Le50enligneBIS
> Paroisses (Manche) > ghi > Gouberville > Photos > Maurice Le Coutour, un pilier de Gouberville

Maurice Le Coutour, un pilier de Gouberville

cousin de notre ami (et cousin) Pierre Le Vaslot

PNG - 4.4 ko

article de la Presse de la Manche, 26 janvier 2019

JPEG - 91.7 ko
(photo Presse de la Manche)

A 104 ans, Maurice Le Coutour fait ses courses en voiture

«  A MES 105 ANS , s’il fait beau, on va faire un vin d’honneur sur la place" ». Il est comme ça Maurice. il se projette. Né en 1914 à Gouberville, Maurice traverse les décennies par dizaines avec humour et lucidité pour accueillir dans ses bras un nouveau-né de quelques petites semaines. que lui confie avec tendresse une jeune voisine. Le temps de faire une photo, et l’instant devient un magnifique moment.
C’est donc Maud Letoup, jeune maman épanouie d’un petit Marin et son compagnon Vincent Valognes, qui ont eu l’initiative de cette belle rencontre. « Nous sommes voisins. et Maurice c’est le pilier du village. Je suis heureuse que lui et notre fils se soient trouvés. C’est tellement émouvant. »
Né en 1914 dans une petite maison en granite posée dans le bourg de Gouberville, Maurice y vit toujours, seul, avec comme unique aide une dame qui vient deux fois par semaine faire un peu de ménage.
Maurice est élégant : avec une cravate parfaitement ajustée il nous reçoit et sait y faire. Le feu crépite dans la cheminée « J’ai un petit gars qui vient tous les Jours, et puis Louis, Jacqueline, Lucas, Jean, Maud et maintenant Marin. De braves gens qui prennent soin de moi. Je ne regarde pas la télé car ils sont plus bêtes que moi, alors je lis le journal tous les jours. »
Maurice manie l’humour avec élégance mais parfois, II n’y va pas avec Ie dos de la cuillère. « J’ai dit au maire que je n’étais pas d’accord avec lui pour La vente à un particulier de l’ancienne école communale. C’est le patrimoine du village quand même ! ».

Des vies dans une vie

La vie de Maurice traverse deux siècles et pas des plus faciles avec ses guerres, ses épreuves, l’évolution de la société dont il est le témoin fidèle. A la naissance de Maurice. le 12 mai 1914, son père Edouard est alors menuisier et sa maman, mère au foyer. « A l’époque. les femmes vivaient de troc entre pécheurs et petits paysans. Des pommes de terre contre des crabes ou du bouquet, et 2, 3 vaches dans le clos, cela nous suffisait. Une fois mon certificat d’étude passé à l’école de Gouberville, je suis parti travailler sur Cherbourg dans une épicerie. Chaque matin, j’enfourchais mon vélo et hop. Il fallait bien ramener de l’argent à la maison pour tenter de compenser les départs des hommes sur les fronts de la Grande Guerre. »
Place ensuite à la Seconde Guerre mondiale. « Je suis mobilisé sur Dunkerque, haut lieu de combats et je suis évacué dans le dernier navire pour l’ Angleterre dans le cadre de l’opération Dynamo. De mauvais souvenirs. »
La mère et La soeur de Maurice sont seules et il doit subvenir aux besoins de la maison. « Je remonte alors sur mon vélo pour travailler sur Cherbourg même durant les périodes de bombardements. Je travaille alors dans un entrepôt, Les Grandes Marches.  » Puis, Maurice se marie avec Madelelne et un petit garçon voit alors le jour. « Malheureusement il est parti très tôt. Je suis le dernier des Le Coutour sur la commune. »
Par la suite, il deviendra secrétaire de la laiterie de Tocqueville puis chauffeur de car scolaire « J’ai pris ma retraite à 65 ans, ce n’est pas une bonne affaire pour l’état ! » A 104 ans , Maurice n’est peut-être pas le doyen de la Manche. mais. pour sùr, il est le seul à partir faire ses courses au volant de sa voiture.

Nathalie BONNEMAINS

JPEG - 246.4 ko
JPEG - 235.3 ko