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Arques-la-Bataille (76)


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Arques-la-Bataille est une commune française, située dans le département de la Seine-Maritime, à 6 kms de Dieppe.

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Ses habitants sont les Arquais.

Toponymie

Le nom d’Arques est souvent donné comme venant du mot « arche » par référence à un pont sur l’Arques (le fleuve). Cette origine, avancée en 1839 par Achille Deville dans son Histoire du château d’Arques, mérite d’être pour le moins discutée. Ce passage fut, probablement jusqu’au Moyen Âge, un simple gué, et en tout cas vraisemblablement pas un ouvrage maçonné. Pour justifier cette origine, Déville évoque la ville voisine de Pont-de-l’Arche pour laquelle cette origine pouvait à priori sembler plus plausible avec le double franchissement de la Seine et de l’Eure. Force est pourtant de constater que les spécialistes s’accordent à retenir, même dans ce cas, le mot latin arx-arcis, c’est-à-dire « défense » ou « position forte ». Cette origine semble bien devoir être aussi la plus plausible pour Arques. On relèvera d’ailleurs que le passage de la Seine à Pont-de-l’Arche, pourtant très important dès le Haut Moyen Âge, n’était qu’un ouvrage de bois et non un pont maçonné à « arches ». À noter également que cette origine, dérivée du mot latin « place forte », est aussi la plus probable pour le village d’Arques dans l’Aude.

Histoire

Sous la domination romaine, le territoire d’Arques faisait parti de la cité des Calètes. A l’époque mérovingienne, une nouvelle organisation se met en place : les "Pagus" ou pays. Arques devient la ville la plus importante et donc la capitale du Pagus de Talou dont les limites correspondent à peu près à l’actuel arrondissement de Dieppe. Au cours des temps, le Pagus devint Comté, puis Vicomté, Baillage et Election. La Révolution de 1789 fît disparaître cette antique division.

Signe de l’importance d’Arques au XIe siècle, Gozelin, ancien vicomte de Rouen devenu vicomte d’Arques, transfère dans son nouveau fief le droit de garde et de vérification des Poids et Mesures. Ce droit resta attaché à Arques jusqu’en 1789. L’étalon des mesures de capacité est le Pot d’Arques qui contenait 1.829 litre. Cet étalon fit son chemin puisque Louis XIV le proclama " première mesure du royaume ". Le musée des Antiquités de Rouen conserve d’ailleurs un étalon du XVIe siècle et des mesures de Rouen et de Paris étalonnées sur le Pot d’Arques.

Le 21 septembre 1589, Henri IV remporte la bataille d’Arques. Officiellement roi de France, Henri IV se voit fermer les portes de Paris, on ne veut pas d’un protestant pour diriger le royaume. La conquête du trône va commencer par Arques. D’un côté, Henri de Navarre avec une armée de 15 000 hommes, de l’autre Charles de Lorraine, duc de Mayenne, chef des armées de la Ligue, fort d’une armée de 30 000 hommes. Abandonnant le siège de Paris, Henri IV s’était replié en Normandie pour attendre des renforts anglais. Mayenne le poursuit, jurant aux parisiens de ramener le Béarnais "pieds et poings liés". Henri, accueilli avec enthousiasme par Dieppe, fief protestant, se retranche à Arques sur une position choisie à l’avance par le maréchal de Biron. Maître du château et de l’éperon situé à l’extrémité de la forêt (coteau Saint Etienne), il tenait les deux accès de Dieppe et attendait Mayenne. Ce dernier arriva par la vallée de l’Eaulne et s’installa, après quelques escarmouches, à Martin-Eglise. Il décida d’attaquer le matin du 21 septembre. Un épais brouillard favorisa sa marche et réduisit l’action de l’artillerie d’Henri pendant les premières heures. Usant de perfidie, Mayenne envoya des lansquenets qui, au cri de " vive le roi " furent reçus comme des transfuges. Ils ne tardèrent pas à retourner leurs armes contre ceux qui les avaient accueillis. C’est en cette sombre conjoncture que Henri s’écria " Ne se trouve-t-il pas en France cinquante gentilshommes pour mourir avec leur roi ? ", et reprenant l’offensive, il rejette une partie des ligueurs dans les marais de la vallée d’Arques. Alors précisément le brouillard se dissipe. L’artillerie du château foudroie les troupes de Mayenne qui ordonne la retraite. Ne pouvant s’emparer davantage de Dieppe, le duc dût abandonner la place.

Arques a été chef-lieu de canton durant la Révolution (de 1790 au 8 Pluviôse an IX (28 janvier 1801)). En 1882, Arques prend le nom d’Arques-la-Bataille afin de remédier à de fréquentes confusions avec Arques dans le Pas-de-Calais.

Du XVIIe au XIXe siècle, l’importance d’Arques ne cesse de diminuer au profit de celle de Dieppe. Louis XVI désaffecte la citadelle dont les habitants sont autorisés à prendre les pierres. En 1836, une bande noire se propose d’en assurer la démolition complète et d’en revendre les matériaux. Un mouvement d’intérêt pour cette ruine formidable s’organise autour d’Achille Déville et M. Jules Reiset (propriétaire) sauve le monument.

A la fin du XIXe siècle, Arques s’industrialise fortement et rapidement avec l’arrivée du chemin de fer, le commerce du charbon et des phosphates, et surtout en 1903, avec l’installation de la Société Française de la Viscose. Ce site industriel a profondément marqué la vie sociale arquaise (cité ouvrière, groupements associatifs, écoles, doublement de la population en cinquante ans).

Lieux et monuments

  • L’église Notre-Dame-de-l’Assomption (1515-1633) de style gothique flamboyant, et son orgue installé sur le jubé de style Renaissance. L’église d’Arques est une des rares en France à avoir conservé son jubé, après que le Concile de Trente eut recommandé la suppression de ces clôtures de chœur. Un orgue neuf a été installé sur le jubé en 1998. Vitraux remarquables (XVIe et XIXe s.)
  • Le château [1] d’Arques-la-Bataille situé au confluent de trois vallées ; il fut plusieurs fois assiégé depuis Guillaume le Bâtard (1053) à Henri IV (1584)
  • Le site industriel de la Viscose - les cheminées
  • Le Groupe scolaire Léon Baudelot construit en 1935 par l’architecte Georges Thurin (inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques)

Personnalités liées à la commune

  • Pierre Desceliers ( 1500- 1558), cartographe
  • Henri-Marie Ducrotay de Blainville (1777-1850), zoologiste
  • Georges Thurin (1892-[?]), Architecte
  • Emmanuel Petit, né en 1970, international français de football et champion de monde 1998, a joué à l’E.S. Arques de 1977 à 1984.

Sources : wiki et Site officiel de la ville d’Arques-la-Bataille

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