La Maison de Goÿon est une ancienne famille bretonne et normande, qui vers la fin du XIIe siècle prit le nom de Goÿon de Matignon. Elle donna à la France, sous l’Ancien régime plusieurs maréchaux de France et évêques (Condom, Coutances, Lisieux). Sires de Matignon, comte de Torigni et de Gacé, barons de Saint-Lô, les Matignon accédèrent en 1731 au trône de Monaco à la suite du mariage de Jacques de Goyon de Matignon (1689 - 1751) avec Louise-Hippolyte de Monaco (1697 - 1731), fille aînée et héritière d’Antoine II (1661 - 1731), prince souverain de Monaco.
Jacques de Goyon de Matignon donna son nom à l’hôtel Matignon, célèbre demeure parisienne qui appartint sous la Restauration à la duchesse de Bourbon, Bathilde d’Orléans (1750 - 1822), avant de devenir plus tard l’ambassade d’Autriche.
La maison de Goyon se maintint sur le trône monégasque jusqu’en 1949, date de la mort du prince Louis II de Monaco (1870 - 1949), qui mourut sans postérité légitime mais en laissant une fille naturelle, Charlotte (1898 - 1977), qui se maria avec Pierre de Polignac (1895-1964), dont elle eut un fils, Rainier (né en 1923) qui devint en 1949 le prince souverain Rainier III de Monaco, sa mère ayant renoncé à ses droits en 1944.
Depuis 1949 c’est donc la maison de Chalençon de Polignac qui a pris en main la petite principauté.
Les fiefs français (duché de Valentinois, etc.) de la maison de Goyon n’ont pu (en l’absence de mariage) se transmettre à la fille naturelle du prince Louis II, ce qui n’empêcha pas le père (Albert Ier de Monaco) de ce dernier de titrer irrégulièrement sa petite-fille Charlotte duchesse de Valentinois en 1919.
La transmission de la couronne monégasque par voie illégitime a été dénoncée par les héritiers légitimes du prince Louis II, les descendants de sa grand-tante la princesse Florestine de Monaco (1833 - 1897), épouse du comte Guillaume de Wurtemberg (1810 - 1869), duc d’Urach (de la maison de Wurtemberg).
Port-Folio : extrait de MERCURE de FRANCE - 1747, page 177 et suivantes