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Les principaux phares Normands


article de Daniel CHAUMONT 


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Carte Phares normands

Dès que l’homme a commencé à s’aventurer sur les mers, loin des rivages et durant la nuit, il a vite eu besoin d’avoir des repères terrestres qui lui signalent les ports et les dangers. Ainsi, les phares sont nés dans l’antiquité. Beaucoup ont été construits par les grecs et les romains. De multiples documents, objets et vestiges nous apportent la preuve de leur existence à cette époque. Il s’agit d’écrits et de médailles.
Mais, l’éclairage des côtes a certainement été laissé à l’abandon une grande partie du moyen-âge, et il existe peu de renseignements sur les phares, à cette époque. On peut citer malgré tout, le phare d’Aigues-Mortes, où Saint-Louis embarqua pour les croisades, et où il fit restaurer la tour de Constance et établir un petit fanal sur celle-ci.
Le premier phare bâti sur un îlot le fut au treizième siècle en Gironde. Le matériau utilisé, le bois, résistait mal aux assauts de la mer, et le feu du foyer s’y communiquait facilement.
Nous vous proposons,ci-après, une brève description des principaux phares normands.

I) Les phares de la Manche

Phare de Chausey

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Chausey

Le phare de Chausey désigne une maison-phare située sur la Grande-Île de Chausey (Manche). Sa présence a été rendue indispensable à cause du nombre considérable d’îles et d’îlots rendant la navigation hasardeuse. Cette construction en pierres de taille provient des carrières de l’île. Elle est constituée d’une tour carrée accolée à la façade arrière du bâtiment d’habitation des gardiens et locaux techniques. Cette installation est complété par un dispositif d’une corne de brume (corne 1 son/30s) localisée à 80 m de l’habitation.
Les gardiens contrôlent aussi le phare de Granville, le phare de la pointe d’Agon et divers feux en mer.
Construction : 1844
Hauteur : 19 m
Élévation : 37 m
Portée : 23 milles nautiques (42 km)


Phare de Granville

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Granville

Le phare de Granville se situe sur la pointe du Roc, au Cap Lihou (Manche), sur la commune de Granville. Il fut électrifié en 1924.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands camouflèrent l’ensemble par une peinture verte.
Un signal de brume situé à proximité sur la tourelle Fourchie (corne 4 sons /60s) existait. Il fut interrompu en 1996.
Construction : 1826
Hauteur : 16 m
Élévation : 52 m
Portée : 23 milles nautiques (43 km)


Phare de la pointe d’Agon

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Pointe d Agon

Construit en moellons et pierre de taille du pays, couvert de zinc pour résister au vent, il assure depuis 1856 le repérage pour les marins. Le phare est lié à Regnéville-sur-Mer qui vit le trafic annuel de plus de trois cents navires tant français, anglais que norvégiens. L’établissement d’un phare à cet endroit fut décidé en 1848. Les marins risquant de ne pas repérer le port durant les nuits sans lune. La communication étant difficile par mer et par terre, il fut nécessaire d’y adjoindre une habitation pour loger un gardien.
Le phare est ouvert dans le cadre de certaines visites guidées ou expositions.
Construction : 1856
Hauteur : 9 m


Phare du Sénéquet

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Le Senequet

Le phare du Sénéquet se trouve sur le rocher du même nom à 5 km au large de Gouville-sur-Mer. C’est une construction en pierres apparentes peinte en blanc, avec soubassement et lanterne en noir. En 1861, allumage d’un feu fixe rouge de 3° ordre sur la tourelle tronconique En 1897, le feu est remplacé par un feu blanc et rouge à 3 occultations toutes les 18 s.
En 1938, transformation en feu à 3 occultations toutes les 12 s, avec une alimentation au gaz propane.
En 1942, l’optique est détruite.
En 1948 , rallumage d’un feu à 3 éclats/ 12 s.
Il a été modifié par le démontage de sa lanterne, en 1981.
Il est alimenté par aérogénérateur depuis son autonomisation.
Construction : 1857
Hauteur : 17 m
Élévation : 23 m
Portée : 13 milles nautiques
 
 
 


Phare de Carteret

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Carteret

Le phare de Carteret est une maison-phare bâtie sur la falaise du cap de Carteret, sur la commune de Barneville-Carteret (Manche). Le phare a été édifié en 1837 sur la falaise du cap de Carteret, par une tour carrée sur un bâtiment rectangulaire. En 1870, sont ajoutés deux maisons pour les gardiens. Électrifié en 1937, en partie détruit par les Allemands en 1944, il est restauré sur les mêmes plans après la guerre. Construction : 1837 Hauteur : 18 m Élévation : 83,90 m Portée : 26 milles


Phare de la Hague

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Goury Hague

Le phare de la Hague, ou phare de Goury, s’élève à 800 mètres au large du cap de la Hague (Manche), sur le rocher dit « le Gros du Raz ». Il signale le « Raz Blanchard », l’un des courants les plus forts d’Europe, et le passage de la Déroute entre le Cap de la Hague et l’île d’Aurigny.
Après de multiples naufrages de navires à l’abord du « Raz Blanchard », il a été décidé d’édifier un phare au large d’Auderville et du port de Goury.
Il a été construit à partir de 1834 en 3 ans, sur les plans de l’ingénieur Morice de La Rue. Mis en service en 1837, il est électrifié en 1971. Automatisé en 1989, les derniers gardiens partent en mai 1990.
Construction : 1834 à 1837
Élévation : 52 m
Portée : 19 milles


Phare du fort de l’Ouest à Cherbourg

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Cherbourg Fort de l ouest

La Rade de Cherbourg, dans le Manche, dispose d’un ensemble de signalisations maritimes dont le plus important est le phare du fort de l’Ouest, sur la digue centrale.
L’entrée de la rade dispose aussi de :

  • un feu blanc fixe sur le fort de l’Île Pelée , à l’Est.
  • un feu blanc fixe sur le fort de Querqueville , à l’Ouest.
  • un feu sur le fort au centre de la digue centrale.
  • un feu sur le fort de l’Est de la digue centrale.
  • un feu sur la jetée du port de commerce.
    Pour le Phare du fort de l’Ouest :
  • En 1853, installation d’un feu blanc fixe sur une tour de 15.50 m de haut bâtie sur le fort de l’Ouest, à l’extrémité de la digue centrale.
  • En 1862, feu fixe rouge sur tourelle de 9.65 m.
  • En 1896, feu tournant à 3 éclats groupés blancs et rouges de 15 s (état actuel).

C’est une tourelle cylindrique en maçonnerie de pierres apparentes grises construite sur l’un des anciens forts du port de Cherbourg appartenant à la Marine nationale. Le fort de l’ouest a été très abîmé durant la seconde guerre mondiale.
Le phare est électrifié depuis 1934 et automatisé depuis 1977. Il dispose de 2 aérogénérateurs et d’un signal sonore de détection de brume.
Construction : 1840
Hauteur : 9.4 m
Élévation : 20.6 m
Portée : 24 milles nautiques


Phare du Cap Lévi

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Fermanville

Le phare du cap Lévi est situé au cap Lévi, sur la commune de Fermanville, dans la Manche. Il sert de relais entre le phare de la Hague et le phare de Gatteville.
Primitivement appelé Kapelwic, la chapelle du Vik, nom primitif d’un hameau dans une anse (vik) à proximité. Un premier phare est bâti sur les plans de J. de Serry entre 1854 et 1858. La tour carrée en granite gris s’élevait à 31 mètres.
Détruit en 1944, une nouvelle tour est édifiée en 1947 sur les dessins des architectes Levasseur et Chauliat qui ont gardé le type de construction. La nouvelle tour est plus petite (28 mètres contre 31), mais a été construite à 2 mètres de plus au-dessus de la mer.
Description : Tour de forme quadrangulaire à faces incurvées, maçonnées en pierre de granite rose. Les bâtiments d’habitation et d’exploitation sont séparés de la tour.
Architecte : J. de Serry (1854), Levasseur et Chauliat (1947).
Électrification : 1937
Construction : 1854 - 1947
Hauteur : 28 m
Élévation : 36 m
Portée : 20 milles


Phare de Gatteville [1]

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Gatteville

Le phare de Gatteville, ou phare de Gatteville-Barfleur, est situé sur la pointe de Barfleur (commune de Gatteville-le-Phare), dans la Manche. Il signale les forts courants du raz de Barfleur. Les courants forts au large de la pointe de Barfleur, et les nombreux naufrages (dont le plus célèbre est sans doute celui de la Blanche-Nef) rendent indispensable l’édification d’un phare.
En 1774, sous le règne de Louis XIV, la Chambre de commerce de Rouen décide donc de faire construire un premier phare en granit, de 25 mètres. À son sommet, un feu de bois et de charbon brûlait continuellement. Le charbon était approvisionné à dos d’homme et laissait peu de repos aux gardiens. En 1780 le feu à charbon fut remplacé par un système de réverbères constitué de 16 lampes à huile dans une lanterne vitrée.
Ce phare étant trop petit pour recevoir les lentilles modernes, et trop faible pour pouvoir être exhaussé de 32 mètres, on décide d’ériger une nouvelle tour en 1825. L’architecte Charles-Félix Morice de la Rue, sous le règne de Charles X, qui dessinera ensuite le phare de la Hague, conçoit les plans du plus haut phare de l’époque (dépassé depuis par le phare de l’Île Vierge). Les travaux débutent en 1829 et s’étaleront jusqu’en 1835.
L’ancien phare devient sémaphore.
Description : Tour cylindrique de 9,25 mètres de diamètre à la base et 6 mètres à la passerelle.
Nombre de marches : 365
Architecte : Charles-Félix Morice de la Rue
Électrification : 1893
Le phare comporte autant de marches que de jours dans l’année, autant de fenêtres que de semaines et autant de niveaux (représentés par le nombre de fenêtres en façade) que de mois.
Construction : 1829 - 1835
Hauteur : 74,75 m
Élévation : 78,85 m
Portée : 29 milles (53 km)

II) Les phares du Calvados

Phare de Ver-sur-Mer

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Ver sur mer

Le phare de Ver-sur-Mer se trouve en baie de Seine. Il a été mis en service au début des années 1900, endommagé en 1944 et remis en état après la guerre. Le phare est automatisé et télécontrôlé depuis Ouistreham. Il ne se visite pas.
Hauteur : 13 m
Élévation : 42 m
Portée : 26 milles
 
 
 


Phare de Ouistreham

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Ouistreham

Le phare de Ouistreham (ou encore d’Ouistreham) est un phare à terre, cylindrique, mesurant 38 m de haut, fabriqué en granit et peint en rouge et blanc. Il fut mis en service en 1905, mais un premier phare existait depuis 1886, c’était une tour carrée de 13 m de haut.
Le phare d’Ouistreham est le « gardien de l’estuaire de l’Orne », il est visible à 16 milles marins à la ronde. La « signature » lumineuse du phare est de trois secondes de lumière blanche suivi d’une seconde d’obscurité. Le phare indique les dangereux rochers des Essarts grâce à un secteur rouge montrant la direction aux marins.
Grâce à ses 171 marches de granite bleu de Vire, on accède à l’optique, une lampe halogène derrière une demi-lentille de Fresnel. Il est automatisé, gardienné et visitable.
Au cours de l’été 2005, à l’occasion du centenaire, un jeu de lumière a été installé sur le phare. Il éclaire la base de l’édifice, et permet aux Ouistrehamais, en fonction de la couleur, de savoir si la mer est montante ou descendante : il est bleu lors de la marée montante, blanc sinon.
Construction : 1905
Hauteur : 38,2 m
Élévation : 43 m
Portée : 16 milles nautiques


Phare de Honfleur

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Honfleur

Le phare de Honfleur, appelé aussi phare de la Falaise des Fonds ou phare du butin se situe sur la commune de Honfleur, département du Calvados, sur la rive sud de l’estuaire de la Seine en aval du pont de Normandie. En 1853, un premier phare dit « phare de l’Hôpital » fut construit en complément du phare de Fatouville. Il remplaça une ancienne tour en bois (appelée « tour à feu ») qui succédait à un simple réverbère installé par l’hydrographe de Gaulle, un ingénieur de la marine (1732-1810). Il fut allumé en 1857 et fonctionna jusqu’en 1908, date à laquelle il fut éteint et sa lanterne déposée. Il est désormais la propriété de la ville de Honfleur.
En 1908, un second phare fut réalisé à l’extinction du phare de Fatouville pour signaler l’entrée ouest du port de Honfleur. Il fut équipé d’un feu à 2 occultations/8 secondes (3 secteurs blancs, 2 secteurs rouges et un secteur vert). En 1933, il est électrifié et modifié en feu à 2 occultations/12 secondes (secteurs colorés : 3 blancs, 2 rouges, 1 vert).
Il est éteint durant la guerre et rallumé en 1951.
Le phare de Honfleur a été légèrement modifié après la guerre, lors de la construction de la route.
C’est une tour carrée blanche en maçonnerie de pierres apparentes, corniche et chaînage d’angle en pierre de taille de granit de Cherbourg. Elle est rehaussée de la lanterne verte et l’appareillage provenant de l’ancien phare de l’Hôpital. Elle est équipée d’un feu à 3 éclats/12 secondes (secteurs colorés blancs, rouges, verts).
Un feu rouge, présent sur le phare de la jetée est, complète la signalisation.
Construction : 1853 et 1908
Hauteur : 14,5 m
Élévation : 17,5 m

III) Les phares de l'Eure

Phare de Fatouville

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Fatouville

Le phare de Fatouville a été construit sur la commune de Fatouville-Grestain, Eure. Il guidait les bateaux sur l’estuaire de la Seine. La construction du phare commença en 1839 pour se terminer en 1850 et fut éteint en 1907. En 1923 il a été mis aux enchères par l’État. Son premier propriétaire, Gaston David, en fit sa maison familiale Appartenant toujours à la même famille, une partie a été réaménagée et transformée, depuis 2000, en chambres d’hôtes.
Construction : 1850
Hauteur : 33 m
Élévation : 132 m
Feux : éteint


Phare de La Roque

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St Samson de la Roque

Le phare de la Roque est situé dans l’estuaire de la Seine, sur la commune de Saint-Samson-de-la-Roque, dans le département de l’Eure. C’est une maison-phare construite au XIXe siècle, perchée sur une falaise dominant l’estuaire à plus de 50 m avec un feu fixe blanc. En 1900 il fut électrifié avec un groupe électrogène à essence. Il est éteint depuis 1909.
De ce promontoire situé entre la Risle et le Marais-Vernier on peut voir le Havre, Honfleur, le pont de Normandie et le pont de Tancarville.
Construction : 1839
Hauteur : 9,7 m
Élévation : plus de 50 m
Feux : éteint


Phare de Quillebeuf

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Quillebeuf

Le phare de Quillebeuf se trouve en rive gauche de la Seine, sur la commune de Quillebeuf-sur-Seine, département de l’ Eure. Il est à 4 km en amont du pont de Tancarville, dans le Marais-Vernier, ancien méandre de l’estuaire de la Seine.
Dès 1818, il existait déjà un feu, mais sur la rive droite de la Seine.
Après 1824, construction de la tourelle actuelle sur le quai de Quillebeuf.
En 1862, il est équipé feu fixe blanc.
En 1908, le feu est automatisé.
Le feu de Quillebeuf est sur une tourelle en brique avec une lanterne verte à feu scintillant.
Il signale une courbure de la Seine et se trouve toujours en service contrairement au phare de La Roque.
Construction : après 1824
Hauteur : 10 m
Élévation : 12 m

IV) Phares de la Seine Maritime

Phare de la Hève

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La Heve

Situé à l’embouchure de la Seine, le phare de la Hève s’élève sur les hautes falaises crayeuses du nord de l’estuaire de la Seine, sur le cap de la Hève, commune de Sainte-Adresse. Il a été mis en service en 1951 ; un escalier de 161 marches mène à sa lanterne. Dès le XIVe siècle, une tour à feu fut bâtie sur la falaise et fonctionna pendant quatre siècles. Après un effondrement de falaise, deux phares identiques de 17 mètres de hauteur furent construits en 1775 à une centaine de mètres de la falaise. Ils furent les premiers phares électrifiés de Fra

Portfolio

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Notes

[1] voir sur le BIS : 1, 2, 3, 4