St Martin à l’If, construit au 12e s. Il appartenait à l’abbaye de Lessay qui le faisait desservir par ses religieux. Le dernier prieur le quitta au 18e siècle.

La carte de Cassini (réalisée au 18e s.) mentionne un lieu dit situé sur la paroisse proche de la chapelle Notre Dame de la Délivrande, nommé Rofosse ( il faut certainement lire Rufosse). C’est pourquoi la chapelle fut appelée également chapelle de Rufosse. L’église qui la remplaça en prit aussi le nom et devint l’église de Rufosse (Notre Dame des Anges). C’est ainsi qu’une partie des paroissiens qui avait plus court chemin pour aller à l’église de Rufosse qu’à celle de Sauxemesnil, située à une des extrémités de la paroisse, devinrent les Rufossais. C’est pour . cette raison, d’ailleurs, que l’église Notre Dame des Anges fut construite. La paroisse de Ruffosses (l’orthographe a un peu changé) est devenue en 1874 une section administrative de la commune de Sauxemesnil.

La vie à Sauxemesnil

La commune de Sauxemesnil-Ruffosses possède de nombreux châteaux, manoirs et maisons de maître, pratiquement ignorés, aujourd’hui, de ses contemporains. Si à l’heure actuelle, un grand nombre des Cotentinais n’ont jamais entendu parler de Sauxemesnil, tel ne fut pas le cas il y a quelques siècles voire même au début du siècle. Si les potiers ont participé largement à la notoriété de la commune, il ne faut pas pour autant oublier les autres corporations qui ont su exploiter les di6ërentes ressources de Sauxemesnil. Les potiers et les fabriquants de chaux assurèrent les revenus de la commune dans des temps récents, mais les bûcherons et les carriers étaient très nombreux à une autre époque. N’oublions pas que la commune, il y a peine 300 ans, était recouverte par la forêt de Brix, qui s’étendait de Cherbourg à Valognes où elle rejoignait celle de Montebourg. Remarquons au passage que la Manche est aujourd’hui un des départements de France les moins boisés.

Les quelques bosquets qui ont subsisté au travail acharné des hommes sont les bois que l’on connaît bien aujourd’hui, en l’occurence ceux de l’Ermitage, de la Simmonerie et de l’Etot rouge.

La commune, idéalement placée entre Valognes et Cherbourg, a su tirer profit de cet avantage. En effet, ses laboureurs et ses artisans pouvaient se rendre dans les nombreux marchés du Nord Cotentin à moindre &ais, afin de vendre leurs produits. Egalement, les voyageurs de passage à Sauxemesnil, pouvaient trouver en celle-ci un lieu d’hospitalité.

Certains manoirs devenus de simples fermes gardent en secret leur glorieux passé comme la ferme du Courret qui fut une sergenterie royale ou bien comme celle de la vicharderie qui abritait autrefois une justice de paix.. Il fut un temps où leurs noms étaient fièrement portés par des personnes issues de milieux aisés. Ainsi il n’est pas rare de trouver pour désigner un tel le titre de sieur des Monts, de Clérette, ou bien encore de Rochemont. Certains lieux de la commune étaient donc rendus célèbres, non seulement en Normandie, mais aussi dans le royaume de France. Cette brève introduction sur Sauxemesnil est un avant goût d’une partie des sujets que l’association "Les godiaôs" tentera de traiter dans ce journal. Nous espérons qu’elle vous aura permis de prendre conscience de la richesse de la commune et d’éveiller en vous la curiosité.

Emmanuel MONCUIT (voir port-folio)

 

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