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Maréchal-Ferrand


photo mystère 60 - photo mystère





C‘est un coupe queue de Maréchal Férrand



énigme piège de Yolande et Daniel CHAUMONT, mais un fer à cheval eût été trop facile ;-)

Depuis le XVIIème siècle, par autorisation royale, le maréchal ferrant pouvait soigner les chevaux ; il pratiquait saignées, sections cautérisations, nivellement des aspérités des dents à la râpe, extraction des dents (bouche maintenue ouverte à l’aide du "pas d’âne" ou abaisse langue. Il pratiquait couramment l’amputation de la queue par souci d’esthétique et de sécurité, à l’aide du coupe-queue . La plaie était cautérisée à l’aide du "brûle-queue". Le maréchal possédait une trousse comprenant : bistouri, rénettes pour les saignées, sondes, lancettes et aiguilles. La maréchalerie a connu son apogée au XIXème siècle ; la traction était uniquement hippomobile et la clientèle fort nombreuse : agriculteurs et voyageurs. Mais, progressivement, dès la création des réseaux ferroviaires, le déclin commença. L’automobile et la mécanisation de l’agriculture conduiront la profession à sa disparition complète. La vogue actuelle de l’équitation, aurait pu permettre une certaine renaissance du métier, avec les chevaux de selle. Mais, on se contente de ferrage à froid, et les simples poseurs de fers suffisent. SAINT-ELOI est le patron des maréchaux et des forgerons. La fête a lieu le 1er Décembre. La forge a son enseigne, c’est le bouquet de SAINT-ELOI, souvent un des chefs-d’œuvre de compagnonnage : ensemble de fers à chevaux les plus différents et ordonnés en bouquet rayonnant. [1]


  • histoire

D’après des fouilles archéologiques, l’invention du fer à clous serait à attribuer aux Celtes. Leurs fers étaient plus légers et plus petits que nos fers contemporains et étaient fabriqués par des druides. Avec la conquête de la Gaule, le fer cloué arriva jusqu’aux Romains qui l’adaptèrent en taille et en poids à leurs chevaux plus grands et plus lourds. On ne trouve les premiers témoignages du ferrage, d’origine allemande, qu’à partir du IV-V siècle. Diverses formes de ces fers, encore plus lourds et plus grands que ceux des Romains, furent décrits. En Orient par contre, on développa des fers sans clou mais sous forme de plaque métallique

Le terme MARECHAL trouve son origine dans le terme MARHSKALK, qui désignait en ancien français, un domestique qui soignait les chevaux. On retrouve ici les fonctions de soigneur/vétérinaire qui ont perdurés chez le maréchal-ferrant.

  • le métier aujourd’hui
    La maréchalerie est l’art de forger et d’adapter rationnellement aux sabots des équidés des semelles et contours protecteurs, généralement métalliques, appelés " fers ". Ceci, afin notamment de protéger les pieds de l’animal contre l’usure et de remédier aux vices d’aplomb ou de forme.
    Le maréchal-ferrant est donc un professionnel du cheval dans le domaine du pied qui :
  • assure la préservation du fonctionnement physiologique du pied ;
  • prépare et effectue la pose de ferrures courantes sur des chevaux ne nécessitant pas de soins particuliers ;
  • confectionne, en accord avec le vétérinaire, les ferrures orthopédiques ou thérapeutiques rendues nécessaires et dont il assure la pose.

Le maréchal-ferrant participe au bon fonctionnement de l’appareil locomoteur des équidés domestiques en intervenant sur son sabot. Le protéger de l’usure, lui rendre un aplomb satisfaisant, l’aider à remplir son rôle, voilà le but du professionnel, en appliquant des fers ou des prothèses sous les pieds des chevaux, des poneys ou des ânes.


Ainsi, ses compétences sont nécessaires à l’éleveur, le cavalier de loisir, l’entraîneur de chevaux de course, le gérant de centre équestre, le loueur d’équidés, l’écuyer de cirque, le futur médaillé de dressage, le garde républicain à cheval, la monitrice du poney-club…


Une telle diversité de contextes l’oblige à aller sur le terrain avec son véhicule -atelier. Une forge à gaz et une petite enclume pour ajuster les fers, du matériel électrique portatif pour percer, souder…, des silicones et des résines pour le confort ou la réparation de certains pieds, un stock de fers et de clous pour répondre aux diverses pointures et une caisse d’outils à main pour travailler sur le sabot.

On en compte aujourd’hui environs 1200 dans tout l’hexagone.

  • L’art du maréchal-ferrant (Extrait de La nouvelle maison rustique 1804)
    " De l’objet de la ferrure. Pour la ferrure, le pied du cheval doit 
    principalement être entretenu dans I’état où il est, si la 
    confrontation est belle et régulière. Et si elle se trouve vicieuse 
    et difforme, elle doit être réparée. La circonstance, et nullement le 
    hasard, doit décider de la ferrure (...).
    " Des principes qu’il ne faut pas perdre de vue. La connaissance des 
    aplombs du pied est de première importance. Verticalement, trois 
    parties très distinctes se reconnaissent dans le sabot ; une 
    supérieure, pourvue de vaisseaux. est moins douce que celles qui lui 
    sont inférieures ; l’autre moyenne, plus compacte et n’admettant 
    qu’un fluide qui y transsude ; la troisième enfin, ayant plus de 
    consistance encore, et absolument dénuée de tout ce qui pourrait en 
    constituer et en animer la vie. C’est dans cette dernière partie que 
    sera appliqué le fer.
    " Du deferrement, de la manière de parer le pied et de faire porter 
    les fers. (...) Le fer enlevé, le maréchal nettoie le pied de toutes 
    les ordures qui masquent aux yeux la sole, la fourchette et le bas 
    des quartiers, ce qui se fait partie avec le brochoir, partie avec le 
    rogne-pied. Ensuite, il pare le pied avec le boutoir qu’il tient très 
    ferme dans sa main. C’est du maniement du boutoir que viennent les 
    défauts dans l’action de parer. Quand le pied est paré, il faut 
    l’examiner en repos sur le sol. Ensuite le maréchal présentera le fer 
    légèrement chauffé et le laissera très peu de temps, et ensuite il 
    ôtera la portion de l’ongle sur laquelle le fer sera imprimé, afin 
    qu’il pose également partout, et qu’il ait son appui sur toute la 
    rondeur du sabot. sans en excepter les talons.
    " Manière d’assujettir le fer et les rivets. Dès que l’appui du fer 
    sera tel qu’on le doit exiger, le maréchal l’assujettira. Il brochera 
    d’abord deux clous, un de chaque côté ; après quoi, faisant poser le 
    pied par terre, il verra s’il est dans une juste position, et il 
    achèvera de le brocher. Les lames doivent être proportionnées à 
    l’épaisseur de l’ongle et ne pas employer celles qui par leur volume 
    font des ouvertures énormes, qui, outre qu’elles détruiraient la 
    corne, presseraient le vif et le serreraient. "
    

  • Les outils du maréchal Ferrand
    Le premier travail est d’enlever l’ancien fer. Pour cela le maréchal-ferrant utilise les tricoises, sortes de tenailles à long manche.
  • mailloches et tricoises

Ensuite l’excédent de corne est enlevé avec le boutoir et le "rogne-pied", outils formés d’une lame,


  • boutoir









en s’aidant de la mailloche qui est le mateau typique du maréchal-ferrand (aussi appelé brochoir ou marteau à ferrer).

Pour terminer le parage du sabot, le dessous est nettoyé avec la rainette et les côtés limés avec la rape.

  • rainette


  • râpe

Pendant ce temps, le fer chauffait dans la forge ; il était à la bonne température lorsqu’il devenait d’un rouge soutenu.

  • forge



    Le maréchal-ferrant l’ajuste alors sur le sabot, opération caractérisée par l’odeur de la corne brûlée.
  • ajustage sur le sabot
    Au besoin, le fer est ajusté, puis, il est mis en place et broché avec des clous à tête carrée.
  • clous

Il fallait enfoncer les clous sans blesser le cheval. Les pointes des clous sont ensuite coupées et la partie restante replié dans le sabot. Un dernier coup de rape pour la finition...



Il fallait compter environ 20 minutes par fer. Quant l’ouvrage est terminé, le maréchal-ferrant regarde toujours le cheval partir pour s’assurer que le travail est correct.


le début du travail en images (tiré d’un excellent blog ou vous trouvez la suite)












chasse-mouche de Maréchal-Ferrand

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Notes

[1] extrait de ce site