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1111 - 1118 : chronologie depuis la Peste en Normandie jusqu’au concile provincial de Rouen de 1118


...Les paroisses de Jumièges, du Mesnil et d’Yainville, avec la chapelle de Saint-Nicolas du Trait, renfermées dans la péninsule, étaient alors exemptes de la juridiction de l’archevêque de Rouen et de son archidiacre. L’abbé seul l’exerçait sur les curés et le clergé de ces trois paroisses, avec une autorité presqu’épiscopale, de sorte qu’il ne lui manquait que le pouvoir de conférer les ordres ; encore en était-il dédommagé par le droit d’examiner ceux qui s’y croyaient appelés, et de leur donner des dimissoires pour les faire recevoir de l’évêque qu’il voudrait leur indiquer. Les causes ecclésiastiques étaient portées à son tribunal, et ses jugements réputés canoniques ; on n’en pouvait appeler qu’au pape ou à l’archevêque (30). Il y avait même des cas, comme la destitution d’un prêtre et l’interdit d’une église, où l’appel comme d’abus à l’archevêque était nul. Le prélat n’en pouvait connaître sans une commission du souverain pontife, auquel ces sortes d’appels étaient dévolus ; ses mandements n’obligeaient à rien, et les curés n’en pouvaient faire la publication qu’après qu’ils leur avaient été envoyés par l’abbé, ou le prieur, claustral en son absence. Il n’en était pas de même des décrets du Concile provincial ; soit que l’abbé y eût assisté en personne ou par procureur, il fallait en pour suivre l’exécution. Aussi l’abbé de Jumièges était-il obligé de tenir, immédiatement après, un synode extraordinaire, pour en donner connaissance aux prêtres de son exemption, et les faire observer.

Cependant la tranquillité, que le roi Henry avait rétablie dans la province après la bataille de Tinchebrai, qui lui avait assujetti toute la Normandie, donna à peine le temps aux peuples fatigués de reprendre haleine. Dès l’année 1109, Hélie de S. Saëns, auquel il avait remis la garde de son neveu Guillaume, fils encore mineur du duc Robert, se voyant chargé du gouvernement de Falaise, forma un parti en faveur du jeune orphelin, et jugea qu’il pouvait se déclarer ouvertement pour ses intérêts ; il engagea plusieurs seigneurs normands dans sa cause ; Robert de Belesmes devint le plus ardent de ses partisans ; Foulques, comte d’Anjou, et Louis-le-Gros, qui avait succédé à Philippe, roi de France, entreprirent de secourir ce prince, pour lui faire recouvrer l’héritage paternel. Henry, informé de ces préparatifs, repassa en Normandie, et commença la guerre, où il eut différents succès contre les partisans de son neveu.

L’abbaye de Jumièges souffrit de grandes pertes dans cette occasion ; mais elle s’en serait relevée facilement, après le traité conclu la même année, si la guerre n’avait recommencé, cinq ans après, entre les deux rois de France et d’Angleterre, qui brûlèrent et ravagèrent tout le pays. Le roi Henry, pour remédier à ces désordres, fit tenir un Concile à Rouen, le 7 octobre 1118 ; il y traita de la paix, entre lui et le roi de France, avec Raoul, archevêque de Cantorbéry, et les barons de la province de Normandie, qu’il avait convoqués, tandis que Geoffroy, archevêque de Rouën, traita des affaires de l’Église (31), avec Richard, évêque de Bayeux, Jean de Lisieux, Turgis d’Avranches et Roger de Coutances. L’abbé Urson assista à ce même Concile, avec Roger, abbé de Fécamp, et plusieurs autres abbés, dont Orderic Vital nous a conservé les noms. Conrad, légat du pape Gélase II, présida au Concile, et s’y plaignit fortement de l’empereur et de l’antipape Bourdin, demandant aux évêques et aux abbés le secours de leurs prières et de leur argent pour le pape, que la persécution avait réduit à venir au deçà des Alpes comme en exil (32). On ignore si la harangue eut quelqu’effet.... (extrait de « HISTOIRE DE L’ABBAYE ROYALE DE SAINT-PIERRE DE JUMIÈGES »)


Peste en Normandie

  • Amauri de Montfort se disant comte d’Evreux
  • Guillaume Crespin
exilés pour rebellion 1111
  • Robert de Bellesme
arrêté par ordre d’Henri Ier, emprisonné à Cherbourg, ensuite à Warram ou il mourut 1112
  • Hugues de Mesdavi
Arrêté avec Robert de Bellesme et deux autres cavaliers, furent tous trois remis en liberté 1113
  • Robert comte de Meulan et de Beaumont-le-Roger
favori et ministre de Henri Ier, mourut et fut entérré à Préaux. Il avait fondé le prieuré de Beaumont le Roger, et celui de Grandmont près son château de la Lune 1118
  • Amaury de Montfort
Héritier du comte d’Evreux, fut empêché par Henri Ier d’en prendre possession. 1118
  • Hugues de Gournay
  • Etienne d’Aumale
  • Eustache de Breteuil
  • Richer le Laigle
  • Robert de Neufbourg
  • Le comte d’Eu
soutinrent les droits d’Amaury, au Comté d’Evreux, levèrent l’étendard de la rebellion, voulant ainsi mettre Guillaume, fils du duc Robert, en possession de la Normandie. Ils furent soutenus par Baudoin à la Hache, comte de Flandres. 1118

Concile provincial tenu à Rouen en 1118