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Pont au Change


Le pont au Change relie l’île de la Cité depuis le Palais de Justice, la Conciergerie et le tribunal de commerce, à la rive droite au niveau du théâtre du Châtelet. Il se situe sur la limite entre les 1er et 4e arrondissements de Paris.

Le pont situé dans son prolongement vers le sud reliant le boulevard du Palais à la place Saint-Michel (sur la rive gauche) est le pont Saint-Michel.

Le pont du IXe siècle

Le premier pont qui fut construit à cet endroit au IXe siècle pour franchir le grand bras de la Seine, sous le règne de Charles le Chauve, s’appelait alors le « Grand-Pont », par opposition au « Petit-Pont » qui franchit le petit bras du fleuve.

Après les crues de 1196, 1206 et 1280 qui lui enlèvent six arches, il est emporté par celle de décembre 1296. En 1280, la Seine déborde.

Gilles Corrozet écrit : «  L’an mil deux cens quatre vingts, la riviière de Seine fut si grande à Paris, qu’elle rompist la maistresse arche du Grand Pont, vne partie du Petit Pont & encloyt toute la ville, qu’on n’y Pouuiot entrer sans basteau. »

Il est remplacé par un nouveau Grand-Pont qui deviendra le « Pont-aux-changeurs », reconstruit de biais légèrement en amont, et sera accompagné par la construction d’un second pont un peu en aval, le pont aux Meuniers.

Son nom actuel provient du fait que les changeurs, les « courtiers de change », y tenaient leur banc pour changer les monnaies. Ils contrôlaient et régulaient les dettes des communautés agricoles pour le compte des banques. À cette époque, les joailliers, orfèvres et changeurs avaient installé leurs boutiques si serrées que l’on ne voyait pas la Seine depuis le pont.

Le pont au Change perd deux piliers lors de la crue de 1616. Il est détruit dans la nuit du 23 au 24 octobre 1621 par la propagation de l’incendie du pont Marchand tout proche.

Les deux ponts furent remplacés par un pont provisoire dit pont de Bois, avant que le pont au Change ne soit reconstruit avec les deniers des joailliers et orfèvres, de 1639 à 1647.

Le pont de 1647

Le pont fut reconstruit de 1639 à 1647 sur des dessins d’Androuet du Cerceau6 aux frais de ses occupants : le pont en maçonnerie comprenait sept arches et était à l’époque le plus large de la capitale (38,6 m3).

À cette occasion, un monument à la gloire de la famille royale sera érigé en face de son extrémité sur la rive droite. Il sera réparé en 1740 et détruit pendant la Révolution en 1794.

Le pont sera encore gravement endommagé par les inondations de 1651, 1658, 1668.

Les maisons qu’il supportait seront finalement rasées en 1786. Le peintre Hubert Robert a illustré la démolition de ces maisons par plusieurs tableaux, dont deux se trouvent au musée Carnavalet de Paris.

Durant les Trois Glorieuses, les abords du pont furent le théâtre d’affrontement entre les insurgés et la troupe.