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PERRÉE de Précourt, François (1729-1759)


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 contribution de Jocelyne NICOL-QUILLIVIC [1]


"Dictionnaire des capitaines et corsaires granvillais"
Anne CAHIERRE
pages 324 - 325


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A) Paris. Arch. nat. : Ancien régime G526l,- Brest, SHD : sous-série 1P- Vincennes. SHD : TH36. martin-deidiER (A.). La guerre de course à Saint-Malo.- Cherbourg. SHD : 12P355 n° 92, 12P356 n° 18. 12P356 n° 69. 12P463 à 12P471.- Brest, arch. dép. Finistère1 : B4178 f. 5.- Rennes, arch. dép. Ille-et-Vilaine : 9B435e f. 63. 9B523.- Granville, arch. mun. : BMS.- Granville. MVG : HH372. C) demerIac, vol. 2 n° 715.- IAMQ. p. CIX.- XSM n°1008.

Né à Granville le 29 janvier 1729, fils de Nicolas, sieur des Fontenelles, capitaine et ar­mateur, et de Perrette Godefroy.

Marié à Granville le 2 janvier 1759 à Marie-Catherine Hugon. Décédé en mer en 1759.

Liens corsaires : petit-fils de Nicolas Perrée de Maisonnneuve ; frère de René Perrée de Grandpièce.

Activités corsaires :

7A : Granville, décembre 1757-23 avril 1758, capitaine du Comte-de-la-Rivière (1ere course) ; Granville, juillet-août 1758, capitaine du Comte-de-la-Rivière (2eme course) ; Saint-Malo, 19 janvier-février 1759, capitaine du Comte-de-la-Rivière (3e course).

Du 10 mai 1751 au 28 janvier 1752, François Perrée est second capitaine du morutier le Montaigu (240 tonneaux), qui vient d’être construit et armé à Granville par sa mère et son frère aîné, René Perrée de Grandpièce*, pour la pêche au Petit-Nord (Terre-Neuve). Le capitaine du navire est un autre de ses frères, Nicolas Perrée des Fontenelles. Il effectue les deux campagnes suivantes dans les mêmes conditions, sauf que le voyage de retour de la campagne 1753-1754 est interrompu par l’ordre reçu à Marseille, le 11 décembre 1753, de rejoindre Rochefort, avec un permis daté du 23 décembre. De là, il embarque, du 14 février au 10 août 1754, pour une cam­pagne sur la gabarre du roi la Caille, sous le commandement du capitaine Pierre Pimochon.

Le 21 février 1755, il est reçu capitaine, avec dispense de la deuxième campagne, devant les juges de l’amirauté de Granville, et il remplace, dès le 22 avril suivant, son frère Nicolas aux commandes du Montaigu. Le 11 décembre 1755, alors que la guerre de Sept ans n’est pas encore déclarée, le morutier est pris par les Anglais, et il est conduit à Gibraltar par la frégate britannique la Fortune. François Perrée revient le 22 novembre 1756 après plus d’un an de captivité.

Associé à ses frères il fait construire en 1757 à Granville, un navire destiné à la course, le Comte-de-la-Rivière (150 tonneaux, 18 canons. 154 hommes), dont il prend le commandement le 7 décembre. Le 14 janvier 1758, le Comte-de-la-Rivière se trouve à dix lieues au sud du cap Lizard, lorsqu’il rencontre un navire anglais de quatre-vingt-dix tonneaux, le Lyon, de Topsham, qu’il réussit à arraisonner. La prise, qui revient de Gibraltar et se dirige vers Londres avec un chargement de raisins, de sucre, de vin de Malaga, d’anchois, d’huile de Florence et de peaux de maroquin est conduite à Morlaix par Nicolas Noblet. Le jugement de bonne prise a lieu le 11 mars 1758. L’Elisabeth, de Londres, est capturée en février suivant. Ce sont les seules prises connues de la première course du Comte-de-la-Rivière, mais il est probable que le corsaire granvillais en ait réussi d’autres. On sait qu’un combat mené pendant cette course a fait au moins une victime, Nicolas Noblet (le capitaine de prise du Lyon), tué le 5 avril 1758. Cette première campagne du Comte-de-la-Rivière est suffisamment remarquable pour que, malgré la lettre du roi du 2 février 1758 ordonnant de cesser la course, le Comte-de-la-Rivière soit choisi, avec un autre granvillais, le Machault, parmi les bâtiments exceptionnellement autorisés à conti­nuer la lutte2. Le désarmement du corsaire a lieu à Saint-Malo le 23 avril 1758.

Trois mois plus tard, le Comte-de-la-Rivière est armé pour une deuxième campagne. Il quitte le port de Granville le 22 juillet 1758, en direction des côtes sud de l’Angleterre, et le 25 juillet, en baie de Plymouth, prend un bateau pêcheur que le capitaine Perrée décide de couler après avoir fait monter à son bord ses cinq ma­telots et lui avoir fait retirer deux voiles. Le 5 août, par 51° de latitude nord et 4° de longitude, François Perrée fait baisser pavillon à l’Anglais la Minerve, en route vers la baie de La Trinité (Terre-Neuve), chargé seulement de son lest, et le ran­çonne pour la somme de trois cent trente livres sterling. Vers le 15 août, il rançonne aussi l’Étoile-du-Matin, allant à Cork, (Irlande) chargée de bois de Madère, sur la­quelle il fait monter les cinq pêcheurs pris près de Plymouth. Le 21, il relâche à Perros, y débarque deux otages anglais, les envoie à Granville à ses armateurs avec les billets de rançons, puis, le même jour, appareille vers Saint-Malo où il arrive dans la matinée du 23 août, et où son corsaire est désarmé.

En janvier 1759, il reprend, pour une troisième course, le commandement du Comte-de-la-Rivière, cette fois armé à Saint-Malo. Il obtient en effet un permis pour le port breton le 19 janvier, et la commission en guerre date du 26. Mais le corsaire ne revient pas. Dans le registre des matricules on trouve la mention : « Doit être péri à la mer n’ayant point reparu »*.

Notes

1 1AMQ. p. 48. 2 Les corsaires autorisés à continuer la course sont ceux de Dunkerque, et onze autres pour l’ensemble de la France : trois de Bayonne (le Bayonnais, le Samson et la Levrette ?), un de Bordeaux (Le Conte-de-Saint-Florentin), deux de Boulogne (la Marquise-de-Nazelle et le Duc-d’Ayen, un de Saint-Malo (la Duchesse-de-Fitz-James), un de Calais (le Don-de-Dieu), un de Lorient (la Menotte) et deux de Granville (arch. dép. Finistère, B4478).