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le Zouave du pont de l’Alma

intrument de mesure des parisiens depuis 1910


Il est le mètre-étalon préféré des Parisiens (et des médias) pour déterminer la hauteur (approximative) d’une crue de la Seine dans la capitale.

Il est fièrement campé sur la pile du pont de l’Alma à Paris, une main sur la hanche et l’autre tenant ferment son fusil, le regard portant sur l’horizon. Pour les Parisiens, la statue du Zouave est un mètre-étalon pour mesurer la montée des eaux de la Seine en cas de crue. [1]

Vêtus de leur uniforme singulier (qui associe le fez, la culotte bouffante et une veste courte et ajustée sans boutons) les zouaves sont à l’origine des soldats d’infanterie légère appartenant à l’Armée d’Afrique. Ils se sont particulièrement illustrés lors de la guerre de Crimée sous le Second empire (qui opposait la France, le Royaume-Uni et l’Empire ottoman à l’Empire russe), au milieu du XIXe siècle, notamment lors de la bataille de l’Alma. Cette dernière a été commémorée par la construction de l’actuel pont éponyme en 1856, où figure donc la statue du zouave qui rend hommage au courage de ces combattants nord-africains.

Une des photos les plus marquantes de la crue centennale de 1910 montrait le zouave enseveli dans l’eau jusqu’au cou. Ce jour-là, le niveau de la Seine aurait atteint 8,72 mètres. La statue est alors devenue un point de repère pour les Parisiens.

Inauguré par Napoléon III en avril 1856, le pont a été entièrement remplacé et rehaussé, du fait de son étroitesse et d’un tassement, entre 1970 et 1974. Le pont initial était constitué de deux piles décorées chacune en amont et en aval par quatre statues représentant les quatre régiments ayant combattu lors de la guerre de Crimée. Le second n’a conservé qu’une seule œuvre sur son unique pile : celle du zouave. Cette œuvre de Georges Diebolt représente un soldat, membre d’une unité d’infanterie légère : il s’agirait d’André-Louis Gody, un Nordiste qui combattait dans le troisième régiment de zouaves de la garde impériale de Napoléon III ; d’autres assurent qu’il s’agirait en fait d’un Breton nommé Nérigot ou Bérizot.

70 centimètres plus haut

Initialement, lorsque le Zouave avait les pieds dans l’eau, les berges étaient fermées. Lorsque la Seine montait jusqu’à ses cuisses, la navigation était impossible. Mais le Zouave a bien changé. Tout d’abord, il a été placé de l’autre côté du tablier du pont. Mais la statue a aussi pris de la hauteur : elle a été surélevée de près de 70 centimètres. À immersion égale, les crues mesurées sont donc plus importantes. La meilleure façon de comparer reste donc encore de mesurer : en 1910, le fleuve avait atteint les 8,62 mètres.

1928

 [2] Presse du 8 février 1928, Crue de la Seine. Le zouave a les pieds dans l’eau sous le pont le l’Alma.

Fonds L’Aurore / Le Journal / BnF L’inondation la plus fameuse a été celle de 1910 qui eut un retentissement énorme. Elle fut cartographiée, photographiée, reproduite largement en cartes postales. 8,50 mètres à l’échelle du Pont de la Tournelle cette année-là, 7,90 mètres en 1740, 8,81 mètres en 1658, note-t-on pour les crues historiques.

Notes

[1] A l’origine, le pont de l’Alma était ornée de quatre statues qui représentaient chacune un soldat différents mais lors de sa reconstruction dans les années 70, seule celle du zouave fut conservée.

[2] vous noterez que ce n’est pas le zouave ici mais un des 3 autres (chasseur à pied, grenadier, artilleur), en l’occurence, c’est l’artilleur, voir Les quatres statues du pont de l’Alma originel