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(Jean) Augustin ASSELIN - bio


Issu d’une vieille famille cherbourgeoise, Jean Augustin Asselin, né à Cherbourg le 1er janvier 1756, mort dans cette même ville le 9 novembre 1845, est un homme politique de la Manche. Il est le fils de Pierre Asselin (1713-1783), entrepreneur chargé des ouvrages de maçonnerie et charpente des forts et batteries du Cotentin et de Thérèse Le Noir. Il est aussi l’oncle de la 2° épouse de Nicolas Noël-Agnès (1794-1866) également maire de Cherbourg de 1833 à 1845, Constance Asselin.

Il étudie à Valognes, puis apprend la philosophie à Caen. Vers 1778, il suit le désir paternel en entrant dans les ordres à l’image de son oncle, Jean-François Asselin, prédicateur du Roi. Chapelain de la chapelle Saint-Louis, dans la paroisse Saint-Eustache de Paris, il est électeur du clergé de Paris en 1789. Ordonné prêtre dans la capitale, il occupe le plus clair de son temps rechercher des objets d’art, des médailles et des livres anciens.

En 1789, il épouse avec enthousiasme les idées nouvelles et démissionne de son état d’ecclésiastique le 5 juin 1791. A la faveur de la démission du conseil municipal de son frère, François-Justin Asselin du Vey, important entrepreneur en travaux publics, Augustin Asselin devient officier municipal le 13 novembre 1791, puis le prêtre défroqué est élu maire de Cherbourg en 1792. À ce poste, il parvient à préserver sa ville des trop grands excès révolutionnaires, protégeant ainsi un rescapé des massacres de Septembre. Sa modération le rend vite suspect aux yeux des plus ardents révolutionnaires qui le destituent et l’emprisonnent en 1794.

Nommé administrateur du département de la Manche en 1795. Il s’investit particulièrement dans l’ouverture de l’École centrale d’Avranches et s’emploie à faire restituer aux enfants des émigrés une partie de leurs biens familiaux.

À partir du 24 janvier 1798, il siège au Conseil des Cinq-Cents.

Nommé sous-préfet de Vire (Calvados) suite au coup d’Etat du 18 brumaire, Là aussi, il y présente un caractère modéré et recherche la conciliation. Il est choisi par cette circonscription comme représentant au Corps législatif en 1804, mais son élection n’est pas validé par le Sénat conservateur.

Avant de quitter la sous-préfecture du Calvados, il publie en 1811 les Vaux de Vire, d’Olivier Basselin, enfant du pays, offrant une relative sortie de l’oubli des écrits du poète virois du XVe siècle.

Il revient à Cherbourg comme premier sous-préfet de la circonscription nouvelle, le 18 septembre 1811 et est élu en 1815 à la chambre des Cent-Jours puis quitte la vie politique au retour de la monarchie.

Érudit, s’intéressant particulièrement à l’histoire de sa ville et l’archéologie, il est membre de la Société nationale académique de Cherbourg à partir de 1807, et la dirige un temps. Il produit des mémoires sur l’Antiquité du port de Cherbourg dans le Moyen Âge, les Monuments de Querqueville et de Quinéville, sur l’Origine du nom de Cherbourg...

À sa mort, il lègue sa bibliothèque à la ville, soit un fonds de 2 963 documents dont des incunables, et le manuscrit du IXe siècle De bello iudaico, de Flavius Josephe, qui reste le plus vieux document de la bibliothèque municipale.


note : L’Annuaire du département de la Manche est une revue fondée en 1829 par M. d’Estournel, préfet de la Manche. Il eut longtemps Julien Travers comme rédacteur en chef. Y collaborèrent notamment Vérusmor, Augustin Asselin, Letertre, Pillet, Émile Le Chanteur de Pontaumont, François Pluquet... Il cesse de paraître en 1939, au terme d’une existence qui aura tout de même duré cent-dix ans.