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La catastrophe ferroviaire de Meudon le 8 mai 1842


La catastrophe ferroviaire de Meudon est la première catastrophe ferroviaire en France et l’une des premières dans le monde. Elle survient sur la ligne de Paris-Montparnasse à Versailles, mise en service moins de deux ans plus tôt.

Le 8 mai 1842, un train en provenance de Versailles et à destination de Paris déraille dans la tranchée de Bellevue à Meudon. Ce déraillement est suivi d’un chevauchement des voitures de tête puis d’un incendie. L’accident fait 55 morts dont le marin et explorateur Jules Dumont d’Urville et sa famille.

Suite a cet accident, on cessera de fermer les voitures voyageurs (on disait wagons à cette époque) à clé de l’extérieur et les locomotives auront 6 roues, plus stables.

Si Versailles métait conté

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out le monde sait que c’est à Versailles que se sont tenus les Etats Généraux de 1789, et prononcée la fameuse réplique de Mirabeau "nous sommes ici par la volonté du peuple..." - C’est aussi le 10 octobre de la même année qu’est arrivée au château une bruyante délégation de femmes venues de Paris pour réclamer du pain à la Reine - évènement mis en scène par Sacha Guitry dans "si Versailles m’était conté" : avec Edith Piaf, accrochée aux grilles, qui chantait "Ca Ira".

Louis XVI et sa famille ont donc été ramenés aux Tuileries et Versailles a été laissé à l’abandon pour de longues années - Napoléon n’y a passé qu’une seule nuit et c’est le Grand Trianon qu’il a préféré aménager pour installer Marie - Louise sans déloger Joséphine de la Malmaison.

Mieux valait ne pas même citer les lieux devant Louis XVIII ou Charles X dont la folle jeunesse et les fêtes permanentes n’avaient pas aidé leur frère aîné à se maintenir sur le trône - ils ont préféré passer leurs moments de détente à Saint-Cloud - qu’avait aussi préféré Louis XV.

Enfant, Louis-Philippe ne venait guère à Versailles : lorsque son père, le duc d’Orléans, futur Philippe-Egalité, a créé une galerie de commerces et cafés sous les colonnes du Palais-Royal, Louis XVI lui avait dit "quel dommage, mon cousin, nous ne pourrons donc nous rencontrer que le dimanche...". Néanmoins, le Roi des Français éprouvait infini respect et même fascination pour l’œuvre de Louis XIV son aïeul - et la Reine Marie-Amélie adorait le Grand Trianon dont elle s’est chargée de revoir aménagement et décoration.
De son côté, Louis-Philippe s’est attelé, méthodiquement et avec l’aide des meilleurs spécialistes, à restaurer locaux et mobilier pour faire du château de Versailles un Musée national - le couronnement de leurs efforts a été célébré en 1837, par l’inauguration officielle du Musée, au château, et le mariage de leur fille Marie dans l’intimité au Grand Trianon.

On dit qu’en février 1848, Louis-Philippe a fait faire un détour à la voiture qui l’emportait vers l’exil pour voir et saluer une dernière fois Versailles - Napoléon III, lui, préférait Compiègne. Versailles fut délaissé jusqu’à son occupation par les prussiens, en 1870 : c’est dans la Galerie des Glaces que Guillaume de Prusse s’est fait proclamer empereur d’Allemagne - c’est aussi à Versailles que s’est réfugié le gouvernement Thiers pendant la Commune

Il s’y est signé le traité de Versailles terminant la Première Guerre Mondiale en 1919 et depuis, le château vit sa vie de Musée quelques fois interrompue par une réunion du Congrès

Les Grandes Eaux, une réalisation d’une technicité innovante sur une idée de Louis XIV, ont été données pour la première fois en 1666 et sont devenues, sous le régime de Musée et encore aujourd’hui, une attraction rare et un spectacle payant (cher) - elles représentent, dans leur catégorie, une exception du même niveau de qualité que l’architecture, les paysages, la statuaire et le mobilier pour avoir été systématiquement commandés aux plus grands maîtres dans leur domaine.

Geneviève de Brébisson, mars 2017