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Tramway de Cherbourg


Le tramway de Cherbourg a fonctionné à Cherbourg de 1896 à 1944, afin de desservir cette sous-préfecture française de la Manche, comprenant une importante base navale, un port de pêche et, à l’époque, un port transatlantique situé à l’extrémité de la péninsule du Cotentin.

Une première déclaration d’utilité publique intervient le 28 mai 1887, pour la création d’un réseau de deux lignes à traction hippomobile et à voie normale, destiné au transport de voyageurs et de marchandises, de la Place de Tourlaville à Querqueville pour la première ligne, du carrefour des rues du Val-de-Saire et de Paris à la rue des Tribunaux, par le Pont-tournant, pour la seconde, ainsi qu’une ligne d’omnibus, au bénéfice de la société anglaise The Empire Syndicate limited, et moyennant une subvention communale de 5 000 francs de l’époque. Cette société, qui n’avait pu mener les expropriations dans le délai de trois ans prévu par le décret, est déchue de ses droits par arrêté ministériel du 16 mars 1889

Une seconde déclaration d’utilité publique du même réseau de deux lignes, mais à voie métrique et à traction vapeur, cette fois, est signée le 25 juillet 1891, au bénéfice de la Compagnie générale française des chemins de fer secondaires , sous le régime de la loi du 11 juin 1880 relative aux tramways et aux voies ferrées d’intérêt local.

Toutefois, la création de ce réseau semble bien difficile, puisque la déchéance de cette compagnie est prononcée en 1893, et ce n’est qu’après deux adjudications infructueuses que la ville parvient enfin à trouver un nouvel exploitant, en la personne de Monsieur Étienne Laval4, « maire d’Éveux », ce qui est officialisé par un décret du 10 octobre 1896.

L’article 6 de la convention passée entre la ville et M. Laval stipule que « L’exploitation aura lieu par le système Serpollet. Les voitures seront du genre de celles mises en circulation sur la ligne de la Madeleine à Gennevilliers. Pour le service des marchandises, le rétrocessionnaire pourra se servir de locomotives système Winterthur ou autre système sans odeur ni fumée. II en sera de même lorsque l’encombrement des voyageurs nécessitera la remorque ».

Conformément à la réglementation de l’époque, à M. Laval, se substitue la Compagnie de tramways de Cherbourg (CTC), créée le 11 mai 1896 pour exploiter ce réseau. Les statuts sont déposés chez maitre Lavirotte, notaire à Lyon. Le siège est à Paris, 156, rue de l’Université.

La CTC fait partie du groupe des Exploitations électriques et Industrielles, regroupement à Lyon de diverses entreprises de tramway, et notamment ceux d’Alep, d’Angers, d’Angoulème, de Besançon, de Brest, de Caen, de Châlons-en-Champagne, de Dijon, de Lorient, du Mans de Montpellier, d’Oran, Perpignan, Rennes, Tours, Tours-Vouvray, et regroupe également des réseaux de distribution d’électricité (Alep, Briançonnais, Rouergue, Tarn, Syrie...). Cet ensemble est l’un des ancêtres de l’actuel transporteur Keolis.

Le 27 novembre 1896, la Compagnie de tramways de Cherbourg (CTC) ouvre une ligne de tramway au public, exploitée en traction à vapeur entre Cherbourg et Tourlaville, vers l’est.

Le 23 mai 1897 le tramway atteint Querqueville vers l’ouest depuis Cherbourg, soit un réseau de 11 km.

En 1910, la CTC met le premier tramway électrique en service sur le réseau sur la partie urbaine du réseau, soit 5,5 km, le reste du réseau restant exploité en traction vapeur.

Le 13 avril 1913, un prolongement est réalisé entre Querqueville et Urville, vers l’ouest portant la longueur du réseau à 16 km.

Pendant la Première Guerre mondiale, l’exploitation de la partie suburbaine du réseau est suspendue, et le réseau urbain est exploité par les motrices électriques.

Après la guerre, les lignes de banlieue sont électrifiées en 1919-1920.

En 1932, le contrat entre la ville et la compagnie CTC est résilié, car la concession n’était plus économiquement viable pour la compagnie, en raison de la hausse des prix de revient, qui a pour effet d’entraîner le bouleversement de l’économie du contrat. L’exploitation se poursuit donc en régie municipale.

Sans doute à cause des difficultés économiques de l’époque qui compromettent l’entretien des lignes et des tramways, ainsi que du développement des déplacements en automobile, le Conseil municipal de Tourlaville demande en 1936 que « l’autorité compétente veuille bien étudier les mesures à prendre pour supprimer les tramways sur le territoire de la commune, ces derniers étant une gêne considérable pour la circulation et une cause perpétuelle de détérioration de la route ».

La Seconde Guerre mondiale fut naturellement une époque difficile pour ce réseau situé dans une ville comprenant un important port militaire fréquemment attaqué par les alliés. L’exploitation était alors très aléatoire, avant de cesser le 29 mai 1944, à la suite d’un bombardement qui détruisit notamment le dépôt et le matériel. Les autobus prennent ensuite la relève. L’exploitation reste assurée aujourd’hui par autobus ou autocars, par le réseau Zéphir Bus.


Le réseau, construit à voie métrique, s’étendait sur 16,5 km.

Il existait deux lignes :

  • Ligne A : Place de Tourlaville - Cherbourg - Querqueville - Urville, sur l’itinéraire Place de Tourlaville - Octroi (rue du Val de Saire) - Pont tournant - place du Château - rue Albert Mahieu, rue François la Vieille, rue Grande Vallée - Arsenal - Hôpital Maritime - le hameau de la mer à Équeurdreville-Hainneville - Querqueville et Urville.
  • Ligne B : Carrefour des rues de Val-de-Saire et de Paris - gare de Cherbourg - rue des Tribunaux. Cette ligne constitue en fait un itinéraire alternatif de la ligne A et dessert le centre-ville de Cherbourg.

Le dépôt était situé dans le centre de Tourlaville.


La photo ci-dessous est bien connue dans la famille. En effet, la dame au landeau est mon arrière grand mère et dans le landeau mon grand père Paul Deval.

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Portfolio

Cherbourg, ligne A tramway vers Urville (rue des tribunaux)