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Gonneville - Notes historiques et archéologiques


L’église de Gonneville est sous le vocable de saint Martin ; l’abbaye de Montebourg en avait le patronage et en touchait les dîmes, que lui avait données Guillaume de Reviers, seigneur du lieu et premier abbé de Montebourg, en 1090 [1].

Vers la même époque, un Hugo, chevalier du comte de Gloucestre, est présenté comme seigneur de Gonneville [2] ; on nomme encore un Hamelin de Goneville "qui tenet ( c’est-à-dire du seigneur précité ) feodum 1 militis [3]."

On voit à Gonneville les restes d’un château fort qui conserve encore quelques tours et son donjon. C’était une construction importante pendant les guerres de la Ligue. Possédé, en 1300, par la famille de Montauban, originaire de Picardie, il fut, pendant l’occupation anglaise, donné à Thomas Burch, chevalier d’outremer, et passa ensuite aux mains des familles Jallot et Mesnil-Eury. En 1789, cette châtellenie, qui avait été érigée en marquisat, appartenait à la famille de Berruyer ; elle est aujourd’hui la propriété de M. de Chivré.

Suivant le registre du roi d’Angleterre Henri V, recueilli par Vautier (f° 47), Jean-sans-Terre séjourna au château de Gonneville, en 1203.

Au hameau dit les Ronches, on a découvert les traces d’une voie romaine qui devait conduire de Caplévi à la forêt de Barnavast, où il y avait uue station qui rappelle ces Oppida décrits par César et ces antiques forêts où, au IVe siècle, les populations se fortifiaient pour éviter la fureur des barbares.

Gonneville a été le berceau d’une famille qui a fourni à la France plusieurs officiers généraux d’un mérite distingué. M. d’Aboville (Julien), lieutenant-général, né à Gonneville en 1687, mort à la Fère en 1773, s’était fait remarquer à Fontenoy et à Raucoux. Son fils, le général de division d’Aboville, comte de l’empire, fut nommé sénateur le 27 fructidor an X. L’aîné de ses fils, M. le baron d’Aboville, était général de brigade daus l’artillerie, en 1809, et le puîné, également général de brigade dans la même arme, défendit vaillamment La Fère en 1815.

M. Jouanne (François), auteur des Étrennes mignonnes, qui parurent pour la première fois à Paris en 1724, naquit à Gonneville en 1680. II mourut à Paris en 1741, après avoir fait plusieurs legs d’utilité publique à sa Commune natale.

On note parmi les familles remarquables qui ont habité Gonneville à différentes époques les maisons de Reviers-Vernon (1100) ; de Montauban (1300), qui portait de gueules à six losanges d’or vidés au lambel d’azur ; de Burch, en Angleterre (1418) ; de Jallot, qui portait d’azur au chevron d’argent chargé de trois merlettes d’azur et de trois trèfles d’or ; de Mesnil-Eury, qui portait d’argent fretté de sable ; d’Aboville, qui portait de sinople à une maison d’argent ; de Bérenger, qui portait de gueules à deux aigles d’argent renversées l’une sur l’autre, becquées et onglées d’or ; de Berruyer, homme de lettres, fils de M. le général de division Berruyer, inspecteur de la cavalerie de l’armée d’Italie, mort, vers 1805, gouverneur de l’hôtel impérial des Invalides.

Source :

Notes

[1] Livre noir de l’évêché de Coutances, f° 65

[2] Ibid., article Gloucester shire, f° 164

[3] Ibid., f° 465