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Liste des délégués élus par les bailliages de Normandie aux Etats généraux de 1789

Contribution de Geneviève de Brébisson


Etats Généraux de 1789

Délégués des Bailliages de Normandie

Il a été publié plusieurs listes de ces délégués – la 1ère figure dans la numéro du Journal de Paris daté du 31 mai 1789 - Gallica publie une liste écrite selon l’orthographe de l’époque – celle qui est proposée ici a été établie à partir d’une liste par bailliages puis corrigée à partir d’une liste alphabétique. Elle ne devrait pas comporter d’erreur ni d’oubli, mais il est bien possible que ce soit tout de même le cas.

Les Etats Généraux n’avaient pas été réunis depuis 1614 – en 1789, ils ont réuni près de 12000 personnes, 291 membres du Clergé, 270 délégués de la Noblesse, 578 délégués du Tiers.

Clergé

Bécherel curé de Saint-Loup, (Coutances) – Davoust, prieur de l’abbaye Saint-Ouen (Rouen) – Dufour de Pradt, grand vicaire (Rouen) – Dufresne, curé du Mesnil-Durand (Alençon) – Eudes, curé d’Angerville l’Orcher (Caux) – de Grieu (Rouen) - Lalande, curé d’Illiers l’Evêque (Evreux) – de La Rochefoucauld, évêque de Rouen, il présidait la Chambre du Clergé avant la jonction des 3 Ordres – il a également présidé la 1ère séance des 3 Ordres réunis le 27 juin – Lebrun, curé de Lyons la Forêt (Rouen) – Leclerc (Alençon) - Lefrançois curé de Mutrécy – Lelubois curé de Fontenay (Coutances) - Le Rouvillois, curé de Carentilly (Coutances) – Le Tellier, curé de Bonoeil (Caen) –Lévêque curé de Tracy-Bocage - Thomas Lindet, curé de Sainte-Croix de Bernay (Evreux) – Rozé, curé d’Emasville (Caen) – Talaru de Chalmezel Abbé de Blanchelande (Coutances)

Noblesse

Arthur sgr de La Villarmois (Coutances)- Beaudrap de Sottville (Coutances) – de Bonneville (le Chamblac (Evreux) – Le Carpentier de Chailloué, conseiller au Parlement de Rouen – il fut Secrétaire de la Chambre de la Noblesse - Grossin de Bouville (Caen) – marquis de Cairon (Caux) – marquis de Chambray (Evreux) – duc de Coigny (Caen) – de Frondeville (Président du Parlement de Rouen) – Godard de Belbœuf (Evreux) – Grossin de Bouville (Caen) - Leclerc, baron de Juigné (Coutances) - le cardinal, archevêqu de Paris, et le marquis, ses frères, ont aussi participé aux Etats généraux comme délégués d’autres bailliages) –de Mortemart Rochechouart - comte de Trie (Rouen) – marquis de Thiboutot (Caux) - Louis de Vassy, à Brecey – Vauquelin, marquis de _Vrigny (Alençon – il fut guillotiné la veille de la chute de Robespierre)– Wimpffen (Caen)

Tiers

Ango, bailli de Saint-Sauveur le Vicomte, (Coutances)
Beauperray, Giré (Evreux) – Bedouin, négociant au Havre (Caux)
Bégouën Demeaux négociant - Belzais de Courmesnil, procureur du Roi à Argentan – Besnard-Duchesne, lieutenant du bailliage de Valognes (Caux) - Bourdon, procureur du Roi à Arques (Caux) – Burdelot maire de Pontorson (Caux) – Buschey des Noës, Bernay (Evreux) - Buzot, avocat (Evreux)
_Cherfils, procureur du Roi à Cany (Caux) – Colombel de Bois-Aular, négociant, Alençon – de Cussy (Gabriel), directeur des Monnaies (Caen) – de Crétot, négociant à Rouen - Dumesnil Desplanques, maire de Pontorson (Caux)
Flaust, lieutenant général bailliage de Vire – Fleurye, procureur bailliage de Montivilliers – de Fontenay négociant à Rouen
Goupil de Préfeine, ancien magistrat demeurant à Alençon
Lamy négociant à Caen – de Launay, avocat (Caen) – Lasnon, _ laboureuur (Caux) - Le Bigot de Beauregard, maire de Domfront
– Le Couteulx de Canteleu, banquier, - Lefèvre de Chailly propriétaire à Gamaches (Rouen) – Lefort marchand de bois à Canteleu (Rouen) – _Lemaréchal négociant à Rugles (Evreux) – Lerrefait propriétaire à Rouen – _ Le Sacher de la Palière avocat à Mortain
Mollien, laboureur, Rouen
Pain, conseiller au bailliage de Thorigny - Perrée du Hamel négociant (Coutances) – Pouret-Rocquerie, procureur à Perriers (Coutances) –
Poulain de Beauchêne lieutenant de louveterie (Caen)
Simon, cultivateur (Caux)
Thouret (avocat au Parlement de Rouen, rédacteur des cahiers de doléances, il a plus tard participé à la rédaction du Code Civil)
Vieillard, avocat à St-Lô

L’ordre du jour était circonscrit sans ambiguïté à la question des finances du Royaume qui se savait au bord de la banqueroute et l’avait annoncé depuis deux ans (Assemblée des Notables de 1787). Personne n’ignorait que la solution passait par l’égalité de tous face à l’impôt – et donc par l’adoption d’une Constitution, seule garantie qu’une telle mesure soit durablement appliquée (cf les procès-verbaux des délibérations de la Noblesse, qui sont en ligne)

Les réticences de la Noblesse et du Clergé à siéger en une seule Chambre comme les y incitait le Tiers furent vaincues lorsque celui-ci se proclama Assemblée Nationale, le 17 juin : le Serment du Jeu de Paume fut prononcé le 20 juin et, le 27, le Roi donna son accord à la réunion des 3 Ordres, réunion qui s’est donné le nom d’Assemblée Constituante le 09 juillet.

L’Abolition des Privilèges, proclamée le 04 août, représente la première conquête de la Révolution de 1789 : elle a donné lieu à de vives émotions, des surenchères [1], un grand désordre, mais l’essentiel de son contenu reste l’abolition des Ordres enfin admis, après de longues semaines de réticences, comme passage obligé pour instaurer l’égalité des droits.

Il ne s’agissait pas seulement de l’abandon des avantages fiscaux de l’Eglise et des droits féodaux de la Noblesse – il s’agissait aussi des us et coutumes, libertés locales, droits immémoriaux différents d’une province à l’autre….le tout a été précisé et formalisé par la suite, mais la plus importante abrogation, celle des trois Ordres, a fait son entrée immédiate dans l’Histoire ce 04 août 1789.

Notes

[1] La véhémence d’un évêque préconisant l’abandon du droit de chasse, a décidé un délégué de la noblesse : puisqu’il nous ôte la chasse, on va lui retirer sa dîme ! »