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Charles de GERVILLE


Charles-Alexis-Adrien Duhérissier de Gerville, né le 19 septembre 1769, Fils de Mre Joseph Alexis du Hérissier, seigneur de sa paroisse ( de Gerville), à Gerville-la-Forêt et mort le 26 juillet 1853 à Valognes, est un érudit, historien naturaliste et archéologue français.

Sa famille, anoblie en 1699, était dotée d’armes parlantes : « d’argent à trois hérissons de sable, deux et un »


article de Georges-André Chuquet


" Peu reconnaissante envers la tradition érudite du XIXe siècle, l’historiographie moderne ne retient le nom de Charles-Alexis Duhérissier de Gerville que pour l’heureuse trouvaille d’un mot ou, plus exactement, d’une acception nouvelle donnée à un mot ancien. Désignant l’architecture du Moyen Âge antérieure à la croisée d’ogives, le mot "roman" apparut sous sa plume en 1818. Cette invention est assurément d’une grande importance pour l’histoire de l’histoire de l’art : jusque-là, les monuments médiévaux étaient tous qualifiés de gothiques ; tout au plus, distinguait-on un gothique lourd d’un gothique léger, ou un gothique ancien d’un gothique moderne. Mais l’apport de Gerville à l’archéologie médiévale dépasse peut-être le simple domaine lexicologique pour empiéter sur celui de la méthodologie où pourtant la postérité ne le reconnaît guère. " [1]

Charles Alexis Adrien Duhérissier de Gerville (né le 19 septembre 1769 à Gerville la forêt et mort le 26 juillet 1853 à Valognes), est un érudit, historien, naturaliste et archéologue français. Il est un des premiers historiens de l’architecture en France ; le premier à s’intéresser à l’archéologie médiévale et à utiliser l’expression "architecture romane" pour qualifier l’architecture du XIème et XIIème siècle.

Fils de Joseph de Gerville, seigneur de sa paroisse, Gerville étudia au collège de Coutances, suivit les cours de droit à l’Université de Caen.
Pendant la révolution, il servit dans les armées émigrées jusqu’en 1796, et séjourna en Angleterre. Regagnant la France en 1801, il s’installa en la demeure familiale de Gerville, où il se consacra à l’étude de l’archéologie du Cotentin. En 1811, il s’établit à Valognes. Il se livre à l’étude de la botanique, s’intéresse à la géologie, aux documents anciens et à l’histoire locale…
Ce grand archéologue normand visite entre 1817 et 1821, tous les édifices médiévaux de la Manche, églises et châteaux, et en réalise une description, constituant ainsi un premier inventaire. Certains de ses documents sont publiés [2]

Son influence sur les origines de l’archéologie médiévale en France est considérable ; Charles Alexis Adrien Duhérissier de Gerville a formé avec ses confrères de La Société des Antiquaires de Normandie (fondée en 1824), une école de spécialistes de l’architecture qui influença les spécialistes de l’architecture médiévale.
Il initia Léopold Delisle à la paléographie, avant que ce dernier n’entre à l’Ecole des Chartres et ne devienne administrateur général de la Bibliothèque Nationale.
Membre du conseil général de la Manche, Charles de Gerville démissionne durant la révolution de 1830. "Légitimiste", comme les autres membres de la Société des Antiquaires de Normandie, il refuse la croix de la Légion d’honneur que lui propose Louis-Philippe.


photos 1 à 3 : extrait de "Manuel du bibliographe normand, ou Dictionnaire bibliographique et historique" Par Édouard Frère page 18 et suiv.

Portfolio

Notes

[1] extrait du Dictionnaire critique des historiens de l’art / Institut National d’Histoire de l’Art – auteur de la notice : Jean Nayrolles, maître de conférences en histoire de l’art contemporain à l’université de Toulouse II – Le Mirail

[2]

  • Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820) Essai sur l’architecture du moyen âge, particulièrement en Normandie, 1824
  • Les Abbayes et les anciens châteaux de la Manche, Caen, Brunet, 1825,
  • Recherches sur le Hague-dike et les premiers établissements militaires des Normands sur nos côtes, [S.l.n.d.], 1831
  • Études géographiques et historiques sur le département de la Manche, (Cherbourg 1854)
  • Les Châteaux de la Manche : l’arrondissement de Saint-Lô, Paris ; Amiens, Res universis, 1989