Le50enligneBIS

Martial de Guernon-Ranville - bio

ministre de l’éducation Nationale


JPEG - 96.4 ko

GUERNON-RANVILLE (Martial Côme Annibal Perpétue Magloire, comte de.) [1]
Né le 2 mai 1787 à Caen (Calvados).
Mort le 28 avril 1866 à Ranville (Calvados)
Fils d’un mousquetaire de la maison militaire de Louis XVI.

Date de nomination au ministère
Ministre secrétaire d’Etat au département des Affaires ecclésiastiques et de l’Instruction publique et grand maître de l’Université : 18 novembre 1829 – 29 juillet 1830

Avocat dans sa ville natale, il est successivement président du tribunal de Bayeux en 1820, avocat général à Colmar en 1822, procureur général à Limoges en 1824, à Grenoble en 1826, à Lyon en 1829, et ministre secrétaire d’Etat au département des Affaires ecclésiastiques et de l’Instruction publique et grand maître de l’Université dans le cabinet Polignac (1829-1830). L’ordonnance du 14 février 1830 témoigne de son souci d’améliorer la qualité de l’instruction primaire, par le développement des crédits aux communes, la création d’écoles préparatoires destinées à former les instituteurs dont les traitements sont par ailleurs augmentés. Condamné par la Chambre des Pairs après la révolution de 1830, il subit cinq ans de captivité au fort de Ham. Il a publié Recherches historiques sur le Jury.

Sources :
Bulletin universitaire, tome 1, n° 19, p. 17. / Yvert (B.), dir. – Dictionnaire des ministres de 1789 à 1989. – Paris : Perrin, 1990, 1028 p., pp. 137-138. / Nique (Christian) ; Lelièvre (Claude). – Histoire biographique de l’enseignement en France. – Paris : Retz, 1990, 351 p. p. 183. /

  • Liste chronologique des ministres chargés de l’Education nationale et de leurs différentes appellations (www.inrp.fr)

Martial Côme Annibal Perpétue Magloire, comte de Guernon-Ranville est un magistrat et homme politique français né à Caen (Calvados) le 2 mai 1787 et mort au château de Guernon-Ranville à Ranville (Calvados) le 30 novembre 1866.

Issu d’une famille de vieille noblesse normande, fils d’un officier des mousquetaires noirs, Martial de Guernon-Ranville s’engagea en 1806 aux vélites de la garde impériale. Réformé pour cause de myopie, il se fit recevoir avocat au barreau de Caen. Il salua avec enthousiasme le retour des Bourbons, s’engagea aux Cent-Jours dans une compagnie de jeunes volontaires qui devaient combattre « l’usurpateur », mais se contenta d’aller à Gand avec sa compagnie de volontaires, monter la garde auprès de Louis XVIII.

Son dévouement ne fut récompensé qu’en 1820 par une nomination aux fonctions de président du tribunal civil de Bayeux. Il fut ensuite avocat général à Colmar, procureur général à Limoges (1822), à Grenoble (1826), à Lyon (1829). Dans son discours d’installation dans cette dernière ville, il se déclara nettement « contre-révolutionnaire ».

Le 18 novembre 1829, il fut appelé, dans le ministère Polignac, à prendre la succession de Montbel comme Ministre secrétaire d’État au département des Affaires ecclésiastiques et de l’Instruction publique, Grand maître de l’Université. Durant son passage au ministère, il s’efforça d’améliorer la situation des instituteurs et fit rendre, le 14 février 1830, une ordonnance étendant le bénéfice de l’instruction primaire à toutes les communes du royaume.

Le 2 mars 1830, il fut élu député par le collège de département de Maine-et-Loire [2] en remplacement de François Régis de La Bourdonnais, nommé pair de France. Il combattit le projet d’adresse des 221 tandis que, au conseil des ministres, il s’élevait contre la dissolution et se prononçait nettement, dans la discussion sur les ordonnances, contre les mesures extrêmes.

Il fut réélu député le 19 juillet 1830 [3]. Il signa les ordonnances du 25 juillet, moins par conviction que pour ne pas se séparer de ses collègues. Le 29, il repoussa toute idée de transaction avec l’insurrection. Après le départ de la famille royale, il partit pour Tours et fut arrêté aux portes de cette ville et conduit au fort de Vincennes dans la nuit du 25 au 26 août. Lors du procès des ministres de Charles X devant la cour des pairs, il fut défendu par Adolphe Crémieux et condamné à la prison à perpétuité. Incarcéré pendant cinq ans au fort de Ham, il en sortit le 23 novembre 1836 à la faveur de la grâce collective décidée à l’instigation du premier ministère Molé et se retira au château de Guernon-Ranville en Basse-Normandie.

  • source :
    « Martial de Guernon-Ranville », dans Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français (1789-1891), XIXe siècle

Notes

[1] La suite de ses prénoms, quand on la lit rapidement et à haute voix, est assez remarquable pour être signalée

[2] 185 voix sur 309 votants et 357 inscrits contre 122 à Antoine François Henri Lefebvre de Vatimesnil

[3] 193 voix sur 354 votants et 387 inscrits