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Caudebec-en-Caux (76)


Caudebec-en-Caux est surnommée par ses habitants la « Perle du Val de Seine ».

Le mascaret

Situé à plus de 40 km de l’embouchure de la Seine, Caudebec-en-Caux était réputé, jusque vers 1960, pour son mascaret qu’on nomme localement « la barre », terme dialectal (cf. la chapelle de Barre-y-va sur les coteaux de Caudebec et la marée du Mont-Saint-Michel ). Dans certaines conditions de marées, de vent et de débit de la Seine, celui-ci pouvait prendre la forme d’une vague de plus de 2 mètres de haut qui remontait le fleuve à vive allure. Il n’était pas rare que des spectateurs imprudents, voulant l’observer au bord des quais, soient emportés par les eaux. Mais depuis les aménagements du port du Havre et l’endiguement des rives du fleuve, ce phénomène spectaculaire a quasiment disparu.

Toponymie

Le nom Caudebec (Caldebec v. 1025) vient du norrois kaldr bekkr signifiant littéralement « froid ruisseau »[1], peut-être un ancien nom de « la Gertrude ».

Ce nom est homonyme avec Caudebec-les-Elbeuf (Caldebec 962-996) et avec Caldbeck (Angleterre, Cumberland, Caldebeck 1060 )[2].

C’est probablement l’ancienne Loium de l’Itinéraire d’Antonin. La forme Logium est également attestée au VIIe siècle dans un document où l’on mentionne l’abbaye féminine au centre du bourg actuel[3].

Histoire

  • Antiquité

Au Calidu ou Caledon, à l’ouest de Caudebec et en partie sur la commune voisine de Saint-Arnoult se trouve un promontoire boisé sur lequel on a reconnu dès le XIXe siècle un oppidum celtique d’une superficie de 26 ha environ. Deux entrées semblent avoir existé : l’une à l’ouest et l’autre à l’est. En 1985, on a découvert la voie antique recouverte d’un empierrement de silex grossier et irrégulier, bordée de chaque côté par un fossé. Elle est moins large et moins bien construite que la voie romaine contigüe. On a trouvé des monnaies gauloises de différentes provenances et des bijoux en bronze. On a également prospecté à la base des anciens remparts en 1984, il semble qu’il s’agisse d’un murus gallicus à armature en bois tel qu’en décrit Jules César. Cependant, le bâti le plus important date de l’époque gallo-romaine. Il reste difficile de dire s’il s’agit d’une extension de la ville de Loium ou du camp celtique lui-même. L’abbé Cochet a signalé qu’un ensemble de haches, de monnaies gauloises du musée des antiquités de Rouen provenait de cet oppidum. Ces numéraires figurent une tête tournée vers la gauche accompagné de la légende kal, kala, kaacou, kaltau, kaldv, kaledu, caledu. On a trouvé également une monnaie portant encore une inscription celtique « caledv senodon », avec au revers un cheval au galop. L’occupation du site est attestée au Haut Empire, car on y a ramassé des tegulae, de la céramique sigillée, des meules en poudingue et des monnaies romaines. Il est bien possible que Caledu soit une variante de *Caleto- pour *Caletoduno- (dunum) : « l’oppidum des Calètes » (cf. Pays de Caux) et senodon pour *senoduno- « vieil oppidum ». Dans ce cas, Caudebec aurait pu être l’oppidum principal des calètes avant son remplacement par la cité gallo-romaine de Lillebonne (Juliobona)[5].

  • Entre-deux-guerres

L’usine Latham y construit des hydravions.

  • La Seconde Guerre mondiale

Le 9 juin 1940, on annonce l’arrivée imminente de l’armée allemande. Les Caudebecquais et tous les habitants des environs, veulent prendre le bac pour pouvoir traverser la Seine. Les voitures commencent à s’entasser dans les petites rues étroites de la ville. Les Allemands, qui veulent couler le bac, bombardent la Seine. Le bac est manqué, mais une bombe explose sur les hauteurs de Caudebec. Le feu se répand très vite à cause des files de voitures. Pendant trois jours la ville brûle. Elle est détruite à 80 %. Dès le début du mois de juillet, les Caudebecquais rentrent chez eux. Et un long travail de déblaiement et de reconstruction se met en place. Des baraquements en préfabriqués sont installés un peu partout en ville pour permettre aux habitants de continuer à vivre sur Caudebec. La reconstruction, supervisée par Othello Zavaroni, se poursuit jusqu’en 1960, soit environ 11 ans après les premières démarches.

Lieux et monuments

  • Église Notre-Dame
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 : (XVe et XVIe siècles). Le roi Henri IV aurait dit qu’elle était l’une des plus belles églises de France : « C’est la plus belle chapelle de mon royaume ». Classée MH depuis 1840

  • Tours d’Harfleur et des Fascines (fortifications médiévales). Ces fortifications ont été élevées à partir de 1378 ; Ces deux tours en sont les deux principaux vestiges . Elles sont représentatives d’ une fortification urbaine prenant en compte la généralisation de l’artillerie à feu
    Inscription sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 28 février 1996.
  • Maison dite « des templiers » (XIIe et XIIIe siècles), peut-être parce qu’elle a servi de temple protestant au moment de la Réforme. Elle a échappé à la destruction totale en 1940, probablement à cause de sa structure en pierre, puis elle a été sauvée par une association. C’est l’une des rares maisons normandes d’époque médiévale aussi ancienne. Elle abrite un petit musée d’histoire et d’archéologie locale (musée Biochet-Bréchot) qui raconte, entre autres, l’histoire de l’expédition du Latham 47 de Guilbaud disparu en mer de Barents avec Amundsen et qui présente également une épée viking draguée en Seine et une collection de plaques de cheminée. Classée MH depuis 1899.
  • Ancienne prison du XIVe siècle
    Inscription sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 16 octobre 1934.
  • Hôtel du Bailli. Cette grande bâtisse, en brique, de plan rectangulaire et toiture à croupe, possède deux façades identiques de neuf travées à percements réguliers. La pierre calcaire est utilisée pour encadrer les baies rectangulaires sous arc déprimé, pour les claveaux sculptés et les soubassements, et pour souligner les différents niveaux. Les trois travées centrales constituent le corps principal, accosté de pilastres en brique et surmonté d’un fronton percé d’un oculus
    Inscription sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 28 février 1996.
  • Château de Caumont (actuel hôtel de ville), fin XVIIIe siècle / début du XIXe siècle. Appartenant aux Busquet de Caumont, puis jusqu’en 1921 à la famille Chandoisel, et ensuite aux consorts de Carrière de Béarn, avant de devenir propriété de la Société Immobilière et Commerciale du Château de Caudebec en Caux qui l’exploite comme hôtel. Rachetée en 1936 par la société des Émissions de Radio-Normandie, elle devient studio d’enregistrement avant d’être réquisitionnée en 1941 par la municipalité qui l’érige en mairie. En raison de l’échec des transactions engagés, la Radio y reprend ses droits en 1946, mais la commune l’achète enfin en 1953. La brique prédomine dans ce bâtiment à deux étages carrées surmontés d’un comble et d’une toiture à croupe, mais la pierre calcaire est omniprésente : soubassements, chaînes d’angle à bossage, encadrement des baies, corniches soulignant les niveaux et travée centrale. La façade s’ordonne suivant cinq travées régulières. La travée centrale est accostée de deux pilastres cannelés ornés d’un modillon à volute, sa partie supérieure s’ouvrant sur la haute baie en plein cintre à claveau sculpté de feuillages et d’une tête de chérubin, surmontée d’un fronton mouluré et brisé portant un aigle de profil et des instruments de musiques (trompettes, flûtes et hautbois) sur un fond de nuages. Les baies du rez-de-chaussée disposée disposent d’une imposte moulurée, sous un arc en plein cintre à claveau passant sculpté en voute
    Inscription sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 28 février 1996.
  • Quais
  • Musée de la marine de Seine, sur l’histoire de la navigation fluviale.
  • "Les Capucins", ancien monastère de l’ordre des Capucins - Propriété privée - XVIIe siècle : En 1630, Louis XIII concède aux capucins une « carrière délaissée pleine de vidange où il ne croissait rien », hors de la ville au pied du mont Calidu. Les moines capucins y ont lutté contre les épidémies de peste qui ont sévi durant le XVIIe siècle. La chapelle Saint-Louis, fondée par le duc de Longueville, est consacrée en 1668 par l’évêque de Finibor (Irlande). Le couvent est désaffecté à la Révolution mais les bâtiments sont conservés. Lamy, propriétaire dans la première moitié du XIXe siècle, y reconstitue une cellule de capucin avec tout son mobilier. La chapelle est détruite en 1861, le cloître signalé en partie détruit en 1881. Les bâtiments sont transformés en château de style néorenaissance.
  • Maisons à colombages, 12, 12bis et 14 Grande-Rue
    Inscription sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 9 décembre 1940.
  • Hospice Saint-Julien (maison de retraite Maurice Collet), façades et toitures du bâtiment de 1725 et du bâtiment dit Henry IV, escalier et pièce lambrissée de ce dernier, et la chapelle
    Inscription sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 16 juillet 1996.
  • Ancien couvent des Augustines, le couvent des Augustines était installé à Caudebec dès le XVIe siècle. Il a été bombardé et incendié en 1940. Lors de la reconstruction de la ville vers 1950, les vestiges ont été abattus et seule la porte sud de la grande chapelle a été conservée et remontée en façade du presbytère, rue Jean-Léon-Leprévost. La porte du XVIIe siècle se présente comme une baie sous arc en plein-cintre, épaulée par deux pilastres et surmontée d’une niche occupée par une statue de la Vierge à l’Enfant.
    Inscription sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 24 novembre 1941.[16]
  • Maison du XVIIIe siècle, située 16 rue de la République.
    Inscription sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 10 avril 1996.
  • Maisons situées au 5, 7 et 9 route du Havre.
    Inscription sur l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques le 1960.

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