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Défendit les intérêts du prince Arthur de Bretagne contre Philippe-Auguste et Jean Sans-Terre, qui s’appropria l’héritage d’Arthur | 1199 |
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Nommé grand sénéchal de Normandie par Jean Sans-Terre [1] | 1200 |
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Donnés en otages au roi de France, pour la garantie de l’exécution du traité de paix conclu avec le roi Jean Sans-Terre, et ce, entre le Boutavent et le Goulet. | 1200 |
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Assistèrent au mariage de Blanche de Castille, avec Louis, fils ainé de Philippe-Auguste | 1200 |
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Appelés pour être témoins de la foi et hommage, rendu par le roi d’Ecosse au roi d’Angleterre. | 1200 |
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Mit le siège devant le château de Drincourt, appartenant à Raoul, comte d’Eu | 1201 |
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livra le château de Beaumont-le-Roger à Philippe-Auguste, et lui prêta serment de fidélité. | 1202 |
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Suivi le même exemple et reçu les troupes du roi de France dans Montfort-sur-Rille | 1202 |
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Rendirent le Vaudreuil à Philippe-Auguste | 1202 |
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Après la conquête de Philippe-Auguste, les seigneurs ci-contre furent chargés de prononcer si le chapitre de Rouen jouissait du droit de nommer l’archevêque, ou si les ducs de Normandie jouissaient du droit de régale. Il fut décidé que les ducs de Normandie jouissaient de ce droit. | 1204 |
[1] Jean d’Angleterre (27 décembre 1166– 18 octobre 1216), fut duc de Normandie (1199-1204) et roi d’Angleterre de 1199 à 1216. Son sobriquet, Jean sans Terre (en anglais, John Lackland) vient de ce que son père n’a pas de terres à lui donner jusqu’à la mort de ses frères aînés. Il est le seul roi d’Angleterre à être couronné sous le nom de Jean.
Membre de la dynastie angevine des Plantagenêts, il était le cinquième et dernier fils du roi Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine.
[2] Conflit de Jean Sans-Terre avec le roi de France et Arthur de Bretagne Quand Richard mourut, le 6 avril 1199, lors du siège du château de Châlus-Chabrol en Limousin, Jean se fit reconnaître duc de Normandie le 25 avril à Rouen et couronner roi d'Angleterre le 27 mai à Londres, mais tous n'étaient pas prêts à le reconnaître. Plusieurs regardaient son jeune neveu, Arthur Ier de Bretagne, fils de son frère Geoffroy, comme l'héritier légitime. Et de fait, il l'était. Fils du troisième fils d'Henri II, Geoffroy, mort en 1186, il primait dans la liste de succession à la couronne d'Angleterre sur son oncle Jean, le quatrième fils d'Henri II. Seulement, Arthur était jeune (il n'avait que douze ans en 1199, à la mort de son royal oncle) et semblait ne pas être à la hauteur aux yeux de Richard Cœur de Lion, de Jean et de sa grand-mère Aliénor d'Aquitaine. Arthur entra donc en lice contre son oncle et revendiqua le trône, avec le soutien du roi Philippe-Auguste. Le conflit entre Arthur et le roi Jean eut des conséquences fatales. Par le traité du Goulet, en mai 1200, Philippe reconnut Jean contre Arthur, et les deux souverains s'accordèrent sur les termes concernant les conditions de la vassalité de Jean à propos de la Normandie et des territoires angevins. Cependant, la paix fut éphémère. Les maladresses de Jean à l'égard de quelques barons du Poitou amenèrent ces derniers à chercher réparation auprès du roi de France, suzerain de Jean pour ses possessions continentales. En 1202, Jean fut convoqué à la cour de France afin de répondre des charges portées contre lui. L'une d'elles était le fait qu'il ait enlevé la toute jeune Isabelle d'Angoulême, fille unique d'Aymar Taillefer, comte d'Angoulême, alors fiancée à Hugues X de Lusignan, pour l'épouser le 24 août 1200, à Bordeaux. Face à cette forfaiture, Hugues IX de Lusignan, le père du jeune Hugues X, fit alors appel au roi de France. Appelé à se justifier devant la cour de Philippe le 28 avril 1202, Jean ne se présenta pas. Conformément à la loi féodale, le roi de France prononça la commise – confiscation – de ses biens continentaux (1202). Encore fallait-il s'emparer de ces territoires. Des soulèvements, inspirés par Philippe, éclatèrent en Anjou, en Touraine au Poitou et dans le Maine ; il lança également Arthur de Bretagne à la tête d'une troupe à l'assaut de l'Anjou. Devant mener la guerre sur le continent, en 1203, Jean ordonna à tous les chantiers navals d'Angleterre (y compris à l'intérieur des terres, comme à Gloucester) de fournir au moins un bateau, plusieurs villes, comme la nouvelle base navale de Portsmouth, ayant la responsabilité de plusieurs chantiers. Il fit de Portsmouth le nouveau siège de la marine (les rois anglo-saxons, comme Édouard le Confesseur, avaient un port royal à Sandwich, dans le Kent). À la fin de 1204, quarante-cinq grandes galères furent disponibles, avec une moyenne de quatre nouveaux navires par an. Il créa également une amirauté de quatre amiraux pour commander cette nouvelle marine. Durant le règne de Jean, des améliorations sensibles furent réalisées dans la conception des bateaux, notamment l'addition de voiles et les châteaux amovibles à l'avant. Il créa également les premiers grands navires de transport, appelés « buisses ». Jean est parfois crédité de la fondation de la Royal Navy moderne. Les éléments dont nous disposons, concernant cette marine, viennent de registres officiels de l'époque, ce qui explique que ces réussites fussent complètement ignorées par les chroniqueurs et les premiers historiens. Dans le cadre de la guerre, Arthur tenta de s'emparer de sa grand-mère, Aliénor d'Aquitaine, qui, n'admettant pas que l'on dispose de ses domaines, avait pris parti pour son fils et venait de quitter Fontevrault pour Poitiers. Assiégée dans le château de Mirebeau, elle fut secourue par Jean qui, prenant à revers les troupes d'Arthur, les anéantit le 1er avril 1203 et captura son neveu. Arthur fut emprisonné d'abord à Falaise, puis à Rouen. Nul n'est certain de ce qu'il est advenu à Arthur, par la suite. D'après les Annales de Margam, le 3 avril 1203 : « Après que le roi Jean eut capturé Arthur et l'eut jeté vivant pour quelque temps en prison dans le château de Rouen... comme Jean avait bu, il tua Arthur de sa propre main et jeta le corps, attaché à une lourde pierre, dans la Seine. ». Cependant, Hubert de Burgh, l'officier commandant la forteresse de Rouen, affirma avoir remis Arthur, autour de Pâques 1203, aux agents du roi, envoyés pour le castrer ; Arthur serait mort suite à l'opération. Par la suite, Hubert se rétracta et affirma qu'Arthur vivait toujours, mais personne ne revit jamais Arthur vivant, et la rumeur de son assassinat provoqua en Bretagne, puis en Normandie, une révolte contre Jean. Outre Arthur, Jean captura également sa nièce, Aliénor de Bretagne. Aliénor demeura prisonnière le reste de sa vie (qui s'acheva en 1241) ; par ce geste, Jean acquit une réputation d'homme impitoyable. Dans l'espoir d'éviter des troubles en Angleterre et au Pays de Galles, tandis qu'il combattrait au loin pour recouvrer ses possessions françaises, Jean constitua en 1205 une alliance en mariant sa fille illégitime, Jeanne, au prince des Gallois Llywelyn le Grand. En trois ans, le roi de France Philippe Auguste réussit à s'emparer d'une bonne moitié des possessions continentales du roi d'Angleterre, en particulier de la Normandie et de l'Anjou (1204-1205). Château-Gaillard tomba le 6 mars 1204, Rouen le 24 juin, tandis que les Bretons, furieux de l'assassinat d'Arthur, incendiaient le Mont Saint-Michel. L'« empire Plantagenêt » qu'avait créé son père se trouvait très sérieusement amputé.