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Histoire du Chef de Caux et de Sainte-Adresse

Par Alphonse Martin (1854-1930)


« Le double titre de ce livre indique déjà suffisamment la division du sujet que je me propose de traiter aujourd’hui. L’étude historique du village et du port du Chef de Caux, précédera celle de la paroisse de Sainte-Adresse, de même que les premiers ont précédé la seconde dans l’ordre chronologique ; et j’ai placé l’histoire de la seigneurie et des seigneurs de Vitanval entre ces deux époques, parce qu’elle s’applique à l’une et à l’autre.

Cette partie du Pays de Caux présente deux périodes historiques parfaitement distinctes. Pendant la deuxième moitié du moyen âge (je laisse de côté la première à cause de son obscurité), le Chef de Caux était un port fortifié et d’une certaine importance. Plusieurs navires sont partis de ce point à diverses reprises pour concourir à des expéditions militaires, et des flottes ennemies y ont abordé pour envahir la Normandie. Le XIVe siècle fut l’époque de la prospérité de cet endroit qu’un roi de France qualifiait du titre de ville.

Ensuite, le port se trouve détruit par la mer, les habitants sont obligés d’établir leurs maisons et leur église plus loin, pour se mettre en dehors des atteintes des flots. Ce nouveau village devient et reste très-modeste, très-pauvre pendant quatre siècles, puis après bien des incertitudes, pour lui restituer son importance maritime, une nouvelle transformation s’opère ; le petit village de Sainte-Adresse est recherché par les riches habitants et bourgeois du Havre ; des savants, des littérateurs, des étrangers séduits par la beauté du site, viennent y passer l’été chaque année, et le village se trouve tout à fait à la mode ; c’est le faubourg du Havre qui va être uni maintenant à la cité par un boulevard magnifique.  »


TABLE DES MATIERES

CHAPITRE PREMIER. - Description en 1825. - Depuis 40 ans. - Havrais et étrangers envahissent Sainte-Adresse. - Cette sainte ne néglige rien pour leur être agréable. - Communications anciennes et actuelles. - La commune est divisée en deux sections, l’une aristocratique, l’autre ouvrière. - L’ancien cimetière, quelques tombes. - La nouvelle église, sa description. - Le cap de la Hève. - Le pain de sucre. - Chapelle de N. -D. -des-Flots, sa bannière. : p. 1

CHAPITRE II. - ETYMOLOGIE. - STATISTIQUE. - Etymologie du nom de Sainte-Adresse. - Ce nom inexplicable. - Au contraire, le titre de Chef de Caux est naturel. - Caput caleti à l’époque romaine. - Le chief de Caux, le quief de Caux ; Saint Denis en chef de Caux, noms donnés jusqu’à la fin du XVe siècle. - Pourquoi ce changement. - Opinions de Dom Duplessis, de MM. les abbés Sauvage et Cochet, Pinel, Bernardin de Saint-Pierre, Morlent, de Saint-Amand. - Sainte Adresse béate de la façon des marins. - Légende du navire prêt à se briser contre la Hève. - Sancta Birre. - Une église de sainte Adresse à Messine. - L’identité de cette sainte est incertaine. - Masculin ou feminin. - On emploie ce nom dès le XVIe siècle. - Etymologie de la Hève et des autres hameaux. - Statistique. : p. 15

CHAPITRE III. - TEMPS PRÉHISTORIQUES. EPOQUE GALLO-ROMAINE. - L’archéologie préhistorique prend le burin de l’histoire. - Les trois âges. - Découvertes se rattachant à ces époques. - Hachettes en silex, pierre et bronze. - Opinion de l’abbé Cochet. - Conquête de la Gaule par les Romains. - Occupation supposée du Chef de Caux. - Camp romain. - Opinions de MM. Pinel, Borely, Buquet, Guilmeth, Roesler, l’abbé Cochet, W. Martin. - Voie romaine. - Découvertes faites par MM. l’abbé Cochet, Toussaint, Lesueur. - Restes d’un balnéaire gallo-romain. - Prétendues inscriptions trouvées à Sainte-Adresse. - Tradition du Chef de Saint- Denis. : p. 35

CHAPITRE IV. - MOYEN-AGE. - Faits généraux. - Incursions des Normands. - Défense des côtes. - Le port et l’église du Chef de Caux. - Leur situation. - Armement au Chef de Caux, en 1295 et 1298. - Garnison au XIVe siècle, plus importante que celle de Leure. - Les arbalétriers du Chef de Caux. - Pillage du village et massacre des habitants, en 1369. - Etablissement d’un phare. - Le foyer de guerre. - Ses gardes successifs. - Nouvelle catastrophe, l’église et le cimetière s’écroulent en mer. - Séparation de l’Eclat et de la falaise. - Nouvel emplacement de l’église. - Débarquement des Anglais au Chef de Caux, en 1415. - Combat sur terre, en 1416 - Confiscation de la seigneurie de Vitenval. - Arrestation d’un émissaire anglais. - Le fermier de la marchandise. - Débarquement en 1470. - Enquête par le seigneur de Bléville. - Fortifications en 1490. - Occupation par les Harfleurais. : p. 59

CHAPITRE V. - LA SEIGNEURIE ET LES SEIGNEURS DE VITENVAL. - Origine de la noblesse normande. - Cinq familles ont successivement possédé Vitenval : les Noirepel, le Marchant, du Voesin, Le Grand, Lestorey de Boulongne. - Le château de Vitenval. - Sa situation. - Etait-ce un château-fort. - Etat actuel. - M. Thibault. La solitude. - Les droits féodaux. - Opinion de M. Guizot. - Etendue de la seigneurie. - Moulins. - Quatre-vingts lavoirs. - Droit de patronage. - Contestations à ce sujet. - Prérogatives attachées à ce droit. - Redevances. - Armoiries. - Le fief Caillot : p. 103

CHAPITRE VI. - Du XIVe SIÈCLE A LA RÉVOLUTION DE 1789. - Fondation du Havre. - Conséquences pour le Chef de Caux. - Les eaux de Vitenval conduites au Havre. - Plaintes du seigneur. - Le Port-aux-Bateaux. - François Ier sur la Hève. - Occupation par les Allemands. - La Cour de France, après la reddition du Havre. - Travaux à la Hève. L’église de Sainte-Adresse. Ses transformations. - La tour du clocher. - Restauration en 1843. - Rétribution du Curé. - Les écoles. - La fabrique. - Dotation de l’église. - Donations et fondations. - Biographie des curés. - La confrérie de Notre-Dame. - Ses 1, 500 associés. - Les anciens habitants de Sainte- Adresse. - La garde-côte. - Campement en 1690. Bombardement de 1759. - La Hève est occupée militairement. - Ses camps. - Les batteries. - Exercice des troupes. - Etablissement des phares. - Leurs éclipses pendant la Révolution. - Nouveaux systèmes. - Dégradation de la côte. - Décision de l’amirauté. - Prophétie de M. de Lamblardie : p. 135

CHAPITRE VII. - RÉVOLUTION DE 1789. - ÉPOQUE CONTEMPORAINE. - Administration municipale avant la Révolution. - Syndics et maires. - L’église est dépouillée de ses biens. - Le serment du clergé. - Garde nationale. - Prétendue mine d’or. - L’abbé Rousselin. - La commune sous le Ier Empire. - Gardes-côtes. - Visite de Napoléon Ier. - M. Carbonnel. - Interdiction de pêcher. - Armement. - M. l’abbé Sence. - MM. de Larbre père et fils, Paumelle, Thieullent. - La reine Hortense. - Singulière découverte. - Pauvreté de la commune en 1816. - Deux projets de transformation. - Etablissements maritimes. - Autre transformation. - Aspect de la plage en 1838. - Projet d’établissement de bains. - On demande un million de francs. - Le village devient à la mode. - M. Alphonse Karr et sa barque. - M. Eugène Sue. - Mme de Girardin. - MM. Brongniart, Keraudran. - M. Lesueur à Sainte-Adresse. - Les familles Lesueur, Moullin et Berryer. - Révolution de 1848. - Prétendue conspiration. - Chronologie des faits principaux, depuis cette époque : p. 185