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Fécamp - présentation générale


article de Daniel & Yolande CHAUMONT


Fécamp

FECAMP


GEOGRAPHIE :

Population 19.424 hab. (2006)

Superficie 15,07 km²


Fécamp est une commune française de Haute-Normandie, ancien port morutier, dans le département de la Seine-Maritime, sur le littoral du pays de Caux (côte d'Albâtre), dans la valleuse de la Valmont, à environ 40 km au nord du Havre.

La ville a le label « Villes et Pays d'Art et d'Histoire ».



HISTOIRE :

Gaule indépendante et romaine :

Un oppidum (agglomération fortifiée gauloise) est établi au lieu dit « Côte du Canada », au sud-est de la ville actuelle. On peut encore voir les restes des fortifications édifiées vers le milieu du Ier siècle av. J.-C. Durant l'époque romaine, une voie reliant Fécamp à Étretat passait à l’actuel lieu-dit du Fond Pitron. L'actuelle D940 a repris le tracé de cette voie romaine.


Moyen Âge :

Au VIIe siècle, saint Léger (en latin Leodegarius, du germanique Leudegari cf. les leudes du roi des francs) est déporté à Fécamp; il est accueilli dans le premier monastère qui était alors une abbaye aux dames. On dit qu'il y recouvra la parole. Autour du palais ducal roman, des témoignages de l'époque carolingienne ont été retrouvés (monnaies et fondations de deux chapelles).

Première mention du nom en 875, Fiscannum, puis Fiscannus en 990. Ces formes anciennes sont sans rapport avec l'étymologie savante Fici campus, souvent évoquée à propos de la ville et dont découle la graphie actuelle de Fécamp. L'évolution du nom en « Fécan » procède régulièrement de Fiscannu, nom d'origine de la Rivière de Valmont. On y reconnaît l'élément germanique fisk « poisson » suivi d'un suffixe mal identifié.

Au IXe siècle, les vikings ravagent la région et détruisent le monastère, dont on dit que les nonnes vont se mutiler volontairement le visage, pour échapper au « déshonneur ». Après 911 (Traité de Saint-Clair-sur-Epte), la région autour de Fécamp devient une zone d'implantation massive des hommes du Nord ou Nortmanni, que l'on appellera plus tard Normands. Un trésor de pièces de monnaies essentiellement franques et anglo-saxonnes, mais aussi originaires de la Méditerranée, illustre les rapines et les demandes de rançon auxquelles se livrèrent ces hommes du nord au cours de l'Âge des vikings. Il aurait été enterré vers 970/980, d'après la pièce la plus récente.

Cette présence massive des anglo-danois pourrait expliquer l'intérêt que portent les premiers ducs à la ville, somme toute modeste par rapport à Rouen et aux villes épiscopales du duché de Normandie. Elle est la ville natale des ducs de Normandie Richard Ier et Richard II (qui y mourut le 22 août 1027).

Richard Ier dit sans peur, duc de Normandie est né en 933, environ 100 ans après les premières destructions commises par ses ancêtres Vikings (851). Richard Ier fait reconstruire une église, mais c'est son fils Richard II dit le bon qui fit venir Guillaume de Volpiano pour refonder une abbaye, à savoir : l'abbaye de la Trinité de Fécamp, selon la règle bénédictine en usage à Cluny. A l'origine Richard fit appel à Maïeul, l'abbé de Cluny, mais ce dernier aurait refusé au motif qu'il n'irait pas chez les pirates. L'église abbatiale de la Trinité est construite une première fois en style roman avec la pierre blonde de Caen et la pierre de Fécamp. Elle est consacrée en 1106 par l'archevêque de Rouen Guillaume Bonne-Âme. Sous les Plantagenêt, le scriptorium de Fécamp produit de nombreux manuscrits enluminés. Les reliques du Précieux Sang, une sorte de Saint-Graal vont attirer pécheurs et pèlerins et contribuer à faire de cette abbaye Bénédictine, la plus opulente de Normandie à l'origine de ce dicton : « De quelque côté que le vent vente, l'abbaye de Fécamp a rente ». Suite à un terrible incendie en 1168, on entreprend la reconstruction de l'abbatiale en style gothique.

Au début du XIIIe siècle, l'église est achevée sous l'abbatiat de Raoul d'Argences. En 1202, Jean sans Terre accorde un régime communal à Fécamp. Peu de temps après la ville est annexée au royaume de France par Philippe-Auguste.

Au XVe siècle, les anglais incendient la ville, puis l'occupent, y maintenant une garnison. En 1449, Fécamp est libéré de l'occupation anglaise, tout comme Rouen.

Pour la ville, les guerres de religion s'achèvent en juillet 1593, quand le capitaine de Bois-Rosé rallie la ville à Henri IV après sa conversion au catholicisme.


Époques moderne et contemporaine :

- L'histoire de Fécamp repose, avec celle de l'abbaye, principalement sur celle de son port fondé vers le XIe siècle, qui va générer à la fois la construction navale et la pêche. Du XIXe siècle et au milieu du XXe siècle, Fécamp avait une importante activité de pêche morutière : les Terre-Neuvas.

Puis les techniques ont évolué et les voiliers ont disparu. Le dernier trois-mâts goélette Léopoldine pour la pêche à la morue fera son ultime campagne en 1931, laissant la place aux navires à vapeur, puis aux moteurs diesel. De nos jours, il ne réside qu'une faible activité halieutique, qui se résume à une pêche côtière. La plaisance a pris le pas sur la pêche. Le port départemental de Fécamp conserve une activité, notamment l'importation de bois. Le seul terre-neuvier français encore existant, le Marité, a été fabriqué dans les chantiers navals de la ville en 1921. En outre, La Marine Nationale utilise encore deux goélettes fabriquées à Fécamp dans les années 30 : L’Étoile et la Belle Poule. La charpente de la Salle gothique du Palais Bénédictine a été réalisée par les charpentiers de marine de la ville au XIXe siècle.

- La recette de la liqueur bénédictine est inventée par Alexandre-Prosper-Hubert Le Grand, qui fonde au XIXe siècle la Société Bénédictine.

- Son petit-fils Fernand Le Grand, tout en assurant la direction de la distillerie familiale, crée au milieu des années 1920 une station de radiodiffusion privée, Radio-Fécamp. Le succès grandissant de celle-ci l'amènera à prendre le nom de Radio-Normandie et à proposer des émissions de radio commerciale en anglais en concurrence avec la BBC jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Au milieu des années 30, Radio-Normandie diffusera également les premières émissions de télévision expérimentale du jeune ingénieur Henri de France (1911-1986), qui deviendra célèbre après-guerre pour son invention des standards de télévision 819 lignes (ancêtre de la TV à haute définition), et SECAM de télévision en couleurs.


ECONOMIE :

La ville de Fécamp est tournée vers les activités maritimes. Fécamp est également producteur d'électricité grâce à son parc éolien.


PATRIMOINE :

- Musée des Terre-Neuvas et de la pêche : musée du glorieux passé maritime de Fécamp, inauguré en 1988. La grande aventure des morutiers qui partaient pendant de longs mois vers les eaux glaciales de Terre-Neuve (embarcations, maquettes, outillage), la construction et la réparation navale, plan relief de la ville, audiovisuels et expositions de peinture (salon annuel de la peinture de Marine).

- Musée-découverte du chocolat.

- Maison du patrimoine : demeure du XVIe siècle, dite « Maison à la fleur de lys » puis « Hôtel du grand cerf ». Elle abrite depuis 2005 les archives municipales.

- Villa Émilie, fin XIXe siècle, style Art Nouveau.

- Musée du Palais Bénédictine ouvert en 1888 par Alexandre-Prosper-Hubert Le Grand son fondateur dans un bâtiment à l'architecture délirante, mélangeant les styles et les époques : gothique, Renaissance et art nouveau. Il abrite un musée consacré à la précieuse liqueur normande et des expositions temporaires d'art.

- Chapelle du Précieux-Sang.

- Monuments aux morts place Charles de Gaulle. La place a été réaménagée en 2006/2007 (anciennement place Thiers), régulièrement honorée et décorée.


PERSONNAGES LIES A LA COMMUNE :

Pierre de Fécamp, chroniqueur sur l'histoire de la Normandie.

Rémi de Fécamp, premier évêque de Lincoln (Royaume-Uni).

Jean Accart, pilote et as de la Seconde Guerre mondiale.

Guillaume de Volpiano, religieux et réformateur liturgique piémontais, né en 962 en Italie et enterré à Fécamp en 1031.

Louis-Thomas Dufour (1613-1647), philologue.

Louis-Armand Chardin, (1755-1793), compositeur.

Alexandre-Prosper-Hubert Le Grand, industriel, inventeur de la liqueur Bénédictine.

Guy de Maupassant a habité dans la commune.

Tony Parker, basketteur français, a débuté à Fécamp.

Richard Ier de Normandie (933-996).

Bella Pochez, résistante, a vécu à Fécamp et est morte à Auschwitz.

Gustave Lambert, hydrographe et explorateur, a vécu à Fécamp.

Paul Vasselin, homme politique républicain.

Fernand Le Grand, précurseur des radios libres.

Léon Dufour, pédiatre fondateur de la Goutte de Lait.


Sources :

Wikipédia

Fécamp 1900-2000 : Un siècle de vie

(Edition, Rampazzo et Associés / Librairie Banse)

Portfolio

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