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1165. Découverte de documents sur Philippe-Auguste


billet de Geneviève

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ers la mi-XVIIIème, la publication des travaux d’un historien anglais du nom de Thomas Carle a fait découvrir que certains documents sur Philippe-Auguste, qu’on cherchait vainement en France, étaient en possession des Anglais. [1]

Bréquigny fut envoyé en Angleterre en 1764 et c’est lui qui a découvert, enfouis dans les tréfonds de la Tour de Londres et considérés comme du rebut, 12 paquets contenant chacun 5 à 600 "titres" provenant de Normandie

Cette trouvaille, qui dépassait les espérances les plus folles des historiens tant anglais que français, ramenait au jour non seulement des édits et ordonnances, mais des documents comme une liste des grands Maîtres des Templiers, qui datait de 1347, qu’on ne retrouvait pas et qu’on n’avait jamais réussi à reconstituer, ou la correspondance de Saint Louis avec les reines Blanche, sa mère, et Marguerite, son épouse

Bréquigny a fait des copies et en a publié quelques unes mais on ignore l’ampleur exacte de son travail, sa maison ayant brûlé - il a été établi que ces archives, qui couvraient l’Histoire de la Normandie de Guillaume le Conquérant à Philippe-Auguste, avaient été transportées en Angleterre par Jean sans Terre.

L’étude de ces documents a été conduite, en collaboration, des deux côtés de la Manche, les "antiquaires" s’attachant à traduire un latin médiéval surprenant et des abréviations difficiles à décrypter : on peut estimer à 40 années la durée de lectures et traductions qui ont été nécessaires, mais la connaissance du passé normand en a été bouleversée, vivifiée et rendue plus certaine*

Les principaux héros de cette étonnante aventure sont, parmi les Anglais, Duffis Hardy, le pionnier, et Stapleton, auteur des fameux Magni Rotuli Scaccarii Normaniae publiés en 1845 - et, parmi les Français, Léchaudé d’Anisy, et Delisle dont l’intervention a été essentielle.

Philippe Auguste

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é le 21 août 1165 à Paris et mort à Mantes le 14 juillet 1223,il a régné à partir de 1180. Fils de Louis VII, il n’a que 15 ans à la mort de son père. Il a déjà face à lui une coalition des grands féodaux de Flandre, Champagne et Bourgogne. Par le traité de Boves, il met la main sur l’Artois, le Vendomois et Amiens.

Il part en croisade en 1190 et revient l’année suivante. Il s’empare de la Normandie, profitant de ce que Richard Cœur de Lion avait été arrêté et livré à l’empereur Henri VI en 1194. A la mort de celui-ci, Philippe Auguste continue la lutte contre le nouveau roi d’Angleterre, Jean Sans Terre. Il envahit la Normandie en 1202, puis dans les deux années qui suivent il s’empare aussi de la Touraine, de l’Anjou, du Poitou. Il gagne la bataille de Bouvines en 1214 contre Jean SansTerre qui avait mené une coalition contre lui avec le comte de Flandre, le comte de Bologne et l’empereur Otto de Brunswick.

Le roi a considérablement accru le domaine royal.

Pendant son règne on constate un grand renforcement du contôle du royaume par la nomination des bailis et sénéchaux.

Il épouse d’abord Isabelle de Hainaut, puis après la mort de celle-ci en 1190 , il épouse Ingeburge de Danemark en 1193, mais il la répudie aussitôt et se remarie en 1196 avec Agnès de Méranie. Il est condamné par le pape Innocent III et l’interdit est jeté sur le royaume. Après la mort de sa troisième femme, en 1213, il consent à rappeler Ingeburge.

Notes

[1] la découverte, dans ces textes, de nombre de patronymes n’a pas seulement éclairé sur l’ancienneté de certaines familles mais également stoppé net quelques démarches aventureuses de ceux qui faisaient de la généalogie et de la géographie locale à partir de l’onomastique - enfin elle a conduit les généalogistes à admettre qu’il y avait au Moyen-Age, en Normandie, beaucoup plus de familles qu’ils ne le pensaient et qu’il y avait beaucoup de patronymes homonymes sans lien de consanguinité.