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Lavandière


photo mystère 76 - photo mystère





C‘est une planche à laver

les indices étaient ... trop nombreux ;-)
énigme de Daniel et Yolande, les indices foireux sont de jcd et la soluce de Daniel

patronymes :


LES LAVANDIERES



Une lavandière (mot ancien et souvent poétique pour désigner une blanchisseuse, ou une « buandière », terme plus rare et plus vieux encore) était une femme dont le métier était de laver le linge à la main.

Dans L'Odyssée, le poète grec Homère décrit comment Nausicaa et ses compagnes vont laver leur linge au bord du fleuve.


Les machines à laver d'aujourd'hui, les détergents et les textiles modernes ont simplifié et banalisé les problèmes d'entretien du linge. À l'époque de nos grand-mères, la lessive était une des tâches principales de la vie domestique. Certaines ménagères lavaient elles-mêmes leur linge mais les plus aisées engageaient à la journée des lavandières professionnelles. C'était donc bien un métier à part entière. Pour le gros linge - draps et chemises de chanvre ou de lin -, on effectue la grande lessive de printemps et parfois une seconde au début de l'automne, après les gros travaux de l'été. En fait, plus les familles sont riches, et plus les lessives sont rares, car on dispose alors de suffisamment de linge pour en changer régulièrement. En attendant d'être lavés, les vêtements et les draps sont suspendus dans les greniers : ainsi évitent-ils de moisir. Une lessive doit obligatoirement être terminée pour la Semaine sainte, avant Pâques, sinon on prédit que celle qui lave à cette période lave son propre suaire... La grande lessive dure au moins deux jours. Apporté au lavoir en brouette et même parfois en charrette, le linge est mis à tremper avec un sac rempli de cendre, des cristaux de soude ou du savon pour un premier décrassage. On le met ensuite à bouillir dans une grosse chaudière alimentée au bois ou plus tard dans une lessiveuse. Le lendemain, la lavandière, à genoux dans son « carrosse » (boîte à laver garnie de paille), commence à savonner et à frotter énergiquement le linge à la brosse et à la main sur les pierres du lavoir en le frappant avec son battoir.

Le linge était ensuite séché au grand air, sur l'herbe, sur des galets, sur des haies, il été plié et livré à son ou sa propriétaire. La lavandière repassait aussi le linge sur demande. Les blanchisseuses qui arrivaient au lavoir relevaient souvent, très haut leur jupe et pour avoir les bras libres, elles n'enfilaient pas les manches de leur robe, elles les attachaient sur le devant, au niveau de leur poitrine.


Les artistes, peintres et poètes, ont bien souvent embelli l’image de ces femmes du peuple en les présentant dans un cadre romantique et des paysages magnifiés. Leur condition sociale et matérielle était dans la plupart des cas difficile : les femmes devaient, tout en lavant, s’occuper de leurs plus jeunes enfants, leurs mains étaient très souvent abîmées pour avoir trempé trop longtemps et trop fréquemment dans l’eau bouillante ou au contraire dans l’eau parfois glacée des lavoirs.


La tradition disait que les laveuses possédaient deux battoirs. Avec le premier, sorte de planche en bois munie d'un manche court, elles tapaient énergiquement le linge pour faire pénétrer le savon. Avec le second, la langue elles déblatéraient les unes contre les autres. Ces joutes oratoires dégénéraient d'ailleurs souvent en bagarres, si bien que les autorités locales devaient intervenir. En 1934," le maire de Signes rappelle aux usagères du lavoir... qu'elles ont le droit de dire tout ce qu'elles pensent du gouvernement, du Conseil général, du maire de Signes..mais surtout elles ne doivent jamais se disputer avec leurs voisines et surtout, les coups de langue ne doivent jamais dégénérer en coups de battoir "

Ainsi, au lavoir, les langues vont bon train ; toutes les nouvelles, vraies ou fausses, s'y colportent.

Le lavoir est aussi un lieu social important, qui représente un peu pour les femmes ce que le débit de boissons représente pour les hommes. Ce lieu est déconseillé, voire interdit, aux hommes qui ne s'aventurent pas trop près de peur d'être l'objet de quolibets.


« C’est ici, du matin au soir,

Que par la langue et le battoir

On lessive toute la Ville.

On parle haut, on tape fort,

Le battoir bat, la langue mord !

Pour être une laveuse habile,

Il faut prouver devant témoins

Que le battoir est très agile,

Que la langue ne l’est pas moins. »


Achille Millien



Outils le plus souvent utilisés par les lavandières


1- Agenouilloir ou baquet ou carrosse : Caisse en bois garnie intérieurement de paille ou de morceaux de tissus pour protéger les genoux des lavandières

2- Battoir ou tapoir : Outil en hêtre avec lequel la lavandière battait son linge sur la pierre pour l'essorer. La taille et la forme du battoir étaient généralement ajustées à son utilisatrice.

3- Cuveau : Grand baquet muni d'une chantepleure pour la vidange .Il servait à faire tremper le linge dans un mélange eau et de cendres .

4- Etendoir : Barres en bois ou en métal suspendues au dessus du bassin de lavage sur lesquelles le linge était mis à égoutter.

5- Planche à crémaillère : Planche à laver fixée sur une structure métallique reliée à des crémaillères qui permettaient d'abaisser ou de remonter la planche en fonction du niveau de l'eau .

6- Planche à laver (outil mystère) : planche rainurée individuelle sur laquelle la laveuse étend le linge pour le brosser au savon

7- Vouillette: récipient à long manche pour le coulage manuel de la lessive sur le linge

8- Les pinces à linge étaient faîtes avec des bouts de branches fendues en deux.

9- La pince en bois (pour sortir le linge bouillant de la lessiveuse),


Termes utilisés au lavoir


1- Arrivoir : désigne un aménagement pratiqué sur le bord d'un cours d'eau ayant fonction de lavoir ou abreuvoir

2-Charrée: sac de cendres placé dans le cuvier de linge Le liquide bouillant se charge de sel de cendre et compose une lessive qui opérera la saponification

3- Coulage: Dans le lexique de la blanchisserie couler signifie verser une lessive bouillante sur le linge placé dans un cuvier

4- Essangeage: Prélavage avant le lessivage. Le linge est trempé et frotté dans un jus de lessive pour retirer les tâches qui risqueraient ensuite de cuire au coulage

5- Lessi: Jus de lessive récupéré pour l'essangeage

6- Saponification : Réaction chimique qui réalise la dissolution de matières grasses sous l'action d'un alcali


le transport


Les lavandières transportaient le linge dans des cuves de bois posées sur des brouettes ou mieux dans des chariots. Parfois, les lavandières transportaient le linge dans des paniers en osier avec des sangles pour pouvoir les porter sur le dos


Les lavoirs publics


On aménagea le bord de certaines rivières avec un rebord de bois ou de pierre permettant de rester soi-même au sec en lavant son linge. Pour les rivières dont le niveau d'eau est variable, on imagina même le bateau-lavoir qui ne naviguait pas, car il était solidement amarré au bord, mais avait pour avantage de toujours se trouver au niveau de l'eau. Dans les endroits non traversés par un petit cours d'eau, furent créés des lavoirs publics, alimentés par une canalisation, où l’on pouvait venir laver son linge. Dans les villes plus importantes, on a même ajouté au XIXe siècle des chaudières permettant d’obtenir de l’eau chaude.


Le lavage à la machine


Les premières machines à laver étaient de simples baquets comportant sous leur couvercle un batteur de bois actionné avec une manivelle. Un autre système était un cylindre métallique perforé que l’on faisait tourner à la manivelle, dans le récipient de lessive, chauffé par dessous. Le tout fut ensuite rendu mécanique grâce à un moteur électrique. L’essorage se faisait encore en tordant à la main le linge lavé et rincé. Ensuite fut créée l'essoreuse à deux rouleaux qui, en tournant tout en pressant le linge, en chassait l’eau.

Enfin, les machines à laver modernes furent totalement fermées pendant le temps du lavage……


La Mère Denis


Nous ne pouvons conclure cet article, sans évoquer brièvement une célèbre « lavandière » : La Mère Denis

Dans les années 1970, en France, une des dernières lavandières authentiques fut récupérée par le monde médiatico-publicitaire : la Mère Denis, de son vrai nom Jeanne Lecalvé, née en 1893 à Kerallain, petit hameau près de Pontivy, dans le Morbihan.

C’est en 1944 que Jeanne Lecalvé devient lavandière, allant d’une maison, d’une ferme à l’autre et gagnera le surnom de "Mère Denis". Issue d’une famille nombreuse et pauvre, elle travaillera été comme hiver au lavoir des bords de la Gerfleur, la rivière de Barneville-Carteret (50). Elle vivait encore dans la précarité quand, en 1972, sa vie est transformée (à 79 ans), par un publicitaire qui passait des vacances près de chez elle et la remarqua. Elle devient dès lors une figure publique connue de tous. Elle sera même l’invitée de Bernard Pivot dans l’émission Apostrophes et consacrée personnage de l’année 1972 par la revue Paris-Match. Sa rente lui permit de finir ses jours tranquilles jusqu’à sa mort en 1989 à St HYMER (14).


Références :

*Les métiers retrouvés (Alain Guillard)

*Métiers d’autrefois et de toujours - Claude Bailhé

*Le terroir Normand (Bernard Verwaerde)


Histoire de la machine à laver


  • photo 2 : Agenouilloir ou baquet ou carosse - Caisse en bois garnie intérieurement de paille ou de morceaux de tissus pour protéger les genoux des lavandières
  • photo 8 : La pince en bois - pour sortir le linge bouillant de la lessiveuse
  • photo 21 : Planche à laver - planche rainurée individuelle sur laquelle la laveuse étend le linge pour le brosser au savon

Portfolio

Agenouilloir Agenouilloir ou baquet ou carosse - Caisse en bois garnie intérieurement de (...) Agenouilloir & battoir Brouette Brouette&Agenouilloir & Planche_à_laver Dessus de Brosse de lavandière Etendre_le_linge La pince en bois - pour sortir le linge bouillant de la lessiveuse La_Mère_Denis La_Mère_Denis lavandière lavandière lavandière Ramatuelle 2009 lavandière Ramatuelle 2009 Lavandière_transportant_du_linge Lavoir_de_la_Mère_Denis_à_Tôt_Manche Lessiveuse_sur_trépied Objets_de_lavandière Objets_de_lavandière Pinces_à_linges Planche à laver - planche rainurée individuelle sur laquelle la laveuse étend (...) Pour_petits_lavages Tableau_lavandiere Transport_du_linge_en_brouette Une_lessiveuse_sur_le_feu