Le50enligneBIS

Jumièges et son Valentin


JPEG - 62.1 ko
St-Valentin-Abbaye-Jumièges

Patron des amoureux, Valentin est aussi le patron de Jumièges. Un attachement au saint, qui a certes perdu au fil des siècles de sa ferveur, mais qui vaut encore à la ville d’attirer les curieux.
Déclarations, mots doux et autres témoignages d’amour... Si le 14 février est le jour célébré par les amoureux à travers le monde, il prend une dimension particulière à Jumièges. Ici, les paroissiens vouent une dévotion unique au saint Valentin, et ce depuis de nombreux siècles. Une dévotion si forte qu’au XIIe siècle, les habitants réclament la construction d’une église dédiée à leur saint protecteur, promettant même de payer une partie des dépenses. L’église Saint-Valentin se dresse alors route de Yainville, au nord de l’abbaye.
Il faut dire qu’à l’époque, Jumièges voit affluer, chaque 14 février, une foule d’étrangers venus célébrer le patron de l’amour. Si bien qu’en 1402, les religieux font déplacer la foire de la commune à ce jour. Mais pourquoi un tel attachement ? La légende dit qu’au XIIe siècle, un évêque français aurait rapporté d’Italie le crâne du fameux saint au monastère de Jumièges. Un crâne précieusement conservé aujourd’hui encore à l’abri des regards. Est-il celui du prêtre de Rome martyrisé parce qu’il mariait en secret les légionnaires romains ? Ou bien celui de l’évêque de Terni décapité en 273, également fêté le 14 février ? Ou d’un autre ? Nul n’est capable de le dire avec certitude, mais tous connaissent les miracles qui sont attribués à ce Valentin, quel qu’il soit. Imploré par les moines et les villageois, il aurait sauvé la ville de la sécheresse à plusieurs reprises, guéri les religieux d’une fièvre maligne et les Duclairois de la peste, permis à un palefrenier de recouvrer la vue...
Mais la légende la plus connue reste celle décrite à l’entrée de l’église : la légende des mulots. Elle raconte que les moines auraient sorti les reliques du saint et organisé une procession pour faire fuir les rongeurs qui ravageaient moissons et provisions et menaçaient les habitants de famine. Miracle : les rats et les mulots auraient tous fini leur course dans la Seine.
Aujourd’hui, si le saint ne rassemble plus de la même façon les villageois en reconnaissance de ses « actes », les couples font eux toujours hommage à son église. Certains, originaires de la région parisienne et d’ailleurs, viennent ici pour officialiser leur union dans ce lieu au nom désormais bien plus symbolique pour les amoureux.


source : "Crea-le-mag : Magazine de la Communauté de l’agglomératon Rouen-Elbeuf-Austreberthe"

Portfolio