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Depuis le XVIIème siècle, par autorisation royale, le maréchal ferrant pouvait soigner les chevaux ; il pratiquait saignées, sections cautérisations, nivellement des aspérités des dents à la râpe, extraction des dents (bouche maintenue ouverte à l’aide du "pas d’âne" ou abaisse langue. Il pratiquait couramment l’amputation de la queue par souci d’esthétique et de sécurité, à l’aide du coupe-queue . La plaie était cautérisée à l’aide du "brûle-queue". Le maréchal possédait une trousse comprenant : bistouri, rénettes pour les saignées, sondes, lancettes et aiguilles. La maréchalerie a connu son apogée au XIXème siècle ; la traction était uniquement hippomobile et la clientèle fort nombreuse : agriculteurs et voyageurs. Mais, progressivement, dès la création des réseaux ferroviaires, le déclin commença. L’automobile et la mécanisation de l’agriculture conduiront la profession à sa disparition complète. La vogue actuelle de l’équitation, aurait pu permettre une certaine renaissance du métier, avec les chevaux de selle. Mais, on se contente de ferrage à froid, et les simples poseurs de fers suffisent. SAINT-ELOI est le patron des maréchaux et des forgerons. La fête a lieu le 1er Décembre. La forge a son enseigne, c’est le bouquet de SAINT-ELOI, souvent un des chefs-d’œuvre de compagnonnage : ensemble de fers à chevaux les plus différents et ordonnés en bouquet rayonnant. [1]
D’après des fouilles archéologiques, l’invention du fer à clous serait à attribuer aux Celtes. Leurs fers étaient plus légers et plus petits que nos fers contemporains et étaient fabriqués par des druides. Avec la conquête de la Gaule, le fer cloué arriva jusqu’aux Romains qui l’adaptèrent en taille et en poids à leurs chevaux plus grands et plus lourds. On ne trouve les premiers témoignages du ferrage, d’origine allemande, qu’à partir du IV-V siècle. Diverses formes de ces fers, encore plus lourds et plus grands que ceux des Romains, furent décrits. En Orient par contre, on développa des fers sans clou mais sous forme de plaque métallique
Le terme MARECHAL trouve son origine dans le terme MARHSKALK, qui
désignait en ancien français, un domestique qui soignait les chevaux.
On retrouve ici les fonctions de soigneur/vétérinaire qui ont
perdurés chez le maréchal-ferrant.
Le maréchal-ferrant participe au bon fonctionnement de l’appareil
locomoteur des équidés domestiques en intervenant sur son sabot. Le
protéger de l’usure, lui rendre un aplomb satisfaisant, l’aider à
remplir son rôle, voilà le but du professionnel, en appliquant des
fers ou des prothèses sous les pieds des chevaux, des poneys ou des
ânes.
Ainsi, ses compétences sont nécessaires à l’éleveur, le cavalier de
loisir, l’entraîneur de chevaux de course, le gérant de centre
équestre, le loueur d’équidés, l’écuyer de cirque, le futur médaillé
de dressage, le garde républicain à cheval, la monitrice du
poney-club…
Une telle diversité de contextes l’oblige à aller sur le terrain
avec son véhicule -atelier. Une forge à gaz et une petite enclume
pour ajuster les fers, du matériel électrique portatif pour percer,
souder…, des silicones et des résines pour le confort ou la
réparation de certains pieds, un stock de fers et de clous pour
répondre aux diverses pointures et une caisse d’outils à main pour
travailler sur le sabot.
On en compte aujourd’hui environs 1200 dans tout l’hexagone.
" De l’objet de la ferrure. Pour la ferrure, le pied du cheval doit principalement être entretenu dans I’état où il est, si la confrontation est belle et régulière. Et si elle se trouve vicieuse et difforme, elle doit être réparée. La circonstance, et nullement le hasard, doit décider de la ferrure (...). " Des principes qu’il ne faut pas perdre de vue. La connaissance des aplombs du pied est de première importance. Verticalement, trois parties très distinctes se reconnaissent dans le sabot ; une supérieure, pourvue de vaisseaux. est moins douce que celles qui lui sont inférieures ; l’autre moyenne, plus compacte et n’admettant qu’un fluide qui y transsude ; la troisième enfin, ayant plus de consistance encore, et absolument dénuée de tout ce qui pourrait en constituer et en animer la vie. C’est dans cette dernière partie que sera appliqué le fer. " Du deferrement, de la manière de parer le pied et de faire porter les fers. (...) Le fer enlevé, le maréchal nettoie le pied de toutes les ordures qui masquent aux yeux la sole, la fourchette et le bas des quartiers, ce qui se fait partie avec le brochoir, partie avec le rogne-pied. Ensuite, il pare le pied avec le boutoir qu’il tient très ferme dans sa main. C’est du maniement du boutoir que viennent les défauts dans l’action de parer. Quand le pied est paré, il faut l’examiner en repos sur le sol. Ensuite le maréchal présentera le fer légèrement chauffé et le laissera très peu de temps, et ensuite il ôtera la portion de l’ongle sur laquelle le fer sera imprimé, afin qu’il pose également partout, et qu’il ait son appui sur toute la rondeur du sabot. sans en excepter les talons. " Manière d’assujettir le fer et les rivets. Dès que l’appui du fer sera tel qu’on le doit exiger, le maréchal l’assujettira. Il brochera d’abord deux clous, un de chaque côté ; après quoi, faisant poser le pied par terre, il verra s’il est dans une juste position, et il achèvera de le brocher. Les lames doivent être proportionnées à l’épaisseur de l’ongle et ne pas employer celles qui par leur volume font des ouvertures énormes, qui, outre qu’elles détruiraient la corne, presseraient le vif et le serreraient. "
Ensuite l’excédent de corne est enlevé avec le boutoir et le "rogne-pied", outils formés d’une lame,
en s’aidant de la mailloche qui est le mateau typique du maréchal-ferrand (aussi appelé brochoir ou marteau à ferrer).
Pour terminer le parage du sabot, le dessous est nettoyé avec la rainette et les côtés limés avec la rape.
Pendant ce temps, le fer chauffait dans la forge ; il était à la bonne température lorsqu’il devenait d’un rouge soutenu.
Il fallait enfoncer les clous sans blesser le cheval. Les pointes des clous sont ensuite coupées et la partie restante replié dans le sabot. Un dernier coup de rape pour la finition...
Il fallait compter environ 20 minutes par fer. Quant l’ouvrage est terminé, le maréchal-ferrant regarde toujours le cheval partir pour s’assurer que le travail est correct.
le début du travail en images (tiré d’un excellent blog ou vous trouvez la suite)