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Pain d’Avaine

Contribution de Jean-Didier Bérard


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a route de St-Hilaire-du-Harcoüet à Avranches séparait les deux communes d’Isigny, et du Buat, qui se rencontraient à PAINDAVEINE [1].

Avant et pendant la seconde guerre mondiale, on y trouvait un bureau de poste, tenu par Mme Baudron, une école, dont la directrice était l’épouse du facteur, et l’adjointe une demoiselle Andrée Fagnen.

Côté commerce, la boucherie de Vital Mauviel, une bourrellerie et une auberge à l’ancienne, tenue par la famille Gauthier.

La fille, Denise, épousa le bourrelier. Jolie brunette, elle eut le malheur d’éveiller l’appétit de soldats américains, qui lui firent une cour enflammée … à la mitraillette. Et le bonheur de leur échapper, les projectiles s’étant logés au plafond de l’auberge.

Lorsqu’un voyageur – de commerce – demandait gîte et couvert, La patronne faisait appel à son mari, qui décrochait son fusil, et, après avoir ouvert la fenêtre, fusillait un des lapins vivant en liberté dans le champ attenant.

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’y trouvait également l’étude notariale de Me FOISIL.

Et un atelier d’artisan électricien, Gaston Bérard, lequel épousa l’institutrice-adjointe. Elle fut nommée dans le bourg voisin de Le-Mesnil-Bœufs, qu’on devrait écrire *-BEUX, comme le nom du propriétaire d’origine.

Mais ceci est une autre histoire : La mienne.

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aindaveine se trouvait, de fait, en position du chef-lieu de canton qu’il devint plus de trente ans plus tard. J’avais oublié la gendarmerie, qui, oui, s’y trouvait aussi. Le nom du bourrelier, successeur de son père, me revient. Sous toute réserve ce devait être M. Pierre Lelandais. Je pense qu’il y avait aussi une perception, où ma mère allait, chaque moi, percevoir son traitement, en espèces

Le boucher, Vital Mauviel, était fils des propriétaires de la filature du Le Mesnil-Tôve. Jusqu’à la fin de la guerre, elle fonctionnait à l’électricité, en courant continu, produit par une dynamo qu’entraînait la roue du moulin. Dès 1945, je crois, cette dynamo fut remplacée par un alternateur. L’installateur, concepteur de cette transformation, était mon père, Gaston Bérard. Aucune entreprise de l’ Avranchin ou du Mortainais ne s’en était sentie capable.

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Du haut de mes sept ans, j’assistai, de loin, à ce chantier important, à vrai dire bien plus intéressé par l’âne de la triolette…

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l y a quelques années, je rêvai de ce souvenir, vieux de six ou sept décennies, retrouvant l’usine, et ses abords. Le lendemain, nous nous rendîmes à Brouains, pour la journée annuelle de généalogie du CG 50. De là, bien sûr, comment ne pas errer dans les pas du tout jeune enfant du pays que je fus ?

Avisant un panneau « Le Mesnil-Tôve », je tentai d’y retrouver la filature. Aidé par un quidam, qui se révéla être maire-adjoint, nous pûmes y pénétrer. Pour retrouver, instantanément, le décor de mon rêve de la nuit précédente.

À en croire les dernières nouvelles, cette petite usine cause bien des dissensions dans la commune (déléguée) et aux alentours [3] .

Notes

[1] Pain d’Avaine (qui s’écrivait autrefois Paindaveine ou Paind’Aveine) est pour les habitants du canton d’Isigny, un centre administratif - sinon commercial - puisqu’il abrite tous les organismes de l’administration cantonale : perception, justice de paix, gendarmerie, notariat, etc...

Sous l’Ancien Régime, on le dénommait simplement « passage » de Paindaveine ; sous la Révolution et l’Empire, on l’appela plus pompeusement la « rue » de Paindaveine et au XIXème siècle, il est devenu le « bourg ». ...suite Le petit Manchot

[2] La gendarmerie (sise dans la même rue aujourd’hui) est devenue une pharmacie

[3] NDLR : (ouest-france) Mesnil-Tôve. La filature Mauviel au cœur de la polémique